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Accélération

Ce 7 janvier 2015 est paru le nouveau roman de Michel Houellebecq, qui imagine une France en voie de soumission à l’Islam ; une fiction plausible, d’après l’auteur, qui reconnaît cependant qu’il « accélère un peu les événements ». Ce 7 janvier 2015, des terroristes islamistes ont perpétré un massacre au siège de Charlie Hebdo, l'attentat le plus meurtrier en France depuis plus de 50 ans ; un acte barbare qui tétanise le pays et qui, probablement, « accélère un peu les événements ».

La France est en état de choc après l’attaque terroriste contre le journal satirique Charlie Hebdo, qui selon un bilan encore provisoire a fait 12 morts et 8 blessés, dont 4 dans un état grave. Parmi les victimes figurent les célèbres dessinateurs Charb, Cabu, Wolinski et Tignous, l’économiste Bernard Maris (actionnaire du journal), ainsi que deux policiers. En quittant les lieux de leur massacre, les assaillants auraient crié « Allah Akbar » (« Dieu est le plus grand » en arabe), ainsi que « on a vengé le Prophète, on a tué Charlie Hebdo ». Tout laisse donc à penser qu’il s’agit d’extrémistes islamistes qui ont souhaité punir Charlie Hebdo et ses dessinateurs pour les caricatures du prophète Mahomet publiées ces dernières années.

Tous Charlie

Suite à cet attentat, les leaders politiques se sont succédés pour exprimer le choc et l’horreur de la nation et pour appeler au rassemblement. La France « est aujourd'hui devant un choc », d’après le président de la République François Hollande, qui s’est rapidement rendu sur les lieux du drame. Elle est « touchée dans son cœur », a ajouté le premier ministre Manuel Valls. Ce sont la République, la démocratie, la liberté qui ont été attaquées, et l’unité nationale est désormais un impératif. Face à l’horreur, « il faut faire bloc, montrer que nous sommes un pays uni », dit François Hollande, pour qui « notre meilleure arme, c’est notre unité ». « La République doit se rassembler, (…) présenter un front uni face au terrorisme, à la barbarie et aux assassins », renchérit Nicolas Sarkozy. Il faut « nous serrer les coudes, faire l'union nationale », insiste François Bayrou. Des rassemblements « citoyens » ont eu lieu dans la plupart des villes de France. Nous sommes tous Charlie.

Les leaders politiques et religieux invitent également les Français au calme et à la retenue. « Nous ne devons pas céder à la panique, aux amalgames, aux peurs », nous dit le président de la République, pendant que son prédécesseur « appelle tous les Français à refuser toute tentation d'amalgame ». Les terroristes « sont des criminels, des barbares, des satans » d’après l’imam de Drancy Hassen Chalghoumi, mais « leur prophète, leur barbarie, leur haine n'a rien à voir avec l'Islam ». « J’espère que tous les Français seront solidaires et ne feront pas l'amalgame avec l'Islam », ajoute-t-il. Pour l’islamologue Tariq Ramadan, « dans l’attentat des bureaux de Charlie Hebdo, ce n’est pas le Prophète qui a été vengé, c’est notre religion, nos valeurs et nos principes islamiques qui ont été trahis et souillés ».

De l’étranger aussi des voix se lèvent pour exprimer la solidarité de la communauté internationale avec le peuple français, et pour appeler à l’union et à la retenue. Le Secrétaire d’Etat américain rappelle que « les meurtres d’aujourd’hui s’inscrivent dans le cadre d’une confrontation plus large, non pas entre civilisations, mais entre la civilisation elle-même et ceux qui s’opposent à un monde civilisé ». Pour le Secrétaire Général des Nations Unies Ban Ki-moon « cette attaque vise à diviser, nous ne devons pas tomber dans ce piège ».

Choc et effroi

Il n’empêche, l’espèce de sidération qui s’est emparée de la France et de sa classe politique ne trahit pas seulement le choc et l’horreur face à un massacre abject. Elle trahit également une inquiétude sourde face aux répercussions que cet événement pourrait avoir dans la société française. Certes, la France a déjà été confrontée au terrorisme islamiste dans le passé, elle a même été le premier pays occidental à y être confronté sur son sol dès les années 70. Elle a aussi eu Mohammed Merah en 2012, et avant cela Khaled Kelkal en 1995 ou le Gang de Roubaix en 1996, et sait donc depuis un certain temps que l’ennemi ne vient pas forcément de l’extérieur mais peut grandir sur son sol. Le plan de lutte contre le terrorisme Vigipirate est appliqué sans discontinuer depuis bientôt vingt ans, et de nombreux attentats ont été déjoués au cours des dernières années.

Mais l’attaque contre Charlie Hebdo est néanmoins sans précédent et marque un changement d’époque, pour au moins deux raisons. Tout d’abord, elle frappe non pas des innocents au hasard comme les bombes de 1995-1996, ou bien une communauté comme les victimes juives de Mohammed Merah en 2012, mais le cœur même de la démocratie, à savoir la liberté d’expression. En massacrant les dessinateurs et journalistes de Charlie Hebdo, les terroristes ont voulu non seulement venger leur prophète mais aussi signifier qu’il n’était désormais plus possible, en France, de critiquer leur religion impunément. Qui plus est, cette attaque intervient plusieurs années après la publication par l’hebdomadaire satirique des caricatures du Prophète Mahomet, et vise donc à instiller la peur au cœur de tous ceux qui ont par le passé critiqué l’Islam d’une façon ou d’une autre, ou qui seraient tentés de le faire. Personne n’est et ne sera à l’abri. Ce message continuera désormais à résonner comme une menace permanente, quand bien même les auteurs de l’attentat seraient retrouvés – et ils le seront probablement rapidement.

Ensuite et surtout, cet attentat survient dans une société profondément fragilisée et parcourue de tensions importantes concernant, précisément, la place de l’Islam en son sein. Ces tensions sont allées croissantes ces dernières années, et plus encore ces derniers mois. L’année 2014 s’est clôturée sur une polémique autour des propos d’Eric Zemmour à un journal italien, laissant entendre que la France se dirigeait vers le chaos et la guerre civile, et envisageant même une expulsion de sa population musulmane. L’année 2015 s’est ouverte sur une polémique autour du nouveau roman de Michel Houellebecq, « Soumission », qui imagine une France dirigée par un président musulman en 2022 et en voie d’islamisation. Entre les deux, un jeune homme a été abattu après avoir agressé des policiers au couteau en criant « Allah Akbar » au commissariat de Joué-lès-Tours (Indre-et-Loire), un automobiliste « déséquilibré » a volontairement renversé 11 piétons au cri de « Allah Akbar » à Dijon (Côte-d’Or), et un homme a tenté d'étrangler un policier à Metz (Moselle), là encore, au cri de « Allah Akbar ».

Dans ce contexte, le massacre de Charlie Hebdo risque d’exacerber les tensions et de fracturer encore un peu plus la société française. C’est du reste le but recherché par les terroristes, qui ne voulaient pas seulement « venger le Prophète » mais aussi et surtout semer de nouvelles graines de haine et de division. Porter le combat sur le sol français et européen fait en effet partie intégrante du projet de l’internationale djihadiste. Al-Qaïda tout comme l’organisation « Etat islamique » ont menacé à maintes reprises de s’en prendre à la France. Des dizaines, voire des centaines de jeunes français partis se battre en Syrie et en Irak reviendront probablement tôt ou tard continuer le combat sur le sol national.

Comme l’a déclaré le recteur de la grande mosquée de Paris et président du Conseil français du culte musulman (CFCM) Dalil Boubakeur, l’attaque contre Charlie Hebdo est donc plus qu’un attentat, « c’est une déclaration de guerre fracassante », qui nous fait entrer dans une nouvelle période. Pour la France et les Français, il pourrait bien y avoir un avant et un après 7 janvier 2015. D’après le philosophe Michel Onfray, ce serait même « notre 11 septembre »…

Et maintenant ?

Comment le pays va-t-il réagir face à la barbarie du 7 janvier et à la « déclaration de guerre » qu’elle constitue ? Par le rassemblement et l’unité, dans un premier temps. Des milliers de personnes se sont spontanément rendues le jour même sur les places des villes de France, et les rassemblements devraient se poursuivre dans les jours qui viennent. « Les assassins ne gagneront pas », disent les manifestants. No pasaran ! Même pas peur ! Not Afraid ! Tous ensemble !

Mais à plus long terme, comment les Français vont-ils faire face à la guerre qui est déclarée à leur liberté, à la guerre qui leur est désormais imposée ? Et comment les relations entre les musulmans de France et le reste de la communauté nationale vont-elles en être affectées ? La société française va-t-elle en sortir plus unie ou bien plus divisée ?

Face à la barbarie, on va invoquer la défense de la République, l’unité de la nation, le « vivre ensemble ». On va afficher « Je suis Charlie » dans les villes, sur les réseaux sociaux… De partout vont monter les appels à éviter tout ce qui pourrait diviser les Français. Surtout pas d’amalgame, pas de stigmatisation. Même Marine Le Pen a récusé « tout amalgame » entre « nos compatriotes musulmans attachés à notre nation et à ses valeurs » et « ceux qui croient pouvoir tuer au nom de l’islam ». On va donc rappeler que l’islamisme n’a rien à voir avec l’Islam, que les musulmans sont, de par le monde, les premières victimes du terrorisme, que le policier froidement assassiné sur le trottoir du Boulevard Richard Lenoir s’appelait Ahmed, qu’une des victimes de l’attaque du siège de Charlie Hebdo s’appelait Mustapha.

Mais très rapidement, une fois l’émotion retombée, les tensions qui parcourent la société française risquent de s’exacerber. Déjà, de nombreuses voix s’élèvent pour demander, voire intimer aux musulmans de se désolidariser de la violence terroriste et de la condamner publiquement, signe que, malgré les appels à l’unité nationale, une sorte de suspicion de responsabilité collective pèse sur la communauté musulmane. Cette suspicion se nourrit d’ailleurs de la réaction de certains pays musulmans qui, tels la Turquie, semblent mettre en rapport le massacre du 7 janvier avec la montée de l’islamophobie en Europe. Combien sont-ils, parmi les musulmans de France, à penser que les journalistes de Charlie Hebdo ont eu ce qu’ils méritaient, parce qu’ils l’avaient bien cherché ? Impossible de le savoir, mais on sait qu’ils existent, et ce simple fait fragilise l’unité nationale tant recherchée. Il mine la confiance qui constitue le ciment nécessaire d’une société ouverte et libre.

Les tensions qui parcourent la société française sont nombreuses et complexes. Mais elles ont depuis plusieurs années tendance à se cristalliser autour de la question identitaire, et plus particulièrement de l’Islam. A tel point que l’Islam a tendance à devenir une « névrose nationale », nous dit Libération, pour qui « à l’instar d’autres nations européennes, comme l’Allemagne, la France se trouve dans une circonstance historique exceptionnelle : l’implantation sur son sol d’une nouvelle religion. Du point de vue de l’histoire, cela n’était pas arrivé depuis la chute de l’Empire romain et l’installation du christianisme ». Cette implantation d’une religion précédemment considérée comme étrangère ne peut se faire sans friction et sans heurt.

Mais les tensions liées à l’implantation de l’Islam ne résultent pas uniquement de la nouveauté d’une religion dans un pays soumis à de fortes pressions migratoires et qui par ailleurs s’éloigne de plus en plus de ses fondations religieuses et spirituelles traditionnelles, dont le système politique est à bout de souffle, dont l’économie productive est entrée en phase de contraction durable et dont l’illusion de prospérité ne tient plus que grâce aux montagnes de dettes contractées sur les marchés financiers internationaux. Elles ne sont même pas uniquement liées à la rapidité du développement de cette religion, de plus en plus présente, de plus en plus visible, qui semble déjà dominante sur certaines parties du territoire, qui séduit de plus en plus d’autochtones et dont on pressent qu’elle est appelée à être celle d’une partie de plus en plus importante de la population française.

Elles résultent surtout des questions que l’implantation et le développement de cette religion posent à la nation française et à la République. Car l’Islam n’est pas une religion comme une autre, il n’est pas simplement une communauté de croyance qui viendrait tranquillement prendre place dans un « patchwork » de cultes s’épanouissant harmonieusement côte à côte au sein de la République laïque.

En effet l’Islam n’est pas seulement une foi, il est un mode de vie. En Islam, le seul but de la vie humaine est l’adoration de Dieu et la soumission à sa volonté. Un croyant est un homme soumis à la volonté de Dieu, exprimée au Prophète Mahomet au travers du Coran et « codifiée » dans la Charia, l’ensemble de normes doctrinales, sociales, culturelles, et relationnelles représentant le chemin pour respecter la loi divine. Le musulman se doit d’essayer de vivre selon la Charia, qui codifie l’ensemble des aspects de la vie humaine – publics, privés, personnels et collectifs. En ce sens, aucun aspect de la vie du fidèle ne peut être véritablement « sécularisé » – ou « laïcisé » dirait-on en France. En cas de conflit entre la loi des hommes et la loi divine, les musulmans doivent choisir la loi de Dieu et si possible s’efforcer de changer la loi des hommes. L’Islam est donc politique par essence.

D’autre part l’Islam n’est pas pour ses fidèles une religion parmi d‘autres mais « la » religion, la seule « vraie » religion. L’Islam ne reconnaît pas la légitimité des religions polythéistes, pour lesquelles il n’existe pas de Dieu créateur unique et tout puissant. Il ne reconnaît pas non plus la légitimité de l’athéisme, qu’il considère comme une forme de mécréance contraire à la nature humaine. Il reconnaît les religions monothéistes (judaïsme et christianisme) comme des « religions du livre », et accepte même certains de leurs prophètes, mais il ne les considère que comme des cultes incomplets, préparatoires à l’arrivée de la vraie religion. Une fois cette vraie religion « révélée » par Dieu à Mahomet, son excellence et son universalité doivent s’imposer. Mahomet est le dernier prophète envoyé à l’Humanité, l’Islam la dernière religion. Le prosélytisme fait partie intégrante de la foi musulmane, la conversion de l’ensemble des humains est naturelle et légitime, et l’apostasie est interdite. L’Islam a donc, par essence, vocation à devenir partout majoritaire au fur et à mesure que les hommes s’ouvrent à la loi divine. Les autres cultes sont tolérés et même protégés tant qu’ils ne menacent pas la suprématie de l’Islam, mais ils ont de toute façon vocation à s’effacer progressivement devant la vraie et dernière religion.

Enfin et surtout, l’Islam est une religion littéralement « révélée » par Dieu aux hommes par l’intermédiaire du Prophète Mahomet. Contrairement à la Bible, le livre sacré des musulmans n’est pas un récit fait par des hommes ; chacune de ses lignes, chacun de ses mots est la parole de Dieu révélée au Prophète. Le croyant doit reconnaître et accepter la totalité du message et s’y conformer. Nulle véritable interprétation, nulle prise de distance significative n’est possible, nulle déviation n’est tolérée. On ne peut être à la fois un homme soumis et un esprit libre.

Voilà donc le défi auquel la France est aujourd’hui confrontée : intégrer dans une société de culture judéo-chrétienne largement sécularisée une religion globalisante dont l’essence même va à l’encontre de certains des principes fondamentaux de la démocratie (le gouvernement des hommes par eux-mêmes) et de la laïcité (la stricte séparation des sphères publiques et privées, séculaires et spirituelles). Quelle place faire dans une société plurielle à une religion qui se conçoit comme vraie, finale et définitive et se voit une vocation naturelle à l’universalité ? Comment accepter la soumission à une loi divine universelle soi-disant « révélée » dans une société qui chérit l’esprit critique et une liberté de conscience acquise de haute lutte ? Dans un pays où la caricature et la satire font partie intégrante de la culture politique, et où l’on veut continuer d’avoir le droit de dire qu’une religion est « con », de dire que Dieu n’existe pas, de caricaturer les prophètes ? Où l’on veut continuer d’avoir le droit de ne rien respecter et de le dire, de le dessiner ?

Face à ce défi, la France devrait se souvenir que ces très chères libertés n’ont été conquises que par une opposition frontale et résolue à la religion catholique, anciennement dominante, et qu’elles n’ont triomphé que lorsque la société française est véritablement « sortie » de cette religion et s’est affranchie de son emprise sur l’espace public. Elle devrait s’en souvenir et réaliser que ces libertés ne pourront être sauvegardées que par une opposition frontale et résolue à l’emprise de toute religion « révélée », et qu’elles ne seront sécurisées que lorsque les musulmans effectueront eux aussi leur sortie de religion.

Une telle perspective est-elle envisageable ? Il est permis d’en douter, sachant que la question de l’Islam en France n’est pas isolée du contexte international. L’Islam est un et universel, et il n’y a pas plus d’Islam de France que d’Islam de Mauritanie ou d’Islam du Yemen. Il est surtout permis de douter de la capacité de la République Française de faire face au défi qui lui est posé. Non seulement parce que l’ignorance et l’aveuglement continuent de dominer la plupart des esprits, mais aussi et surtout parce que le combat ne se fait pas à armes égales. Jadis porteuse de valeurs émancipatrices et universelles, la République Française s’est depuis longtemps égarée et s’abîme aujourd’hui dans une mondialisation informe qui sape les fondements de la nation. Face à la force spirituelle de l’Islam, la société française – tout comme les autres sociétés occidentales d’ailleurs – n’a plus grand chose à opposer, si ce n’est technologisme narcissique, matérialisme vulgaire et crétinisme médiatique. C’est bien cette vacuité spirituelle qui nourrit le cynisme contemporain dont Michel Houellebecq s’est fait le plus brillant témoin. C’est ce vide qui lui fait aujourd’hui dire que « la laïcité est morte, la République est morte », et que la France choisira probablement la voie de la soumission.

Une fois le deuil passé, le massacre du 7 janvier 2015 pourrait être l’occasion pour la société française de lui donner tort, et de démontrer que la République vit encore et peut faire face aux défis auxquels elle est confrontée. Ce drame, quoi qu’il en soit, accélère les événements.

La France est en deuil. Elle fait face à son destin. Elle a le vertige.


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4 réactions à cet article    


  • bluerage 8 janvier 2015 19:15

    Vous avez entièrement raison, mais comme vous dites la vérité vous devrez être exécuté par les imbéciles, idiots utiles, soumis et bobos pour qui la moindre critique de cette religion, la moindre défiance est une islamophobie honteuse et fascisante.

    Vous et moi sommes priés de crever en silence..


    • Phoébée 8 janvier 2015 21:26

      Ils sont jeunes , dealers, trafiquent dans un quartier catholique et saluent le patron du bar avec un ’salut Charlie ’ et le sourire aux lèvres. A leurs clients ( un prof du coin et un baba cool ) qui s’étonnent, ils répondent ca fait depuis 2006 qu’ils nous provoquaient ! Inconscience de la jeunesse ? Futur chair à canon pour le djihad ? En tout cas l’atmosphère a bien changé en quelques années dans notre quartier. Oui, Zemmour et Houellebecq ont raison et ce sont Cabu, Charb, Wolinski qui avaient tort. Ils on fait le lit d’une certaine France, et ce sera à nous de nous démerder en leur absence.


    • Le p’tit Charles 9 janvier 2015 08:07

      Cet acte est révoltant pour le plus grand nombre...mais en y regardant de plus près..il est un juste retour de manivelle car nous massacrons ces gens par millions depuis des centaines d’années avec nos guerres de conquêtes..alors il faut raison gardé parfois..même si c’est révoltant...simplement chercher à comprendre.. !


      • docdory docdory 9 janvier 2015 18:39

        @Paul Air

        Faisons une expérience de pensée.
        Supposons que, dans la France de 2015, un parti politique extrémiste, apparu dans notre pays vers 1960 se mette à avoir une certaine importance. Appelons le, pour la commodité de la démonstration, le parti Salamiste. Il s’agit de la section française du Parti International Salamiste ( le PIS )
        Le créateur historique de ce parti, le grand leader Mao-Tsé-Met, a écrit un livre faisant office de programme politique, appelé le Petit Livre Vert, ouvrage bizarrement surnommé le Narco par ses adeptes ( et le Conar par ses opposants ). Dans ce programme politique sont proposées plusieurs mesures révolutionnaires :
        - obligation faite aux femmes de porter en permanence des tenues disgracieuses totalement inadaptées aux circonstances climatiques
        - suppression de la plupart des droits pour les femmes
        - interdiction de tous les autres partis que le parti Salamiste, à l’exception des partis communistes et trotskystes, surnommés « partis des gens du Petit Livre » qui seront tout juste tolérés, mais dont les adhérents seront cependant soumis à une taxe spéciale
        - application de châtiments corporels barbares ( peine de mort ou ablation d’une main pour des délits mineurs ).
        - obligation de ne manger que du salami du coucher au lever du soleil, 1 mois par an, en ne mangeant rien d’autre de la journée
        - peine de mort pour tous ceux qui quittent le parti salamiste.
        -peine de mort pour tous ceux qui caricaturent le parti salamiste
        - obligation pour tous de se rendre régulièrement au comité local du parti salamiste afin de se prosterner cinq fois par jour en direction de la ville de naissance du grand leader Mao-Tse-Met ( direction matérialisée par la suspension d’un salami au mur).
        - interdiction, sous peine de mort, d’émettre des opinions contraires à la pensée de Mao-Tsé-Met.
        - etc, etc ...

        Ce parti n’ayant jamais réussi a faire plus de 5 à 7 % de voix aux élections et n’ayant aucune chance d’arriver au pouvoir par des voix légales, un certain nombre de ses adhérents se mettent à commettre diverses exactions, telles que brutaliser des personnes à coup de salami, foncer dans la foule en voiture ou tenter d’égorger des policiers en hurlant « salami est le plus grand » . Enfin, des militants de ce parti finiraient par assassiner douze personnes dans le journal Charlie Hebdo, car celui-ci se serait moqué du grand leader MaoTse Met quelques années auparavant.
        Que croyez vous qu’il arriverait dans ce cas ?
        Solution 1 : le gouvernement interdirait le parti salamiste, ses dirigeants principaux seraient immédiatement arrêtés, ainsi que les militants responsables des exactions sus-mentionnées,tous les locaux du parti salamistes seraient frappé de fermeture administrative immédiate, les ouvrages salamistes seraient interdits à la publication, les éventuels adhérents qui tenteraient de le reformer sous une autre appellation seraient poursuivis pour tentative de reconstitution d’une ligue dissoute, etc...
        Solution 2 : le gouvernement dirait« le parti salamiste est un parti pacifique, les exactions de ses militants, qui ne sont pas de vrais salamistes, n’ont rien à voir avec le salamisme, surtout pas d’amalgame », les dirigeants du parti salamiste viendraient s’incliner en larmoyant devant les lieux du crime devant lœil attendri des médias etc ...
        Il est bien évident que c’est l’hypothèse 1 qui serait appliquée par n’importe quel gouvernement français.
        La grande question qui se pose, c’est par quel mystère des exactions qui ne seraient tolérées de la part d’aucun parti politique, bénéficient d’une telle mansuétude lorsqu’elles émanent d’une religion. 
        Il va falloir qu’on m’explique ...

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