Aide au Développement : Je reste sur ma faim !
Ma réponse au Ministre du Développement au sujet de son discours prononcé à l'occasion d'une rencontre avec les conseillers en charge du développement au sein des ambassades
http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/enjeux-internationaux/cooperation-culturelle-et-medias/evenements-20563/2012/article/intervention-du-ministre-delegue »
Monsieur le Ministre du Développement !
Nous pouvons en effet nous réjouir de votre engagement à doubler l’aide au développement qui passe par les ONGs. (cf. : votre déclaration : « Comme le Président de la République s’y était engagé pendant sa campagne, la part de l’aide bilatérale qui passe par les ONGs sera doublée. Cet engagement sera tenu. Ce doublement va permettre de faire plus. Il nous oblige aussi à réfléchir au rôle des ONGs dans la politique publique d’aide au développement. Il nous oblige également à mieux accompagner les ONGs sur le terrain. »).
C’est là un bon point pour vous.
Par contre, je reste très peu convaincu par votre autre déclaration : « La France est et restera le deuxième contributeur au FED. L’heure n’est donc pas de s’interroger sur le niveau de notre contribution, mais sur la manière de mieux mobiliser ces fonds européens au service de nos priorités. ».
En effet, l’aide publique au développement stagne lamentablement à 0,40 % du RNB et la France a semble-t-il définitivement renoncé à respecter ses engagements internationaux de monter sa contribution de l’APD à 0,7 % du RNB avant 2015. En effet, « près de 10 ans après l’adoption du Consensus de Monterrey, force est de constater que l’engagement pris par les pays industrialisés de verser un montant d’APD équivalent à 0,7% de leur produit intérieur brut (PIB) [En fait le revenu national brut (RNB)] n’a été tenu que par une poignée de pays donateurs. Cinq donateurs seulement ont atteint ou excédé ce ratio de 0,7% de leur PIB. Ce sont le Danemark, le Luxembourg, les Pays-Bas, la Norvège et la Suède, a précisé le Président de la Deuxième Commission. » Source de la référence : http://www.un.org/News/fr-press/docs/2011/AGEF3326.doc.htm. (voir aussi : http://www.oxfamfrance.org/Aide-publique-au-developpement,1335).
Et les déclarations du 25 avril 2012 du candidat François Hollande ne présageaient malheureusement rien de très positif dans ce domaine : « Je ne vais pas ici promettre que nous allons atteindre les 0,7 % du PNB pour l’aide au développement (objectif minimum recommandé par l’ONU dont la France n’en est qu’à 0,4 %) car nous avons des contraintes budgétaires… » Source de la référence : http://www.tv5.org/cms/chaine-francophone/info/France-2012/Les-articles/p-21316-L-interview-de-Francois-Hollande.htm ;
écouter et voir à partir de 3’23’’ jusqu'à 4’25’’.
Il ne me semble donc pas que la France puisse se satisfaire de cette situation et puisse se prévaloir de pays modèle dans ce domaine. Tout au plus aurait-elle avantage à essayer de copier les pays ayant atteints cet objectif sans triomphalisme et avec une certaine humilité pour être crédible sur la scène internationale.
À tout le moins, c’est mon sentiment et c’est la raison pour laquelle je reste sur ma faim, en attendant une éventuelle bonne surprise ou un revirement spectaculaire, courageux et énergique de ce pays dans ce domaine de l’Aide au Développement. Car il convient de le reconnaître, tous les gouvernements de droite et de gauche de la Ve République nous ont trompé et trahi au sujet de l’Aide au Développement en ne respectant pas cet engagement pris à l’ONU.
Avec mes salutations citoyennes courtoises.
http://pierre.souchier.free.fr/la.terre.html
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