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Accueil du site > Tribune Libre > A propos de l’eau

A propos de l’eau

Revenant d’une mission au Tchad, où j’avais fait le tour d’une série d'ONG, j’avais dans mes bagages un projet d’irrigation qui résoudrait à jamais aussi bien la préservation d’espaces cultivés que, à travers des mécanismes de filtrages rudimentaires, celui de l’eau potable pour un bourg de trois mille habitants. Le projet, ingénieux et s’appuyant sur une technologie ancestrale utilisait le sable comme filtre et avait l’avantage d’être économe : avec 20.000 euros et un travail volontaire des villageois eux-mêmes, l’eau se retrouvait partout, les quartiers (17 points de distribution) et les champs cultivés. 

De retour à Bruxelles je le proposais aux services responsables et fus très étonné de remarquer le peu d’empressement de la part des fonctionnaires pour le faire avancer. « Reviens avec un projet d’un million, et là on s’y intéressera  » m’a-t-on fait comprendre. « On ne va pas passer trois mois pour faire une étude de faisabilité et de mise en place pour vingt mille euros ». J’étais outré. Durant certains voyages au Malawi en Zambie et en Tanzanie j’avais visité une bonne dizaine d’ONG locales ou européennes qui dépensaient des millions à ne rien faire (une d’elle sous louait des bureaux flambant neufs gracieusement offerts par les donateurs scandinaves), et, payé pour évaluer leurs performances, j’avais conclu dans mon rapport entre autres : « un projet pérenne et efficace est un projet humble, utilisant des moyens locaux, et ne dépendant pas sur le long terme à la perpétuation des subventions  ». Inutile de dire que on trouva mes évaluations excellentes, réalistes et innovantes. Oui, en théorie c’est bien ce qu’il faut faire. Mais en pratique ? La bureaucratie doit trouver une justification à son propre existence, dépenser des millions (sinon ils ne seront pas renouvelés), construire routes, machineries et bâtiments à sa gloire et qui seront vite décrépits faute d’entretient (mais qui s’en souviendra ?). Au Mozambique, un projet mixte de la Commission et de certains pays membres se donnait comme objectif de mettre en place un système de micro - finance. Résultat ? Pour distribuer cent mille dollars par an, se mit en place une infrastructure (locaux, voitures, administration, ingénierie, ordinateurs) coûtant plus d’un million d’euros annuels…

Pour revenir au projet d’irrigation, il est terminé, fonctionne à merveille, une dizaine d’individus (dont, ironiquement, certains fonctionnaires de l’UE), ayant financé le projet à titre individuel.

Que ce soit un village au Tchad, une route afghane, un port malgache ou des cultures de substitution en Birmanie, personne ne semble se poser la question de l’efficacité, de la relation entre les objectifs et les résultats.

Au moment où un pays entier sombre dans le chaos victime des mesures prises par ses sauveurs, au moment ou des milliards de milliards sont dépensés pour sauver les banques victimes de leur gloutonnerie, il serait bon de rappeler que l’essentiel c’est de répondre aux humbles demandes des intéressés, plutôt qu’à vouloir les intégrer dans une uniformisation destructrice, à une seule vision du monde, celle où l’argent se suffit à lui-même comme seule réponse. 


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40 réactions à cet article    


  • frugeky 13 mars 2012 09:20

    Bonjour

    Je me rappelle d’un article (mais je ne ma rappelle plus de la source, peut-être le Diplo) relatant un projet au Sénégal (si ma mémoire est bonne). Il s’agissait d’un projet d’irrigation pour augmenter les rendements de riz. L’ONU monte un projet à millions (enfin finance à millions) pour étudier la faisabilité. Fonctionnaires internationaux payés des milliers de dollars avec voiture, villa, etc...Le projet n’aboutit pas malgré les dépenses faramineuses. Alors on fait venir des vietnamiens, pour des centaines de dollars avec une maison pour deux et une moto. Le projet se monte et aboutit. Les vietnamiens se sont contentés de reproduire les procédés d’irrigation qu’ils utilisent chez eux.
    Il me semble que j’avais lu ça il y a bien vingt ans.
    Sinon il me semble que vous avez la chance de voyager régulièrement dans ces régions d’Afrique de l’ouest. Pourriez en profiter pour refaire le genre d’article que vous aviez fait une fois sur le désert, ça donne des récits de voyage pour ceux qui ne bougent pas aussi loin (ah les descriptions du désert dans les sept piliers de la sagesse...). Je sais que l’actualité donne plutôt l’illusion de l’urgence et que c’est important de partager une parole à vocation émancipatrice (blabla...) mais si vous aviez le temps de nous faire partager quelques territoires et coutumes que vous traversez je vous en serai grandement reconnaissant. Votre plume et votre regard me permettraient sans aucun doute d’avoir l’illusion du voyage.

    • frugeky 13 mars 2012 09:21

      Zut, je voulais dire Afrique de l’est.


    • emphyrio 13 mars 2012 09:49

      Considérer qu’un projet économe et efficace manque de sérieux prouve encore une fois que nous avons affaire à de très mauvais gestionnaires. M. Koutouzis, pouvez-vous nous expliquer quels sont les modes de financement pour de tels projets (quand ils sont recevables) ? Sont-ils relayés par des banques privées ? et quelles sont les contreparties demandées par les intervenants ?


      • appoline appoline 13 mars 2012 19:23

        Ils ne voudraient rien y changer vos responsables qu’ils ne s’y prendraient pas différemment. Je suis tout à fait d’accord avec Emphyrio ; je dirais même qu’ils sont de fieffés incompétents.


      • Croa Croa 14 mars 2012 21:45

        Mais non, le problème du projet n’est pas le « manque de sérieux » mais le fait qu’il n’est pas assez intéressant. C’est très différent !


      • Croa Croa 14 mars 2012 21:50

        Pareil pour Appoline : Ils ne sont pas « incompétents » mais corrompus.


      • devphil30 devphil30 13 mars 2012 09:56

        Merci pour votre témoignage , révélateur des disparités de pensées entre des populations d’Europe et d’Afrique , des disparités générées par l’argent.

        On peux poser la même remarque pour les disparités existants en France 

        Merci pour cet article et bravo pour votre engagement au bénéfice des autres

        Philippe
         

        • Maurice Maurice 13 mars 2012 10:07

          Bonjour M. Koutouzis,
          merci pour cet article. Quelqu’un devrait comptabiliser et chiffrer l’ensemble de l’argent dépensé depuis 2008 pour sauver banques et Etats. Le chiffre qui en résulterait illustrerait toute l’obscénité de l’époque dans laquelle nous vivons.
          Bonne journée


          • Aldous Aldous 13 mars 2012 16:06

            Ce chiffre n’a pas de réalité concrète.


            L’argent crée pour financer les banques est une illusion de création de richesse.

            Un jeu d’écriture comptable.

            Quand on dit ’tant de dollars ont été perdus lors du crack’ on fait comme si cet argent était la contrepartie d’une valeur tangible.

            C’est faux. C’est même pour ça qu’il y a des éclatements de bulles.

            Cette richesse n’existait que dans les rêves des spéculateurs.

            La véritable question est : combien de choses tangibles ont changé de main ?
            Terres, usines, matière première, biens, aliments...

            Et la réalité c’est que ces biens partent des états nations pour finir entre les mains des ultra riches.





          • Aldous Aldous 13 mars 2012 16:09

            J’ajoute à ça que depuis 1973, la monnaie n’est plus échangeable contre de l’or.


            Plus on en émet moins et vaux. Et on ne s’en prive pas.

          • Maurice Maurice 13 mars 2012 16:30

            @ Aldous,
            vous prêchez un convaincu ! Mais malheureusement la majorité des gens, rattache ces sommes à une certaine réalité. Peut être qu’une comparaison en ce sens ferait comprendre à ces personnes le grotesque de la situation actuelle, et plus loin encore la fictivité de tout cela...


          • Croa Croa 14 mars 2012 21:56

            « pour sauver banques et Etats. »

            Quels états ? smiley

            Vu que si l’on « sauve » effectivement des banques, les états se feraient plutôt enfoncer.


          • sdzdz 13 mars 2012 10:36
            C’est un projet de développement suivant une optique la plus auto-centrée possible, une approche pas incompatible avec la nôtre à l’IRC. A quelque échelle qu’on se projette, on retombe sur cette nécessité vitale de ne surtout pas miser sur l’immixtion de structures institutionnelles supra-nationales.

            Ce serait bien de préciser le nom du bourg.


            • pissefroid pissefroid 13 mars 2012 12:51

              L’europe est technocratique, pas sociale, ni humaine.


              • appoline appoline 13 mars 2012 19:26

                Oui, les africains n’ont pas besoin qu’on leur mette sous le nez toute notre technologie pour une hypothétique prise en charge, mais de concret qui revient bien moins cher que tout ce déballage.


              • restezgroupir44 restezgroupir44 13 mars 2012 15:55

                Bonjour,


                Ce système est également ingénieux
                 « UN SYSTÈME D’IRRIGATION ORIGINAL : »LES FOGGARA« 
                (d’après J.Oliel , »Les juifs au sahara ; le Touat au moyen-âge" , CNRS-histoire , 1994)

                 Le système de la foggara :

                Cdt,

                • rastapopulo rastapopulo 13 mars 2012 15:56

                  En dehors du coté malheureusement iconoclaste à vouloir rendre techniquement indépendant l’Afrique, pourquoi laisser sous-entendre que des grands projets ne sont pas légitime pour le continent qui en a le moins ?
                   
                  Il faut bien comprendre que le projet Transaqua pour revitaliser le lac Tchad aurait déjà été entrepris depuis longtemps chez nous puisqu’il existe depuis 40 ans. Alors avec les technologies actuelles... Je ne résiste donc pas à la présentation de ceux qui essaye de faire connaître ce projet et qui on participé à une conférence sur place :
                   
                  Aujourd’hui, le lac Tchad se meurt. S’étendant sur 315 000 km2 au paléolithique, il n’a cessé de se contracter depuis, surtout dans la période récente. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : 25 000 km2 en 1964, 2500 km2 en 2008 et, toutes choses égales par ailleurs, disparition programmée pour 2020. Cette mort serait un désastre écologique : désertification, effondrement de l’agriculture vivrière, de l’élevage et des ressources halieutiques, population condamnée à la famine ou à l’émigration, Afrique centrale renvoyée « au cœur des ténèbres ». Il est donc nécessaire de le sauver. L’eau étant disponible au Sud et à l’Est, le revitaliser n’est pas une tâche impossible. Cependant, il faut y mettre le prix. Ce qui ne signifie pas seulement un investissement suffisant pour la remise en eau elle-même, mais la conception d’un grand projet qui redonne à tous les habitants de la région une espérance pour l’avenir, par un changement vécu et ressenti des conditions d’existence qui les mobilise. C’est dire que le projet Lac Tchad doit s’inscrire parmi les grands projets de l’humanité et exige un engagement panafricain et international.

                  http://www.solidariteetprogres.org/Lac-Tchad-poumon-d-eau-et-vecteur-de-vie-economique-pour-l-Afrique_06917


                  • rastapopulo rastapopulo 14 mars 2012 00:17
                    Vous avez un présidentiable qui défend ce projet...

                    http://fr.wikipedia.org/wiki/Transaqua

                    Le projet de 1992[modifier]

                    En 1992, la société d’ingénierie italienne Bonifica SpA formalisa le projet au niveau des institutions internationales et des pays intéressés. La brochure publiée s’intitulait « Transaqua : une idée pour le Sahel » . C’était l’époque des grands projets de transfert d’eau. Mais très vite l’intérêt par rapport aux problèmes de l’Afrique diminua, ce qui empêcha le financement d’études plus poussées destinées à vérifier la faisabilité du projet, lequel tomba en sommeil.

                    Détails[modifier]

                    Il s’agit de barrer les cours de plusieurs rivières importantes du nord-est de la République démocratique du Congo (ex-Zaïre) au moyen de barrages de régulation, et de soustraire une partie de leurs débits par un canal qui conduirait ces eaux vers la ligne de partage des eaux, à environ 600 mètres d’altitude. Une fois franchi ce seuil, les débits seraient acheminés, toujours par canal, dans le lit du Chari, et finiraient par alimenter par simple gravité le lac Tchad, ainsi que diverses surfaces irriguées (à équiper) dans les zones sahéliennes des pays riverains du lac. La différence de niveau entre les 600 mètres de la ligne de partage des eaux et les 280 m d’altitude du lac permettrait d’installer des barrages avec usines hydroélectriques. Enfin, l’ensemble constituerait une voie navigable importante.

                    Le volume de prélèvement prévu serait de l’ordre de 100 milliards de mètres cubes d’eau annuellement, c’est-à-dire plus ou moins 3.150 mètres cubes par seconde, débit qui ne nuirait pas trop au régime du fleuve Congo, puisqu’il ne s’agit que de quelque 8% de son volume d’écoulement. Il s’agit cependant d’énormes quantités. Ce débit prélevé serait en effet supérieur à la moitié du volume d’eau produit naturellement chaque année en France métropolitaine3 (178,5 milliards de m³), ou égal à celui produit annuellement en Allemagne4 (107,5 milliards de m³), ou encore équivalent à deux fois le débit annuel du Nil au Caire, et nettement supérieur à celui du Rhin dans son cours inférieur.

                    Le canal serait suffisant pour irriguer six à sept millions d’hectares - outre la stabilisation de la surface du lac Tchad -. Il produirait quelque 30 à 35 milliards de kilowattheures par an.

                    Les travaux pourraient se réaliser par tranches successives, en commençant par les tributaires des bassins de l’Oubangui, de l’Aruwimi, du Lindi et du Lowa, tous affluents de droite du Congo dans le quart nord-est du Congo-Kinshasa et le sud de la Centrafrique.

                    La longueur totale du canal serait de plus ou moins 2.400 kilomètres.

                    État actuel du projet Transaqua[modifier]

                    Deux projets différents sont actuellement sur la table, tous deux prévoyant le transfert d’une partie des eaux de l’Oubangui par un canal de 1.350 kilomètres.
                    Il est à noter qu’avant tout il fallait convaincre la République démocratique du Congo et la République du Congo d’accepter le projet, le cours d’eau à détourner (l’Oubangui) prenant sa source en République démocratique du Congo puis formant frontière avec la Centrafrique puis avec la République du Congo. L’accord des deux pays est chose faite depuis 2005.

                    En mars 2008, le Nigéria, le Niger et le Tchad sont tombés d’accord pour aller de l’avant et financer des études pour transférer une partie des eaux de l’Oubangui 5,6.
                    L’étude de faisabilité nécessite des moyens importants et le Nigéria, puissance pétrolière donc financière de la région, est prêt à y affecter cinq millions de dollars. Les quatre autres pays membre de la CBLT (ou Commission du bassin du lac Tchad), à savoir le Cameroun, la République centrafricaine, le Niger et le Tchad, apporteront ensemble un sixième million. Les études doivent débuter en 2009.


                  • Aldous Aldous 13 mars 2012 15:59

                    Merci pour cet article criant de vérité Michel.


                    La réalité est locale. La démocratie aussi.

                    L’inefficacité des prises de décisions est toujours proportionnelle à la distance qui les sépare de la réalité à laquelle elles s’appliquent.

                    Distance physique et hiérarchique.

                    C’est pourquoi les empires sont forcements des tyrannies : pour être efficaces ces mastodontes bureaucratiques doivent modifier la réalité pour la rendre conforme à leurs mode de prise de décisions.

                    Ca fini souvent en famines (Mao, Lénine avant 1920)





                    • Yvance77 13 mars 2012 16:49

                      Salut,

                      Dans un passé pas si lointain, j’ai participé au projet SAPARDE (émanant de l’UE) en Roumanie, pour de l’adduction d’eau et de gaz, dans certains villages. Seuls ceux qui étaient « à millions » intéressaient toutes les parties. Maître d’œuvre, fournisseurs, autorités locales (maires) etc..

                      J’ai surtout compris que cela permettait à tout le monde d’en croquer.Et, pendant ce temps là, ceux qui attendaient de l’eau courante attendaient, attendaient...

                      Un vrai dégout !


                      • REGCHA REGCHA 13 mars 2012 18:51

                        Il faudrait revoir à la baisse la salaire des fonctionnaires de Bruxelle !!!!


                        • Soi Même 13 mars 2012 18:54

                          Merci de parler des ONGs, car il y a beaucoup en dire. Déjà il y a un tris à affaire entre des vrais et des fausses. Il y a un détail que peut de gens savent, que sous couvert d’ONG surmédiatisé, c’est souvent soit le prolongement d’une politique d’affaire étrangère d’État qui ressemble plus à des barbouzeries où à des ONG piloté par des compagnies international.
                          Le cas Haïti est un exemple typique.


                          • Arafel Arafel 13 mars 2012 19:51

                            Le jour ou toutes ces ONG de merde foutront la paix à ces pauvres peuple plutôt que de vivre « sur la bette » comme des parasites, ça ira mieux pour ces pays.
                            Au lieu d’envoyer ces « ONG » là dans ces pays, il vaudrait mieux leur former des étudiants, et après les renvoyer dans leurs pays pour aider leurs peuples.


                            • Marc Bruxman 14 mars 2012 19:40

                              Mais à leur stade, il y a encore besoin de peu de formation. Produire du textile, faire de l’industrie légére « simple » comme on fait les chinois ne nécéssite pas beaucoup de formation. Mais cela enrichit rapidement le pays. Quand l’usine grossit, elle finit par payer des comptables, des managers. Leurs universités locales en forment déja. Ces gens gagneront bien leur vie chez eux et feront vivre d’autres business. 




                            • HERVE 13 mars 2012 20:51


                              Le site suivant pourrait vous intéresser :

                              http://www.appropedia.org

                              Cela pourrait être l’occasion d’enrichir la partie en français ...

                              Sur les technologies appropriées :

                              http://www.ted.com/talks/amy_smith_shares_simple_lifesaving_design.html

                              (demander les sous-titres en français)

                              Sur Amy Smith, en anglais :

                              http://d-lab.mit.edu/news

                              En français, je recommande aussi les conférences du Collège de France « Savoirs contre pauvreté », notamment celles de Esther Duflo :

                              http://itunes.apple.com/us/itunes-u/savoirs-contre-pauvrete/id429664273


                              • Aleg 13 mars 2012 21:47

                                eh oui le vrai visage de la zolie UE, les zolis technocrates, pleins de bonne volonté lorsqu’il s’agit de placer des copains entrepreneurs sur des projets humanitaires.

                                20000 euros c’est pas assez cher mon fils.


                                • Atlantis Atlantis 13 mars 2012 23:18

                                  un projet d’irrigation ? pas pérenne pour les sols. ça peut servir au population toutefois.
                                  pour rendre vie aux sols et ramener l’eau dedans, je vous inviste à regarder ce que font les nomades et berbères. doucement mais surement ils font reculer le désert.


                                  • rastapopulo rastapopulo 14 mars 2012 00:29

                                    Je vois pas le problème morale ou écologique de verdir un désert à moins d’être malthusien (la beauté de l’injustice naturelle est très appréciée des impérialiste tu sais). C’est surtout les barrages en amont qui devront être consciencieusement réalisé pour ne pas gâcher la formidable expansion de la vie que nous allons créé.


                                  • Mmarvinbear Mmarvinbear 14 mars 2012 03:58

                                    « L’injustice naturelle » a des raisons d’être. On ne récolte rien de bon à jouer du tractopelle sans réfléchir aux conséquences à moyen et long terme de nos actes faits par pur humanisme imbécile.

                                    Un désert ne se modifie pas comme cela. Le barrage d’ Assouan régule le Nil et prive toute l’ Egypte d’un puissant fertilisant naturel, érodant ses berges et menaçant le delta d’engloutissement par la Méditerranée. Des dizaines de millions de personnes seront forcées de déménager et de se concentrer encore plus dans les villes déjà surpeuplées.

                                    Sans parler de la lente mais irréversible salinisation des sols irrigués. Une bonne part des terres libyennes, irriguées sans réflexion, sont désormais incultes pour des siècles.

                                    Les africains tireront plus de profits à s’adapter au désert plutôt qu’ à vouloir adapter le désert à leurs besoins.


                                  • rastapopulo rastapopulo 14 mars 2012 12:08

                                    D’abord de 1 chez nous les infrastructures aquifères dans le sud de la France ne se discute pas... mais pas chez eux !

                                    Ensuite, si tu lisais le wiki, tu te rendrais compte que c’est seulement 8% du fleuve Congo qui sont nécessaire à verdir un désert qui a été plus longtemps dans son histoire une jungle qu’autre chose.
                                     


                                  • Mmarvinbear Mmarvinbear 14 mars 2012 12:20

                                    Il y a une différence majeure entre des installations conçues pour récupérer et répartir les eaux de pluie et celles prévues pour détourner un fleuve et changer tout un écosystème.

                                    Je me demande quelle est cette manie qui consiste à vouloir absolument « bulldozer » une région entière, en chambouler l’écosystème ( ce qui va forcément avoir des répercutions sur les écosystèmes voisins, et pas en bien ), pour ensuite admirer le résultat sur l’air du « j’aime la nature » sans penser aux conséquences.

                                    La preuve, vous ignorez superbement les avertissements concernant la salinisation des sols.


                                  • agent orange agent orange 14 mars 2012 05:40

                                    Merci pour cet article réaliste...

                                    Il y a une quinzaine d’années j’avais lu Lords of Mercy (?) qui était très critique de l’aide au développement de la part des pays riches. Maux que vous décrivez bien dans votre article : corruption, incompétence, conflits d’intérêts, gaspillage, etc...

                                    Je me souviens aussi au début des années 2000, un pays du golfe (Qatar ?), avait lancé un concours autour de l’eau : préservation, gestion, distribution, purification, désalinisation, etc...
                                    Vous devriez tenter votre chance... Je ne pense pas qu’entre temps la problèmatique de l’eau à disparue....
                                    L’eau est et sera toujours un problème que l’humanité devra résoudre.

                                    cdmt


                                    • antonio 14 mars 2012 15:33

                                      Merci pour cet article...


                                      • Marc Bruxman 14 mars 2012 19:24

                                        Si vous croyez vraiment à votre projet, vous pouvez toujours en faire un business : 

                                        • 20 000 € pour rendre service à 3000 habitants cela fait 6.66 € par habitant. 
                                        • Si vous amortissez sur 7 ans l’investissement cela fait moins de 1 € par an et par habitant. Vu le temps perdu par les femmes à transporter leur flotte sur la tête vous pouvez surement le revendre 3 ou 4 € à l’année soit par exemple 30 centimes par mois. Si le 1/4 de la population achéte votre truc vous êtes rentables. Si ils l’achétent tous vous avez transformés vos 20 000 € en 80 000 € ! ! ! 


                                        Pas de quoi être millionnaire mais vous pouvez toujours en profiter pour faire du vrai humanitaire et intéresser les villageois. La structure prend un credit auprès de vous, vous rembourse un fixe tous les mois qui couvre le remboursement de l’argent ici et une petite marge. Vous laissez après les villageois gérer leur structure. 


                                        Je sais que vous allez me répondre que c’est mal de faire des affaires, mais cela apprendrait beaucoup plus aux villageois que de recevoir un bien. Vous pourriez en profiter pour leur apprendre à tenir une comptabilité, effectuer de la maintenance, etc, etc, ... 


                                        • Marc Bruxman 14 mars 2012 19:35

                                          Le problème de l’aide au développement c’est avant tout qu’elle est un don et non une véritable aide. Or, tout projet devrait être soutenable. 


                                          Je m’explique avec un exemple : Lors d’un voyage en Affrique, j’ai débarqué dans un village avec des villageois forts charmants qui avaient une fierté : L’électricité au village était gratuite. Et de fait, un colon avait laissé du temps de la colonisation un ingénieux dispositif pour générer de l’électricité hydrolique. Un bref apperçu du dispositif montrait que la turbine n’avait pas bougé depuis les années 60. En clair, personne ne paie dans le village parce qu’un colon a investit un jour. Mais personne ne pense au renouvellement du matériel quand le jour viendra ou il sera en fin de vie. Ce jour arrivera malheureusement pour eux. Et ils ne pourront alors pas commander une turbine d’europe car cela sera trop cher. Si ces gens avaient au contraire crées une compagnie d’électricité à l’échelle du village et payé leur électricité à cette compagnie, ils auraient pu améliorer leur alimentation électrique et faire des réserves. En fait, au bout d’un moment ils auraient même pu aller installer un système dans le village voisin. Au bout d’un moment les bénéfices de leur compagnie auraient pu servir à rémnuérer des gens (pour tenir une comptabilité par exemple ou entretenir les installations). Le village se serait alors enrichi. 

                                          Le premier cas est analogue à l’aide au développement : On donne mais cela ne sert à rien. Car les gens profitent sans être acteur. Le second cas correspond à un exemple ou des gens prennent part à leur développement. Cela ne nécéssite pas d’argent des européens mais une volonté locale. 


                                          Prenez l’exemple de la Chine. Elle n’a pas reçue d’aide au développement des pays riches. Mais les réformes passées dans les années 80 ont permis aux gens de s’en sortir eux mêmes. Lorsqu’un paysan du Guangdong décidait de créer son usine textile pour vendre aux gens de Guangzhou qui eux mêmes fesaient passer la marchandise à Hong Kong, ils employaient certes des travailleurs pauvres mais ils ont commencés à enrichir leur pays. Certaines de leurs entreprises qui ont démarrées de façon très modestes sont devenues des empires. Le pays a changé. Ces régions cotiéres sont désormais beaucoup plus riches. Des millions de personnes sont sorties de la pauvreté. 


                                          Le problème de l’affrique c’est que les gens n’y ont pas encore compris les mécanismes du capitalisme. Tant que les mentalités n’auront pas changées l’aide au développement ira à fonds perdu. Mais il faut aussi que les dictateurs locaux tolérent l’enrichissement personnel de leurs citoyens. Oui un paysan affricain doit pouvoir se créer un petit business. Et ce petit business doit être protégé. A force, il deviendra gros. 







                                          • Le péripate Le péripate 14 mars 2012 20:08

                                            J’ai vu des capitalistes en Afrique. Ils font beaucoup, souvent en dépit de leurs gouvernements. L’obstacle principal est bien souvent celui des droits de propriété, surtout pour l’agriculture. Les cadastres sont inexistants, et, humour, quand il se tente quelque part d’en organiser un, les ONG luttent souvent contre. Il parait que c’est le chemin pour que les chinois « spolient » des terres.

                                            Mais l’Afrique change, et vite.


                                          • Le péripate Le péripate 14 mars 2012 20:12

                                            En addition je souhaite préciser qu’il existe des formes de propriétés dans les coutumes sur lesquelles le capitalisme naissant de l’Afrique pourrait s’appuyer. Le drame de l’Afrique c’est de n’avoir connu de l’occident que la colonisation et le marxisme, coup sur coup. Pfff c’est lourd !


                                          • Le péripate Le péripate 14 mars 2012 20:13

                                            De nombreux travaux y compris d’économistes africains démontrent le caractère nocif de l’aide.


                                          • Emmanuel Aguéra LeManu 15 mars 2012 08:24

                                            « Le problème de l’Afrique c’est que les gens n’y ont pas encore compris les mécanismes du capitalisme. »

                                            Il y a quelque chose du discours de Dakar dans votre exposé... J’ai quelques réticences à me suffire des mécanismes capitalistes comme remède sociétal dans des états par ailleurs pressurés par ces mêmes mécanismes.
                                            J’aurais tout lu.


                                          • Emmanuel Aguéra LeManu 15 mars 2012 08:25

                                            Sans compter l’état dans lequel ces même mécanismes sont en train de plonger notre propre société.
                                            Qui a tout compris.

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