Agnes S. et ses amis républicoquins

Agnès Saal a plus fait pour les taxis que Vanessa Paradis car contrairement à Jo qui comme le dit la chanson n’allait pas partout, les chauffeurs d’Agnès ne rechignaient pas à la tache et sillonnaient Paris dans tous les sens et quand celle-ci avait la tête qui tournait, c’est le fiston qui prenait le relais.
On peut dire en parlant de l’ex patronne de l’INA que les taxis, c’était sa vie, même si l’histoire qui nous est contée par les gazettes ne nous précise pas si ses incessantes pérégrinations parisiennes étaient égayées par de la rumba, du cha-cha-cha et des mariachis comme dans celui de Paradis.
Cette haut-fonctionnaire habituée des cabinets ministériels socialistes, aurait pourtant du se méfier, les Français renonçant au bling bling s’était dotés en 2012 d’un Président exemplaire abonné au TER qui ne pouvait que faire la moue devant les notes extravagantes de quelques dizaines de milliers d’euros de notre impénitente taxicomane.
Et la sanction administrative est tombée de la main ferme et néanmoins gantée du scootériste élyséen, la sainte patronne des chauffeurs de taxi a été exclue de la fonction publique pour 2 ans dont 6 mois ferme, il s’en est fallu de peu qu’elle ne soit révoquée, mais vous connaissez la jurisprudence ‘’coluchienne’’ au bout de 30 blâmes etc.
Elle raconte dans un récent entretien accordé au Monde, sa vie désormais « réduite en miettes » et ne reconnait qu’une coupable négligence même si pour se défendre elle déclare « Il fallait bien que je puisse me déplacer même quand le chauffeur était absent ». Dans la fonction publique comme ailleurs on ne peut guère compter sur le petit personnel.
Il semble qu'elle ait vaincu depuis sa taxicomanie en même temps que sa phobie des transports en commun comme le démontre la photo qui accompagne ce billet.
Heureusement, Agnès n’a pas que des chauffeurs de taxi comme amis, une centaine de ses collègues hauts-fonctionnaires selon Le Point qui s’est procuré la lettre s’apprêtent à écrire au Président combien sa décision est injuste car elle prive la culture, l’audiovisuel d'un « des cadres les plus remarquables qui l'ont servie ces dernières décennies ».
Ils suggèrent à Hollande de lire et d’appliquer les recommandations des nombreux rapports qui dénoncent régulièrement les manquements à l’orthodoxie financière constatés dans la haute administration plutôt que d’ergoter sur le coût des frais de taxi d’Agnès Saal. Leur justification est un peu spécieuse mais aussi frappée au coin du bon sens , Agnès ne doit pas être, selon eux, la victime expiatoire pour les turpitudes de nombreux autres.
Pour notre part, nous ne doutons pas un seul instant qu’il s’agissait là d’excursions didactiques destinés aux chauffeurs de taxi dans Paris, ville d’art et de culture.
En outre, ils font remarquer que ce n’est pas la tradition dans la haute fonction publique que de sanctionner pour l’exemple. Un peu d’imagination que diable ! on blâme, on avertit, on placardise, on mute,on dégrade éventuellement et si on manque d’inspiration, on promeut même parfois mais on ne va tout de même pas révoquer.
Comment ne pas souscrire à l’initiative de ces républicoquins qui intiment l’ordre au Président de respecter les pratiques en usage dans les hautes sphères de la fonction publique et de ne pas priver la culture d’une personnalité aussi éminente dont ils auraient pu évoquer le combat aussi discret qu’acharné qu’elle a mené contre l’ ubérisation des déplacements citadins.
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