A-t-on besoin de partis politiques
Les dysfonctionnements constatés au sein de l’UMP récemment et du PS au congrès de Reims, nous montrent l’archaïsme des partis politiques actuels.
Leurs statuts sont hérités du XIX ème siècle sur le principe d’une délégation totale des pouvoirs à un groupe censé représenter les adhérents. C’est le cas de la plupart des partis politiques. On constate une captation des pouvoirs par quelques personnes et un dessaisissement des adhérents. L’habitude est de diriger à la place des gens et nom en leur nom. Leur rôle est essentiellement de sélectionner des candidats pour les élections. La faiblesse de la réflexion politique et perspective apparaît quand ceux-ci arrivent au pouvoir pour créer quoi : des commissions de réflexion !
Pour fonctionner démocratiquement il faut 4 pouvoirs indépendants et en équilibre capables d’interagir entre eux.
1 Le pouvoir délibératif (le parlement du parti) : les représentants doivent être élus non pas sur des liste ou des motions mais de façon individuelle pour offrir un choix aux adhérents. Le scrutin de liste est anti démocratique car il permet la désignation par l’équipe dirigeante ancienne, on l’a vu avec la désignation de la liste Harlem Désir comme équipe majoritaire .. Ce pouvoir a pour rôle de définir le ligne politique, le budget, les règles de fonctionnement, de désigner l’exécutif ou de le révoquer..
2 Le pouvoir exécutif (le management), il doit être désigné par le précédent, s’il est élu directement il y a risque de deux légitimités et confusion des rôles, (on le voit par analogie avec les institutions de la 5ème république où le parlement dépend de l’exécutif).
3Le pouvoir de contrôle : Il doit etre désigné par les adhérents et non par la direction et ceci au scrutin pluri-nominal et non sur liste. On le voit bien dans le cas de l’UMP où la commission de contrôle est aux ordres de la direction ancienne comme la commission de recours. Ces commissions doivent être dotées de pouvoirs au même niveau que les deux autres avec la possibilité juridique d’annuler des décisions non conformes aux statuts.
4 Le pouvoir d’initiative des adhérents : il s’agit de la démocratie directe ; un groupe d’adhérents doit disposer du pouvoir d’initier un texte et de le soumettre à référendum interne ayant même valeur qu’une décision de la direction.
Cela n’existe dans aucun parti politique. La France n’a pas de tradition démocratique où les citoyens ont un rôle principal comme en Suisse par exemple. Tout cela reste donc à créer dans un nouveau parti qui intégrerait ces principes dans ses statuts et en particulier une dose de démocratie directe.
La création de boucles d’équilibre des pouvoirs paraît indispensable. En attendant on ne peut que constater la désertion croissante dans ces structures par les citoyens qui sont dépossédés de tout rôle politique.
Ces principes sont également nécessaires dans de nombreuses associations, syndicats et aussi dans nos institutions.
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