• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile

Accueil du site > Tribune Libre > A l’Horizon ? Rien

A l’Horizon ? Rien

Ça y est, le voilà, ce moment tant attendu et tant redouté par tous les jeunes français ou européens, par tous les étudiants dans le monde : le moment de trouver un job.

Il y a ceux qui l’ont attendu avec envie et impatience, contenant durant toutes ces années cette envie de se lancer dans une carrière et d’en finir avec toute cette théorie assénée durant la scolarité. Il y a ceux qui à l’inverse ont repoussé l’échéance au maximum, afin de profiter de la vie avant que le travail les en empêche. Et les autres, qui suivent le moule laissé par les ainés : études, travail, carrière, famille, maison.

Et là, jetés en pâture aux recruteurs, il faut lutter. Les places sont rares et la sélection que certains pensent équitable est rude. Mais là n’est pas le problème, on sait tous que ceux qui en ont les moyens arriveront plus loin que les autres dans une grande majorité des cas.

Le problème est simple : pourquoi ne puis-je pas faire ce que je souhaite ? Je vois déjà venir les donneurs de leçons dénonçant la naïveté d’une telle demande. Jetez moi des pierres, je les éviterais. Certaines questions méritent d’être posées.

Trop diplômé ou pas assez, pas spécialisé, sans expérience, ne provenant pas de « la bonne école », le choix déjà restreint se réduit toujours plus, pour ne laisser au final que du « par-défaut ». Mais est-ce pour cela que j’ai étudié toute ces années ? Pour entrer au service de ceux que je ne souhaite pas servir ? Ou est écrit que pour vivre une vie digne de ce nom je dois bafouer tous mes principes ? Par vie digne, j’entends combler ceux que j’aime et vivre. Rien de plus. Petit à petit, je comprends que nos destinés vont dans le sens du monde, au service du capitalisme et d’un consumérisme avilissant. Mais qu’en est- il de ceux qui refusent ce système ? Les générations passées ne sont plus des modèles depuis qu’on les entend se lamenter sur leurs conditions de vie, à juste titre. Et qu’on ne nous parle pas de vote : le système politique est statique et gangrené et en attendant « le sauveur », il est hors de question de d’apporter un soutien à cette élite qui nous a abandonné.

Beaucoup de questions dans ce texte, auxquelles je n’ai pas vraiment de réponse. Je ne vois que deux issues :

- Il y a ceux qui se sacrifieront, qui abandonneront leurs idéaux comme l’ont fait tant d’autres avant eux, pour suivre ce parcours de vie qui les rendra peut être heureux, peut être pas. Triste perspective que celle d’un monde où chaque travailleur exercerait son métier pour survivre. Mais on en pas loin me direz- vous. Ce n’est pas cette vision de la vie que l’on doit accepter.

- La seconde option est nettement moins attrayante pour leur monde. Lorsque tous les petits chômeurs en auront marre de subir leur vie, lorsque tous les travailleurs qui vont servir chaque matin un système qu’ils haïssent et que tous les étudiants et lycéens verront leur grand frère, leur grande sœur, être prisonnier de ce carcan et le critiquant à chaque instant, pensez- vous vraiment que ce modèle pourra perdurer ?

Certains se résignent et c’est désespérant car ces gens ne se rendent pas compte qu’ils alimentent la machine ; ceux qui réussissent à garder le cap qu’ils se sont fixés finiront par devenir dangereux. Car l’inactivité choisie est rare contrairement à ceux que peuvent affirmer certaines personne, les inactifs le sont car ont les empêchent de faire ce qu’ils désirent. Et finalement, une armée de désespérés de tous âges qui dira stop et par seulement avec les mots se décidera à protester. Tout cela semble bien noir et les relents révolutionnaires ne sont pas loin, effectivement. Mais puisque personne ne semble se rendre compte qu’on ôte l’espoir et le bonheur à la jeunesse, alors on se prend à rêver à changement radical.

 Tant que la culture ne sera plus le fer de lance d’une nation et que les textes des sages du passée ne seront pas abordés dès le plus jeune âge, tout restera ainsi. Des gens qui acceptent leur sort sans sourciller font le bonheur des nouveaux esclavagistes. Maintenir le peuple dans l’ignorance est une stratégie payante pour l’élite, mais pourquoi donc devons-nous accepter cela en silence ? Il est loin le temps des « Lumières » et personne se implique à les rallumer. 


Moyenne des avis sur cet article :  5/5   (9 votes)




Réagissez à l'article

3 réactions à cet article    


  • Phi ka Sō Nathael Dunevy 9 mai 2013 11:34

    « A vingts ans, je quittais le pays pour les Caraïbes,

    A vingts cinq, je m’installais en couple de le’ch nord,

    A trente, je montais ma petite affaire, près d’Antibes,

    Bientôt trente cinq, je n’ai plus rien, voilà mon trésor,

    Car alors, j’ai tout ce que je désire, et ce dont j’ai besoin,

    Mon esprit, ma plume, comme vous, et je vis très bien. »

    "Tant que la culture ne sera plus le fer de lance d’une nation et que les textes des sages du passée ne seront pas abordés dès le plus jeune âge, tout restera ainsi.«  :

    Il faut se faire une raison, ou s’en faire un combat, parce que la question que vous posez là, est avant tout culturelle, et la culture dans ce pays, se porte mal, très mal.

     »Des gens qui acceptent leur sort sans sourciller font le bonheur des nouveaux esclavagistes.«  :

    Personne n’est obligé d’accepter, encore faut-il manger me direz-vous, mais là aussi, les alternatives (honnêtes) sont nombreuses.

     »Il est loin le temps des « Lumières » et personne se implique à les rallumer." :

    Si, vous par exemple, en levant ce voile d’ombre, et moi, en prenant un bain de soleil.


    • onlyshady onlyshady 9 mai 2013 21:07

      Votre optimisme est beau à lire. J’aimerais tant voir les choses comme vous dans quelques années... 

      En tout cas, une réaction de ce genre est toujours intéressante, merci. 

    • Phi ka Sō Nathael Dunevy 10 mai 2013 00:27

      « ...une réaction de ce genre... » ?

      Ce fut surtout la seule réaction, alors que votre propos,
      ne fut pas une récréation, mais une rédaction, une véritable action.

      « dans quelques années... » ?

      Je me suis répété ça durant des années justement,
      puis un beau jour, il y a quelques mois, ce fut une révélation,
      un déclic, un mot de trop de mon patron, impardonnable,
      et alors là, comme ça, j’ai changé de vie, j’ai commencé à vivre, tout simplement,
      et je ne pense pas que nous soyons très éloignés par l’âge, voilà l’adage.

      « ...optimisme est beau... » ?

      L’optimisme est de raison, quand plus rien n’a de raison,
      quand tout est déraison, il n’y a jamais deux raisons.

      « Les chanceux sont ceux qui arrivent à tout ; les malchanceux, ceux à qui tout arrive. » Eugène LABICHE

Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON






Les thématiques de l'article


Palmarès