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Accueil du site > Tribune Libre > A méprisant, méprisant et demi...

A méprisant, méprisant et demi...

La campagne à l’investiture américaine prend des allures de foire d’empoigne et se répand en commentaires aux effets déplorables. Exemple de l’un d’eux.

Rien ne va plus aux Etats-Unis dès que Barack Obama prend la parole. Panique à bord du paquebot Clinton qui prend eaux de toutes parts après la démission de Mark Penn, stratège du clan. Les candidats américains du Nord comprennent qu’il n’y a plus rien à faire. Depuis le magnifique discours du candidat noir-américain démocrate de mars dernier, tous les acteurs de cette campagne savent qu’ils ont affaire à une personnalité exceptionnelle.

A la suite de certains de ses propos dont je laisse le lecteur apprécier la pertinence, des réactions virulentes essaient de percer.

Obama s’exprimait le vendredi 5 avril 2008 à San Francisco en ces termes :

"Vous allez dans certaines petites villes de Pennsylvanie où, comme dans beaucoup de petites villes du Middle West, les emplois ont disparu depuis maintenant vingt-cinq ans et n’ont été remplacés par rien d’autre, et il n’est pas surprenant que ses habitants s’emplissent d’amertume, qu’ils s’accrochent aux armes à feu ou à la religion, ou à leur antipathie pour ceux qui ne sont pas comme eux, ou encore à un sentiment d’hostilité envers les immigrants, ou encore à de l’hostilité envers les commerçants, pour traduire leurs frustrations".

C’est on ne peut plus clair.

Obama ne découvre pas qu’il y a, aux Etats-Unis comme dans le reste du monde occidental désindustrialisé, un mécontentement de la population modeste, hier ouvrière, aujourd’hui désœuvrée, un fondamentalisme chrétien ou musulman galopant, une criminalité touchant les plus jeunes.

Et c’est un membre de la campagne républicaine qui donne raison aux déclarations d’Obama qu’il juge "marquantes et extrêmement révélatrices". Eh oui !... Le staff de Mc Cain ne croit pas si bien dire.

Hillary Clinton, qui ne sait plus quoi dire devant tant de bon sens, se sent obligée de répliquer. Elle est prise dans le jeu absurde de la communication politique, et elle se trouve réduite à frapper plus fort sur son collègue démocrate que sur le coreligionnaire de G. W. Bush. Elle a donc cru bon faire une explication de texte aux électeurs : "Les habitants de Pennsylvanie n’ont pas besoin d’un président qui les méprise"... Quel jeu de jambe dans la répartie ! Montrez donc à vos concitoyens, Mme Clinton, où est le mépris !

Ce faisant, qui méprise les électeurs  ? Obama qui, en candidat responsable, traduit des faits avérés quoique difficiles à entendre, qui se fait l’écho du sentiment général, ou Hillary Clinton, l’avocate new-yorkaise, qui se permet de leur dire que penser des déclarations de son rival à la candidature ?

Que le clan Clinton se laisse aller à si peu de pertinence, cela témoigne d’une certaine résignation, laisse augurer d’une grande fébrilité.
Au final, cela révèle le manque de lucidité de la combattante fatiguée qui, sonnée, finit par se tromper d’adversaire.

Des consultations auront lieu le 22 avril prochain en Pennsylvanie
http://fr.news.yahoo.com/rtrs/20080412/twl-usa-primaires-obama-bd5ae06.html

Visitez l’excellent blog de Maria Pia Mascaro West Wing 2008


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6 réactions à cet article    


  • Grasyop 16 avril 2008 18:11

    Je vois que vous avez tenu compte de mes commentaires et rectifié la date et le lieu dans l’article.

    Mais en fait, vous avez supprimé toute trace de votre erreur.

    Je trouve malhonnête d’avoir supprimé mes deux commentaires de même que je trouve malhonnête de ne pas signaler que vous avez modifié l’article. Ça ne devrait pas être permis !


    • Proto Proto 17 avril 2008 09:26

       

      Vous avez peut-être raison sur le fond mais votre lectorat aura du mal à évaluer le mépris des candidats démocrates envers leurs électeurs si vous laissez un goût de parti pris dans votre analyse.

      De fait je ne vois rien d’extrêmement révélateur dans ce discours Obamien, sinon une représentation assez juste de la réalité que n’importe quel politicien aurait pu faire s’il n’avait des intérêts dans les plus hautes élites occidentales (Bilderberg…).

      Selon moi, ce dernier est assez progressiste mais très loin d’être un agneau.


      • Le gros Le gros 17 avril 2008 09:44

        Je suis de très loin de la campagne américaine, mais en voyant les nombreux pro-obama qui fleurissent depuis de nombreux mois en France, je me permettrais seulement une petite remarque.

        Oui Obama est contre la guerre en Irak, le port des armes et la peine de mort, choses certes très importantes mais il reste en temps que démocrate un défenseur farouche du libéralisme et s’il faisait de la politique, il serait à l’UMP et même pas au Modem. Alors, je pense qu’il faut arrêter de vouloir faire correspondre le modèle politique français aux USA et comprendre que ce n’est pas le nouveau Che Guevara qui va relancer la gauche mondiale.

        Pour nous pauvres français de gauche, il n’y a pas grand-chose à espérer d’Obama. On peut seulement espérer qu’il serait « peut-être » moins pire que Clinton ou Mc Cain.

         

         


        • Ben Ouar y Villón Brisefer 17 avril 2008 13:32

          Monsieur,

          Je suis d’accord : Obama serait à l’UMP. Il reste américain et libéral. Mais enfin, réveillez-vous, que les USA change de tête après toutes ces années de "Busherie", que les faucons fichent le camp, l’événement est de taille et nous concerne tous, bien au-delà des options politiques de tel ou tel parti français ! Je ne propose d’ailleurs pas de parallélisme avec la représentation française de la potique économique (droite-gauche)

          Par ailleurs, vous connaissez un candidat de gauche aux USA ? Il n’y a pas de gauche visible aux USA ou très surveillée.

          Bien à vous, camarade.


        • Proto Proto 17 avril 2008 10:04

          Lire ceci pour un complément d’information sur cette question.


          • Ben Ouar y Villón Brisefer 17 avril 2008 13:34

            Merci voilà un commentaire constructif :

             

            Les mots mêmes d’Obama sont répéercutés sur ce site que vous mentionnez :

            « Notre défi est de convaincre les gens que nous pouvons faire des progrès même si rien ne l’indique dans leur vie de tous les jours, a déclaré Obama. Lorsque l’on se rend dans certaines de ces petites villes en Pennsylvanie, on se rend compte que, comme dans de nombreuses petites villes du Midwest, les emplois ont disparu depuis 25 ans et rien ne les a remplacés. Ils ont continué de diminuer durant l’administration Clinton et l’administration Bush, et chaque administration, l’une après l’autre, avait affirmé que ces communautés allaient se régénérer, mais ce n’est pas ce qui est arrivé. Il n’est donc pas surprenant que ces gens soient en colère, qu’ils s’accrochent aux armes ou à la religion ou aux sentiments xénophobes ou protectionnistes, ou qu’ils soient antipathiques aux gens qui ne sont pas comme eux, afin de donner un sens à leurs frustrations. »

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