À l’appel national de Jean-François Copé : “Cher Nicolas Sarkozy…”
Dans un courrier que "Le Monde" s'est procuré, le secrétaire général de l'UMP a sollicité, il y a quelques jours, les sympathisants et militants du parti "majoritaire" pour qu'ils expriment à M. Sarkozy leur souhait qu'il soit candidat. Le bâton de trop ?
Cher Nicolas Sarkozy,
J’appelle de tous mes vœux, comme beaucoup de citoyens de notre beau pays que vous avez sali, ruiné et démoralisé, votre renoncement à cette candidature absurde au suffrage des Français pour l’élection présidentielle de 2012.
Avec toutes celles et tous ceux pour qui elle représente un réel cauchemar pour la France, je souhaite aujourd’hui vous manifester mon dégoût le plus total devant toutes les valeurs d’inhumanité et d’indécence ignoble que vous incarnez, à tous les niveaux de votre petite personne : la cupidité, le calcul égoïste, le mensonge généralisé, le populisme le plus imbécile et le plus répugnant, l’indifférence à l’égard des plus faibles et des plus fragiles, le cynisme, l’argent sale des mafias, les affaires les plus sordides, la corruption dans les plus hautes sphères de l’État, le racisme chronique malgré vos origines, la soumission crapuleuse aux puissances financières et militaires, la collaboration avec les dictateurs fortunés et les esclavagistes, la collusion incessante avec les marchands d’armes, le mépris de la personne humaine, la complicité avec les banquiers internationaux pour asservir les peuples, l’absence absolue de vision géopolitique, le goût de la division et de la haine, la vulgarité ostentatoire portée comme une Rolex, l’arrivisme de petit tailleur parvenu – grâce à la naturalisation de papa via les combines de la Légion étrangère – amateur de Fouquet’s, de croisières Bolloré et d’escortes de luxe…
Je ne vous renouvelle pas ma confiance, car je n’ai jamais eu confiance en vous. Dès le début, alors que vous n’étiez encore qu’un agité de l’Intérieur avide de faire du chiffre pour obtenir les voix de la France frileuse et nationaliste, j’imaginais le pire, si par malheur…
Et le malheur est arrivé, un triste jour de mai 2007, et le pire avec vous, au-delà de l’imaginable.
En cinq ans, vous avez écrasé la France, vous en avez fait un pays exsangue, un pays de misère au bord de l’asphyxie. Vous avez désespéré des millions de citoyens, même parmi ceux qui croyaient en vous, j'en connais, et je n’en fus pas, dieu merci.
Vous laissez derrière vous un million et demi de chômeurs de plus, trois millions de surendettés de plus, d’insolvables, près d’un million d’enfants mal logés et sans protection sociale. Vous laissez une éducation et une culture en lambeaux, une industrie en décrépitude, une vitrine policière pour gogos à la place d’une police citoyenne, vous laissez 10 millions de personnes sous le seuil de la pauvreté dans un pays qui n’est plus un pays, car vous avez vendu notre territoire national aux marchés dont vous êtes le laquais, vendu sa précieuse souveraineté, sa liberté d’action, sa liberté de choisir sa vie et son avenir. Vendu, oui.
Votre dévoué chauffeur de salle électorale, Monsieur Copé, déjà intéressé quant à lui par votre job en 2017, a ratissé large en invitant ceux qui croient encore au Père Noël à vous écrire une lettre d’admiration et d’allégeance, une lettre de supplication façon Corée du Nord à l’adresse du merveilleux “Père Céleste, Soleil de la Patrie”, au cas fort improbable, hélas – il vous faudrait une conscience pour ça –, où vous hésiteriez à vous ridiculiser dans l’arène. Dans cet appel pathétique qui serait risible s’il n’était aussi pitoyable, le loyal Copé écrit, sans y croire une seconde :
“Oui, il est essentiel que vous puissiez lui dire combien, malgré les crises successives, il sait faire preuve de responsabilité et d'un sang froid exceptionnel pour protéger les Français et les générations futures, combien il sait réformer en profondeur notre pays et replacer chaque jour la France sur le devant de la scène internationale."
Sachez, Monsieur Nicolas Sarkozy, que nous sommes nombreux à vous dire le contraire de ce que votre merle chanteur voudrait nous dicter, nombreux à refuser les diktats de cette rigueur illégitime dans laquelle votre connivence avec les forces financières, visibles et occultes, a plongé la France, après d’autres pays de cette triste Europe fabriquée sur mesure pour les oligarchies, au détriment des peuples et de leur dignité.
Vous avez souillé les valeurs de la France, vous avez enlaidi et castré la liberté, anéanti l’égalité et vomi sur la fraternité. Vous n’avez défendu que vos intérêts et ceux de votre clan, de votre « famille » idéologique et de votre espèce nuisible et prédatrice. Votre place n’est pas à la tête de l’État, ni même dans ses couloirs, mais dans le grand cirque du business mafieux. Votre place est celle d’un lobbyiste du capitalisme inconscient et génosuicidaire, d’un représentant du commerce morbide, délétère, qui piétine et tue l’humanité partout sur la planète.
Votre père, à son arrivée en France, vantait les machines à coudre « Singer » pour gagner sa vie, vous, vous n’aurez finalement hérité que des slogans infantiles de l’UMP pour découdre notre pays et vanter vos calamiteuses singeries. Vous n’étiez pas digne d’être Président de la France, Monsieur, vous êtes indigne à présent de vouloir le rester. Votre bilan sera votre boulet.
Dans l’attente de vous voir disparaître en 2012 des Affaires de l'État, je me réjouis d'ores et déjà que 76% des Français partagent ce sentiment.
Christophe Leclaire
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