Acheter McDo, c’est acheter français !
Certains poids louds américains envisagent d'un mauvais oeil la nouvelle tendance 2012 "Il faut ach... produire français" inaugurée par Jean-Mar... Euh Marine ? Bayrou ? Euh non, Nicolas Sarkozy.
Ces annonces risquent de mettre à mal l'énorme travail de communication lancé par Euro RSCG pour le compte de son client historique McDonald depuis 2003 pour préparer la riposte à l'excellent film de Morgan Spurlock Super Size Me. A peine venais-je d'être convaincu que le Big Mac est bon pour la santé, que je me retrouve désespéré à l'idée de manquer de patriotisme lorsque j'emmène les enfants déjeuner chez Ronald.
Un nouveau challenge pour Euro RSCG qui va s'appuyer une nouvelle fois sur son plus fidèle allier : le ministre du travail lui-même, Xavier Bertrand !
Et pour l'aider, Gwladys Huré a été nommée conseillère auprès du ministre pour la communication et la presse, celle-là même qui a occupé la fonction d'attachée de presse, puis de directrice conseil au sein de la société de communication Euro RSCG entre 1996 et mai 2006.
Florence Depret, une autre salariée d'Euro RSCG est également venue l'épauler. Elle est par exemple intervenue en 2008 pour rassurer sur les revenus de son protégé. Huré et Depret sont deux personnes qui ont été placées auprès de Xavier Bertrand par Bernard Sananès, Directeur Général d'Euro RSCG C&O.
Entre 2004 et 2005, lorsque l'image du fast-food s'est fait écorner par José Bové, Xavier Bertrand avait multiplié ses visites chez McDo.
En 2007, alors ministre de la santé, il nous avait fait fondre en larme suite à sa visite de la Maison des parents Ronald McDonald de l'Institut Gustave Roussy.
En 2008, il "confiait même" à des journalistes qu'il préférait les petits-déjeuners de McDo à ceux de l'UMP car plus équilibrés. Coquins de journalistes qui se sont empressés de le répéter à qui voulait l'entendre...
Mais cette fois-ci, les déclarations du Président Sarkozy lui compliquent un peu plus la tâche. Xavier Bertrand va devoir jouer de tout son talent pour concilier l'inconciliable.
Selon les Echos du 13/12, en déplacement dans un McDonald parisien, le ministre du Travail, Xavier Bertrand, a vanté mardi le « produire en France », soulignant que l'entreprise américaine créait des emplois et achetait une part importante de ses produits dans l'Hexagone.
Effectivement, en réfléchissant bien, les Big Mac sont bien fabriqués en France donc c'est bon ! Et comme la firme de Ronald a annoncé la création de 9000 emplois supplémentaires, qui le lui reprochera ?
Le raisonnement est indiscutable !
C'est le patron de McDo lui-même, Jean-Pierre Petit, qui vient ternir le message de Xavier Bertrand en abordant le "basculement de clients de la petite restauration traditionnelle vers McDonald’s". A ceci s'ajoute l’attractivité de l’enseigne en termes de prix ; enfin, un « empilage de générations ».
En clair, ces nouvelles embauches qui font le bonheur de Xavier Bertrand devant les caméras se font tout simplement au détriment de la "petite restauration traditionnelle" française au profit de la firme américaine d'Oak Brook.
L'image de McDo est redorée, Euro RSCG est content, Fouks est ravi, et Nicolas Sarkozy n'a pas même pas tiqué pas sur cette interprétation caricaturale de sa stratégie de riposte à Bayrou et Le Pen. Xavier Bertrand nous a montré une fois de plus son inénarrable talent pour tout ce qui touche de près ou de loin à la communication.
C'est avec aplomb qu'il signe en quelque sorte le prochain slogan de la firme : "Acheter McDo, c'est un peu comme acheter français !"
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