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À vous de jauger

Invitée principale de l’émission politique phare de la télévision publique, Martine Aubry a encore du travail à fournir avant de montrer que le parti qu’elle dirige est prêt à diriger sérieusement le pays.

Dans l’émission "À vous de juger" du 29 janvier 2009 (sur France 2) animée par Arlette Chabot, trois curiosités pour le prix d’une.

La première curiosité, anecdotique, a permis de montrer un Alain Duhamel en colère, ce qui est assez rare (en public en tout cas) : fâché tant par Arnaud Montebourg qui le traitait de représentant de l’UMP (alors qu’il a dû quitter le plateau de France 2 pendant la campagne de l’élection présidentielle pour avoir dit à ses élèves qu’il voterait François Bayrou), que par Laurent Joffrin, qui n’en revenait toujours pas d’avoir osé défier Nicolas Sarkozy aux vœux de 2008 sur la « dérive monarchique ».

Alain Duhamel, qui promouvait également son dernier livre "La Marche consulaire", essayait de faire une comparaison entre Nicolas Sarkozy et Napoléon Ier, comparaison dont il conclut à la non-pertinence même si quelques aspects sont analogues, comme ce savoir-faire en communication politique dans lequel les deux personnages excellent. D’autres penseraient plutôt à Napoléon III.

La deuxième curiosité, classique et sans surprise dans le jeu de rôles, montrait en seconde partie d’émission les aboiements de l’opposant Arnaud Montebourg dont les vociférations excessives détruisent au fil des jours un potentiel pourtant fort élevé et une Nadine Morano, représentante zélée du gouvernement, dont la fidélité et la loyauté à Nicolas Sarkozy étaient du ressort de l’enthousiasme.

La troisième curiosité, plus politique, c’était de voir s’affronter Martine Aubry et Xavier Bertrand. Certes, Xavier Bertrand était en duplex à Bruxelles, mais le débat était étrangement parallèle : voici face-à-face les chefs des deux grands partis de gouvernement, l’un de la majorité et l’autre de l’opposition, qui ont pour points communs une forte ambition personnelle (mais qui n’en a pas à ce niveau-là ?) et une expérience remarquable de Ministre du Travail. Peut-être même (pourquoi pas ?) deux futurs candidats à l’élection présidentielle ?

Xavier Bertrand, qu’il aurait été intéressant de comparer à Robert Boulin avec une trentaine d’années d’écart si ce dernier n’avait pas connu le destin tragique que l’on connaît (similaire à celui de Pierre Bérégovoy). Robert Boulin, secrétaire général du RPR naissant, lui aussi Ministre du Travail apprécié des syndicats, avait tout pour devenir un futur Premier Ministre de Valéry Giscard d’Estaing, celui qui aurait dû succéder à Raymond Barre pour faire barrage aux prétentions de Jacques Chirac.

Martine Aubry, la femme des 35 heures, a eu le triomphe modeste à Reims (et pour cause !) et s’était entourée de ses (nouveaux) amis, notamment Benoît Hamon. Elle aura sans doute du mal à prendre le pas sur la frétillante Ségolène Royal qui, malgré son échec rémois, poursuit sa route vers une seconde candidature.

En tant que chef de l’opposition, elle avait le beau rôle au soir des manifestations de cette journée du 29 janvier 2009, dont l’évaluation de la participation (entre 1 et 2,5 millions de personnes, sans doute plus proche du dernier nombre) donnait une idée de l’approximation du nombre de présents (dont Ségolène Royal) à l’investiture de Barack Obama (entre 2 et 4 millions, plus proche du premier nombre).


Du bon et… du moins bon

Parmi les propositions qu’elle présentait à propos du plan de relance, il y avait deux mesures assez contrastées en pertinence.

La première proposition consiste à ce que le gouvernement n’aide pas les entreprises qui donnent des dividendes à leurs actionnaires.

Cela me paraît une mesure de bon sens : en cas de bénéfices, après environ un tiers d’impôts sur les sociétés, le reste est soit distribué aux actionnaires (dividendes), soit mis en réserve notamment pour des investissements ou (le cas échéant) en prévision d’un déficit l’année suivante. Les actionnaires (les propriétaires) de l’entreprises sont (il faut le rappeler) ceux qui prennent le plus de risque (en principe), ce qui, d’ailleurs, explique pourquoi ils souhaitent une rentabilité élevée.

Mais une entreprise qui distribue des dividendes, c’est donc une entreprise qui est en excellente santé financière et qui ne craint tellement pas l’avenir qu’elle ne "maximise" pas ses réserves pour les années qui suivent.

Par conséquent, si l’État "donnait" (d’une manière ou d’une autre) à une telle entreprise de l’argent des contribuables, ce ne serait pas pour sauver des emplois ou des activités de l’entreprise, mais ce serait comme si les impôts servaient à payer les dividendes, en quelques sortes, une nationalisation des dividendes, ce qui serait, d’un point de vue moral et économique, complètement aberrant.

Malheureusement, Martine Aubry (ou son staff) a aussi des idées farfelues.

La seconde proposition, effectivement, fait le constat qu’il ne faut pas que l’argent prêté par l’État aux entreprises soit dépensé n’importe comment (ce qui, sur l’intention, est louable) et par conséquent, pour avoir son mot à dire, Martine Aubry réclame que l’État soit présent au conseil d’administration des entreprises soutenues par l’État.

Et là, quand on entend cela, on s’interroge sur les compétences économiques de la première secrétaire du PS. Car enfin, dans cette proposition, il y a plusieurs éléments incongrus :

1. Ce n’est pas au conseil d’administration que sont prises les mesures de gestion courante des entreprises même s’il est impliqué de près par les mandataires sociaux.

2. L’État membre de conseils d’administrations d’entreprises dont il est actionnaire, ce n’est pas nouveau et sa présence n’est pas un gage que l’entreprise serait bien inspirée (faut-il rappeler le scandale du Crédit Lyonnais par exemple ?).

3. On a l’impression que si la proposition était mise en œuvre, il y aurait en quelques sortes une étatisation étendue de toute l’économie nationale dans un contexte au contraire de libre échangisme.

4. Idée farfelue, car selon ce principe, chaque banque débitrice devrait être également présente au conseil d’administration de l’entreprise à laquelle elle prête.


Cure d’opposition à prescrire encore

Heureusement, Martine Aubry a encore trois ans au moins pour rendre cohérente l’opposition.

Après ses fameuses 35 heures qui ont été un dopant de plomb dans la croissance de la fin des années 1990 (pour laquelle le gouvernement Jospin n’était pour rien), Martin Aubry semble reprendre des idées poussiéreuses de ses prédécesseurs à la tête de l’Internationale Ouvrière…

Nicolas Sarkozy jouit incontestablement de la médiocrité de la classe politique en général, et de celle du parti socialiste en particulier.


Aussi sur le blog.

Sylvain Rakotoarison (4 février 2009)


Pour aller plus loin :

"À vous de juger" sur France 2 le 29 janvier 2009.




Documents joints à cet article

À vous de jauger

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16 réactions à cet article    


  • JoëlP JoëlP 4 février 2009 10:32

    Très fort Duhamel : écrire un livre pour comparer Sarko à Napoléon et conclure que lecomparaison n’est pas pertinente. Il peut écrire comme ça sur Clémenceau, Jaurès, Robespierre... Le champs des possibles est immense... Les éditeurs sont dans les starting block.

    Quand à Aubry et Xavier Bertrand, si on mesure l’avenir des politiques la taille de leurs échecss, avec les 35 heures et le dossier médical personel (voir rapport de la cour des comptes) leur carrière est toute tracée.


    • le-Joker le-joker 4 février 2009 11:11

       Désolé de vous l’apprendre mais Martine Aubry contrairement aux apparences n’est pas l’instigatrice des 35 heures, en réalité il s’agit de Strauss-Kahn qui en a eu l’idée pensant torpiller la droite aux élections concernées à l’époque et qui donnait la gauche battue, une idée comme un cadeau empoisonné et Aubry fût chargée de l’annoncer.
      Effet raté l’idée les a fait gagner après il a fallut se trainer le boulet smiley 
      Qui a dit que les idées en politique ne sont faîtes que pour être bonnes ? smiley


    • Rage Rage 4 février 2009 21:07

      Bonsoir,

      Votre article est non seulement peu intéressant, mais en plus il est jalonné de nombreuses erreurs ou approximations.

      Cela est particulièrement vrai sur les propositions de Mme.Aubry :
      D’une part, le fait d’entrer dans le CA d’une entreprise, surtout quand on est l’Etat, donne un énorme poids de contrôle dans ce qui se fait, surtout si la volonté est clairement d’avoir une vision sur les excès (cela s’appelle aussi une minorité de blocage).
      D’autre part parce que conditionner les dividendes au fait que ceux-ci sont payés via une aide de l’Etat est tout à fait logique : les entreprises dont parlait Mme Aubry étaient celles qui avaient sollicité une aide massive de l’Etat. Difficile de verser de l’argent à des actionnaires si celui-ci provient d’une aide d’urgence sur fonds publics.

      Plus largement, l’émission de la semaine passée était, comme d’habitude, médiocre.
      A.Chabot a joué son jeu de "réactionnaire" comme d’accoutumé, assénant des questions assassines à la gauche, restant miéleuse avec la droite (elle aurait fait l’inverse si le pouvoir était autre).
      Le passage avec X.Bertrand était fun : un concentré de mauvaise foi couvert par la journaliste : du grand art.

      La fin de l’émission sur Bonaparte ou pas Bonaparte était inutile, nulle et plus encore décalé avec la réalité du jour : 2M de personnes dans la rue (1 français sur 30) ce n’est quand même pas rien en plein mois de janvier !

      Les jacasseries imbuvables de Morano n’ont fait qu’enterré le débat qui n’a finalement pas eu lieu.

      Demain on repart pour un tour pour une allocution type ORTF où l’on va nous bercer comme d’habitude de promesses et d’illusions : il suffit de voir le plan de relance (qui n’est absolument RIEN d’autre que la reprise des contrats de projets Etat-Région déjà engagés + un effet de trésorerie) pour comprendre.
      Il y aura 3 temps :

      - Je vous ai entendu de vos peurs et vos craintes

      - C’est pas ma faute

      - Je vais continuer à aller plus vite, plus fort, et plus loin ... dans le fossé.

      Bref, dans ces émissions, il n’y a rien qui se dit : paroles, com’ et spectacle d’agitation... c’est triste.


    • posteriori 4 février 2009 11:05

      Mon pauvre supporter de les tonnes de milliards, t as rien a dire et tu le fais miserablement, c est pitoyable. C’est pas duhamel le representant de l ’ump, ce sont tous ceux qui ont oublié leurs convictions réelles ou supposées pour 20% de gain du bouclier fiscal (certes certes 2 mois de salaire en poche ), et tout ca c est des tonnes de milliards à la sauce bearnaise, montebourg me semble un peu plus calé que ta misereuse tentative de denigrement, t es un mauvais ratatruc, sinon comment va le maire autoproclamé président ?


      • raymond 4 février 2009 16:53

        A la modération , ce post a déja été signalé me dit le message si je clique sur abus, alors au minimum pouvez vous retirer "ratatruc" par égard pour Sylvain ?


      • LE CHAT LE CHAT 4 février 2009 11:43

        Une institutrice présente à sa classe de CM2 un nouvel élève arrivant du Japon, nommé Sakiro Suzuki. > > > > > Le cours commence. > > > - L’institutrice : Bon, voyons qui maîtrise l’histoire de la culture > > > franco-américaine. > > > Qui a dit : " Donnez-moi la liberté ou la mort " ? > > > > > > Pas un murmure dans la salle. > > > ° Suzuki lève la main > > > Patrick Henry, en 1775 à Philadelphie > > > - Très bien Suzuki ! Et qui a dit : " L’état est le peuple, le peuple ne > > > peut pas sombrer " ? > > > ° Suzuki lève la main : > > > Abraham Lincoln, en 1863 à Washington. > > > > > > - Excellent, Suzuki ! Maintenant, qui a dit : " Je vous ai compris " ? > > > ° Suzuki lève la main et dit : > > > Charles DE GAULLE ! > > > > > > L’institutrice regarde les élèves et dit : > > > - Honte à vous ! Suzuki est japonais et il connaît l’histoire française > > > et américaine mieux que vous ! > > > > > > On entend alors une petite voix au fond de la classe : > > > - Allez tous vous faire f..., connards de Japonais ! > > > > > > - Qui a dit ça ? s’insurge l’institutrice. > > > ° Suzuki lève la main et, sans attendre, dit : > > > Général Mc Arthur, 1942, au Canal de Panama et Lee lacocca, 1982,lors de > > > l’assemblée générale de > General Motors. > > > > > > Dans la classe plongée dans le silence, on entend un discret : > > > Y’m’fait vomir.... > > > > > > L’institutrice hurle : > > > - Qui a dit ça ? > > > > > > Et Suzuki répond : > > > ° George Bush Senior au premier Ministre Tanaka pendant un dîner > > > officiel à Tokyo en 1991. > > > > > > Un des élèves se lève alors et crie : > > > Pomp’moi l’gland !!! > > > > > > Et Suzuki, sans sourciller : > > > ° Bill Clinton à Monica Lewinsky, 1997 dans la salle ovale de la Maison Blanche , à Washington. > > > > > > Un autre élève lui hurle alors : > > > Suzuki, espèce de merde ! > > > > > > Et Suzuki, impassible : > > > Valentino Rossi, lors du Grand Prix de Moto en Afrique du Sud en 2002... > > > > > > La salle tombe littéralement dans l’hystérie, l’institutrice perd > > > connaissance, la porte s’ouvre et le > directeur de l’école apparaît : > > > > > > MERDE, je n’ai encore jamais vu un bordel pareil !! > > > > > > Et Suzuki : > > > ° Martine Aubry en arrivant à la tête du Parti Socialiste !!! smiley


        • docdory docdory 4 février 2009 15:45

           @ Le chat 

          Celle-là est la meilleure depuis pas mal de temps !!! Excellent !


        • LE CHAT LE CHAT 4 février 2009 16:26

          @docdory

           et en plus , elle colle au sujet ! smiley


        • Proto Proto 4 février 2009 20:14

          ptdr.....
          Mais mon petit doigt me dit que la blague originale ne se termine pas comme cela.


        • Bois-Guisbert 4 février 2009 12:27

          Il faut bien comprendre que l’incapacité du P.S. à répondre aux préoccupations des Français sur le problème de la surpopulation allogène le prive de toute probabilité raisonnable de revenir au pouvoir.

          En combattant avec une indignation véhémente la préférence nationale que prônait le F.N. tenant d’une pratique qui se vérifie dans tous les pays (normaux) du monde, le P.S. s’est positionné comme le parti de la préférence étrangère, ce qui constitue un obstacle rédhibitoire sur la route de l’Elysée


          • Redj Redj 4 février 2009 13:47

            Quand bien même les propositions du PS auraient été formidables, elles n’auraient jamais été appliquées car ne venant pas de la majorité. L’esprit de clan qui y règne aurait de tout de suite mis aux orties le programme, avant même de l’avoir lu.
            Donc à quoi bon polémiquer sur ce qu’ils proposent, si ce n’est pour détourner le regard du résultat catastrophique de la politique star academy menée depuis bientôt 2 ans ?
            On n’entend plus que ça aujourd’hui de la part de notre gouvernement : si les propositions du Ps sont nulles, c’est que les notres sont bonnes. Il faut continuer.......On croit rêver.


          • Redj Redj 4 février 2009 13:48

            Désolé, commentaire mal placé.


          • Mouche-zélée 4 février 2009 16:18

            Soit je suis idiot, soit nos politiques sont plus décalés encore que n’importe quel toxicomane sous hallucinogénes :

            1/ Il semblerai que l’artisanat soit la première entreprise de France .
            L’artisanat ne délocalise pas .
            N’aurait-il pas été judicieux d’aider les artisans à pourvoir embaucher au lieu d’aider des multinationales qui délocalisent à loisir ?
            Combien ais-je entendu d’artisans dire  : "J’ai du travail à revendre mais je n’ai pas les moyens d’embaucher"

            Je suis loin d’être un amoureux de la précarité et de l’intérim, à minima n’aurait-il pas été judicieux de développer des contrats d’intérim simplifiés pour les artisans et surtout pouvant se passer des sociétées d’intérim négrières et vampiriques ?

            Sarkozy nous parle de pragmatisme
            , le vrai pragmatisme est de court-circuiter toutes les boites d’intérim en créant des contrats intérimaires et un mode de payement simple, pouvant se passer de ces multinationale de la taxe sur le travail des autres, machines à masquer le chômage et fabriquer de la précarité .
            (de l’audace, toujours de l’audace et sans pouvoir ête accusé de protectionnisme...)

            2/ Si nous en croyons nos économistes, il semblerai que la sortie de crise sera annoncée par la révision au "juste prix" de l’immobilier, d’après les spécialistes .

            Traduction : Lorsque des sociétés de gestion immobilière, des agences immobilières et des particuliers seront ruinés parce que leur bien aura été acheté plus cher que sa valeur réelle, là nous sortirons de la crise, les actifs toxiques seront sortis du marché ....

            Je ne suis pas économiste mais on m’a toujours dit "quand le bâtiment va, tout va".
            Donc, lorsque l’immobilier sera au "juste prix" nous pouvons prévoir la VÉRITABLE CRISE puisque nombre de personnes vendront à perte, d’autres auront des biens qui ne valent plus rien, le marché immobilier se crispera.
            En clair le plus dur est à venir, nombre d’entreprises de construction risquent de fermer leurs portes .

            Nous ne sommes pas sortis de l’auberge même si nous voulons rester positifs ....
            Le juste prix ce n’est pas pour tout de suite .
            Il ne faut pas rêver ...


            3/ La crise qui entraine "l’épuration" des marchés
            Il ne faut pas rêver non plus, il y a trop à perdre pour tout le monde, trop de scandales en perspective, trop de ruines potentielles.
            Donc on colle une rustine sur la chambre à air en attendant la prochaine crevaison ....
            On espère simplement que ce sont d’autres générations qui devront changer la roue ..

            4/ Les spirales infernales Françaises :
            Hier je voyais des retraités avec le minimum vieillesse 650€/mois .
            Je trouve que ce n’est pas assez mais je ne puis m’empêcher de dire :
            -" Des retraités ne devant plus se déplacer ni faire de démarches pour travailler ne s’en sortent pas avec 650€/mois.Comment voulez vous que les tributaires du RMI puissent s’en sortir tout en cherchant du travail avec 390€/mois ? ? ?"

            Un RMI’ste n’est pas un fainéant,
            c’est seulement une catégorie plus que fragilisée, ayant peur de revenir aux trois mois de délai de carence, de devoir se battre avec ses papiers, de devoir subir des erreurs administratives et des délais de payement, des lenteurs de réception de sa fiche de paye (intérim) .

            Pour avoir testé le système, travailler en intérim vous offre des heures de déclarations à faire, des batailles pour avoir sa fiche de paye en temps et en heure, des déclarations prises en compte par la CAF au bout de trois mois seulement ...
            L’allocation logement est ré-évalué avec du retard, donc trop perçu, donc ennuis pour une personne ayant prévenu dès son retour vers l’emploi précaire . (ce n’est pas punir l’honnêteté ça ?)

            5/ Le jeunisme :
            Le jeunisme est une imposture, être jeune est estimé par la fonction publique Française de l’ANPE à moins de 35 ans, après c’est trop tard !!!
            Avec les études les jeunes sortent de la fac à 25 ans, donc ils n’ont que 10 ans d’attractivité ...
            Nous devrions virer TOUS nos politiques plus âgés que 35 ans pour voir s’ils ne prendraient pas les mesures qui s’imposent ...

            Le handicap n’en parlons pas, le jour ou l’association Cap Emploi servira a quelque chose l’état fera des économies .

            6/ Pour le plan de relance je suis vert de rage, le porte parole de l’UMP, Dominique Paillé a dit : -"Aucune aide d’état aux entreprises ne doit être distribuée au détriment de l’emploi" ...
            Je connais pas mal d’entreprises qui licencient malgré les aides, alors elles vont rembourser les aides ? Chiche !

            7/ Quand est-ce que notre pays cessera de construire des spirales vicieuses de précarité ?
            Un RMI ’ste se moque de pouvoir cumuler 3 mois de RMI + salaire au début d’un contrat, il préfèrerai ne pas devoir vivre 3 mois sans aucun revenu pour pouvoir prétendre au RMI !

            -Pour avoir le RMI il faut 3 mois sans aucun revenu .

            30 jours consécutifs de découvert et c’est l’incident bancaire .

            Une échéance de crédit manquée et c’est aussi l’incident bancaire .

            Incident bancaire = annulation de tous tes crédits (obligation de les rembourser immédiatement) + annulation des chéquiers et des cartes de crédit + frais de dossier exorbitants prélevés par la banque de France (+ cher que les montants du crime !!!).

            Pour échapper aux huissiers qui vendent les biens à perte, pour ne pas être expulsé de mon logement, je n’ai pas eu d’autre choix que de me mettre en surendettement, c’est affolant pour 210€ + 3 mois de loyer (au final pour 1 000€), je suis bloqué pour 10 ans, avec 6000€ à rembourser ...

            Le grand comique c’est que l’aide au logement fonctionne avec les revenus de l’année précédente, donc si tout allait bien financièrement en 2005 pas d’aide au logement en 2006. (encore un truc super bien foutu)


            Des exemples comme ça j’en ai des centaines en stock, largement de quoi AGIR réellement de façon pragmatique ET logique .
            Des économies pour l’état sont réalisables tout en étant extrêmement populaires, si vous êtes intéressé par ces idés merci de me le faire savoir .
            Je me moque que ce soit un type de droite ou de gauche qui veuille arrêter la crétinisation de masse, pouvu que l’aliénation cesse enfin .

            8/ Le bouclier fiscal est une machine à diviser les citoyens et exacerber la haine :
            En effet, cette mesure fait porter la plus grosse charge de la solidarité nationale sur les salaires moyens .
            Injustice totale, un couple où les deux travaillent et ont des enfants à charge paye proportionnellement plus qu’un patron de Renault (aidé par le plan de relance) qui gagne plus de 1 000 années de smic par an .
            Comment voulez-vous que ces gens s’en sortent ?
            Comment voulez vous qu’ils puissent ne pas détester les gens sur le bord de la route qui mettent en danger leur famille et les études de leurs enfants ? (par le biais de l’impôt et des taxes)

            C’est ça la France qui se lève tôt et se couche tard, la France qui a peur de tout perdre, c’est à cette France que nous faisons porter la majeure partie de la solidarité nationale (proportionnellement à leurs revenus) .

            9/ Obama veut limiter les revenus des grands patrons à 500 000$/an, je suis contre cette mesure.
            Laissons les grands patrons Français gagner bien plus mais taxons les beaucoup plus !
            Ce au nom de la solidarité nationale et des masses de précaires qu’ils exploitent sans aucun sentiment humain. (intérim, discrimination par l’âge, par le mode de transport, par le handicap etc...)
            S’ils devaient se payer les ghettos ultra-sécurisés des riches états uniens ça leur coûterai bien plus cher !
            Le "french way of life" ça se paye et leurs enfants bénéficieront du système social une fois émancipés, ce sera leur retour sur investissement .

            10/ "En cas d’erreur adminsitrative la charge de l’erreur ne peut être assumés par l’administré, ni par l’agent administratif travaillant sous des prérogatives d’emprunt. Elle doit être assumée par la communauté"

            Si vous vous rendez à n’importe quelle audience du TASS, vous réaliseriez que les Français payent les erreurs administratives, ce texte de droit public ne vaut rien .
            (j’ai les notes internes du ministère de la santé sous la main, elles vont contre le droit public, donc sont incitation à l’illégalité administrative)

            Ce n’est pas le seul donaine administratif dans ce cas, essayez donc de récupérer une somme indûment donnée aux impôts ... (impossible de la récupérer)
            Après les politiques se demandent pourquoi les citoyens n’aiment plus autant leurs administrations ....

            11/ En parlant d’intérim, savez vous que depuis 2005 (loi votée en 2004) les sociétés d’intérim ont le droit de licencier un accidenté du travail dans le cadre d’un contrat "de date à date" .
            C’est la communauté qui paye les conséquences de l’accident, et l’intérimaire qui ne bénéficie pas d’ASSEDIC même s’il est hospitalisé une année entière .... (on écrit accidenté sur le CV pour cette période )
            Aucun syndicat n’en a parlé de celle là, l’opposition non plus....
            (fan de LCP je n’ai rien vu !)

            Notez que l’intérim est un des secteurs du travail les plus accidentogénes, cela porte un nom :
            Précariser le citoyen et vider les caisses publiques pour aider des intérêts multinationaux privés !

            Le citoyen est il oisif ou est-ce le pays qui marche sur la tête par "incitation à la débauche" ?



            • La Taverne des Poètes 4 février 2009 16:25

              Il paraît que le PS met Ségolène au pain sec et Martine au Brie ?


              • Nathan Nathan 4 février 2009 18:25

                Excellent titre, excellent article. Pas mieux .


                • Proto Proto 4 février 2009 20:08


                  En général j’apprécie vos articles.
                  Ce qui me saoule dans tous ces articles qui concernent le PS, c’est que les auteurs fournissent des analyses certes de bonne facture mais jamais, O grand jamais, je n’ai lu ici une bonne synthèse de la doctrine politique « socialisme ».

                  Personnellement, je prédis au socialisme (disons européen) le même avenir que le communisme : une disparition annoncée, une mort à petit feu.

                  Je crois que nous sommes à un tournant de la modernité dans le sens où toutes les idéologies politiques sont absorbées par le « nouvel ordre mondial » et ont aussi tendances à toutes se ressembler de près ou de loin, une « mise en conformité » du système mondialisé.
                   
                  Je regarde la France, et je ne vois aucun penseur/philosophe/politicien, mais alors aucun (ni ailleurs d’ailleurs), qui soit capable de mettre sur pied une idéologie politique saine et avenante dans le contexte moderne, une idéologie qui a digéré les millions de morts et de désoeuvrés que le conflit entre communisme et capitalisme durant le siècle dernier.

                  Dès lors il n’y a pas lieu de croire que l’humanité à un quelconque avenir sinon celui de disparaître à très court terme, tant la somme des catastrophes potentielles est inéluctable.

                  Tel est mon sentiment.
                  Bonsoir,

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