• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile

Accueil du site > Tribune Libre > Affaire Richard Millet : Voltaire, réveille-toi, ils sont devenus fous (...)

Affaire Richard Millet : Voltaire, réveille-toi, ils sont devenus fous !

« Je vous parle d’un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître… » Aznavour, La Bohème

1) De la liberté d’expression à la police de la pensée : naissance d’une censure de tous les instants au nom de la tolérance

 Il n’y a pas si longtemps, et quoi que l’on pense en vérité du personnage, la fameuse phrase attribuée à Voltaire (bien que vraisemblablement apocryphe, et sans doute issue de la plume de sa biographe Evelyne Beatrice Hall) « je ne suis pas d’accord avec ce que vous dites, mais je me battrai jusqu’au bout pour que vous puissiez le dire » était une référence indépassable dans le cercle intellectuel et médiatique français. Quoi de plus normal en pays de France, terre des dites « lumières », mère de la révolution en Europe et où fut rédigée la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen ?

Déclaration des Droits de l’Homme qui érigeait notamment la liberté d’opinion en principe absolu dans son article 10 : « Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l’ordre public établi par la loi. »

 Cette Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen fut enfin accolée à la Constitution Française, et de fait l’article 10 -comme tous les autres- censé être impérativement appliqué et respecté pour chaque citoyen, avec force de loi. Ce seul rappel devrait dans une société fidèle à ses valeurs suffire à clore définitivement l’invraisemblable « affaire Millet », qui (après plusieurs autres sur lesquelles nous reviendrons) n’aurait donc jamais dû simplement exister… On connaît la suite !

Il fut pourtant un temps où il ne serait venu à l’idée de personne d’excommunier quelqu’un pour ses seules opinions, et même parfois pour ses actions « divergentes » pourtant carrément revendiquées.

Ainsi, dans les années 70-80, on pouvait par exemple voir et écouter sur une chaîne de télévision publique tout le petit monde intellectuel, artistique ou politique parisien, français et même international, lors de la grand messe littéraire et culturelle du vendredi soir, l’émission Apostrophes de Bernard Pivot. En totale liberté, ils pouvaient y évoquer longuement et sans la moindre censure pour les uns leurs idées les plus iconoclastes, pour les autres même leurs élans sexuels les plus équivoques, voire les plus scandaleux. Mais jamais l’émission de Pivot ne se permettait de se transformer en tribunal : les discussions pouvaient être animées, et même enflammées, tout cela se passait sous l’œil goguenard et souvent ravi du maître des lieux, malgré les propos parfois terriblement choquants exprimés par certains invités. Il n’est que de revoir l’extrait ci-dessous avec un Daniel Cohn-Bendit évoquant ses tripotages assez glauques avec des enfants devant un Paul Guth n’osant mot et un Pivot ou une Sapho presque hilares pour s’en rendre compte.

 [youtube]http://www.youtube.com/watch?v=e5J0...[/youtube]

 A noter au passage le « et pourquoi ne pas leur donner d’idées, d’ailleurs ? » de Sapho… Il faut presque le réécouter plusieurs fois pour commencer à y croire !

On sait d’ailleurs et grâce à ses propres écrits que le dit Cohn-Bendit alla en réalité assez nettement plus loin dans ses « jeux enfantins » (1). Mais tel n’est pas le sujet de cet article.

Un Gabriel Matzneff et sa sexualité affichée et revendiquée avec des adolescentes tout le long de ses livres, autre exemple, était lui aussi reçu sans le moindre problème. Et personne là encore ne criait au scandale ou ne demandait son renvoi à son éditeur.

La liberté de parole allait donc parfois très loin, même sans doute trop loin… Mais c’était vraiment la liberté. Car la liberté de pensée et de parole ne se restreint pas : elle est ou elle n’est pas. Sitôt qu’on y touche, on la tue.

Le lendemain ou les jours qui suivaient, on ne trouvait dans tous les cas aucune trace des réactions outragées, des déclenchements de chasse à l’homme, des pétitions de bien-pensants demandant la tête de l’impétrant qui caractérisent notre époque. Autres temps, autres meurs…

Après l’élection de François Mitterrand à la Présidence de la République en mai 1981, et pendant quelque temps, un semblant de souffle de liberté bien que nettement plus politiquement sélectif soufflait aussi parfois durant certaines émissions du Droit de Réponse de Michel Polac.

Orwell, nous voilà !

Mais c’était déjà le commencement de la fin. Et ce n’est sans doute pas un hasard si la mutation liberticide qui s’enclencha alors suivit presque immédiatement l’arrivée de la gauche au pouvoir : car si la droite a de tout temps ou presque été d’un cynisme social assez écœurant, la gauche a de son côté toujours été d’un sectarisme idéologique en béton armé. «  Pas de liberté pour les ennemis de la liberté  ! » … La saillie oxymorique de Sain-Just, presque aussi consternante de crétinisme que le « il est interdit d’interdire » de mai 68, fut remise à l’ordre du jour. Sans qu’il soit d’ailleurs en rien nécessaire d’être un « ennemi de la liberté » pour bénéficier de l’attention de nos nouveaux censeurs, bien-entendu.

Pilotée d’une main de maître par un Julien Dray père Joseph en diable et sa clique d’ayatollahs en devenir, l’émergence sur la scène publique du sous-marin socialiste (et plus encore Mitterrandien) SOS Racisme, phagocytant à l’époque une marche des beurs –sans doute sincère et apolitique elle- détourna immédiatement de son vrai but le juste combat contre le racisme réel pour commencer à donner la chasse aux opinions jugées -mais par qui ?- trop divergentes.

Ce fut donc bien à cette époque que naquit « la police de la pensée » qui s’est depuis développée de façon presque exponentielle pour atteindre aujourd’hui des proportions effrayantes, nous étouffant désormais à coup de lois liberticides sous la chape de plomb du politiquement correct.

L’arrivée imminente de l’ex marionnette de Julien Dray, le « cataplasmique » Harlem Désir, au poste de Premier Secrétaire du Parti Socialiste est d’ailleurs le symbole éclatant ou plutôt consternant du chemin -on devrait écrire de la régression abyssale- accompli en à peine quelques décennies !

Tout a donc bien commencé en … 1984 ! Orwell, visionnaire de génie, rattrapé par la réalité française… Et ce n’était qu’un début !

2012 : la pensée unique bat le libre arbitre par KO

Ainsi donc, ils auront finalement eu sa peau… Renaud Camus n’est plus le seul pestiféré du joli petit monde des lettres françaises. Après deux semaines de campagne incessante d’une violence inouïe dans tous les journaux et sur toutes les ondes radios, nos petits censeurs de liberté d’expression, nos écrivailleurs à ciseaux auront finalement eu gain de cause : Richard Millet a dû jeter l’éponge : il ne participera plus au comité de lecture des éditions Gallimard.

Il serait assez cocasse si cela n’était en réalité simplement ignoble de constater que les sinistres cuistres qui ont mené la meute -et avec quelle agressivité, quelle haine !- prétendent l’avoir fait au nom, bien entendu, des idées de tolérance et de générosité, en courageux défenseurs des droits de l’homme… Les braves gens !

Sans doute mis en appétit par l’incontestable succès de leur précédente campagne pour l’éradication littéraire quelques semaines plus tôt d’un Renaud Camus ayant eu l’outrecuidance de dire qu’il voterait pour Marine Le Pen aux présidentielles, observons-les un peu ces courageux exécuteurs de basse police, qui se sont une fois de plus rués en masse pour brûler un homme seul en place publique : Oui, écoutons-les, et lisons-les cracher leur venin, ces Fouquier-Tinville de bastringue, ces Tahar Ben Jelloun, Jérôme Garcin, Annie Hernaux, Laure Adler, tous ces « écrivaillons tellement insignifiants que je me demande si il n’y en a pas déjà la moitié de morts » (Pierre Desproges, Le Tribunal des Flagrants Délires) et ce Jean-Marie Le Clézio, « l’inoubliable auteur de … L’inoubliable auteur ». (Pierre Desproges, idem) :

Tahar Ben Jelloun :

Sur France Inter d’abord :

 [dailymotion]http://www.dailymotion.com/video/xt...[/dailymotion]

 A noter -mais cela étonnera qui ?- la haine invraisemblable affichée dans cet interview par la détestable Pascale Clark : chacune de ses intervention suinte le mépris que lui inspire Millet, et elle demande sans cesse des conséquences pour le coupable, incite aux sanctions ! Elle veut du sang, en bon petit commissaire du peuple façon révolution culturelle qu’elle a toujours été. Mais évidemment on ne sévit pas sur le France Inter d’un Philippe Val et aux côtés d’une Caroline Fourest sans raison !

Et Jelloun ne s’arrête pas en si bon chemin, il en remet plusieurs couches  :

 « …provocation ridicule, inutile et dégueulasse »… « J’étais un peu habitué à son délire raciste, mais là il va beaucoup plus loin. La littérature ne doit pas se placer du côté des criminels et des salauds. ». Et en guise de conclusion presque déjà définitive : « Ça me gène beaucoup qu’il soit là, il faut qu’il s’en aille. Ce n’est pas possible qu’on coexiste dans une maison qui a des valeurs, des principes. On ne peut pas distinguer la technique et la morale. »

Jérôme Garcin, qui décroche peut-être dans le Nouvel Observateur, et bien qu’il y ait concours, la palme de l’ignoble :

A propos de Anders Breivik : « …ce Norvégien de 33 ans est un écrivain selon son coeur : il a de l’encre et du sang sur les mains » (sic)

Annie Hernaux dans Le Monde :

« un acte politiquement dangereux », « son idéologie, ses prises de position engagent la maison  » et encore une fois songeant déjà à demander une tête : «  La question d’une réaction collective est maintenant posée à tous les écrivains Gallimard ».

Laure Adler sur France Culture :

 « Richard Millet fait des livres qui sont scandaleux sur le plan du respect des droits de l’Homme  », puis elle aussi réclamant la sanction : « Antoine Gallimard va être obligé de prendre des décisions rapidement  » et «  lisons ce qu’il écrit et tirons-en des conséquences. Faire d’un tueur en série un héros de notre temps est très, très, très, très grave  ».

Jean-Marie Le Clézio dans le Nouvel Observateur encore (quelle surprise !) :

« lugubre élucubration »…« Au nom de quelle liberté d’expression, à quelles fins, ou en vue de quel profit un esprit en pleine possession de ses moyens (du moins on le suppose) peut-il choisir d’écrire un texte aussi répugnant ? »

Peu leur importe à tous ces censeurs à la petite semaine que jamais Richard Millet ne fait de Breivik un héros admirable dans son fameux éloge. Peu leur chaut qu’il réprouve très clairement cette tuerie (2). Car l’heure est au règlement de compte, à l’hallali. Il est vrai que le bonhomme a pour nos bonnes âmes et depuis bien longtemps un casier déjà trop chargé. Il a toujours pensé -et écrit- en dehors des clous. De leurs clous. Sans compter ses succès d’édition et son talent de plume. On a la jalousie mesquine et tenace dans le petit monde germanopratin de l’édition française. L’occasion est donc trop belle de lui régler définitivement son compte, même si il faut pour cela faire semblant d’avoir lu un texte qu’ils n’ont sans doute pour la plupart d’entre eux pas même survolé en diagonale.

A quand les autodafés et le bûcher sur la place de Grève ?

Il ne s’agit donc plus de condamnation, de mise au pilori médiatique : il s’agit d’éradication, de mise à mort sociale : on demande -et c’est sidérant on obtient- la mort professionnelle du mal-pensant : Dieudonné, Renaud Camus, Robert Ménard, Eric Zemmour, à présent Richard Millet… Nos Torquemadas d’opérette ont toujours demandé et presque systématiquement obtenu pour l’un l’annulation de ses spectacles, pour l’autre son éjection de sa maison d’édition, pour le troisième son renvoi de Canal + et RTL… Aujourd’hui, la campagne immonde de calomnie crasse contre Richard Millet, basée sur une lecture biaisée pour ne pas dire foncièrement malhonnête de son dernier opus le pousse donc à la démission du comité de lecture de Gallimard, car quelqu’un qui « pense mal » ne saurait donc « lire bien », même si d’ évidence tout dans son palmarès d’éditeur prouve le contraire (2 prix Goncourt ces dernières années, qui pourrait en dire autant ?)

Il ne suffit plus de rejeter l’impétrant hors du champ de la raison : il faut s’attaquer à sa place dans la société des hommes, à sa situation sociale, carrément à ses sources de revenus et donc au final à son existence même.

Concernant un Eric Zemmour, s’il parvient encore et malgré tout à maintenir une certaine présence sur les médias (mais infiniment moindre qu’auparavant : viré de On est pas Couchés sur France 2, viré de débat sur France O, en partie viré de RTL – plus que deux chroniques au lieu de cinq, sauvé par des appels innombrables d’auditeurs en colère, presque viré du Figaro avant que les lecteurs là aussi montent au créneau), et après sa condamnation judiciaire invraisemblable, sa survie tient sans doute à ses incontestables succès d’audience, mais peut-être surtout au fait qu’il est très compliqué de l’accuser de fascisme et d’antisémitisme, l’arme absolue du meurtre médiatique. Et pour cause ! Pour pouvoir encore -un peu- penser de travers en France, il sera donc désormais impératif d’être juif ?

Belles âmes droits-de-l’hommistes et islamistes, même combat !

Arrêtons-nous un instant en effet à cette ubuesque et si significative coïncidence : au moment même où nos médiacrates de service hurlaient leur colère et demandaient et obtenaient la tête de Richard Millet, des barbus tout aussi hystériques, se dressaient avec la même outrance à travers le monde et jusqu’en plein cœur de Paris contre la diffusion (pourtant confidentielle) d’un film qu’ils n’avaient bien évidemment eux aussi jamais visionné !

Les hasards de l’actualité sont décidemment parfois terriblement cruels pour les tartuffes de la bien-pensance ! Mais a-t-on seulement une réelle idée de la régression intellectuelle et sociétale à laquelle nous assistons ?

ML – La Plume à Gratter

 

 1) « Il m’était arrivé plusieurs fois que certains gosses ouvrent ma braguette et commencent à me chatouiller. Je réagissais de manière différente selon les circonstances, mais leur désir me posait un problème. Je leur demandais : “Pourquoi ne jouez-vous pas ensemble, pourquoi m’avez-vous choisi, moi, et pas d’autres gosses ?” Mais s’ils insistaient, je les caressais quand même. » Et ailleurs : « J’avais besoin d’être inconditionnellement accepté par eux. Je voulais que les gosses aient envie de moi, et je faisais tout pour qu’ils dépendent de moi. » (Daniel Cohn-Bendit, Le Grand Bazar, Éditions Belfond, 1975)

(2) Il dépeint Breivik comme « un produit exemplaire de la décadence occidentale » et dit explicitement « Je n’approuve pas les actes commis par Breivik le 22 juillet 2011 ».


Moyenne des avis sur cet article :  3.25/5   (32 votes)




Réagissez à l'article

27 réactions à cet article    


  • morice morice 19 septembre 2012 11:18

    vous confondez liberté avec liberté de sortir des insanités. Lisez Kant au lieu de Voltaire.


    • La Plume à Gratter La Plume à Gratter 19 septembre 2012 11:25

      @ morice

      Et qui décide de ce qui est une « insanité » ? Vous sans doute...

      Désolé, mais la liberté d’expression ne se divise pas : elle est ou elle n’est pas.

      ML - La Plume à Grattter


    • Deneb Deneb 19 septembre 2012 11:34

      Tiens, sur ce thème morice nous tient le même langage que famine, lavabo etc que d’habitude il fustige férocement.


    • celui qui maugréé celui qui maugréé 19 septembre 2012 11:40

      On peut souhaiter pour les médias de savoir quand ne pas provoquer( vœux pieux) mais le fait est que la régression est bel et bien multilatérale dans le monde entier et n’épargne nullement les barbus mon cher Morice. (cf mon post sur le dernier charlie hebdo)

      Mais pour le coup, une fois de plus, je ne vois que des gens bien tolérants vis à vis d’une ou des autres formes de fascismes et enclins a fustiger les autres. Plus personne ou presque qui s’inquiète de manière exhaustive de TOUS les fous qui nous menacent.

      Donc j’en conclue que chacun défend sa communauté ou fustige celle qui est la plus éloignée de lui .... en gros la société est morte, le divorce est prononcé car il n’y a plus que des aveugles et des borgnes ( au mieux).


    • Chiitedeservice subcommandante 19 septembre 2012 14:53

      Bien dit la plume à gratter

      C’est tout ou rien. 



    • morice morice 19 septembre 2012 23:46

      j’ai donné la raison, le raciste Deneb...


    • morice morice 20 septembre 2012 00:03

      votre position ici n’est pas « rien »




      alors votre avis ne vaut.... rien.

      vos références sont celles de l’extrême droite : vous citez islamopedia.

      un chef d’œuvre... d’obscurantisme :


      des débilités profondes 

      ou autre connerie :
      Le mot arabe matlia dans ce verset, signifiant le « levant » du Soleil, peut bien être une référence à cette découverte scientifique de la couche d’ozone. (Allah connaît la vérité). Le fait que ces informations, obtenues grâce à la haute technologie du 20ème siècle, apparaissent aussi en une forme si compatible dans le Coran. C’est encore une preuve que le Coran est la révélation de notre Seigneur, le Seul et Unique Propriétaire de la science et de la technologie.

      c’est d’une débilité profonde !!!

      demain le Coran aura inventé le frigo, à vous lire...

    • alinea Alinea 19 septembre 2012 12:23

      Quand Chomsky a écrit la préface de je ne-sais-plus quel bouquin d’un français négationniste, au nom de la liberté d’expression ( il y a un moment de ça), il s’est fait haïr par toute l’intelligentzia française ; les intellos de chez nous ne le supporte pas ; ce qu’il leur rend bien d’ailleurs !!
      Aujourd’hui, les choses ont un peu changé ; je ne parle pas de ce livre que je n’ai pas lu ; mais d’une manière générale, il y a moins de décence dans la liberté ; disons qu’on l’a décomplexée ; et que ce n’est pas toujours une réussite !


      • Unghmar Gunnarson Unghmar Gunnarson 19 septembre 2012 14:17

        Bonjour,

        Noam Chomsky a écrit la préface du livre de Faurisson. Petit rappel en vidéo.


      • morice morice 19 septembre 2012 23:45

        Aujourd’hui, les choses ont un peu changé ; je ne parle pas de ce livre que je n’ai pas lu ; mais d’une manière générale, il y a moins de décence dans la liberté ; disons qu’on l’a décomplexée ; et que ce n’est pas toujours une réussite !


        je ne parle pas de ce livre que je n’ai pas lu : alors fermez-la donc.

      • voxagora voxagora 19 septembre 2012 12:35

        .

        Mitterrand c’était il y a longtemps, et les socialistes au pouvoir c’est depuis 4 mois,
        entre temps il y a eu plus de 10 ans de sarkozysme,
        et on verra à l’expérience si on peut continuer à parler de police de la pensée.
        voici un copié-collé de mon commentaire sur un autre fil :

        Par une erreur de manipulation, j’ai téléchargé sur ma liseuse « De l’antiracisme comme terreur littéraire ».
        Je l’ai trouvé très bien, et je peux dire, l’ayant lu, pourquoi : c’est un pamphlet, c’est un cri, 
        c’est, comme il l’écrit lui-même, la « .. plainte de l’indigène constatant son devenir minoritaire .. »
        et comment, selon lui, à la maladie nazie et la névrose communiste
        a succédé le conditionnement antiraciste.
        Mais surtout il y a dans ce texte très court l’annonce de ce qu’il va écrire sur LA LITTERATURE,
        le vrai sujet qu’il traite dans « Langue fantôme » suivi de « Eloge littéraire de Breivik ».
        « Langue fantôme » ne fait que reprendre et développer « De l’antiracisme .. » 
        c’est à mon avis moins bien écrit, et « Eloge de .. » vient, à la fin, ILLUSTRER le vrai thème
        qui concerne LES ECRIVAINS et LA LITTERATURE,
        et le livre explique en quoi le multiculturalisme forcé et forcené tue notre civilisation.
        l"éloge n’est pas une louange à Breivik, c’est un éloge LITTERAIRE, c’est à dire que littérairement,
        Millet salue à quel point Breivik est LE SYMPTOME qui vient confirmer et illustrer SA THESE 
        sur la souffrance de ceux qui perdent leur identité à cause de la négation de ce que nous sommes.
        Tous les extraits cités par les pourfendeurs de Millet (qui dit aussi des conneries, je suis d’accord)
        sont tronqués et déviés de leur sens exact.
        Quant à A. Ernaux elle fait des sauts pour rien, et Le Clézio ne fait que se venger d’être en fait saqué
        par Millet, avec qui je suis d’accord le concernant.
        Faites de cela ce que vous voudrez.
        Je ne regrette pas mon achat, qui me permet de parler en connaissance de cause.
        .
         

        • alinea Alinea 19 septembre 2012 12:47

          Personnellement je suis d’accord avec ce que vous dites voxagora ; il ne me reste plus qu’à me faire ma propre idée de la chose, en direct !
          Comme il est dit dans l’article, ( enfin je crois que c’est dans celui-ci, parce qu’à force d’avoir le même thème dupliqué, je finis par douter !) peut-être ne l’ont-ils pas lu, ceux qui le conspue tant !


        • voxagora voxagora 19 septembre 2012 12:57

          .

          Attention, Alinea, il y a certaines phrases, avec lesquelles il faut s’y prendre à deux fois,
          et qu’il faut mettre en perspective avec le reste, pour ne pas sauter au plafond :
          Par exemple j’ai trouvé injustifiable le passage sur « le chant de la kalashnikov » et à la relecture
          seulement, j’ai saisi qu’il parlait de l’injustifiable qui est « au coeur de la démarche littéraire »
          par rapport à « l’usage du faux comme labellisation consensuelle ».
          C’est à dire qu’il faut lire, et pas trop vite.
          Je serais intéressée par votre avis éventuellement, après lecture.

        • La Plume à Gratter La Plume à Gratter 19 septembre 2012 13:39

          @ voxagora

          merci de ce très intéressant développement sur la nature et le sens réels des écrits de Millet. C’est passionnant.

          Pour ma part, et je ne sais si vous serez d’accord avec moi, n’ayant lu que les passages incriminés du fameux « éloge », et même si je n’y ai personnellement rien trouvé d’ignoble (je n’y vois pas la moindre trace d’admiration pour Breivik, bien au contraire), ce qui me sidère dans cette affaire, c’est que l’on exige -et obtienne- la tête de quelqu’un parce qu’il pense « de travers ».

          Qu’il ait tord ou raison, que ce qu’il dit soit censé ou très con, gentil ou « méchant », peut m’importe au fond, car il me semble que le droit le plus élémentaire d’un individu quel qu’il soit en démocratie (mais nous ne sommes justement plus en démocratie depuis un bon moment), c’est la liberté d’exprimer son opinion sans subir des représailles invraisemblables, alors même que ce qu’il exprime et à titre privé n’a aucun rapport avec la fonction qu’il occupe (ainsi lorsque Goldnisch du FN avait été démis de son poste de professeur de japonais ancien après ses dires sur la comptabilité des victimes des camps de concentration). Car on entre alors dans la dictature d’opinion, avec judiciarisation des idées (lois Gayssot et Taubira), et répression professionnelle tout à fait ignoble.

          Concernant Millet, il sera ce soir de 18 heures à 19 heures 30 l’invité d’Emmanuel Ratier (qui a écrit le fameux bouquin sur le club Le Siècle, Enquête au Coeur du Pouvoir) sur Radio Courtoise : cela devrait être intéressant de l’entendre -en toute liberté et avec du temps pour développer sa pensée- donner son point de vue sur toute cette lamentable affaire !

          amitiés

          ML - La Plume à Gratter


        • voxagora voxagora 19 septembre 2012 13:57

          .

          Alors Plume à gratter si je comprends bien vous aussi utilisez Millet sans le lire
          pour faire passer votre propre message ? Millet ne mérite pas cela.
          Mais je comprends que le prix peut arrêter :
          en téléchargement 22 euros pour les deux textes, environ 160 pages à eux deux,
          mais on va vite le trouver en occasions.


        • La Plume à Gratter La Plume à Gratter 19 septembre 2012 14:12

          @ voxagora

          j’avoue ne pas comprendre l’ironie, l’agressivité de ce dernier message... Je n« utilise » pas Millet, en l’occurrence, je défends simplement un principe qui me semble essentiel : celui de la liberté d’expression face à la police de la pensée.

          Je ne prétends pas donner le sens de la prose de Millet, je dis juste qu’il est invraisemblable qu’on ose lui dénier le droit d’écrire son point de vue sans d’immédiates représailles. Chacun peut penser ce qu’il veut de son texte et de son auteur (à condition, comme vous le dites de l’avoir au moins lu), l’approuver, le désapprouver, mais de là à lancer la meute et exiger sa tête ! Je trouve cela abject.

          Faut-il avoir lu l’intégralité de son livre, adhérer à sa thèse pour le défendre en cette occasion ? Certainement pas selon moi.

          ML - La Plume à Gratter


        • voxagora voxagora 19 septembre 2012 16:12

          .

          Détendez-vous Plume, je vous ai compris.
          Je n’utilise pas les smileys parce que je fais confiance aux mots, mais je reconnais 
          que quelquefois un rond souriant peut éviter des malentendus.
          On peut parler de tout évidemment : les mots qu’on rencontre résonnent en nous
          pas seulement pour ce qu’ils sont mais bien parce qu’ils nous concernent aussi.
          S’agissant de ce que quelqu’un dit de ce quelqu’un a dit, ou écrit en l’occurrence, les insultes
          et accusations déversées sur Millet (mais ce n’est pas votre cas) nécessitent qu’on y oppose
          le texte lui-même, et même l’explication de texte.
          Bon, je ferme la boutique AV pour aujourd’hui.





        • Dwaabala Dwaabala 19 septembre 2012 13:57

          Il existe des plumes qui se trempent dans l’acide.
          La plume de M. Richard Millet se trempe dans le poison.
          Les précédents historiques ne manquent pas.
          Qu’il retourne à ses romans au lieu de faire le clown derrière un faux nez.


          • Aita Pea Pea Aita Pea Pea 19 septembre 2012 16:46

            L’épuration éthique permet aux sans talents de se venger de ceux qui en ont .


            • La Plume à Gratter La Plume à Gratter 19 septembre 2012 16:52

              @ Aita Pea pea

              l’épuration éthique : magnifique image ! Bravo pour ce sens de la formule.

              Amitiés

              ML - La Plume à Gratter


              • Taverne Taverne 19 septembre 2012 17:09

                Je suis pour une pensée policée (cela évite de dire des conneries) mais contre la police de la pensée.

                Je pense que la liberté d’expression est en recul, mais plus encore l’esprit de tolérance. Or, il me semble que l’un ne peut aller sans l’autre. Ces deux valeurs devraient faire l’objet d’une éducation renforcée spécialement dans les quartiers où les fondements de la république et du « vivre ensemble » sont menacés.


                • velosolex velosolex 19 septembre 2012 23:23

                  Oui à la tolérance tant que celle ci ne risque pas de se retourner contre le principe de liberté, qui est lié à l’esprit de responsabilité.

                  Que les incendiaires ne s’étonnent donc pas de recevoir un jet d’eau rafraichissant dans la gueule quand ils se permettent des déclarations démentielles, telle que celle de Millet.
                  Ce faux cul qui sans approuver, dit-il, les agissements de ce psychopathe, les trouve admirables de sophistication et d’intelligence.

                  Traduisez au lendemain de la seconde guerre mondiale : Un écrivain, sans approuver la solution finale, trouve admirable l’intelligence et l’efficacité allemande développée dans cette affaire, ainsi que ses zélateurs, Martin Boorman and co.....

                  Ou encore celle de la multinationale Montsanto, dont la sophistication des recherches, et les appuis politiques, ont permis d’imposer une alimentation transgénique, dont les effets ravageurs sur les rats viennent d’être démontrés.

                  Gardons nos applaudissements pour l’équipe de chercheurs dans cette dernière affaire, qui ont su dans l’ombre démasquer l’ignoble.
                  Ou à des gens comme Stephane Hessel, et tous les patriotes de l’ombre, qui se sont opposés à la barbarie nazie, malgré tous les Drieu La Rochelle, et les Laval, de sinistres mémoire.

                  Ce billet est méprisable, par tous ces sophismes, dont l’intelligence se refuse à faire le compte.
                  Ne vient qu’un haut le coeur !


                  • morice morice 19 septembre 2012 23:53

                    Il ne s’agit donc plus de condamnation, de mise au pilori médiatique : il s’agit d’éradication, de mise à mort sociale : on demande -et c’est sidérant on obtient- la mort professionnelle du mal-pensant : Dieudonné, Renaud Camus, Robert Ménard, Eric Zemmour, à présent Richard Millet… 


                    mal pensant : expression propre au FN : rejoignez donc LePen, ça sera plus clair chez vous à défendre votre brochette de fachos notoires....

                    • morice morice 20 septembre 2012 00:11

                      « Mais jamais l’émission de Pivot ne se permettait de se transformer en tribunal : les discussions pouvaient être animées, et même enflammées, tout cela se passait sous l’œil goguenard et souvent ravi du maître des lieux, malgré les propos parfois terriblement choquants exprimés par certains invités. »


                      même ça vous n’avez pas de souvenirs, ce qui est grave :

                      • morice morice 20 septembre 2012 00:18

                        Arrêtons-nous un instant en effet à cette ubuesque et si significative coïncidence : au moment même où nos médiacrates de service hurlaient leur colère et demandaient et obtenaient la tête de Richard Millet, des barbus tout aussi hystériques, se dressaient avec la même outrance à travers le monde et jusqu’en plein cœur de Paris contre la diffusion (pourtant confidentielle) d’un film qu’ils n’avaient bien évidemment eux aussi jamais visionné !


                        réalisé par qui le film ? par des gens comme....vous. Et là ce n’est pas une coïncidence !!!

                        • La Plume à Gratter La Plume à Gratter 20 septembre 2012 00:36

                          @ morice

                          vous n’arrêtez donc jamais de troller, morice... En 30 minutes, 8 messages d’insultes ! A chacun de vos post sa tonne de bêtise et de haine envers tout ce qui ne pense pas comme vous.

                           « réalisé... Par des gens comme vous »... Ben voyons ! je trouve ce film affligeant de connerie, et totalement irresponsable, surtout si réalisé par un copte, quand on connait la situation des chrétiens d’Egypte.

                          « Vous citez Voltaire pour PARAITRE, alors que le fond de votre pensée se résume à du Goebbels »...

                          Pauvre, pauvre type ! Vous êtes définitivement consternant, et j’ai beaucoup de mal à l’écrire en un seul mot ! Je ne sais même pas pourquoi je perds mon temps à répondre à vos délires haineux : vous êtes irrécupérable. J’abandonne, à l’impossible nul n’est tenu.

                          « vous connaissez la différence entre un voleur et un con ? Le voleur, lui, de temps en temps, il se repose ! » Michel Audiard dans Le Guignolo

                          Fin

                          ML - La Plume à Gratter


                        • morice morice 20 septembre 2012 00:24

                          votre phrase :


                          « Et pour cause ! Pour pouvoir encore -un peu- penser de travers en France, il sera donc désormais impératif d’être juif ? »

                          révèle chez vous une pensée foncièrement d’extrême droite ANTISEMITE, celle qui avait mis en ligne une liste d’hommes et de femmes de médias juifs. Or ça, ça traine dans tous les sites fachos où vous vous sourcez.

                          Vous l’êtes donc également, antisémite, ce qui correspond aussi à votre propos grotesque sur Millet. Vous citez Voltaire pour PARAITRE, alors que le fond de votre pensée se résume à du Goebbels, en définitive : cette phrase de trop dans votre brouet vous condamne.

Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON






Les thématiques de l'article


Palmarès