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Accueil du site > Tribune Libre > Affaire Bettencourt : Le juge Gentil est-il de gauche ?

Affaire Bettencourt : Le juge Gentil est-il de gauche ?

Avec la mise en examen de Sarkozy, une fièvre ecclésiale s’est emparée de la droite française : Saint Nicolas est victime de complot comme le Christ. On sent comme un augure de mauvais jours, à propos de ces affaires qui mettent à mal la politique : la fraude fiscale, les conflits d’intérêts, la corruption. On pourrait résumer la situation trivialement ainsi : « Alors, ces affaires d’argent, sont-elles de nature à crédibiliser les hommes politiques » ? On promet, on annonce qu’on est propre, plus propre que quiconque ; en fin de compte, toutes ces promesses, ne sont que de pieux vœux. De la communication. Voici qu’une simple querelle familiale, vient mettre à nu certaines pratiques politiques, répréhensibles par la loi. Sarkozy, est au centre d’une affaire, qui fera couler beaucoup d’encre et de salive. Une mise en examen pas des moindres : abus de faiblesse, escroquerie, etc.  

  De la lumière à l’ombre

La France, comme ses colonies africaines détient le triste record des affaires, tous les gouvernements de la cinquième république, portent des stigmates de la corruption. Et malgré les campagnes électorales, qui se ressemblent, les unes comme les autres. Malgré la décapitation régulière des gros barons, punis, et envoyés à une retraite prématurée, il semble que le mal reste en place. Du policier malfrat, à l’instituteur pédophile, les valeurs morales s’enfuient au fil du temps. Sarkozy, semblait être porteur de nouvelles valeurs recherchées en politique, que nenni ! La corruption semble être partout, comme un mal nécessaire pour huiler les rouages, pour s'arranger, pour avancer malgré tout, au mépris de la loi. Quelque part, dans la droite, et en politique, la corruption est une tare congénitale. Sarkozy jouit de la présomption d’innocence, c’est un fait. Mais, le problème avec le soupçon, c'est qu'il jette une ombre sur tous les recoins du passé. Sur chaque bifurcation de l'existence. Et celles de Nicolas Sarkozy sont pour le moins spectaculaires. Dans l’affaire Bettencourt, comme dans les autres affaires auxquelles il est confronté, plusieurs zones d’ombre demeurent ; ceci décrédibilise l’institution qu’il a incarnée : la République.

   Les faits…

Les faits  ? En dépit de perquisitions et d’auditions, ils ne sont pas établis, totalement. C’est la confrontation entre Nicolas Sarkozy et les employés qui le confondent aux yeux des juges. Nous avions perdu l'habitude de voir un avilissant mélange de genres au sommet de l’Etat. Argent partout, pour accéder aux commandes. Les politiciens utilisent les procédés, des plus véreux aux chemins les plus tortueux, pour prendre les rênes du pouvoir. Cette ferveur porteuse d’espoir que Sarkozy véhiculait, avec « la république irréprochable », est battue en brèche, avec tous ces soupçons iniques qui le pourchassent. On se croirait victime de sortilège, tant nos rêves de bonne gouvernance, de justice sociale, se transforment en mirage, dans chaque mandature. Que se passe-t-il donc qui eût étonné nos aïeux ou nos vieux souvenirs ? Rien que la force de cette courte habitude de voir l’Etat rester à sa place de gardien de l’éthique et de la morale.

Comment comprendre cette levée de boucliers, des amis de Sarkozy, contre l’institution judiciaire ? Comment comprendre cette hargne contre un dépositaire de l’autorité publique ? Quelles valeurs pourrait –on transmettre aux jeunes quand, les hommes politiques, ne profèrent que de l’injure et du mépris à l’encontre de l’autorité publique, fut-elle opposée à leurs intérêts du moment ? A quoi servent les voies de recours dans un Etat de droit ? Sur le plan judiciaire, et en matière pénale, le juge peut s’appuyer sur son entière conviction à défaut d’avoir des preuves tangibles. Le brillant avocat Sarkozy, ne put l’ignorer. A moins qu’il se sente au dessus de loi. A moins qu’il soit un illuminé. Tellement ses défenseurs pourfendent les faits, tellement la gymnastique intellectuelle à laquelle ils soumettent nos esprits, est maladroite et abjecte, qu’ils passent pour de simples partisans et courtisans.

 Les Français ne sont pas des veaux

Croyez-vous vraiment que le peuple français, soit si peu digne de confiance, qu’il ait besoin d’être constamment envahi d’une horde de bien-pensants, qui déresponsabilisent les juges, au gré de leurs intérêts ? Pensez-vous un seul instant, les yeux dans les yeux, que Hollande soit l’instigateur de l’affaire Bettencourt ? Le juge Gentil a été nommé par la droite…

Ces discours et ces prises de position, parfois incongrus, sont des impératifs dont nous ignorons toujours le but. Le peuple n’en a cure... Il n’a qu’un objectif : avoir sa part du gâteau national. Les dérives populistes, qui encensent et louent le « père de la Nation, Sarkozy », n’ont pour finalité que d’abêtir toutes formes d’initiatives novatrices, et de renforcer les dérives identitaires en France. Si la droite, pouvait au moins faire son bilan et se mirer ; alors commencera la vraie lutte contre la pauvreté et pour la justice sociale.

 Aimé Mathurin Moussy


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15 réactions à cet article    


  • TOUSENSEMBLE OU L ECUREUIL ROUGE TOUSENSEMBLE OU L ECUREUIL ROUGE 25 mars 2013 10:09

    ENCORE 98 AFFAIRES A JUGER.............................PATIENCE


    • Robert GIL ROBERT GIL 25 mars 2013 10:33

      Pour un politique qui se fait prendre, combien sont impunis ? Le risque réel de se faire prendre est de combien ? Regardez les élus qui ont eu ce genre de problème depuis seulement 15 ou 20 ans, où sont-ils ? Combien sont encore en place ? Combien sont recyclés dans des commissions ou ailleurs ?

      voir : LA FAUTE A PAS DE CHANCE


      • fatizo fatizo 25 mars 2013 10:53

        Si les journalistes étaient honnêtes, ils n’hésiteraient pas à dire que le juge Genti est plutôt marqué à droite, ce qui rendrait encore plus ridicules les propos de Guaino et compagnie .


        • eric 25 mars 2013 11:01

          Je ne sais pas si Gentil est de gauche, mais pour Kiejman, le doute est moins évident. Ou alors c’est que Mitterrand nommait vraiment n’importe qui au ministères clefs, ce que je me refuse a envisager par égard pour la mémoire d’un grand disparu.
          Il dit la même chose que Guaino. En termes un peu plus juridique bien sur. C’est un pro.
          Étant comme vous dans l’ignorance totale de ce qu’il s’est vraiment dit dans les récentes audiences, a part quelques fuites par ailleurs peu compatibles avec les règles de fonctionnement de la justice, ma conclusion sera que conclure sur cette histoire comme vous le faites et au minimum un peu prématuré. En revanche, que vos propos tiennent du populisme du plus bas étage, la, oui, je crois qu’on a assez d’éléments pour conclure....


          • Mr Dupont 25 mars 2013 12:41

            Messieurs

            Le titre interpelle :

            Un juge se doit d’être intègre donc le fait que l’on se demande s’il est de droite ou de gauche , voir du centre montre à l’évidence que l’on se pose des questions qui ne devaient pas être posées

            La ministre de la Justice consciente de ce fait devrait le dessaisir de l’affaire

            Elle ne le fera pas : pourtant son intégrité à elle aussi est en jeu

            Suffisance de sa part ?

            Peut-être qu’un jour des comptes lui seront demandés ?

            Allez savoir


            • soi même 25 mars 2013 12:47

              Un juge est un juge, point barre si il est professionnelle, il s’assoie sur ces convictions politiques qui ne peuvent être mis en avant pour une affaire de c’est ordre.
              Le fait de posé la question est en réalité un discrédite à ses compétences, et nié que la justice doit être libre et indépendante de tous pouvoirs politiques.


              • Loup Rebel Loup Rebel 25 mars 2013 12:50

                C’est là que l’on mesure ce que signifie « liberté d’expression ».

                On en parle beaucoup, ici sur avx et ailleurs, on la défend bec et ongles, mais quand elle titille à contre sens du poil, on se s’aperçoit même pas qu’on la piétine.

                Loin de moi l’idée de prendre partit pour qui que ce soit dans cette affaire, mais il est des positions qui réveillent en moi des colères contre l’injustice et les inégalités.

                Au nom de quelle égalité, ou justice, peut-on soutenir des propos qui défendent une cause sous couvert de la liberté d’expression, et dans le même temps dénoncer des propos similaires qui défendent la cause contraire ? Si c’est ça l’impartialité, alors je suis curé et anticlérical en même temps.

                Considérer que les juges ne sont pas des êtres humains, faillibles, sujets à commettre comme tout un chacun des erreurs, et que de ce fait il convient de les protéger, me semble aussi intolérable que l’application de la charia.

                Un juge devrait encourir des sanctions quand il commet une erreur. Et le licenciement pour faute grave, comme n’importe quel autre salarié. Du jamais vu. Un juge est par définition intouchable, comme s’il ne pouvait pas exister de juge pourri et mafieux.

                Que l’on ne s’y trompe pas : je le répète, je ne prends aucun parti pour ou contre la décision du juge Gentil (j’ignore s’il l’est). Je m’insurge contre l’insurrection à l’encontre de la liberté d’expression.

                Avis aux moisseurs fous : je n’ai jamais voté pour l’accusé ; il a été élu sans moi... 


                • Mr Dupont 25 mars 2013 12:52

                  Messieurs

                  Je rappelle qu’en matière de dessaisissement la ministre de la Justice sait faire

                  http://bourgogne.france3.fr/info/amiante—une-juge-dessaisie-du-dossier-eternit-72615279.html

                  Au plus grand plaisir de Madame Aubry cela va sans dire

                  Intégrité ?

                  Quel vilain mot dans la bouche de certains



                    • spartacus spartacus 25 mars 2013 14:17

                      Les juges sont rouges comme cette masse administrative qui phagocyte et détruit la France.

                      Les écoles d’administration sélectionnent à l’entrée les candidats par l’éducation politique.

                      La sélection par diplôme obtenu dans les critères d’admission et de contrôle de profs de gauche empêche la neutralité des obligés de l’état.
                      Des dissertations sur le marxisme, ou l’égalitarisme polluent les contrôles et repères.

                      La promotion administrative dépend du bon vouloir de syndicats hautement politisés.

                      Dans les pays démocratiques, les juges sont nommés par le suffrage universel. Pas en France ou c’est la meilleure discertation sur le marxisme ou l’égalitarisme qui permet le diplôme et le poste.

                      Faut pas se mentir, les profs, les magistrats et l’ensemble de la fonction publique est un territoire sectaire, ou seule la pensée de gauche s’exprime.


                      • pierrot pierrot 25 mars 2013 16:34

                        Qu’importe qu’un juge soit de gauche ou de droite ou du centre du moment qu’il travaille bien et honnêtement.

                        Ceci dit, n’ayant pas accès au dossier ni au compte rendu des auditions, je n’ai aucun idée si sa décision est impartiale ou non.


                        • Vipère Vipère 25 mars 2013 18:10

                          Bonjour l’auteur


                          L’étiquette politique du juge importe peu. D’ailleurs comme le souligne Failusha, la mise ne examen de l’ancien Président a été décidée de manière collégiale : trois Juges dont le Juge Gentil. 

                          On comprend aisément que l’affaire dont l’issue prévisible était sa politisation par les médias, -s’agissant d’un ancien premier politique de la République- mais de là à imaginer, les outrances et les dérives du corpus de Droite, il y a de quoi retourner le plus averti des électeurs. 

                          Nicolas SARKOZY se comporte comme s’il y avait eu crime de lèse-majesté contre lui, par le seul fait d’avoir été mis en examen, oubliant qu’il n’est pas roi, mais un roi nu, dès lors que son immunité présidentielle ne le protège de l’inquisition de la Justice ! 



                          • Redj Redj 25 mars 2013 18:58

                            Comment peut-on croire que Nicolas Sarkozy, dont le mentor fût le très saint homme Charles Pasqua, soit impliqué dans ces affaires les plus sordides les unes que les autres ? Voyons, un peu de sérieux...


                            • Mohamed BOUHOUCH Mohamed BOUHOUCH alias Lecomte 25 mars 2013 19:54

                               PENSEZ-VOUS UN SEUL INSTANT, QUE HOLLANDE SOIT L’INSTIGATEUR DE L’AFFAIRE BETTENCOURT ? La plupart des observateurs en France comme à l’étranger le pensent sincèrement.En politique tous les coups sont permis, même les plus lâches.


                              • alinea Alinea 25 mars 2013 20:01

                                Mais Sarkozy n’oeuvrait que pour l’avènement de la vérité ! Il fallait qu’il gagne pour faire triompher la vérité ! et puis, Liliane avait si bon coeur ! Un cadeau, ça ne se refuse pas. Si je me souviens bien, le fisc a été très reconnaissant à la vieille héritière !!
                                Tous les électeurs de sarko devraient payer avec lui ; je suis d’accord pour qu’on les foute tous en taule pendant un petit moment ; ça nous ferait une fête à nous autres !!!

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