258 jours de trop pour Hervé Ghesquière et Stéphane Taponier
Vous avez certainement vu leurs photos ou entendu leurs noms. On en parle dans la presse, à la télévision, des portraits sont placardés un peu partout dans nos villes. Hervé Ghesquière et Stéphane Taponier, journalistes et otages en Afghanistan.
Bientôt 9 mois. 258 jours aujourd’hui. 258 jours de trop, loin de leurs proches, loin de leur pays. Hervé Ghesquière et Stéphane Taponier, tous deux journalistes, étaient en Afghanistan pour le tournage du magazine de France 3 « Pièces à conviction ».D’abord sous la protection de l’armée française, ils filmaient les échanges de tirs, questionnaient, recueillaient des informations sur la guerre en terres afghanes. Puis, accompagnés de trois Afghans (chauffeur et interprètes) et avec l’autorisation de leurs supérieurs, les deux journalistes décident de quitter les soldats français afin de rejoindre un village de la vallée de Kapisa, pour être au plus proche de la population et ainsi obtenir un autre point de vue que celui des militaires français.
Fin décembre, les cinq hommes sont capturés par les talibans. Dans cette vidéo, on peut voir les deux hommes, sous la contrainte de leur ravisseur, faire appel au gouvernement français et au groupe France télévision. En France, on s’organise. La médiatisation de l’affaire prend alors de l’ampleur lorsque que l’anonymat sur les otages est levé. Leurs visages, leurs noms est alors dans tous les médias français, et internationaux. Un comité de soutien est crée,les actions, manifestations se multiplient. La cause des deux journalistes français et leurs accompagnateurs est alors entendue et défendue par l’opinion publique, relayée par diverses personnalités. La tension et la peur de ne pas les voir revenir, comme c’est parfois le cas, est malheureusement palpable pour leurs proches et leurs soutiens.
Rappelons-nous. Fin juillet 2010, Michel Germaneau, alors otage d’Al-Qaïda depuis quelques mois, est exécuté de sang froid par ses ravisseurs, des membres de l’AQMI. Ils revendiquent alors la vengeance de leur compatriotes, morts dans une attaque des forces françaises dans le désert malien, qui pensaient avoir localisé l’otage français. Mais l’opération fut un échec, et on apprenait quelques jours plus tard sur la chaine Al-Jazira, la mort de Michel Germaneau, confirmée le lendemain par M.Sarkozy.
On espère alors qu’il n’en sera pas de même pour les deux journalistes de France 3. Selon Claude Guéant , secrétaire général à l’Elysée, Hervé Ghesquière et Stéphane Taponier seraient en vie, et en bonne santé. Quand aux négociations, ralenties avec le Ramadan, elles devraient reprendre d’ici quelques jours et seraient en bonnes voies.
Ils connaissaient les risques encourus, mais ils ont choisis l’audace d’un journalisme qui défend les valeurs de la liberté et de la vérité, dans un pays à risques. Hervé Ghesquière et Stéphane Taponier, au cœur d’une polémique, de critiques mais surtout d’un combat mené sur le sol Français pour leur libération. Deux positions s’opposent alors, celle de notre président qui clame l’inconscience et l’imprudence de certains journalistes, ou celle de la liberté de la presse, et du droit a l’information.
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