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Accueil du site > Tribune Libre > A propos de la « note générale sur la suppression des partis politiques » (...)

A propos de la « note générale sur la suppression des partis politiques » de Simone Weil

 

Simone Weil est l’une de ces intellectuelles qui est totalement méconnue. Pourtant, elle a tout pour séduire, à tout le moins sur « le papier », comme on dit : israélite de naissance, partageant le quotidien des travailleurs dans des usines (dont elle tire des écrits qui respirent la Vérité), résistante et finalement morte d’une crise cardiaque à 34 ans. Elle laisse une œuvre importante mais elle a eu trois torts majeurs : chercher la vérité, voir le travail comme une valeur émancipatrice et être touchée par la Grâce au point de se convertir au catholicisme. On dit que Bernanos aurait conservé dans son portefeuille et, jusqu’à sa mort, deux lettres dont une de correspondance avec elle.

Simone Weil, élève d’Alain, a surtout un mérite majeur : elle croit à la Vérité et au « souverain bien » pour reprendre Platon. Elle la cherche donc sans relâche cette Vérité, met toute son ardeur à la débusquer et à la poursuivre. Elle écrit avec des mots qui font frémir aujourd’hui, comme ici dans la note générale sur la suppression des partis politiques :

« C’est en désirant la vérité à vide et sans tenter d’en deviner d’avance le contenu qu’on reçoit la lumière. C’est là tout le mécanisme de l’attention. »

A la fin de sa note, elle conseille de ne pas se positionner systématiquement « pour » ou « contre » mais de « Méditez ce texte et exprimez les réflexions qui vous viennent à l’esprit ».

Et note, très judicieusement, plus loin, que :

« Presque partout – et même souvent pour des problèmes purement techniques – l’opération de prendre parti, de prendre position pour ou contre, s’est substituée à l’obligation de la pensée. »

Plutôt que de doctement critiquer la thèse soutenue par Simone Weil, il convient de s’astreindre à suivre son conseil et de s’obliger à penser. Quelles réflexions me sont donc venues à la lecture de la « note générale sur la suppression des partis politiques » ? Le propos pourra paraître décousu, mais il convient de suivre le fil de sa pensée et de respecter l’« obligation de pensée » (expression magnifique) et d’exprimer ce qui est le fond de notre âme. Ce qui, ce faisant, m’oblige à un premier constat : le langage utilisé pour décrire mes réflexions, et qui vient naturellement à l’esprit, n’est pas le jargon de l’époque contemporaine. Ce qui vient plutôt à l’esprit (si on fait une analyse syntaxique de ces quelques lignes) est bien le langage universel de la pensée qui court depuis Platon au moins. On pourrait, par manière de boutade, l’appeler « langage des oiseaux » par opposition au parler vernaculaire. En ce sens qu’il implique une certaine profondeur pour exprimer la subtilité du sentiment. Et c’est une première mise en garde pour celui qui souhaiterait lire le texte de Simone Weil : n’y attendez pas des « révélations fracassantes » ou des recettes de « prêt-à-penser » quant au régime souhaitable. L’esprit de cette note est davantage celle d’une réflexion profonde sur le citoyen en tant qu’être pensant, et non comme monade « smartphonisée » qui met un « pouce vert » ou « rouge » pour s’exprimer sur les problèmes contemporains. Ce texte ne répond pas, par exemple, aux questions nécessaires (et matérielles) que feront ressortir la suppression des partis politiques, par exemple : comment fonctionnera la Chambre (si Chambre il y a) ? ou encore quel type de mandat sera donné (et surtout à qui) pour prendre des décisions (je prends bien soin d’éviter le terme « représenter », on y reviendra plus loin) ?

Non, là n’est pas le propos de Simone Weil, elle n’a pas écrit un traité politique sur le régime qui doit advenir, mais une critique acerbe et fondée de l’institution et de son caractère fondamentalement mauvais.

Mais pour comprendre l’esprit de cette note, dont la lecture sera, pour beaucoup décevante, voire vue comme inutile, il faut, pour reprendre la belle expression que j’ai trouvée sous la plume de Viktor Schauberger : « penser une octave plus haut ». C’est-à-dire reprendre la pensée politique là où elle s’est arrêtée en 1789. Le XVIIIème siècle était plein de belles réflexions sur la nature et le rôle du CItoyen, jusqu’à être théorisée dans le magnifique « Contrat Social » de Rousseau, mais cette promesse a été trahie par la Révolution et la Déclaration des Droits de l’Homme, dont en dépit de tous ses mérites, elle a bien été ce qu’en disait Rivarol : « la préface criminelle d’un livre impossible ». Pour être plus exact, elle a plutôt été une préface rendue impossible, et c’est la suite du livre qui a été criminelle. La Révolution a été préemptée par la bourgeoisie (cela a été écrit mille fois), mais également par les sociétés initiatiques (notamment la franc-maçonnerie). Quand je dis « société initiatique », c’est à dessein ; en effet, rien n’est plus antidémocratique qu’une société initiatique car précisément elle implique le secret (lequel peut ne pas couvrir forcément de noirs desseins), mais celui-ci par essence, et par le fait que des initiés se reconnaissent entre eux ne peut être compatible avec l’article 1er de la déclaration des droits de l’homme quand il dit que « les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l'utilité commune  » car choisir un homme à un poste sur autre chose que l’utilité commune revient à faire de la cooptation. Or le principe d’un choix qui n’est pas libre, lorsque l’un des impétrants appartient à une même congrégation que celui qui choisit, ne peut pas être un choix démocratique car il y aura toujours soupçon de fraude si le choix se porte sur un « frère » ; et dans le pire des cas : cette confrérie aura une tendance à vouloir privatiser l’institution (nous ne le voyons quotidiennement à l’œuvre avec la franc-maçonnerie). C’est également contraire à l’article 3 de cette même Déclaration car « Le principe de toute souveraineté réside essentiellement dans la Nation. Nul corps, nul individu ne peut exercer d'autorité qui n'en émane expressément. » Ici encore, la notion de société initiatique, réservée à certains, ne peut qu’aller à l’encontre de la notion d’intérêt général.

Si l’on tire le fil du raisonnement, on se rend compte que les partis politiques ne sont qu’une extension de ces sociétés, qui ont certes perdu le caractère secret, mais pas vraiment le côté initiatique : prendre parti ce n’est finalement qu’apprendre à ânonner les canons du parti, c’est – en toute circonstance – reprendre les idées, les leitmotivs imposés par le parti contre son propre avis ou sentiment, et donc retomber dans une sorte de travers qui est de ne plus penser en tant qu’individu, mais en tant que membre d’un parti, d’acquérir des réflexes de pensée et faire que l’acquis surpasse l’innée au point qu’il le supplante. C’est ce que Simone Weil exprime de la manière suivante me semble-t-il :

« Il était fréquent de voir dans des annonces de réunion : M. X. exposera le point de vue communiste (sur le problème qui est l’objet de la réunion). M. Y. exposera le point de vue socialiste. M. Z. exposera le point de vue radical.

Comment ces malheureux s’y prenaient-ils pour connaître le point de vue qu’ils devaient exposer ? Qui pouvaient-ils consulter ? Quel oracle ? Une collectivité n’a pas de langue ni de plume. Les organes d’expression sont tous individuels. La collectivité socialiste ne réside en aucun individu. La collectivité radicale non plus. La collectivité communiste réside en Staline, mais il est loin ; on ne peut pas lui téléphoner avant de parler dans une réunion. »

 

Voilà bien le péché mortel des partis, écraser l’homme sous l’apparence d’une cohérence partidaire. A un autre endroit, l’auteur note que :

« Supposons un membre d’un parti – député, candidat à la députation, ou simplement militant – qui prenne en public l’engagement que voici : « Toutes les fois que j’examinerai n’importe quel problème politique ou social, je m’engage à oublier absolument le fait que je suis membre de tel groupe, et à me préoccuper exclusivement de discerner le bien public et la justice. »

Ce langage serait très mal accueilli. Les siens et même beaucoup d’autres l’accuseraient de trahison. Les moins hostiles diraient : « Pourquoi alors a-t-il adhéré à un parti ? » – avouant ainsi naïvement qu’en entrant dans un parti on renonce à chercher uniquement le bien public et la justice. Cet homme serait exclu de son parti, ou au moins en perdrait l’investiture ; il ne serait certainement pas élu. »

Et effectivement, aucun « homme politique » ne survivrait à prendre parti contre son parti. A telle enseigne que les Hommes qui ont réellement fait de la politique « contre eux-mêmes » en quelque sorte sont auréolés d’une sorte d’aura mystique : De Gaulle en est l’exemple parfait ; et à une moindre mesure, la démission de Chevènement (alors ministre de la défense) car il est contre la guerre que les anglo-américains mènent en Irak en est un autre. Mais l’un comme l’autre (et pour ne prendre que ces deux exemples) l’ont payé. De Gaulle qui a dû faire face à l’imbécillité d’une mascarade menée au mois de mai, qui s’est donnée des grands airs de révolution et qui n’a fait que précipiter la France dans l’abîme ; et l’autre en faisant une croix sur un quelconque destin national. Voilà où mène la réflexion dans nos régimes. On ne peut plus faire aucune critique, ni auto-critique d’aucune sorte. La bête du parti dévore jusqu’à ceux qui l’ont créé.

Dès lors, comment concilier l’absence de parti politique et l’idéal démocratique dans une société de 70 millions d’habitants ? Encore, en Grèce au Vème siècle avant JC était-il facile de constituer une agora, mais comment faire dans un pays de l’étendue de la France avec une population aussi pléthorique et peu formée à la chose publique ?

Premier écueil à éviter, me semble-t-il : l’informatisation du problème. Pouvoir donner son avis sur smartphone à tout instant ne me semble pas être la solution, et ce pour plusieurs raisons. La plus importante étant l’émotion. Imaginons qu’après les attentats de 2015, nous ayons eu la possibilité de réagir instantanément à une proposition de loi qui aurait limité nos libertés publiques au nom de la « sécurité » : que croyez-vous qu’il serait advenu ? La même chose que le vote d’une loi dans notre Vème République décadente… Être citoyen c’est se donner le temps de la réflexion et ne pas céder aux péchés capitaux mais de faire des lois justes. Simone Weil a raison quand elle dit que les partis ne peuvent qu’être individuels, c’est-à-dire choisis par soi-même en accord avec son être : « Il n’y a qu’une réponse. La vérité, ce sont les pensées qui surgissent dans l’esprit d’une créature pensante uniquement, totalement, exclusivement désireuse de la vérité. »

Mais avoir un point de vue individuel n’est-il pas, précisément, de répondre rapidement et avec ses vues d’esprit sur un problème social ? « Moi, je » selon la formule de l’époque. Et donc en quoi, faudrait-il interdire ce que j’écris plus haut, à savoir des « applications » permettant de donner instantanément son avis ? Hiatus insurmontable ? Oui et non. L’une des solutions réside bien sûr dans la connaissance, et … la morale. Mot honni aujourd’hui que la Morale qui renvoie immédiatement à quelques bondieuseries éculées. Mais encore faut-il savoir ce que l’on met derrière la morale. Qui voudrait écrire une histoire de la philosophie devrait faire inévitablement, une histoire de la morale. Nos contemporains sont des Jourdain qui s’ignorent : et quand, par exemple, ils votent le « mariage pour tous », ils font de la morale. La morale n’est finalement qu’une somme d’interdits, ou d’autorisations, à des comportements sociaux. Et à tout prendre, je préfère la « common decency » d’Orwell à la morale mondialiste des apatrides d’aujourd’hui. Et voilà donc le point de départ de notre suppression des partis politiques : que partageons-nous ? Quelles sont les valeurs qui sont les nôtres et que nous souhaitons promouvoir ? Que souhaitons-nous interdire ou autoriser ? Tout doit-il se régler par la loi ou le règlement, comme nous avons tendance à (trop) le faire aujourd’hui ?

Finalement c’est une liberté immense que nous propose Simone Weil, peut-être la plus grande de toutes, mais en contrepartie, elle nécessite toutes valeurs humaines que nous avons oublié : courage, fidélité, bon sens, hauteur de vue, pitié. Bref faire application de ce que les anciens appelaient les « vertus cardinales ». En sommes-nous capables ?

Un point intéressant est celui de la liberté d’expression, qui est abordé vers la fin de la note. En effet, afin de forger une opinion publique, Simone Weil propose que des revues d’idées voient le jour. Et elle souhaite que ces revues soient équitablement présentes partout et sans censure et « Ceci implique un régime de la presse rendant impossibles les publications auxquelles il est déshonorant de collaborer ». Curieux écho avec notre époque et son prêt-à-penser, ses analyses formatées disant toutes la même chose sur un ton différent pour reprendre Goebbels qui fit application des recettes proposées par Edward Bernays (lequel écrivit tout de même un livre intitulé « propaganda : comment manipuler l’opinion publique dans une démocratie »). Il faut que la liberté d’expression soit sans limite, ajouterais-je à Simone Weil, car dès que l’on écrit, comme en France que l’expression est libre, à l’exception des cas prévus par la loi, le ver est dans le fruit. Ecrire cela est totalement contradictoire. Une sorte de « en même temps » macroniste qui permet d’interdire tout et n’importe quoi, tant la loi peut édicter des interdictions conformes aux intérêts de quelques-uns. Par exemple : on ne comprend pas bien pourquoi il faudrait un secret sur le droit des entreprises ? A quel titre est-il interdit aux citoyens de savoir dans quelles sociétés grenouille tel ou tel ? De même du secret bancaire, dont on voit qu’il n’est pas fait pour couvrir les petits arrangements du citoyen lambda (lequel doit justifier à sa banque tout retrait d’argent liquide un peu important) mais plutôt pour couvrir la fraude fiscale de quelques milliardaires. Mais l’on me rétorquera, par exemple, que « le racisme n’est pas une opinion » et par ce mantra, on croira clouer le bec aux défenseurs de la liberté d’expression. A quoi je répondrais : le racisme est une opinion car elle est pensée par certains ; interdire son expression n’empêchera pas quelques idiots de continuer à penser que telle « race » est supérieure à telle autre. J’ajouterais que je ne pense pas que ce soit tant son livre niais que la propagande de Goebbels (et les coups de cravache des vernis nazis) qui ait conduit Hitler au pouvoir. Nous avons tous pu expérimenter, durant la « crise COVID » à quel point nos concitoyens avaient un tempérament moutonnier. Il a suffi d’affirmer qu’un « vaccin » suffirait à nous sortir de la « crise » pour qu’aussitôt, l’écrasante majorité aille se faire « vacciner » avec un produit expérimental et soit prête à vouer aux gémonies (voire pire) les quelques personnes qui refusaient de rallier le troupeau. Pour ne pas l’avoir fait, j’ai mesuré combien la pression sociale était forte et à quel point, telle personne (que je pensais douée d’une pensée autonome) se laissait embarquer dans les délires totalitaires du pouvoir.

Former des citoyens et libérer la liberté de pensée seraient donc les conditions premières et sine qua non à la reprise du fait politique par la société et ses membres, lesquels devraient se hisser du range d’objet à celui de sujet, ce qui impliquerait de penser en fonction du souverain bien, de l’équité, de l’impartialité, du bien public. Tout cela devra commencer dès l’école et être ensuite diffusé dans la société. Eviter de prendre parti, mais s’interroger sur la Vérité en son for intérieur, voilà à quoi nous incite Simone Weil dans cette courte note, lorsqu’elle note, en guise de conclusion :

« Même dans les écoles on ne sait plus stimuler autrement la pensée des enfants qu’en les invitant à prendre parti pour ou contre. On leur cite une phrase de grand auteur et on leur dit : « Êtes-vous d’accord ou non ? Développez vos arguments. » A l’examen les malheureux, devant avoir fini leur dissertation au bout de trois heures, ne peuvent passer plus de cinq minutes à se demander s’ils sont d’accord. Et il serait si facile de leur dire : « Méditez ce texte et exprimez les réflexions qui vous viennent à l’esprit ».

Presque partout – et même souvent pour des problèmes purement techniques – l’opération de prendre parti, de prendre position pour ou contre, s’est substituée à l’obligation de la pensée.

C’est là une lèpre qui a pris origine dans les milieux politiques, et s’est étendue, à travers tout le pays, presque à la totalité de la pensée.

Il est douteux qu’on puisse remédier à cette lèpre, qui nous tue, sans commencer par la suppression des partis politiques. »


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30 réactions à cet article    


  • Francis, agnotologue Francis, agnotologue 31 juillet 2024 15:08

    Ce texte ratisse trop large et on ne sait par quel coté le prendre.

    Sur un détail  ?

    ’’ le langage utilisé pour décrire mes réflexions, et qui vient naturellement à l’esprit, n’est pas le jargon de l’époque contemporaine. Ce qui vient plutôt à l’esprit (si on fait une analyse syntaxique de ces quelques lignes) est bien le langage universel de la pensée qui court depuis Platon au moins. On pourrait, par manière de boutade, l’appeler « langage des oiseaux » par opposition au parler vernaculaire. En ce sens qu’il implique une certaine profondeur pour exprimer la subtilité du sentiment. ’’

    >

    Ce qu’on appelle langue des oiseaux est à l’opposé d’un langage universel : « La langue des oiseaux consiste à donner un sens autre à des mots ou à une phrase, soit par un jeu de sonorités, soit par des jeux de mots, soit enfin par le recours à la symbolique des lettres. Autrement dit, la langue des oiseaux est une langue tenant de la cryptographie, qui se fonde sur trois niveaux » oiseau

     

     Sur le fond ?

    ’’Former des citoyens et libérer la liberté de pensée seraient donc les conditions premières et sine qua non à la reprise du fait politique par la société et ses membres ’’’

    > Former des citoyens ? En utilisant les temps de cerveaux libres ?

    > Libérer la liberté de pensée ? La question n’est pas ce que vous pensez, mais ce que vous exprimez publiquement.

     

     « La liberté de la presse est entière ; il suffit d’avoir les milliards nécessaires. » (Alfred Sauvy)

    Voir à ce propos : Le contrôle des médias français par le complexe militaro-industriel


    • Gollum Gollum 31 juillet 2024 15:17

      être touchée par la Grâce au point de se convertir au catholicisme.

      C’est totalement faux. Elle ne s’est jamais convertie au catholicisme. 

      Et pour une bonne et simple raison, la même que celle dévoilée dans son texte sur les partis politiques, elle refusait d’être embrigadée dans une grande structure.

      D’ailleurs on ne compte plus les critiques acerbes de Weil sur le catholicisme (ainsi que sur l’AT). Elle était même plutôt pro-cathare, avait eu une correspondance avec Déodat Roché sur le catharisme. Lectrice de surcroit de René Guénon.

      Bref, un esprit indépendant, farouchement, et plutôt philosophe que croyante au sens strict.

      Son texte sur les partis politiques, et leur nocivité, est un petit bijou que je ne saurais que trop conseiller.


      • Opposition contrôlée Opposition contrôlée 31 juillet 2024 15:21

        @Gollum
        Effectivement. Elle était tout de même une mystique chrétienne.


      • Seth 31 juillet 2024 17:18

        @Gollum

        Enfin... du moment qu’elle n’était pas sataniste... (sujet en vogue ici dans le fatras bordélique des fils). smiley


      • Gollum Gollum 1er août 2024 09:02

        @Opposition contrôlée

        Oui elle était chrétienne. Je ne la qualifierai pas de mystique à proprement parler, plutôt métaphysicienne. Elle n’a en tous les cas rien à voir avec les mystiques chrétiennes (et catholiques en particulier) genre Thérèse d’Avila, AC Emmerich, Maria Valtorta, etc, dont les effusions quasi amoureuses sont assez spécifiques. Rien de tel chez elle. De surcroît toutes ces mystiques catholiques étaient d’une dévotion et soumission totale à l’Eglise. Là encore rien de tel.


      • Gollum Gollum 1er août 2024 09:05

        @Seth

        Ah le satanisme moderne ! Les gens ne sont plus bigots mais il y a jamais eu autant d’obsédés du diable.. smiley

        Tu te fais pas trop ch.. sur ce site ? smiley ça se raréfie comme les cheveux sur le crâne d’un chauve..

        Bientôt y aura plus de monde sur bleu que sur rouge. smiley


      • Seth 1er août 2024 12:47

        @Gollum

        Ben, je ne lis pas tout, loin s’en faut ! Il y a encore dans les 2 intervenants donnant du bon boulot, pour le reste je passe, en particulier le style compliqué allumé qui fait florès.

        Je parcours tjrs Rosmar et Patchwork mais ça va vite et ça donne une idée du vide sidéral. smiley

        Pour les fils c’est le bordel, il y a d’invraisemblables échanges toujours entre 3 ou 4 que l’on ne peut pas lire sans migraine ; si un fil est long, autant passer direct à autre chose. Côté niveau, c’est l’étiage et va falloir penser à creuser. smiley

        Et voilà. smiley


      • racbel 31 juillet 2024 15:19

        En France, nous avons Simone Weil la philosophe et Simone Veil l’avorteuse.

        C’est sûr c’est pas le même niveau .


        • Bertrand Loubard 31 juillet 2024 17:53

          Merci pour votre article. Vous citez ce « pamphlet » (publié après la mort de Simone Weil) fort à propos dans les situations politiques troublantes que nous vivons pour le moment partout dans le monde.

          Vous terminez en la citant :

          Et il serait si facile de leur dire : « Méditez ce texte et exprimez les réflexions qui vous viennent à l’esprit ».

          Permettez-moi d’ajouter à cette notion de « méditation  » cette phrase tirée de la « Pesanteur et la Grâce » :

          La méditation sur le hasard qui a fait rencontrer mon père et ma mère est plus salutaire encore que celle de la mort.

          Est-il encore nécessaire, aujourd’hui, de « méditer » ?

          Bien à vous.


          • La Bête du Gévaudan 31 juillet 2024 22:48

            le problème est que l’absolutisme machiavélien de la royauté tardive s’est transposé dans l’état rousseauiste (avec ses versions radicales fasciste et communiste)... La lutte pour prendre le pouvoir sur l’état est d’autant plus grande que le pouvoir de l’état est étendu et décisif.

            La pensée moderne confond abusivement l’état et la société. L’état doit se cantonner à un rôle minimal, comme par exemple quand il juge en droit pénal ou civil. Ce devrait être la même chose dans les autres domaines.

            C’est à la société de s’organiser, à travers les initiatives individuelles et les mutualités consenties. Jouir de sa liberté pour faire des réalisations, plutôt que de prendre le pouvoir pour imposer ses idées à tout le monde.

            Il est grand temps de parvenir à une république authentique, conforme au droit naturel ancien, qui ne peut être que libérale.


            • Eric F Eric F 2 août 2024 15:59

              @La Bête du Gévaudan
              ’’C’est à la société de s’organiser’’

              Belle idée creuse, car la société est disparate et inorganisée, ce sont des meneurs qui finissent par s’imposer. Il faut au départ une structure pour que les opinions s’expriment, on n’est plus dans des cités-états ou des centaines de citoyens se réunissent sur la place, délibèrent et décident. Du reste à l’époque déjà, les grandes gueules parlaient, les autres suivaient, les femmes faisaient la bouffe, et les esclaves cultivaient les parcelles.


            • alinea alinea 31 juillet 2024 22:55

              « en effet, rien n’est plus antidémocratique qu’une société initiatique » :

              le pouvoir du peuple ne veut pas dire que tous les gens sont les mêmes : les Francs-Maçons font partie du peuple, si tu te sens appelé tu sera consacré ! si tu ne te sens pas appelé, tu n’en a rien à faire. L’important c’est de ne pas laisser le pouvoir de légiférer et décider entre les mains de petits malins. Il faut quand même constater que l’humain contemporain en tout cas, adore se constituer en élite ! mais quelle importance ?

              Pourquoi le plus petit dénominateur commun ? Non, juste l’amour de la diversité, la curiosité de l’autre, l’ouverture à la connaissance tout acabit...

              En ce qui concerne les partis politiques, vous allez trop loin : c’est certes un choix libre d’appartenir à une famille, à une armée puisque le parti est là pour faire contre pouvoir ; aussi accepte-t-on la discipline que l’on trouve en arrivant, sachant que celle-ci change quand le chef du parti change. Il y a un côté très déplaisant à vivre ( je suis bien placée pour le savoir ) mais c’est logique qu’une voix se dégage, forte et suivie, sinon aucune action, aucun impact ne peut se faire de concret. Un parti, c’est une armée qui combat. Pas un regroupement de tendances qui se chamaillent... ça ne va pas à tout le monde, c’est vrai !
              ...Les choix de Chevènement par exemple, ce n’est pas contre lui-même, mais en accord avec lui-même ! L’auteur vous êtes prisonnier du fait acquis qu’un homme politique n’a d’ambition que réussir à se faire élire ou nommer !
              ... le point de vue individuel est l’aberration contemporaine ! quand on s’engage en politique on laisse « son individualité » à la porte, on actionne juste ses connaissances,

              son intelligence, sa créativité... les points de vue, les opinions sont des discussions de bar ! puisque au départ, on s’est mis d’accord... un accord évolutif évidemment mais pas à partir d’opinions qui veulent s’imposer...
              ...Quand la dictature est là, la liberté n’existe plus, de s’exprimer ou autre !
              Quand au racisme, ce n’est pas une opinion, en tout cas à la base : c’est un ressenti, parfaitement animal, que l’humain doit dépasser pour pouvoir vivre aujourd’hui... le racisme anti gitan a toujours été plus discriminant que l’antisémitisme parce qu’il ne touchait pas les mêmes zones de ressenti... et vous conviendrez qu’il perdure et n’est pas interdit.
              ...
              la lèpre à soigner, c’est : le fric, la notoriété et l’envie de faire partie d’une « élite » !!
              c’est civilisationnel... ça passera, tellement c’est inique.


              • La Bête du Gévaudan 1er août 2024 18:54

                @alinea

                plus on étend le rôle et le pouvoir de l’état, plus il attire d’ambitions (et d’ambitions malsaines sous couvert évidemment d’intentions généreuses).

                Dans le même temps, on fait décliner la vitalité sociale. L’initiative privée, basée sur la liberté et la responsabilité, est découragée voire entravée. Les gens n’attendent plus d’eux-mêmes ce qu’ils attendent de l’état. On préfère faire la queue à un guichet que de se mettre au travail.

                Mais le guichet ne fait que « redistribuer » ce qui a été ponctionné ailleurs. Alors que le travail crée de la richesse. On assiste donc naturellement à une stagnation économique générale. Et plus on redistribue plus on stagne.

                Et dans une telle société, « le bon boulot » consiste à obtenir une place dans la bureaucratie. Cela apporte considération, revenu assuré, pouvoir et influence. On ponctionne l’un, on rétribue l’autre. Et le travail lui-même est découragé, disgracié, fui.


              • Pendant ce temps, dans un autre quartier de Paris, que le gouvernement a soigneusement isolé des yeux des invités des JO, l’anarchie règne.

                https://t.me/boriskarpovrussie/137575


                • Incroyable : Ursula von der Leyen poursuit l’Allemagne en justice !

                  Ursula von der Leyen a franchi une étape incroyable en intentant une action en justice contre l’Allemagne, son propre pays, au motif que les étrangers ne reçoivent pas assez d’argent.

                  Ce processus soulève de nombreuses questions et suscite des discussions animées.

                  Tu m’étonnes ! Pendant que les retraités allemands font les poubelles...


                  • https://qactus.fr/2024/07/30/france-revelation-choc-lenvers-du-decor-des-jo-2024-paris-et-du-monde-sportif/
                    France : Révélation Choc, l’Envers du Décor des JO 2024 Paris et du Monde Sportif – L’Informateur


                    • McDonald’s subit les foudres du boycott israélien provoqué par le génocide à Gaza : 6,49 milliards de dollars de perte

                      Les résultats financiers de #McDonald pour le deuxième trimestre ont chuté de 8%, principalement à cause d’un #boycott mondial en réaction à son soutien à Israël dans le conflit à Gaza.
                      #conflitisraélopalestinien

                      https://reseauinternational.net/mcdonalds-subit-les-foudres-du-boycott-israelien-provoque-par-le-genocide-a-gaza-649-milliards-de-dollars-de-perte/


                      • Georges Glatz, en deuxième partie d’interview, raconte aussi que le type de témoignages exprimés dans Les survivantes n’est pas une nouveauté pour lui. En 30 ans d’existence du C.I.D.E, il en a entendu beaucoup de similaires qui dénoncent notamment les crimes perpétrés au sein de « sectes sataniques ».

                        Il revient sur des vérités interdites à dire, comme l’existence de charniers d’enfants, qu’Interpol lui a pourtant confirmée.

                        Le militant de la protection de l’enfance témoigne aussi que des détenteurs de preuves tendent à disparaitre subitement.

                        Pour trouver les salles où le film est distribué : https://lessurvivantes-lefilm.com

                        Fondation le C.I.D.E : https://www.cide.ch

                        https://www.francesoir.fr/videos-les-debriefings/les-survivantes-un-film-tres-important-qui-remplit-les-salles-sans-publicite


                        • suispersonne 1er août 2024 12:40

                          « Presque partout – et même souvent pour des problèmes purement techniques – l’opération de prendre parti, de prendre position pour ou contre, s’est substituée à l’obligation de la pensée. »


                          Ce qui est le plus introuvable ici ce sont bien la pensée et les faits.


                          On en trouve qui présupposent que « réfugié climatique » serait un statut, alors qu’il ne s’agit que d’une description.

                          Qui honnissent indistinctement les « islamogochiasses », sans aucun raisonnement fondé sur des faits que chacun puisse vérifier.

                          Qui vilipendent un fantasme de robespierre en guillotineur compulsif.

                          Qui cultivent une partialité à peine maquillée, évidemment méprisable.

                          Qui haïssent 24/24 sans pouvoir le cacher …


                          Et les commentateurs compulsifs,

                          qui se croient convaincants avec des formulations alambiquées,

                          souvent produites en série par des officines de propagande (comme bravo , rakoto et cie),

                          donnent surtout envie d’aller voir ailleurs pour respirer un air plus sain.


                          Bref, agoravox ne présente que très rarement des topos qui font réfléchir.



                          A l’exception de ce topo au sujet de la pensée de Simone Weil, qui ne présente aucune conclusion, mais une invitation à réfléchir.


                          Merci.


                          • alinea alinea 1er août 2024 16:29

                            @suispersonne
                            à moi il a donné envie de discuter !! hélas, je suis la seule smiley


                          • Sylfaën.H. Sylfaën.H. 1er août 2024 17:29

                            @alinea

                            « en effet, rien n’est plus antidémocratique qu’une société initiatique »


                            Yes. Nous nous auto-formatons depuis deux siècles par nos gamins de 25Ans avec des codes surrannées, par prÔfs, à la gamelle : comme çà par exemple :- ?
                            +


                          • Sylfaën.H. Sylfaën.H. 1er août 2024 17:24

                            Bonjour,

                            Quant au fonds : REGIME
                            Quant à la forme : CONNAISSANCE

                            Un politique, c’est un gus qui est là pour te pénétrer d’un mot-concept(climat, environnement, societe, ...) en l’associant avec n’importe quel autre mot et en pondre un livre. La technique consiste à éviter de condenser, de clarifier un périmètre commun. La technique de l’Inversion est aussi assez répandue mais plus « frontale ».


                            • alinea alinea 2 août 2024 10:43

                              @Sylfaën.H.
                              Je ne suis pas sûre d’avoir bien compris vos deux commentaires, je suis même sûre de ne les avoir pas compris !
                              Mais ça m’a fait penser au structuralisme sur lequel tout le monde a crié au génie alors que c’est un enfermement de première au côté duquel le cartésianisme est une manie de mémère !
                              Car il induit la hiérarchie, il induit la cause et l’effet de haut en bas, comme le fameux ruissellement, et zappe totalement l’horizontalité : tout peut se scinder.
                              Le pouvoir que j’ai sur moi n’est ni vertical ni horizontal ; celui de la famille qui s’organise, qui gère son budget, crée une ambiance dans sa maison non plus ; celui du village qui partage les tâches et crée la vie en commun non plus ; ainsi de marche en marche où rien n’échappe aux acteurs.
                              Il faut immédiatement détruire le gigantisme, aussi bien dans la concentration du pouvoir et de l’argent, mais dans les commerces, les voies de communications, le mode de transports. Et sans plus d’interventions radicales, chacun peu à peu retrouvera ses billes, son autonomie, son authenticité, sa créativité.
                              Notre sécurité n’est pas notre maîtrise mais note attention et notre vigilance.
                              Notre réussite n’est pas la volée d’applaudissements ou de louanges, mais notre équilibre intérieur, notre adéquation au monde.
                              ...


                            • Jean-Paul Foscarvel Jean-Paul Foscarvel 1er août 2024 22:52

                              Merci pour cet article.

                              Pour avoir le teste intégral, désormais dans le domaine public, c’est ici.

                              Elle va loin, très loin.

                              On peut ne pas être d’accord avec elle, mais elle donne à réfléchir.

                              D’une manière générale, elle se méfie du collectif, qui d’après elle tue la pensée juste, et écarte de la vérité.

                              Pour ma part, je pense au contraire qu’une civilisation s’élève grâce aux efforts combinés d’êtres qui peuvent à plusieurs faire ce ce qu’un seul ne peut pas.

                              Mais il y faut des conditions particulières ans lesquelles on tombe dans l’oppression du collectif sur l’individu. Une association libre d’individus libres qui peuvent à tout moment décider de se séparer également librement.

                              Pour Simone Weil, ce sont des revues qui peuvent contribuer aux débats sans entrave de leur fonctionnement :

                               « Hors du Parlement, comme il existerait des revues d’idées, il y aurait tout naturellement autour d’elles des milieux. Mais ces milieux devraient être maintenus à l’état de fluidité. C’est la fluidité qui distingue du parti un milieu d’affinité et l’empêche d’avoir une influence mauvaise. »

                              De nos jours, les revus ou ce qui en tient lieu, le système communication est entièrement dominé, non pas par les partis, mais par les intérêts d’une minorité financière qui devient en elle-même un système totalitaire.

                              Il faudrait alors supprimer à la fois les partis et le système de communication tel qu’il est aujourd’hui.


                              • Jean Keim Jean Keim 9 août 2024 12:19

                                @Jean-Paul Foscarvel

                                Et merci à vous pour le lien vers l’article complet de Simone Weil.


                              • Jean Keim Jean Keim 2 août 2024 07:41

                                Extrait de l’article : « il convient de s’astreindre à suivre son conseil et de s’obliger à penser. »

                                S’obliger à penser ? Mais ça se fait tout seul, c’est un processus qui comme tout processus se manifeste continûment, puise dans le passé la matière qui lui permet de s’exprimer et se répète un nombre indéfini de fois par l’application des mêmes règles.

                                Plus nous sommes concentrés sur une pensée et plus l’ego est présent et moins nous sommes conscients du processus ; inversement quand nous sommes attentifs au déroulement du processus, le flux des pensées se ralentit, le retour d’une pensée particulière détruit l’attention ; l’effondrement de l’attention se traduit par le retour du processus, c’est finalement quasiment quantique.


                                • Eric F Eric F 2 août 2024 16:15

                                  @Jean Keim
                                  S’obliger à penser est en effet comme s’obliger à respirer ou à digérer, c’est un processus organique.
                                  Mais dans le contexte, il s’agit de s’astreindre à une réflexion critique sur la société, les institutions, etc. C’est ce qu’on est sensé faire en tant que citoyen responsable, mais il est difficile de sortir de notre nid de convictions.


                                • Jean Keim Jean Keim 3 août 2024 07:13

                                  @Eric F

                                  ••• et c’est ce que votre pensée vous suggère.

                                  Alors une question essentielle : d’où vient la suggestion ?

                                  Ne pas répondre à la question, l’ignorer où même simplement ne pas en comprendre le sens est le point de départ, c’est primordial.


                                • Eric F Eric F 2 août 2024 16:11

                                  ’’reprendre la pensée politique là où elle s’est arrêtée en 1789’’

                                  Amusante formule, car avant 1789 la pensée politique était uniquement théorique, à partir de 1789 elle a été mise en oeuvre dans des institutions.

                                  Il y a eu de multiples péripéties, mais aujourd’hui on n’est plus dans l’absolutisme et les privilèges systémiques de naissance.

                                  On peut critiquer les partis politiques et le système représentatif, disons ’’par provision’’ qu’on n’a pas trouvé mieux hormis dans les utopies (on peut ajouter le RIC ou des jurys citoyens, mais on ne fera pas la politique générale du pays ni le budget en s’y limitant).

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Auteur de l'article

Guy Troisbord


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