À propos de jeunes, sans gêne, point de vue de senior
Après avoir traité de la délinquance juvénile et de sa violence de plus en plus omniprésente, je voudrais, à présent, aborder un autre aspect de la jeunesse telle qu’elle est perçue par bien des seniors.

Les jeunes de maint’nant,
ils ont une mentalité déplorable.
Non mais, vous avez vu leur dégaine ?
Les garçons avec l’entrejambe des fut’s au niveau des genoux qu’on croirait qu’ils ont déféqué dans leur froc. Et les les filles, pas mieux, avec des pantalons taille basse qui offrent une vue imprenable sur la raie de leurs fesses.
En plus, ils sont incapables de s’assumer.
Voyez un peu tous ces jeunes - à parfois près de trente ans - qui vivent toujours chez leurs parents, parfois même avec leur petit(e) ami(e).
Ils veulent tout avoir sans rien payer.
Y’a qu’à voir quand ils se présentent pour un emploi. Vous croyez qu’ils s’inquiètent des tâches auxquelles ils vont se trouver confronter ? Qu’on va leur demander d’assumer ?
Que nenni ; ce dont ils s’enquièrent ce sont des RTT et des avantages proposés.
Ils n’ont plus aucun sens des valeurs.
Ça fait des orgies de teufs, des rave-party qu’ils appellent ça, qui sont prétexte pour boire et se droguer. Et faut voir la violence, maintenant avec toutes ces agressions aux alentours des écoles et ces viols collectifs qu’ils appellent des tournantes.
Ils ne respectent plus rien.
Tenez, voyez par exemple, le cas de ces professeurs qui se font agresser en plein cours et le nombre d’infractions commises en voiture par des jeunes conducteurs qui roulent sans permis.
STOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOP !
Arrêtez votre délire, mes sœurs et frères seniors.
Et rappelez-vous.
Rappelez-vous cette époque pas si lointaine où vous, mes frères, désespériez vos parents avec ses cheveux que vous vous entêtiez à laisser pousser quand vous n’arboriez pas des dreadlocks à l’aspect plus ou moins pouilleux.
Et vous, mes sœurs ? N’avez-vous pas, tout comme moi, pris un malin plaisir à choquer la génération précédente en exhibant un maximum de gambettes dévoilées par des minis vêtures, minis vêtures qui, elles, dévoilaient parfois l’amorce d’affriolants panties ?
Où était notre sens moral, nous qui prônions l’amour libre au motif spécieux qu’il était préférable et donc opposable à la guerre ? Nous qui n’avions à craindre que de contracter un passeport pour la parentalité ce qui était, vous en conviendrez, bien moins néfaste que la transmission du SIDA.
Par ailleurs, avions-nous tellement de mérite à vouloir voler le plus tôt possible de nos propres ailes sachant que nous avons vécu notre jeunesse à une époque où la relation parents/enfants était établie selon des règles d’obéissance sans discussion concevable ?
- D’une part, si nous étions si pressés de quitter la maison familiale, n’était ce pas moins pour nous assumer que pour échapper à la tutelle de parents qui nous imposaient une discipline des plus stricte ?
- D’autre part, avons-nous rencontré de réelles difficultés pour trouver un emploi ? Qui plus est un emploi dont les avantages étaient fonction de l’importance de l’entreprise et donc définis à l’avance (tickets restaurants, 13ième mois,…), ou de son statut (fonction publique avec garantie de l’emploi à vie et retraite précoce), mais toujours avec un salaire qui permettait l’accession à un logement (même s’il ne s’agissait que d’une chambre de bonne) et l’assurance de pouvoir subvenir à ses besoins.
Certes, je reconnais que nous n’avions pas à redouter toutes les violences actuelles mais même si la réputation des « Blousons noirs » était très surfaite, il n’en demeure pas moins qu’il existait déjà des bandes d’asociaux qui s’étripaient sur des terrains vagues. Le crime de viol n’était, lui, pas inconnu des faits divers publiés dans les journaux. Quant à la boisson et à la drogue, elles n’étaient pas non plus inexistantes et ils ne sont pas si rares les seniors qui se rappellent encore avec nostalgie leurs premiers pétards et/ou leurs cuites mémorables.
Enfin pour en revenir au cas des professeurs agressés dans leurs salles de cours, il ne faut pas oublier que beaucoup de ces agressions sont trop souvent le fait de parents d’élèves. Ce qui ne nous fait pas honneur puisque nous sommes ceux qui ont éduqué ces primitifs incultes.
Et sans excuser les jeunes (et moins jeunes) conducteurs qui roulent sans permis, il convient de leur attribuer des circonstances atténuantes.
Au nombre de celles-ci :
- des sanctions outrancières avec des radars qui, en bons robots, n’autorisent aucune erreur humaine
- des retraits de points excessifs qui pénalisent la moindre infraction et ne laisseront bientôt plus que l’alternative absurde de ne plus utiliser son véhicule pour garder l’intégralité de ses points.
Toutes mesures répressives, prises sous le prétexte fallacieux de sauver des vies humaines, qui n’ont en réalité que le but de remplir les caisses de l’État pour des dépenses sans rapport avec la sécurité des usagers de la route.
- le coût d’un permis nettement prohibitif et des délais abusifs pour un rendez-vous avec l’examinateur qui délivrera... Ou pas, la permission de conduire un véhicule motorisé.
Ce bilan étant fait, je suis, pour ma part, admirative de les voir si bien s’en sortir avec toutes les difficultés auxquelles ils sont confrontés, les jeunes de maintenant.
Dans un monde où les puissants de ce monde donnent un aussi mauvais exemple, ils ont bien du mérite à ne pas se laisser corrompre.
Parce qu’il existe bien quelques groupuscules d’individus à l’identité plus proche de la brute minérale que du genre humain mais les jeunes que je connais font preuve de courage et d’opiniâtreté, n’hésitent pas à s’engager et lutter pour des causes qu’ils estiment justes et dignes d’être défendues, montrent un respect des vraies valeurs.
Ils méritent notre respect ces jeunes là qui sont authentiques et sans concession et qui restent capables d’amour et de compassion.
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