À la vôtre Monsieur le Premier ministre
Edouard Philippe, premier ministre du gouvernement Macron, propose de remplacer les services publics en milieu rural par des bistrots. De quoi réjouir les lobbies de l'alcool. Mais quel mépris pour les citoyens désormais considérés comme des alcooliques invétérés !

On le savait froid comme un glaçon mais qui aurait pu imaginer que la seule proposition que Edouard Philippe, Premier ministre du gouvernement Macron, allait faire pour revitaliser le monde rural serait l’ouverture de bistrots.
Les Gilets Jaunes, les habitants et les élus ruraux se sont, à juste titre, plaints de la désertification des villages ; plus de commerces, plus d’école, plus de services publics. La réponse du gouvernement à cette demande en creux : la création de bistrots et de Licences IV pour débits de boissons. Sans doute y aura-t-il aussi des homards et de Rugy pour la promo du muscadet.
Soit le Premier ministre considère que les habitants ruraux sont des alcooliques invétérés, soit qu’ils iront noyer leur déception face aux promesses non tenues dans l’alcool, soit il répond à une sollicitation des lobbies de l’alcool viticulteurs et fabricants.
Il y a sans doute des trois raisons dans la construction de la réponse du gouvernement à la crise de la ruralité. En tout cas c’est une réponse injurieuse qui attente à la dignité des citoyens. Comment un bistrot remplacerait-il une école ou un bureau de poste ?
Cette décision revient à dire aux citoyens ruraux : « allez boire, taisez-vous, et lâcher prise avec la société ». C’est du même ordre que la phrase de Macron : « Dans une gare, on croise des gens qui réussissent et des gens qui ne sont rien », ou celle de Griveaux que les bobos parisiens – eux qui sont si proches des ruraux — risquent de choisir comme maire : « c’est le candidat des gars qui fument des clopes et qui roulent au diesel. » Du mépris, toujours plus de mépris pour les citoyens, notamment ceux des classes populaires. Heureusement que Macron nous explique, et avec l’appui de son épouse, que la crise des Gilets Jaune lui aurait fait comprendre la société, qu’est-ce que ce serait sans cette crise.
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