Affronter la « crise financière tsunamique » de 2012
Malgré les centaines de milliards déversés pour soutenir les banques, la crise financière, budgétaire et économique s'est aggravée. Plusieurs Etats n'arrivent plus à payer leurs échéances financières et parfois leurs fonctionnaires. Plan de rigueur après plan de rigueur, ils en viennent à décider de licencier ou de payer moins chers leurs fonctionnaires et de négocier avec les créanciers l'effacement de 50% de leurs dettes. Résultat : Des centaines de milliers de nouvelles familles avec des difficultés de fin de mois, une nouvelle baisse de la consommation et... des banques qui avaient eu le tort de leur faire confiance en prêtant aux Etats mal gérés, se retrouvent elles-mêmes en danger. Une politique de "Shadock" a refusé de voir plus loin que son bout de nez, avec des conséquences potentielles en cascades sur la totalité de l'Europe et du Monde. Au point que la "crise tsunamique" qui se profile en 2012 risque d'être plus importante en dommage que l'effondrement initial de 2008 ! Pour vaincre les pesanteurs culturelles d'une classe dirigeante complètement dépassée, un changement radical de tous les « responsables-coupables » est aujourd'hui nécessaire. Tant au niveau des banques qu'au niveau politique.
L'économiste américain Nouriel Roubini est devenu célèbre parce qu’ayant vu arriver la crise de 2008 dès 2006. Et il prévoit une encore pire en 2012. Soit. Mais ce n’était et ne demeure qu’un borgne au milieu des aveugles. Pourquoi ?
Parce que celle de 2012 n'est que la conséquence tsunamique de celle de 2008. Et cette grande crise financière, bancaire et économique (qui va s'étaller dans le temps avec des rebonds comme celle de 1929) avait été annoncée par la nouvelle école économique sociétale dès... 1992 ! En 1993, un livre avait été envoyé par les "sociétaux" à l'ensemble des médias, universités, Sénateurs et Députés de France. Avec deuxième envoi identique en 1995. Que disait ce livre ? Que c'était immoral, scandaleux et économiquement désastreux que la moitié des actifs bancaires soit investis dans la spéculation (p.17 à 34) et qu'il fallait restaurer la discipline, l'éthique et le caractère "service publique" des organismes voulant conserver le statut de "banque" (avec les prérogatives avantageuses qui vont avec dont la création monétaire via le démultiplicateur de crédit). Un tirage d'alarme en vain, car en 2008, certaines banques avaient dépassé les 90% d'actifs investis dans la seule spéculation !!! Après leur coûteux sauvetage qui a laminé nombre de budgets d'Etat au dépens des contribuables pressurés, les banques ont continué de même. Aujourd'hui, le système financier (entretenu, maintenu et soutenu sans contrepartie par une oligarchie politique aveugle) est sur le point d'imploser alors que menace un effondrement budgétaire et une vaste explosion sociale.
Borgne au milieu d'aveugles, Nouriel Robini l'est aussi pour les remèdes toxiques et contre-productifs qu’il propose (accumuler du "cash" et… dévaluer).
Accumuler frileusement du cash ?! : Il faut bien au contraire massivement investir, remettre les chômeurs au travail, y compris avec une coûteuse politique de grands travaux dans l'équipement, l'environnement, le social, l'éducation et la recherche. Sans oublier de lutter contre les dumping salariaux, sociaux, fiscaux et écologiques qui sont la cause de délocalisations et d’effondrements de pans industriels entiers.
Dévaluer ? : C'est une arme à double tranchant car la moitié de la consommation (importée) va voir son coût immédiatement augmenter (inflation importée, baisse de pouvoir d'achat immédiate et massive). Un effet domino de dévaluations compétitives entre Etats pourrait s’ensuivre et dégénérer en effroyable tourbillon dépressif général. Avec nouveaux appauvrissements successifs et perte de 20 à 40% du pouvoir d'achat en quelques années.
Depuis 25 ans, les sociétaux répètent que les aveugles politiques d'austérité ne peuvent qu'être catastrophiques pour la consommation, la croissance et l'emploi. La baisse des salaires des fonctionnaires est un crime à la fois social et économique. Si un fonctionnaire est en trop dans un service, il est préférable de le muter plutôt que de le licencier. La lutte contre le gaspi administratif et financier, oui. Un grand "oui" et en toute période. Surtout pas pour financer encore les banques et donc la spéculation. Mais pour financer les projets créateurs de vraies richesses et d'emplois. L'endettement des Etats auprès de banques privées pratiquant l'usure entre 7 et 27% est une crétine ineptie. Dès 1992, nous avons préconisé la création d'un service publique bancaire original et transparent, centré sur les investissements et alimentés par un système de crédits DTSL non inflationnistes et sans intérêt. Et la mise en place d’un système conditionné d’Eurobonds est indispensable pour redynamiser l’Europe.
Le déficit budgétaire est comme pour le cholestérol ; il y a le mauvais et le bon, indispensable à la vie. Si le déficit budgétaire sert à caser ou financer les armées de copains et coquins de chaque parti successif en sus de l'effroyable montagne d'intérêts des banques privés, c'est du mauvais déficit. Les entrepreneurs, les commerçants et les artisans (premiers employeurs de France) veulent être aidés et non être sans cesse trahis et pressurés, en payant pour l’incompétence des autres avec de nouveaux impôts et taxes. Trop d'impôts tuent l’emploi et l'impôt. Le concours Lépine des ENArques de droite et de gauche en faveur de toujours plus de taxes inventives (doublement de la taxe sur la santé, taxe sur les sodas, etc.) doit cesser. La majorité des belles et grandes entreprises du CAC 40 -qui payaient déjà scandaleusement moins d’impôts (8%) que les PME françaises (39% !) ont fui
la France
comme Yannick Noah, Johnny Halliday. Ils ont imité RENAULT, TOTAL, ALCATEL, VIVENDI, EADS, etc., en délocalisant des emplois mais aussi… leur siège social !
En conclusion, que le prix Nobel d’économie Joseph Stiglitz soit globalement aligné sur notre analyse et nos solutions est une excellente chose. Mais cet important réconfort intellectuel ne suffit pas. Il faut rattraper le retard. Il faut maintenant un raz-de-marée de prises de conscience, y compris populaire, y compris électorale et trans-partis, pour enfin changer les responsables-coupables à la tête des banques et des gouvernements. Un changement radical. Sans aucun état d'âme. Ce changement indispensable de personnes (qui n'ont eu de cesse d'augmenter leurs salaires) produira immédiatement un puissant élan mobilisateur et une grande espérance. Après le « printemps arabe », il nous faut, à nous aussi, un « printemps européen ». Avec l’espoir que l’obscurantisme ne l’emporte pas dans le deux cas.
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