Abattage médiatique
Brève réflexion personnelle sur le cas Galliano.
Dieu du ciel (ça c'est pour faire râler tous les anti-religion qui nous poursuivent jusque dans des expressions bien de chez nous et dont on ne se défera jamais) me voilà sur le point de défendre un anti-sémite notoire ! C'est contre ce que je crois au plus profond de moi-même sur le racisme que je décide de défendre John Galliano. En fait non pas lui mais tous les antisémites du monde que je vais sciemment lui associer et notamment de France.
Je suis écoeurée par le traitement médiatique qui est fait des beuveries de ce créateur de mode déjanté. J'aime pas la mode, j'aime pas les types qui s'habillent et se maquillent comme des tarlouzes en passant trois heures devant leur glace, ni les filles d'ailleurs. J'aime pas les types qui se font de la tune en vendant des choses superflues et souvent horriblement moches et criardes. Le décor étant planté je peux maintenant défendre l'homme qu'on a pourchassé jusque sur une terrasse de café alors qu'il cuvait son vin. Il y a tellement de sujets dignes d'intérets à traiter que je ne cesse de m'étonner de voir des journalistes tomber dans de la presse de caniveau et ce jusque sur le journal de France 2. Je vous rassure, je n'ai pas découvert hier que les medium sont manipulés autant qu'ils manipulent mais j'ai quand même les boules de voir l'argent de ma redevance télé (que je n'ai toujours pas payée, oups !) utilisé à des fins aussi pathétiques. Je m'interroge afin de savoir où les patrons des grands medium laveurs de cerveaux trouvent-ils autant de larbins prêts à déverser autant d'âneries sans même se poser la moindre question d'éthique ?
Nous avons appris ce week-end que Galliano, que jusque là le système entier encensait pour ses talents so amazing, était un dangereux antisémite qui s'était battu, à moitié ivre sur la terrasse d'un bar, avait tiré les cheveux d'une dame (si si, il lui a tiré les cheveux, comme en maternelle) et avait ensuite proféré contre elle et son compagnon des insultes racistes et antisémites. Le lendemain, que n'apprend- t'on pas qu'une autre dame a porté plainte pour des faits similaires remontant à plusieurs mois. Et enfin, le surlendemain apparait comme par magie une vidéo du SUN dans laquelle on voit le "créateur", dans un état qui ressemble au mien après une bouteille de rhum enfilée en une heure, déclarer son amour pour Hitler, le grand dommage que cela représente pour lui que son projet d'extermination des Juifs n'ait pas abouti, ect. Je vous renvoie à la vidéo qu'on nous assène de partout.
Interrogeons-nous juste deux secondes sur la concomitance des faits. L'adage tellement éculé "si tu veux tuer ton chien, accuse-le d'avoir la rage" se vérifie parfaitement dans ce cas de figure. Dior veut se débarasser de Galliano qui a fait sa fortune pendant plus de dix ans. Dior, une des maisons mère de LVMH qui appartient à Bernard Arnauld à qui appartient aussi un paquet de groupes de presse, je crois qu'il n'est point besoin d'en dire plus à ce sujet. Donc le but est de savoir comment rompre le contrat sans payer à ce Galliano maintenant honni des indemnités astronomiques aux vues des services rendus. Il faut savoir quel est son point faible, sa faille qui doit être vraiment très énorme, étant donné l'extravagance du personnage il faut que ce soit hallucinant. Alors quoi de mieux que d'exploiter son antisémitisme puisque c'est la seule chose que la pensée unique semble trouver révoltante en ce bas-monde. Si il avait drogué puis sodomisé une gamine de 13 ans monsieur Galliano aurait encore eu droit une standig ovation comme nous avons encore pu le vérifier à la cérémonie des césars. Son talent aurait tout effacé encore plus vite que le temps qui passe. Non, cet homme est antisémite et il a le tort, lorsqu'il a un sacré coup dans le nez, de dire tout haut ce qu'il pense tout bas. C'est à ce moment qu'interviennent ces victimes d'insultes antisémites et racistes. Qui sait comment la bagarre a commencé ? Est-ce que John était tranquillement attablé à picoler son énième verre quand des types sont venus l'importuner parce que "oh mon dieu mais c'est John Galliano" et que lui, las de cet hystérie qui le pourchasse jusque dans son ivresse parisienne nocturne, s'est emballé ? Là, pas d'explications bizzarement.
Là-dessus apparaît la fameuse vidéo du Sun, tabloid anglais reconnu pour son honnêteté journalistique à toute épreuve et son amour de la vérité contre la connerie et la vulgarité. The Sun se procure en un temps record une vidéo, sortie d'on ne sait où, filmée par on ne sait qui, dans on ne sait quel contexte précis, sans doute intentionnellement tronquée et dans laquelle Galliano tient des propos qui, à mon avis, ne sont aucunement répréhensibles par la loi. Ce qui me choque le plus sur la vidéo c'est les gloussements des ces deux pimbèches (parce que j'ai pas vu leurs gueules mais je suis sûre que ce sont des pimbèches) leurs "oh really" et les "you've got a big problem" toujours entrecoupés de ricannements stupides. Alors deux solutions s'imposent : soit ce sont des dindes qui n'ont pas assez de jugeotte pour répliquer un truc un minimum intelligent ou pour lui péter la gueule, ça n'aurait pas été si dur étant donné l'état de l'individu filmé, soit ce sont deux pimbèches qui sont en service commandé ce qui expliquerait le peu d'implication qu'elles mettent dans cet "échange" verbal. Il s'agit plutôt ici de récolter une preuve à charge que l'on ressortira le moment venu.
C'est parce que, personnellement, si un type, connu ou pas, osait tenir de tels propos devant moi, je n'hésiterais pas une seconde à le taper là où ça fait mal tellement ça me fout les boules, d'autant plus si il me dit que mes parents auraient dû crever gazé, que cette histoire est une sornette à dormir debout et qu'il est temps de sortir du cas Galliano.
Etre antisémite n'est pas interdit, pas plus quêtre raciste. Les deux opinions me révulsent, j'en suis déjà venu aux mains pour des insultes de cette nature et je n'hésiterais pas à recommencer. Mais reconnaissons à la France, notre beau pays, d'avoir dans ses principes fondamentaux le droit d'opinion assorti du droit d'exprimer cette opinion même si elle déplait au plus grand nombre. La seule chose que la loi interdise c'est la discrimination, l'appel à la haine contre autrui en raison de sa supposée appartenance à une supposée race ainsi que la négation des crimes contre l'humanité ce qui est à mon avis une des plus grosses conneries de ces 30 dernières années en matière de droit constitutionnel. La loi Gayssot en introduisant une espèce de discours polissé, soi disant politiquement correct, ne fait que renforcer ses opinions qui existent et qui sont contraintes d'être maintenues dans la clandestinité. Comment combattre des idées que certains trouvent répugnantes si elles n'ont pas droit de cité ? Comment organiser de débat contradictoire dans le but de faire changer les opinions à l'aide d'arguments et non de menace policière comme cela devrait l'être dans notre République ? Si le premier qui dit "j'aime pas les Noirs" on le fout en taule au lieu de lui demander d'expliciter sa position ou on lui jette des noms d'oiseaux dès qu'il ouvre la bouche, comment voulez-vous qu'il aime un jour les Noirs ? Si un autre dit que tous les Juifs sont riches et manipulent le monde à l'aide d'une organisation pseudo-secrète, si on le met en prison, si on lui interdit de s'exprimer, comment voulez-vous qu'il pense qu'il a tort alors que l'emballement lui prouve le contraire ? Je ne suis ni la première ni la dernière à le dire mais force est de constater que rien ne change sauf dans le sens du pire. Les hommes politiques ont-ils donc tellement peu confiance en la capacité de réfléxion de leurs administrés qu'ils leur interdisent à tout jamais de parler, d'exprimer qui ils sont au risque de trouver face à eux une opinion contraire et faire naître ainsi un réel débat démocratique ?
Mon plus grand plaisir c'est de prouver à tous ceux qui ont des opinions extrèmement négatives sur moi en raison de la couleur de ma peau, du moment qu'ils me respectent autant que je les respecte, que non je ne parle pas petit nègre ou un quelconque langage de banlieue, non je ne vis pas des allocations familliales, non je ne hais pas secrètement la France. Je leur prouve par la discussion mon adhésion et mon attachement viscéral aux principes républicains, que les jeunes "issus de l'immigration" comme on doit le dire ne sont pas tels que l'on veut bien les décrire à la télé. Oui nous aimons la France, oui nous aimons ses droits pour lesquels nos ancêtres se sont maintes fois battus. Oui nous l'aimons au point de défendre un type dont les propos racistes et antisémites ne sont pas contraire à la loi et encore moins à notre liberté de parole qui doit être, selon moi, totale. C'est la seule façon de faire avancer le schmilblik comme l'aurait dit mieux que moi l'Autre. En France on a le droit de se bourrer la gueule et puis de dire ce qui nous passe par la tête. Si les journaleux gardiens d'une morale plus que suspecte ne sont pas d'accord et bien qu'ils aillent se faire mettre ailleurs. J'espère sincèremment que la justice ne va pas suivre leurs errements.
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