On pensait que le Prix Goncourt avait été définitivement
discrédité après l’opération souveraine de Romain Gary qui, sous le pseudonyme
d’Émile Ajar en 1975, avait réussi à l’obtenir une deuxième fois pour son roman
« La vie devant soi » en dépit
des statuts de la confrérie. Il a raconté dans un opuscule posthume de 43
pages, intitulé « Vie et mort d’Émile Ajar » (1)pourquoi il avait monté ce leurre : il voulait dénoncer un
microcosme parisien qui exerce une véritable « terreur dans les
lettres » avec « (ses) coteries, (ses) cliques à claques, copinages,
renvois d’ascenseur, dettes remboursées ou comptes réglés » (page 25) : il ne lit même pas les livres
qu’il décide de porter au pinacle. La preuve : le jury Goncourt n’a même
pas été capable de reconnaître la voix de Romain Gary dans celle d’Émile Ajar
que deux professeurs, une jeune et un plus chevronné, avaient pourtant
clairement identifiée parce que, eux, savaient lire et « relire » !
Une concurrence et une hiérarchie insensées
Eh bien ! Il faut se rendre à l’évidence que le cadavre bouge encore après 35 ans : il existe toujours assez de gogos pour se précipiter sur le livre qui est primé. Il ne viendrait pourtant à l’esprit de personne d’établir une hiérarchie publique entre les légumes, ou entre la viande et le poisson. Quel sens y aurait-il à soutenir que la pomme de terre est meilleure que le brocoli, la courgette ou l’aubergine ? Chaque légume n’est le meilleur que dans l’accompagnement où son goût se marie le mieux avec d’autres saveurs. Qui, en outre, courrait le risque du ridicule à dresser un palmarès en plaçant la pizza devant la paella, le saumon à l’oseille devant le colombo de poisson. Tous sont des plats aussi savoureux les uns que les autres qu’on apprécie plus ou moins à des moments divers, selon la saison ou les voyages.
L’idée de dresser une hiérarchie entre les livres et les films comme c’est devenu un usage légitime établi avec des festivals et des jurys est pourtant encore plus loufoque. Les œuvres de l’esprit à un certain degré d’excellence ne se prêtent pas à une concurrence sauf dans le for intérieur de chacun dont le cadre de référence construit par son histoire propre l’explique sans plus le justifier. Il est grotesque de vouloir les faire concourir comme des athlètes sur un stade ou de les sacrer par le décret d’un jury ou le choix d’un vote.
Leurre d’appel autoritarien et leurre d’appel conformiste
Mais, on le sait, la persistance de ces comices ridicules n’est que l’instrument d’une stratégie commerciale qui sait qu’une majorité d’individus est vulnérable à deux leurres. L’un est le leurre d’appel autoritarien (ou argument d’autorité) qui stimule la soumission aveugle à l’autorité inculquée depuis l’enfance : un jury par un prix entend exercer une autorité qui enjoint de croire que le livre choisi est le meilleur. Le second leurre est le leurre d’appel conformiste (ou pression du groupe) qui suscite la soumission à l’opinion majoritaire du groupe, jugé critère de la normalité : les gens sans idée s’en remettent au choix du plus grand nombre et achètent le livre dont « tout le monde parle », pour faire comme tout le monde.
Descartes et La Fontaine ont beau avoir mis en garde contre ces conduites déraisonnables, rien n’y fait : « (…) La pluralité des voix, écrit le premier dans « Le discours de la Méthode » en 1637, n’est pas une preuve qui vaille rien pour les vérités un peu malaisées à découvrir à cause qu’il est bien plus vraisemblable qu’un homme seul les ait rencontrées que tout un peuple. (…) » « Le peuple est juge récusable, renchérit l’autre en 1678 dans sa fable « Démocrite et les Abdéritains ». / En quel sens est donc véritable / Ce que j’ai lu dans certain lieu / Que sa voix est la voix de Dieu ? »
Un prix acheté selon le dernier lauréat
Mais l’attribution du Prix Goncourt cette année à M. Houellebecq va-t-elle changer les choses ? Cela fait plus de dix ans que le microcosme parisien bat le tam-tam médiatique pour que ce génie du siècle, selon lui, soit couronné. Dès la parution de son nouvel ouvrage au début de septembre dernier, le tam-tam a couvert toutes les voix : cette fois, c’était sûr, le prix n’échapperait pas à leur favori ! Et de fait, surprise ! le jury a éprouvé le besoin de souligner qu’il ne lui avait fallu qu’un peu plus d’une minute pour élire M. Houellebecq, tant la magnificence de son génie éclatait aux yeux.
On est bien près de souscrire à cet hommage mais pas pour les mêmes raisons. En 2000, au cours de l’émission « Tout le monde en parle » - titre où l’on reconnaît en passant un joli leurre d’appel conformiste – M. Houellebecq qui venait de voir le prix lui passer sous le nez, s’était laissé aller à l’imprudence dictée par le dépit qui, à cœur ouvert, toute autocensure levée, livre une information fiable qu’on nomme information extorquée, car susceptible de nuire aux intérêts de son auteur. À l’animateur Thierry Ardisson qui lui rappelait qu’il avait dit que « (son) éditeur, en l’occurrence Flammarion, n’avait pas de ligne budgétaire pour acheter les jurés », il avait répondu : « Ben oui ! Mais ça c’est pas un scoop ! Enfin, il paraît que c’est un scoop qu’un écrivain le dise. J’ai entendu des éditeurs le dire. Donc, je n’avais pas l’impression de dire un truc si choquant que ça. Je croyais que tout le monde le savait déjà, quoi ! J’ai dit ça un peu imprudemment, mais je pensais que tout le monde le savait » (2).
On ne sache pas que les accusés aient demandé raison de son accusation devant un tribunal à leur accusateur.
On ne doute pas de la qualité de ce « Con gourd » de 2010, mais n’a-t-il pas été attribué à son lauréat pour lui clouer le bec ? Il reste maintenant à son éditeur à annoncer combien d’argent il a mis sur la table pour que son poulain le reçoive. Qui après ça est un Con gourd assez pour se précipiter sur ce produit vendu ou acheté, on ne sait plus ? Paul Villach
(1) Romain Gary, « Vie et mort d’Émile Ajar », Éditions Gallimard, 1981.
Après cette prise de Houellebecq sur le Goncourt, il ne reste plus qu’à se ranger à votre opinion sur la valeur de cette récompense censée faire vendre, de moins en moins semble-t-il, un bouquin.
Romain Gary - dont la plupart d’entre nous, incultes contestataires, appréciaient plutôt la femme que la plume encore que, tout bien considéré, ceci trahissait une certaine jalousie littéraire - le diplomate bourru n’étant pas dépourvu de finesse et de qualités, l’avait bien compris et s’en est bien moqué.
Mais, de vous à moi, un prix , Goncourt ou pas, n’est-il pas concu comme une farce pour attirer l’attention et promouvoir un produit ?
L’ennui c’est que le bien pensant Houellebecq au pinacle de la gloire n’a pas l’audience d’un Domenech rebelle qui, sans aucune hésitation, mérite un prix de communication tant il a su préserver l’équipe de France des tentatives élyséennes et gouvernementales d’en accaparer la notoriété.
Le Goncourt a vécu, le Fémina le suivra... A quand le Google, le Tweeter ou le Facebook ?
comme pour la legion d honneur IL YA PLUSIEURS GRADES CHEZ LES CONS
-le con de base...ou citoyen qui se croit représenté par la 2ème categorie de cons...PTIT CON
_le con élu par les autres cons OU SALE CON
-le con supreme comme GOEBBELS _BUISSON OU GUAINO..OU SARKO.MAM..OLIER..BOURGHI..GAUBERT...CARIGNON BOIVIN..HORTEFEUX..COPE...ESTROSI..MARIANI...CIOTTI...WAUQUIEZ ..BERTRAND..PR DEBRE...BACHELOT..DATI..MORANO ET TANT D AUTRES AUPRES DE QUI JE M EXCUSE DE NE PAS LES CITER...IL Y EN A TANT DE CONS ...SUR PARIS
au fait eux enfants d immigres aux noms en i ou o ca les traumaise pas de virer leurs descendants immigres ou fils de harki...ou petit fils faut vraiment etre 3un gros con3pour faire cela...a leurs anciens con..citoyens
Le cas Houellebecq est typique de notre époque. On ploie sous le flot de déclarations, d’informations, manipulations. Cinquante livres à lire par an, 100 films à voir, 1000 vidéos sur le web, plusieurs milliers d’articles * 100 000 pubs ...
Je vais vous dire moi...Houellebecq on s’en branle * il sera remplacé aussitôt que disparu .
C’est bien là le drame. J’ignore si Houellebecq est sincère en disant cela, mais je pense qu’il dit une vérité, hélas...On aurait aimé, histoire de lui trouver un soupçon d’humanité, qu’il ne le soit pas, Sarkozy...Mais à force de mentir, on finit par croire à ses propres mensonges !
le colombo de poisson, nul doute que c’est bien meilleur que le navarro d’agneau, (après avoir toutefois délicatement retiré l’imperméable, très indigeste,) Bien que...le navarro rappelle un peu le couscous A éviter : le colombin de poisseux.
M. Villach n’aura peut être pas le Goncourt ou le Femina mais lui contrairement à vous connait les règles typographiques des abréviations courantes telles que Monsieur (Qui s’abrège par M.) et Mister (qui désigne un sujet anglais et s’abrège par Mr).
Internet a soulevé un immense espoir qui s’est avéré déraisonnable. Un lieu de débat était offert pour que se retrouvent tous ceux qui souhaitaient débattre dans le respect de chacun et des règles de la liberté d’expression.
C’était sans compter avec la courbe de Gauss qui distribue autour d’une masse médiocre l’excellence et la perversité. Il faut s’y faire ! Je pars de l’idée que puisque la perversité s’accroche à mes basques c’est qu’elle ne supporte pas l’excellence. Paul Villach
Il y a, cher Paul, dans votre manière de voir les choses une
certaine noblesse.
Néanmoins, les interventions d’une médiocrité gratuite dont
on peut être les témoins me font parfois me demander si on ne se trouve pas sur
le forum « actus » de la page d’accueil SFR (les commentaires suivant
chaque article valent leur pesant de cacahuètes). C’est une des raisons qui ont
fait que pendant un temps je me suis détourné de cet espace, ne souhaitant pas
subir les commentaires de certains hurluberlus qui n’ont que la violence de
leur propos pour compenser leurs carences.