Affaire Baupin : Harcelée par des menaces d’agression sexuelle, l’ex ministre du logement Cécile Duflot porte plainte
Le lundi 11 février, Cécile Duflot dépose une plainte auprès du Procureur de la République du Tribunal de Grande Instance de Paris. L’ex Ministre, témoin au procès en diffamation des députés écologistes accusatrices de Denis Baupin, a reçu sur twitter un message insultant à caractère sexuel envoyé à plusieurs reprises.
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Le procès des Ecologistes
En Mars 2016, Denis Baupin alors Vice-président de l’assemblée nationale participe à une campagne contre les violences faites aux femmes. Sa photo si elle sensibilise certains, créera un véritable malaise chez d’autres. Le 9 mai 2016 , 14 femmes brisent le silence. Des témoignages scandaleux sont publiés sur France Inter et Mediapart . Huit femmes dont 4 élues écologistes et 4 anonymes accusent Denis Baupin, de harcèlement sexuel et d’agression sexuelle. Isabelle Attard, Sandrine Rousseau, Elen Debost et plusieurs autres collaboratrices déclarent avoir été des victimes de l’élu, de 1998 à 2014.
Denis Baupin nie les faits qui lui sont reprochés. Il précise qu’il s’agissait simplement d’un « jeu de séduction entre adultes ». Le 10 mai, le parquet ouvre une enquête préliminaire. De nouveaux témoignages sont recueillis et publiés. Une plainte est déposée par les victimes du député parmi lesquelles Véronique Haché, Directrice d’Autolib, qui confie avoir subi une agression sexuelle en 2004 pendant qu’elle était encore conseillère de Bertrand Delanoë. En Mars 2017, l'affaire est classée officiellement sans suite. En effet, les faits portaient sur la période de 1990 à 2013. La prescription couverte pour ce type de délit était fixée à trois ans. Denis Baupin s’en sort sans passer par un procès et avoue être satisfait de la décision. Se considérant comme « le DSK des Verts », il regrette même la prescription qui ne rétablirait pas la vérité. Très rapidement, son avocat porte une autre plainte en diffamation contre ses accusatrices et les médias. Au procès, Cécile Duflot, témoignera pour la défense. La voix pleine de sanglots, elle raconte son agression sexuelle en 2008 au Brésil, alors qu’elle était en délégation avec Denis Baupin, au congrès mondial des écologistes. Le Monde la cite : « Je tire mon lait, parce que je ne veux pas arrêter d’allaiter ma fille, quand je reçois un SMS de Denis Baupin qui me demande mon numéro de chambre parce qu’il a un truc à me dire ». « Sans lâcher mon tire-lait, je lui réponds. Dix secondes plus tard, il est à ma porte. J’ai tout de suite vu son regard ». Elle poursuit : « Il me dit : Je savais que tu en avais autant envie que moi. Il a posé la main sur mon cou. Je lui ai dit : “ Ça va pas, arrête ! ”. Il essaie de mettre son pied pour coincer la porte, je lui ai donné un coup de pied au tibia, (…) j’ai claqué la porte ».
Cecile Duflot prétend avoir évité son collaborateur sans porter plainte pour ne pas être accusée d’instrumentalisation politique puisque Denis Baupin était son adversaire en interne. Le 8 février 2019, la représentante du ministère public demande la relaxe des femmes et médias poursuivis.
Une menace de sodomie répétée
Juste après son témoignage, l’ancienne ministre du logement a reçu sur twitter, une même menace de plusieurs comptes faisant allusion au procès. Elle publie les captures sur son compte en affirmant : « Depuis jeudi je reçois ça, environ toutes les heures… imparable, adresse à chaque fois différente, inbloquable… et pourtant depuis plus de dix ans je résiste et lis mes mentions, pour répondre de temps en temps, pour pas céder le terrain à tous ceux la… ».
Le contenu du même message qui revient incessamment reste choquant : « Ton témoignage sur l’affaire Baupin m’a fait bander ! J’aimerais te sodomiser à sec ton gros cul de salope !!! ».
Cécile Duflot porte plainte. Son avocat Tewfik Bouzenoune explique au journal Le monde qu’il s’agit « avant tout à identifier l’auteur d’un harcèlement concerté suite à la réception par Mme Duflot d’une vingtaine de messages, envoyés postérieurement à son témoignage dans le procès dit Baupin ».
Avant la fin de cette nouvelle affaire, l'auteur Damien Liccia lui, a fait sa petite enquête. Le site Marie Claire révèle cette hypothèse parmi toutes celles qui sont émises sur la toile depuis la publication des captures : Il s’agirait pour lui « des tweets achetés via des plateformes d'astroturfing », qui peuvent donner l'illusion d'un mouvement massif citoyen sur les réseaux sociaux via un régiment de faux comptes coordonnés.
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