A la manière de Robert DESNOS
Imaginez une ville où des employés ou cadres payés par la mairie surveillent l'ensemble des habitants dont ils rapportent les faits et gestes
ça n'existe pas ça n'existe pas
Imaginez que dans une ville certains des salariés soient armés, disposent de voitures dispendieuses et tape-à-l'oeïl, effraient la population
ça n'existe pas ça n'existe pas
Imaginez que pour simplifier la tâche et amplifier leur besoin de tout savoir des habitants qui vont et viennent, reçoivent des amis, leur famille, des vidéosurveillances soient installées qui plongent pour certaines dans leurs pièces à vivre
ça n'existe pas ça n'existe pas
Imaginez que le pouvoir associatif soit restreint aux seuls adhérents ou sympathisants du pouvoir local en place, plus aucun lieu, un seul peut-être, soit ouvert pour les réunions du soir, que les présidents de Conseil de Quartier et les membres soient désignés par le seul maire d'une ville
ça n'existe pas ça n'existe pas
Imaginez que dans les Conseils de Quartier la parole des salariés de la mairie soit unique ou prépondérante et seule décisionnelle, que les habitants soient considérés incompétents, qu'ont leur rit au nez lorsqu'il expriment une solution alternative
ça n'existe pas ça n'existe pas
Imaginez que dans les garderies, crèches, centres aérés d'une ville seuls les salariés de la mairie aient le monopole du traitement des enfants, que les parents n'aient pas à savoir, ni leur mot à dire excepté ceux qui ont acquis le droit de se taire en approuvant tout ce qui s'y passe
ça n'existe pas ça n'existe pas
Imaginez que ceux qui portent d'autres idées pour une autre « politique de leur ville », encourageant la participation des habitants à la vie de la cité autrement que par les collectes d'idées lors des écoutes téléphoniques, des espionnages parfois rémunérés – oubliant de nettoyer les traces de leurs « pieds de grue » dans les cages d'escalier - jettent l'éponge, craignant d'être la cible de l'appareil mis en place, ou de perdre un autre de leurs fiefs
ça n'existe pas ça n'existe pas
Imaginez que las d'être espionnés, des habitants de tous bords se regroupent, vite réprimés par l'appareil destiné à se reproduire à l'infini, sans espoir de regagner un peu de sens au vivre ensemble, leur espace privé résidentiel survolé par des hélicoptères de la gendarmerie lors de leurs meetings
ça n'existe pas ça n'existe pas
Imaginez que des salariés aux ordres de la mairie ou de la Communauté de communes, dans ce contexte répressif et collusif, fassent appel à des personnes capables de tout y compris de faire tomber les habitants qui refusent un appareil liberticide, mais également les bancals, les traînes-la-patte, les « illuminés », les simples d'esprit, les bruyants, les estropiés
ça n'existe pas ça n'existe pas
eh ! pourquoi pas ?
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