A propos des évènements post matchs algériens : je t’aime moi non plus...
Tout le monde est d'accord pour dire que les débordements après les matchs ne posent problème qu'avec les Algériens. Les Algériens sont-ils des dégénérés ? Non, pas plus que n'importe quel supporter de foot.
En Algérie, il y a des scènes de liesse mais il n'y a pas de casse.
En France, c'est particulier, pourquoi ?
En France, on reproche à ces jeunes issus de l'immigration de ne pas suffisamment aimer le pays où ils vivent. Sans justifier leur comportement, essayons de comprendre pourquoi certains d'entre eux manifestent, il est vrai, un rejet de la France.
- leurs parents sont assignés à résidence, dans des quartiers ghettos. Qui dit quartiers ghettos dit aussi écoles ghettos. Combien de familles demandent à en sortir ? Il n'y a qu'à consulter les demandes de logement déposées en mairie ou dans les offices d'HLM pour s'en rendre compte. On leur répond souvent qu'ayant un logement et ils ne sont pas prioritaires. Restez là où vous êtes ! Et en prime on leur reproche, comme le dit régulièrement Eric Zemour, de vouloir sciemment rester ensemble. Cela étaie sa théorie du communautarisme. Ce qu'oublie ce monsieur c'est que si les riches ont les moyens de choisir où vivre (et notamment rester ensemble) les pauvres eux n'ont pas le choix et encore moins quand ils sont immigrés. Ils vivent là où les met !
- Après la 3ème, beaucoup de ces jeunes sont relégués dans des formations dont personne ne veut : maçonnerie, carrosserie, peintre en batiment…
De nombreuses campagnes de testing ont mis en évidence les difficultés des immigrés (surtout ceux issus du sud de la Méditerranée) pour :
- trouver un travail,
- trouver un stage,
- trouver un logement,
- circuler sans être constamment contrôlé,
- rentrer dans une boite de nuit.
Le pays où sont nés ces jeunes leur signifie tous les jours qu'il ne veut pas d'eux.
On entend trop souvent ces jeunes dire : « On a humilié nos grands-parents, nos parents et on veut faire la même chose avec nous, on ne nous laisse aucune chance de nous en sortir ! ».
La maturité permet aux plus vieux d'accepter cet état de fait, mais les plus jeunes eux ont plus de mal et tout est occasion pour eux de signifier au pays « d'accueil » qu'ils ne l'aiment pas non plus. Les nombreux drapeaux algériens sortis à toute occasion sont une façon de montrer de manière ostentatoire leur attachement à un pays fantasmé qu'ils ne connaissent d'ailleurs pas. Ils ne peuvent pas être affectivement apatride !
De plus, le contexte historique entre la France et l'Algérie complique les choses pour les Algériens. Il n'y a qu'à voir en ce moment dans les forums, réseaux sociaux les nombreuses références à la guerre d'Algérie suite aux problèmes récents après les matchs de la CAN. Certains règlent encore leurs comptes presque 60 ans après ! On souhaite systématiquement la victoire des adversaires de l'Algérie. La haine n'est pas seulement du côté de ces jeunes immatures.
Si les jeunes issus de l'immigration algérienne sont tout-à-fait capables de débordements lors de ces manifestations, l'ampleur de ceux-ci permet de se poser certaines questions. L'occasion est trop belle pour les nostalgériques, les identitaires, l'extrême droite pour ne pas mettre de l'huile sur le feu.
En 2015, La justice n'a-t-elle pas démontré que l'incendie de 13 voitures dans la nuit 7 au 8 avril à Mitry-Mory, en Seine-et-Marne était dû à une bande d'extrême droite qui voulait démontrer que l'insécurité générée par la présence de populations immigrées augmentait. Combien d'autres extractions de ce type ont lieu sans qu'on puisse vérifier qui en est l'auteur ?
Après le match Algérie-Côte d'ivoire, le jeudi 11 juillet 2019, un malheureux accident a causé la mort d'une femme enceinte et blessé grièvement un bébé. Les médias persistent à faire le lien avec les supporters algériens alors que le chauffard dit lui-même qu'il n'est ni Algérien ni supporter de l'équipe d'Algérie.
La seule solution pour intégrer véritablement ces populations serait d'arrêter de rafistoler les cités ghettos en dépensant de l'argent en pure perte. Il faudrait avoir une vision à long terme et planifier leur disparition. Les offices HLM pourrait acheter 2 ou 3 logements dans toute nouvelle construction ou dans les logements qui se libèrent dans les autres immeubles pour y loger des familles immigrées et ainsi permettre une véritable mixité sociale. Contrairement à ce que pense Zemour, ces familles ne demandent que ça. Dans ces cités, devenues des zones de non droit, ces familles se sentent rejetées "Les Français nous mettent tous ensemble car ils ne veulent pas nous avoir pour voisins" entend-on souvent. Cela résoudrait les problèmes scolaires puisqu'il n'y aurait plus d'établissements réservés aux seuls élèves issus de l'immigration, souvent en difficulté. Au contraire ces élèves-là seraient stimulés et seraient alors dans une dynamique de réussite.
D'autre part, les immigrés en ont assez d'être otages des quelques délinquants qui pourrisent la vie des cités et qu'on laisse faire. Ces délinquants ne sont pas nombreux mais provoquent beaucoup de nuisances. L'impuissance des pouvoirs publics leur donne un sentiment d'impunité qui les conforte dans leurs agissements. Non seulement ils pourrissent le quotidien de ces cités mais ternissent aussi l'image de l'ensemble des populations immigrées perçues alors dans leur ensemble comme des délinquants par de nombreux Francais. Un pays comme la France ne peut-il pas empêcher qu'une dizaine de voyous aient la main mise sur tout un quartier ?
Même s'ils s'en défendent, ces jeunes qui sortent après chaque match de l'Algérie sont français, ils le sont culturellement, ils ne parlent ni ne comprennent l'arabe. En Algérie, on se moque d'eux car ils n'ont pas les codes. Si la France exige des devoirs de ces jeunes elle doit aussi leur reconnaitre des droits. On nous a toujours appris que droits et devoirs vont ensemble.
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