Adieu ma banlieue !
Il est beaucoup question ces temps-ci d'aménagement du territoire, notamment à l'occasion des manifestations des gilets jaunes. Cependant, même avec une solide conscience "verte", on finit par fatiguer face à la réalité de la vie dans les quartiers populaires et densément peuplés. Les exemples ci-dessus sont la combinaison de divers personnages que le rédacteur a pu côtoyer au cours de nombreuses années de résidence. Certains sont juste un peu caricaturaux, et d’autres combinent les caractéristiques de différents individus pour les besoins de la cause. Si certains peuvent prêter à sourire, d’autres sont par contre difficilement supportables. Les plus perspicaces auront reconnu le contexte belge, mais cela peut sans souci se transposer à la réalité française.
C’est fini, je jette l’éponge, je vais m’enterrer au milieu de nulle part. La densification de l’habitat est une vaste blague : ceux qui la promeuvent n’ont jamais essayé ou ont les moyens des quartiers hors de prix. Quant à la mixité sociale, euh… comment dire ? Oh bien sûr, il y avait nombre de personnes formidables que nous regretterons, tout comme nous regretterons le bus tous les quarts d’heures quand il n’y a pas grève et le supermarché à 500 mètres, mais il faut bien constater que les fâcheux représentent une population suffisamment conséquente pour vous empoisonner la vie, d’autant que la plupart sont soutenus à bout de bras par le CPAS (on dit RSA en France) ou le chômage à perpète et peuvent utiliser toute leur énergie à exercer leur capacité de nuisance. Ils n’imaginent pas que vous vous levez tôt pour travailler toute la journée afin de gagner leurs allocations sociales bien méritées grâce à leurs votes toujours plus à gauche.
Trombinoscope de ceux qu’on espère bien ne plus subir :
Angélique, la mégère inculte au vocabulaire fleuri, fumant comme un trou et buvant comme une locomotive, accompagnée de sa mère tout aussi raffinée et de sa fille molasse déjà maman elle-même à 14 ans. Pour couronner le tout, la meute de roquets puants à demeure dans le jardin qui piquent des crises sans fin dès qu’ils flairent le moindre mouvement.
Djaizonne, le demi-débile se prenant pour David Guetta. Depuis sa chambre au 1er à la fenêtre grand ouverte, il faisait profiter tout le quartier de ses sets improbables ponctués de beuglements à l’accent du terroir.
Ciccio, le macho bouffi de testostérone au début de calvitie gominée. 40 ans et toujours comme un coq en pâte chez la Mama ! Avec sa petite voiture coréenne (les italiennes ne sont décidément pas fiables qu’il dit), il adorait que toute la rue sache que la puissance de la sono dépassait celle du moteur. Minga, ti !
Mc Gyver, le décérébré d’à-côté, sympathique comme une porte de prison, ne trouvant rien de mieux que commencer à bricoler à coups de marteau et perceuse à 2 heures du matin alors qu’il a roupillé toute la journée.
Fumigène le crasseux et Pestilence la fétide. Même à l’heure de pointe, ils avaient le bus pour eux seuls. Parfois on comprend les grèves émotionnelles des TEC.
Les sans-gêne, prenant les moindre recoins du quartier pour un dépotoir et leurs copains les feignasses qui balancent leurs détritus par les fenêtres de leurs voitures.
Les pilotes, ceux qui n’existent que par le bruit et/ou la vitesse. Scooters trafiqués, quads à échappements libres et rodéos sauvages devant les appartements sociaux sont le lot quotidien. Mention spéciale pour Kéké-la-Schnouf dont aucune administration ne semble se demander d’où il tire les revenus pour payer les bolides qu’il fracasse régulièrement. Si un jour il pouvait y rester !
Samson et Dalida, anneaux d’oreilles, piercings, tatouages et Cara Pils (célèbre bière belge premier prix). Bandana et biscottos pour lui, colo blond filasse avec 1 cm de racines noires et ceinture de saindoux débordant du legging sous la mini-jupe en jeans pour elle. Grandes gueules, ils revendiquent haut et fort le droit à tout et n’importe quoi parce qu’ils font partie des moins favorisés. On vit aux crochets de la société, mais on a sa fierté, merde, quoi ! Le pire est qu’ils se sont reproduits en grande série : il y a les mini-pétasses Melody, Harmony et Cacophony ainsi que Bryan « braille-âne », le poussah de trois ans et demi qui pisse encore dans sa poussette. Misère, si c’est là-dessus qu’il faut compter pour payer les retraites !
Baraki et Barakette, les cas sociaux, et leur fils un peu con-con. Le seul travail connu de Baraki consistait à chronométrer les allers-retours de Barakette jusqu’au rayon bières et alcools du hard discount du coin et à prélever la dîme à son retour. Pas méchants, mais leur chien par contre… Il valait mieux ne pas le croiser quand il promenait Barakette. Ce n’est pas charitable, mais je me suis réjoui le jour où les dettes creusées par con-con pour acheter et entretenir la sale bête de chien et régler ses nombreux frais de carrosserie (encore un pilote !) les ont rattrapés et qu’ils ont quitté le quartier.
Mauvaise pioche, ils ont été remplacés par Raoul Jmelesroule, trop dur de la comprenure pour piger que la demi-livre quotidienne de crottes de chiens épaisses comme du boudin de Liège au milieu du chemin emmerde le monde. Agressif, ce déchet de la société juste bon à pondre des gosses et à laisser l’ardoise de la pension alimentaire à ses ex est évidemment insolvable. Il a préféré se payer sa ménagerie à 1200€ avec la prime de naissance plutôt que d’assumer ses responsabilités. Quand un chien en est à ce point, on le pique. On ne peut pas faire la même chose avec le maître ? Parce que l’éduquer, c’est un peu tard, c’est plutôt de rééducation à la soviétique dont il aurait besoin.
Le Seigneur Anselme était un personnage haut en couleur : bénéficiant d’une sinécure à la ville avec chèques repas, mandats fantômes et jetons de présence juteux, toujours impeccablement sapé, il portait haut l’étendard du PS à chaque élection et se voyait tel le sage d’une tribu du Haut-Katanga. Il avait toujours à la bouche un mot de réconfort pour son prochain et la recommandation de ne pas faire d’amalgame ni de stigmatisation. J’ai pensé aux curés du XIXe siècle quand il m’a promis le paradis à condition de subir mon sort ici-bas en disant merci à Elio (Di Rupo, le président du PS de chez nous) tout puissant et à la Sainte Vierge Laurette (la passionaria du PS local) qui combattent la méchante droite comme Saint-Georges le dragon sur son blanc destrier, tout en distribuant sans compter l’absolution à la ribambelle de pénibles qui constitue son fonds de commerce.
Dans le même style, il y avait aussi Jacques Delasouche l’opportuniste. Membre du parti éternellement à la remorque du plus fort, il trouve lui aussi que le quartier est difficile. Il pleure avec moi, promet monts et merveilles, mais une fois à l’Hôtel de Ville c’est surtout son siège de conseiller communal qui l’intéresse. L’andouille, il croit qu’on vote encore pour lui alors que ça fait bien trois législatures que mes amis et moi nous payons sa tête dans son dos, ça soulage !
A propos d’amalgame et de stigmatisation, il a fallu subir une nouvelle pollution représentée par ces femmes bâchées de pied en cap qui ont colonisé les rues au cours des années 2010. Chacune d’elles nous crache à la figure la violence qu’une lecture psychorigide d’un livre sacré peut engendrer en nous rappelant les massacres perpétrés par leurs coreligionnaires. C’est d’autant plus insupportable que ce sont elles et leurs maris/frères qui votent pour des apprentis tyrans comme Erdogan(*) et les loups gris d’ici (merci la double nationalité) mais qui sont bien heureux d’abuser de nos libertés en attendant de les confisquer. Les défenseurs de ces fascistes d’un nouveau genre diraient quoi si je me promenais affublé de la cagoule du ku-klux-klan ?
Pour enfoncer le clou, il y a eu l’invasion des Gipsy Kings, mais sans les guitares, encore heureux ! C’est justement cette fois-là qu’on a été cambriolés, on a retrouvé la clôture abîmée entre nos deux jardins mais pas plus loin alors qu’il n’y a pas d’issue, vous avez dit bizarre ? Voitures sous pavillons de complaisance à l’immatriculation douteuse et l’assurance au moins autant, chahut et horions jusqu’au milieu de la rue à toute heure du jour et de la nuit, à tel point qu’une fois c’est le SAMU qui a débarqué pour emmener madame se faire rafistoler. Monsieur a disparu un (beau) jour, on a appris que c’était pour un séjour à l’ombre. Et vu que plusieurs mois après il n’était toujours pas de retour pour cogner sa chère et tendre et trafiquer des voitures, on peut supposer que c’était pour plus grave que le vol d’un Mars à l’étalage. Entre-temps, il fallait subir la marmaille mal éduquée et les jets d’objets divers : jouets cassés, vêtements, verres, couteaux, jusqu’à du papier hygiénique déjà utilisé.
Enfin, la goutte d’eau qui a fait déborder le vase, il y avait le chef Hulk et ses troupes au poste de police du quartier. Ne bousculez surtout pas leur gentille routine de facteurs et de gratte-papiers, sinon le chef Hulk devient tout vert et vous allez morfler grave ! Forcément, il est plus facile de s’attaquer à l’honnête citoyen qu’aux problèmes que des années de laxisme ont laissé s’épanouir, surtout quand on n’est pas capable/on n’a pas envie (biffer la mention inutile le cas échéant) de potasser un peu le règlement municipal, et d’y dénicher l’article à appliquer. C’est meilleur pour les statistiques et moins fatiguant de classer verticalement, au prix de menus dégâts collatéraux, souvent passés sous silence mais qui vont jusque l’assassinat d’une étudiante par un détraqué sexuel récidiviste sous soi-disant contrôle judiciaire (Liège, octobre 2017). Et si ça ne lui plaît pas à l’honnête citoyen, il peut toujours déménager (sic - mais t'inquiète Hulk, c'est ce que je vais faire !). Sachez que ce sont ceux-là que l’organigramme de la zone de police appelle service à la communauté, on ne rit pas dans les rangs, ‘vais vous apprendre moi, scrogneugneu ! De toute façon, comme ils ne sont là que pendant les heures de bureau, Kéké-la-Schnouf est peinard avec son petit commerce en horaire décalé. Quant aux Gipsy Kings, puisque personne ne les oblige à se mettre en ordre, ils ont la belle vie : un domicile quelque part pour toucher l’aide sociale, une résidence effective ailleurs et une voiture exotique pour se soustraire à toutes leurs obligations. Comptez sur Hulk, son chef de corps et le maïeur (Monsieur le Maire en bon français) pour fermer les yeux !
Et puis en désespoir de cause, on a frappé à la porte du service médiation de la ville. C’est Barbie cœur de Princesse et son petit poney qui nous ont ouvert la porte de leur monde merveilleux où les pauvres casse-pieds ont souffert le martyre par le passé, vous ne pouvez pas comprendre, soyez tolérant et blablabla. Elle forme un beau couple avec Hulk : minimiser, nier l’évidence, surtout ne jamais s’engager et encore moins par écrit ; demander du temps au temps pour de toute façon ne rien faire et pousser une gueulante à l’occasion quand on se montre trop insistant.
(*) 77.1% de vote oui en Belgique au référendum du 16 avril 2017 par rapport à un score global de 51.4% pour le oui tous bureaux de vote confondus !
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