Affaire DSK, l’aspect lexical
Des éléments précis révélés par l'affaire DSK
![](http://www.agoravox.fr/local/cache-vignettes/L276xH183/academie-94289.jpg)
Depuis le début de cette affaire, les commentaires de certains journalistes, chroniqueurs et internautes, me laissent parfois pantois.
C'est l'aspect lexical qui souvent pose problème. A ce jour, au niveau de connaissance que l'on a de cette affaire, on se fonde philosophiquement et légalement sur la présomption d'innocence. Cette notion de base est commune à la France et aux Etats Unis.
Voici quelques phrases relévées sur les plateaux de télé, qui tournent carrément le dos à cette règle démocratique de base :
1/ " ....Mais avez-vous pensé à la victime ?"
Laquelle ? S'il s'agit de celle qui a porté plainte, Il eut été préférable de dire : " ....Mais avez-vous pensé à la victime présumée ?". La loi des permutations donne 4 solutions : 2 X 2 (deux personnes multipliées par deux potentialités représentées par le mot "présumé").
2/ "...Je réfute l'idée du complot !"
TraItons déjà le mot "complot" qui prend plusieurs connotations selon les gens :
2-1 : au sens lexical pur : "projet secret élaboré par plusieurs personnes contre une institution..." voir source 1.
2-2 au premier sens dérivé : "conspiration".
2-3 : aggravé au sens mythomane, on l'élargit dans l'expression : " la théorie du complot". Expression qui s'applique à une catégorie de personnes pour lesquelles "tout est complot". L'ennui c'est que cette expression est employée également par certains pour stigmatiser ou décridibiliser ceux qui l'emploient d'une manière ciblée, modérée et circonstanciée.
2-4 : au sens logique : dans le cadre booléen, la culpabilité s'exprime par les opérateurs logiques OUI OU NON. Il est clair que si c'est OUI, il n'y a rien à dire d'autre que c'est odieux et condamnable. En revanche, l'alternative NON implique forcément une sorte de conspiration. Mais là il faut élargir la définition lexicale si on veut garder l'aspect binaire de la logique. Il convient de trouver une expression qui regroupe potentiellement tous les cas non intentionnels qui justifient la terminologie "non coupable présumé". Il faut inclure le concept de conjonction de faits aléatoires et l'idée qu'un piège puisse être fomenté par la présumée vicitime. Sortant du dossier brulant de l'actualité, on peut évoquer les assureurs qui connaissent le taux important d'incendies provoqués par la "victime".
J'ai beau chercher, je ne trouve pas de terminologie adaptée qui sache représenter tous les cas de figures cités, à savoir :
a) conspiration (plusieurs)
OU
b) conjonction de faits aléatoires
OU
c) escroquerie à la prime (la seule présumée victime).
Dans un précédent papier, j'ai proposé de tout "coller" dans la "boite" [complot] qui en quelque sorte incluait, en plus du sens conspiration, ce que l'on appelle vulgairement "complot du mauvais sort" et qui se traduit par : conjonction d'événements aléatoires.
Je reviens à la phrase n° 2 : "Je réfute l'idée du complot....". L'intervenant parlait du cas de l'actualité et donc jetait d'emblée aux orties, la présomption d'innocence.
3/ Question classique de journaliste : "Que pensez-vous de la théorie du complot ?". Premièrement, l'article "la" sous-tend ; "faites-vous partie des ces mythomanes qui pensent que tout est complot ?". Cette expression est lourde de sens car elle tend à stigmatiser. C'est comme "la" crise (économique du système libéral) qui est employée comme dédouanement par ceux-là mêmes qui se revendiquent de cette idéologie libérale.
Les éléments révélés par cette affaire :
D'abord, il faut signaler que bon nombre de journalistes respectent la terminologie et le sens profond qu'elle représente. Il reste cependant une majorité qui se complait dans l'amalgame.
La démocratie est si fragile qu'il faut absolument être rigoureux du point de vue lexical. Les journalistes sont particulièrement au centre de cette tâche pédagogique.
L'affaire DSK révèle une grande confusion dans l'expression logique et interpelle nos académiciens pour trouver un néologisme adapté à la connexion entre justice et logique.
La vulnérabilité par le sexe se révèle être un handicap rédhibitoire pour exercer sereinement la fonction de Président de la Répubilque.
En France, environ 40% des personnes considèrent que "dragueur insistant = violeur potentiel".
En France, 60% des personnes pensent qu'il s'agit d'un "complot". D'une manière implicite les gens incluent toutes les options d'élargissement du sens lexical de cette teminologie, y compris celui lié à la conjonction d'aléas.
L'élimination de DSK fait qu'Il n'y a plus personne pour incarner le grand projet d'Europe UNIE qu'il est urgent d'achever avant qu'elle ne soit fagocitée par le monstre G2.
Les gens notent que le monde est depuis peu, secoué par de grands évènements, dont certains sont très troublants (le 11 septembre 2001, le concept officieux de G2, le traitement de l'affaire Ben Laden et l'affaire DSK). L'histoire nous montre que ce type d'évènement trahit une transition importante à venir qui risque de se traduire par une crise politique bien plus importante que "la" crise.
Il est utopique de croire que l'avenir puisse rester serein sans qu'une grande initiative européenne soit prise dans les années à venir.
Certains trouvent qu'il est utopique de faire un gouvernement mondial politique alors que cette gouvernance s'affirme déjà au travers des grands groupes financiers qui se moquent totalement de la démocratie, de l'aspect humaniste et du long terme. Une des perversions amenées par la grande puissance de l'argent est le fantasme du règne sur le temps. Si le court terme devient le crédo, le sort de l'humanité est remis en cause. Les utopistes ne sont pas ceux que l'on croit.
6 réactions à cet article
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON