• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile

Accueil du site > Tribune Libre > A vouloir respecter tout le monde on ne respecte personne

A vouloir respecter tout le monde on ne respecte personne

La succession tragique des incendies d’immeubles à Paris et ailleurs devrait nous permettre de poser des questions qui ont été refoulées jusqu’à maintenant. Il est probablement vain, même s’il faut le faire, de chercher des responsables quand bien même certains seraient plus responsables que d’autres. C’est notre système, où chacun porte une part de cette responsabilité, qu’il nous faut considérer. Au-delà des questions techniques, logistiques, voire juridiques, le problème reste d’ordres social et culturel.

Au risque d’en choquer beaucoup, je suis de ceux qui pensent que la société française refuse majoritairement de regarder sa réalité en face, c’est-à-dire qu’elle n’accepte pas au fond d’elle-même la diversité qui aujourd’hui, de fait, la compose. Ce refus, qu’il n’est pas dans le climat actuel possible d’exprimer ouvertement, se traduit par des comportements de rejet hypocrites et pérennise concrètement une exclusion de ceux qui ne sont pas reconnus comme faisant partie de manière « naturelle » de la communauté. Les échecs patents de toutes les politiques dites « d’insertion » en sont les preuves les plus manifestes, auxquelles viennent s’ajouter toutes les vieilles rancoeurs engendrées par les frustrations issues d’une impossibilité de dire franchement le fond de sa pensée. De cet état d’esprit-là découlent tout un tas de conséquences pratiques dont les résultats ultimes sont les tragiques incendies et leurs cortèges morbides qui ont frappé ceux n’arrivant pas à s’insérer dans de telles conditions. C’est le problème d’ordre social.

Dans un autre registre, il n’est pas politiquement correct de dire que les difficultés rencontrées par les familles d’immigrés ou issues d’immigrés ont entre autres pour origine leur propre comportement. Depuis de très nombreuses années maintenant, nos vies se sont organisées en fonction de la nature de notre sociologie : des familles ayant en général peu d’enfants, assez éclatées, dans une course effrénée à l’individualisme dans un environnement technologique de plus en plus sophistiqué. Nos conditions générales de vie se sont adaptées à cet état et tout a été plus ou moins organisé en fonction de cela. Etait-ce bien, était-ce mal, là n’est pas la question, mais force est de constater que l’adaptation de personnes vivant autrement, par choix, par habitude, voire par nécessité, pose un réel problème. C’est le problème d’ordre culturel.

Mon propos n’est pas de savoir s’il faut ou non accepter des personnes différentes de nous à bien des égards. Que cela plaise ou non, nous sommes confrontés tous ensemble au résultat conjoint des actions menées en leur temps par nos pères, par le biais du colonialisme et du développement économique mondial anarchique du point de vue social. Mais il faut que cela se passe dans des conditions humainement acceptables, ce qui implique des efforts équitablement partagés. A dire vrai, je ne pense pas que les esprits soient mûrs pour de tels efforts. Dans notre hypocrisie, nous respecterons tout le monde, mais personne ne sera vraiment respecté.


Moyenne des avis sur cet article :  (0 vote)




Réagissez à l'article

7 réactions à cet article    


  • (---.---.2.22) 9 septembre 2005 01:09

    je ne suis pas sur de comprendre ce que vous affirmez de façon un peu « péremptoire », ils y auraient des groupes qui ne pourraient pas s’adapter à notre culture ? dont le mode de vie serait trop different ? On devait déja dire cela des marseillais, auvergnats, polonais, arrivant à Paris les siècles précédents.... que cela soit difficile pour les parents qui arrivent, surement, mais donnez les moyens aux enfants (c’est à dire pas un taudis, pour attraper le saturnisme, une chambre où il/elle peut travailler ses devoirs d’école, un boulot pour le père...) et vous verrez, vous serez surpris ! Non... je ne suis pas sur de vous comprendre, et cela me fait meme un petit peu peur votre démonstration.


    • Didier (---.---.115.69) 9 septembre 2005 06:06

      Je ne vous cache pas que votre commentaire anonyme me gêne un peu mais passons.

      Bien sûr que ma démonstration est « dangereuse » comme vous le dites parce que la réalité est dangereuse. Je n’affirme rien, je constate. Je ne dis pas que les « cultures » soient incompatibles, je dis que les modes de vie de certains sont incompatibles avec la manière dont nos vies sont organisées. C’est un problème d’ordre culturel. Je ne porte pas de jugement en cela. Je dis que l’adaptation est bien difficle dans ces conditions si chacun n’y met pas un peu du sien et pour parler clairement vouloir faire vivre des familles de 6, 8, 10 enfants dans des appartements prévus pour 2 ou 3 enfants pose des problèmes. Quel mal y a t-il à dire cela ?

      Je ne suis pas de ceux qui pensent que l’on puisse faire des comparaisons valables entre ce qui est arrivé dans le passé avec les personnes que vous citez et le phénomène actuel qui est d’une autre nature par sa diversité et surtout l’approche que nous en avons. C’est là aussi un problème d’ordre culturel.

      Enfin je veux vous dire avec force et sincérité, et à travers vous à tout ceux qui regardent ce sujet difficile souvent avec suspicion que dire les choses, poser les problèmes, dire ce qui va et ce qui ne va pas n’est pas forcément être un affreux xénophobe voire raciste ou je ne sais encore le genre de propos qu’un certain terrorisme intellectuel fait régner depuis longtemps en France et qui nous empêche en vérité de résoudre les problèmes, justement parce qu’on cherche à respecter tout le monde et qu’en vérité dans les faits on ne respecte personne.


      • Zamenhof (---.---.41.6) 5 juillet 2006 01:31

        Entre français aussi les modes de vie des uns est plus ou moins incompatible avec ceux des autres ! Et en plus ça a toujours été. Que faut-il faire ? La guerre de tous contre tous, ou apprendre à vivre ensemble ?


      • (---.---.209.106) 11 septembre 2005 14:58

        bonjour, en fait ce que je trouve « dangereux » c’est que vous restez au milieu du gué, le propos est assez « emberlificoté » vous affirmez de manière assez floue, vous constatez quoi ? (moi je constate des ruraux qui ne peuvent vivre à Paris, ils ne sont pas de cultures tres eloigné de la votre !et alors ! qu’ai-je démontré ?)vous n’allez pas au bout de votre raisonnement, (il en est de même concernant votre analyse sur la retraite et la protection sociale d’ailleurs !)des propos non politiquement corrects mais qui ne veulent facher personnes, plein de sous entendus, vous laissez à vos lecteurs faire leurs marchés.....Moi je vous affirme que ce n’est pas un problème de culture, mais un problème d’argent, de revenus, et de temps bien sur, que l’on soit congolais, maliens, ou de montmartre.Elever une famille nombreuse, ce n’est pas un problème d’africains, c’est un problème de m2 d’appartement, d’ecole efficace, de voisinage accueillant, d’apprentissage, je vous assure qu’un animiste de l’afrique equatoriale est tout aussi capable qu’un ministre de la république avec 7 enfants. Je connais tres peu de blancs, travaillant en afrique, vivant dans une case, lavant leurs enfants dans le marigot, dont la femme pile le mil et mangeant avec les doigts....Ils leurs faudraient surement un certain temps pour s’adapter.La difference ce n’est pas un problème de culture, c’est que l’africain qui vient, c’est à cause de la misère, le blanc qui est en afrique c’est grace à l’argent. voila, si mon anonymat vous dérange, appelez moi Touré, Leïla, Sidi ou Jean Michel cela ne change pas grand chose au fond de la question.


        • Didier Vincent Didier 11 septembre 2005 22:37

          C’est parce que le sujet est délicat que je me garde de faire des affirmations péremptoires. Je ne nie pas qu’élever des enfants soit aussi une question d’argent ou de m² mais cela ne se limite pas à ça. Quand on regarde le parc immobilier de Paris par exemple et que l’on contate que 50% des appartements sont de 3 pièces ou moins, il est assez naturel de se demander si les familles nombreuses qui s’y installent le sont dans des conditions satisfaisantes ? Ce n’est pas critiquer ceux qui souhaitent avoir beaucoup d’enfants que de dire que ce souhait n’est pas adapté aux conditions de nos vies actuelles ici à Paris. En cela c’est un problème culturel. J’ajoute que la manière dont vous semblez aborder les choses et que je résume - je caricature allez vous penser - en culpabilisant certains et en victimisant les autres ne me parait pas la bonne. Loin de moi de penser que certains sont innocents mais les autres sont ils autant les victimes que vous semblez le dire ? je crois que c’est beaucoup plus compliqué et que nous avons tous manqué de respect les uns envers les autres, c’est pourquoi nous en sommes arrivés là


          • Zamenhof (---.---.41.6) 5 juillet 2006 01:34

            Je crois que du temps de l’Union Soviétiques il y en avait beaucoup aussi qui se trituraient le cerveau ainsi pour démontrer que ceux qui se vivaient mal dans LA SOCIETE telle qu’elle était c’était de leur faute. Et puisque c’était de leur faute c’est qu’ils avaient tort, et la société telle qu’elle était raison.


          • Zamenhof (---.---.41.6) 5 juillet 2006 01:28

            Cet article avoue, si la civilisation française est détruite, ce n’est pas par les immigrés, c’est par elle-même, par les perversités de l’évolution moderne actuelle.

Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON






Les thématiques de l'article


Palmarès