Alarme citoyens !

Qu’est-ce qu’une ancienne femme politique au parcours de parlementaire et de ministre de la République plutôt flatteur, pilier durant de longues années de l’implantation du Parti socialiste en Bretagne, proche de Martine Aubry et membre éminent de la franc-maçonnerie, familière des réseaux parisiens les plus actifs et parfois les plus clandestins, est donc venue faire dans cette galère ? Quelle mouche l’a donc piquée de mettre son image au service d’une grande banque strasbourgeoise pour en écraser une plus petite dont l’image est chevillée à celle de la Bretagne, « sa » région qu’elle affirme avoir passé sa vie à défendre ? Certes, il y a eu Brit’Air et la Manufacture de tabac de Morlaix, son fief, dont la gestion contestable et peu empreinte de favoritisme régional lui avait valu ce bonnet d’âne que représente le fameux prix Duguesclin décerné, chaque année, à la personnalité qui a eu l’action la plus défavorable à la Bretagne. Certes... le passif est déjà lourd, mais Marylise Lebranchu représente quelque chose dans cette Bretagne longtemps restée terre promise de la gauche française et de ses avatars. Alors... ?
Qu’on ne s’y trompe pas, derrière le conflit éternel entre l’Est et l’Ouest du Crédit Mutuel, l’enjeu n’est pas celui d’une lutte d’égos entre un breton à la tête dure, Jean-Pierre Denis, et un strasbourgeois, chouchou de la presse, Nicolas Théry. L’inimitié remonte bien plus loin entre les casques à pointe et les chapeaux à guides... Louis Lichou et Théo Braun se regardaient déjà en chiens de faïence, Yves Le Baquer et Michel Lucas se détestaient amicalement et Nicolas et Jean-Pierre ont pris le même chemin pour le mener très loin sur le terrain de l’affrontement... Des races fières et qui ne cèdent pas facilement. Mais nous sommes avant tout dans le froid royaume de l’argent et, au final, l’enjeu est financier et colossal. L’enjeu pour la Bretagne est crucial. Alors, Marylise Lebranchu... ?
Elle se lance médiatiquement...
Tout le monde la croyait coulant d’heureux jours de retraite... Elle annonce son « engagement » en juillet 2018, arguant d’un attachement profond, qu’on croirait viscéral à force de trémolos dans la voix, au Crédit Mutuel et aux valeurs du mutualisme. Du côté de la baie de Morlaix, c’est l’étonnement : personne n’avait jamais rien remarqué. Dans la foulée, elle annonce son intention de créer une association et de tenir des réunions publiques pour défendre le Crédit Mutuel contre d’affreux capitalistes, intrigants et manipulateurs, le président et le directeur général du Crédit Mutuel Arkéa. Des méchants ! Qui sont accusés de défendre un projet d’indépendance insensé pour d’obscurs intérêts personnels. C’est le discours qu’effectivement elle délivre fin 2018 et début 2019, à Morlaix, Vannes, Rennes, Bordeaux... la main sur le cœur elle parle de banque, elle parle de valeurs. Étrange.
Parallèlement apparaît sur la toile un site internet militant et associatif : « Restons Mutualistes ». MLB s’y présente comme présidente et fondatrice de l’association et de son site internet. Et, au cas où cela ne suffirait pas, elle fait imprimer et diffuser de luxueuses brochures en couleurs, reprenant les thèmes et les termes des pages internet. Étrange.
Alors, il faut y regarder de plus près...
Lors de ces premières réunions militantes, MLB apparaît engoncée dans le trop lourd manteau du mutualiste dont elle ne connaît ni l’Alpha ni l’Omega. Son propos mal assuré est plutôt bêta. Elle bafouille, se contredit n’hésitant pas à étaler sa méconnaissance à peu près complète d’un dossier aux ressorts et mécanismes, il est vrai, particulièrement complexes. Le mutualisme financier est une forêt sombre moins facile à pénétrer encore que celle de Brocéliande. Pourtant, les observateurs notent, lors de ces improbables meetings, la présence de nombreux personnages aux allures de communicants et de banquiers... et on reconnaît des chargées de communication de la Confédération Nationale du Crédit Mutuel, Guillaume Sauvaire, son secrétaire général, Aziz Ridouan conseil particulier du président de CNCM et même, parfois, son Directeur général, Pierre-Edouard Batard, P.E.B pour les copains de promo de Polytechnique. Les plus avisés reconnaissent aussi une figure discrète pour ne pas dire secrète du monde la communication : Marine Champon, au CV assez hallucinant : spécialiste de la communication de crise et sur les réseaux, elle a piloté la com’ de groupes comme Exxon ou Doux au pire moment de l’existence de ces sociétés aux méthodes si particulières. Elle est proche de Nicolas Théry. Elle est là. Pourquoi ?
Et lorsque, un soir de décembre à Carhaix Marylise Lebranchu tient réunion devant six pelés et trois tondus transis, ils sont là encore, frigorifiés, venus de Paris, veillant sur la vieille dame, la contrôlant. Pourquoi ?
Les réunions s’enchaînent et enchaînent les fiascos. Malgré les annonces dans la presse régionales, les assemblées sont très clairsemées : deux ou trois syndicalistes, quelques anciens salariés du Groupe Arkéa manifestement aigris et revanchards, mus par on ne sait quelles sombres motivations... Cherchons de simples sociétaires de la banque intéressés par le débat ? Non, pas un. Mais la presse en parle et c’est, sans doute, l’effet recherché.
Mais,... Pourquoi ?
Pourquoi ces réunions tristes et, au final assez pitoyables ? Pour comprendre la démarche de Marylise Lebranchu, et l’origine de la débauche de moyens mis en œuvre par une Ministre retraitée, parfaitement étrangère au milieu de la finance, il faut regarder ailleurs, plus loin, au-delà de ce qui est donné à voir. Il faut soulever un à un les voiles des manigances ourdies par Crédit Mutuel Alliance Fédérale. L’Alliance Fédérale ? Ce monstre de Groupe bancaire et d’assurance dont les activités mutualistes sont désormais bien minoritaires dans un ensemble international mais qui n’en tient pas moins sous son pouvoir, tout le Crédit Mutuel français. Enfin, presque tout. Quelques bonnes lectures permettent de comprendre très vite pourquoi Marylise et sa garde rapprochée de banquiers perdent leurs soirées d’hiver dans des salles vides. Le registre national des associations, les statuts de l’association et le procès-verbal de l’assemblée générale fondatrice de l’association présidée par Marylise « Restons Mutualistes » et puis encore, les informations données dans ses petits coins par le site internet éponyme... Nul besoin d’aller plus loin !
C’est simple : les documents officiels et discrètement publics indiquent que cette association est financée, d’une part, par la CNCM, organe central des groupes de Crédit Mutuel, doté de prérogatives d’Etat et, d’autre part, par les fédérations de Crédit Mutuel affiliées au Crédit Mutuel Alliance Fédérale. Elle dispose d’un budget pharaonique d’au moins 500 000 euros par an et sans doute beaucoup plus, directement apporté par les fédérations de Crédit Mutuel affiliées à l’Alliance Fédérale et par la CNCM elle-même au budget de laquelle, d’ailleurs, concourt par obligation le Crédit Mutuel Arkéa dont le dénigrement est le premier objet de l’association ainsi financée ! C’est salé...
La Bretagne se défend dans le 17ème ?
Ils révèlent également que l’association « Restons Mutualistes » dont le Siège est situé dans les locaux de la CNCM (rue Cardinet dans le 17ème à Paris !), a été créée de toutes pièces par l’organe central du Crédit Mutuel avec ses moyens, ses ressources et par l’usage d’une ingénierie visant à faire croire qu’elle n’est pas l’acteur direct de l’opération de déstabilisation et de dénigrement du Groupe Arkéa, du Crédit Mutuel de Bretagne, du Crédit Mutuel du Sud-Ouest et de leurs dirigeants. Ainsi, l’observateur curieux apprend, également facilement, que les statuts de l’association ont été adoptés le 11 juillet 2018, sur décision du Conseil d’administration de la Confédération Nationale du Crédit Mutuel, alors même que le site internet de cette association avait été élaboré et mis en ligne dès le 22 juin par les services techniques de « l’Alliance fédérale ». Le Trésorier, également « point de contact » de l’association est... Pierre-Edouard Batard ! transfuge lui aussi de l’ancien Ministère Valls, devenu Directeur général de la CNCM. Nicolas Théry sait s’entourer et renvoyer l’ascenseur. Pierre-Edouard Batard est le véritable instigateur et patron de l’association lancée contre la Bretagne et le Groupe Arkéa.
Enfin, l’association « Restons Mutualistes », qui ne dispose en propre d’aucun moyen humain, fonctionne et développe ses activités de destruction avec les moyens et les cadres de la CNCM : ceux-là mêmes cités plus haut qui assistent et patronnent la dame de Morlaix. Le site internet a été créé par les services informatiques de la filiale technologique de l’Alliance Fédérale, Euro-information. La plupart des rédactionnels sont rédigés par Pierre-Edouard Batard, Stéphanie Glémot, responsable de la Communication de la Confédération Nationale du Crédit Mutuel, Alban Le Roux ancien attaché parlementaire PS de Marylise Lebranchu ou encore Marine Champon, communicante du trouble et de l’ombre, proche de Nicolas Théry qu’elle a connu à Sciences Po, dans les couloirs des commissions européennes ou encore au CIC.
Ainsi donc « Restons Mutualistes » n’est pas cette initiative individuelle, la croisade d’une conscience même aveuglée et partisane... comme s’évertue à essayer de le faire croire -en vain- une ancienne ministre de la République. Ce n’est, en réalité, qu’un outil administré et financé par la CNCM, contrôlé également par elle et l’Alliance Fédérale. Cet outil a pour objectif de faire échouer par tout moyen de communication ou de pression, le projet d’indépendance du Groupe Arkéa. Et si pour cela il faut créer une association, la doter richement et s’attacher les services d’une figure politique locale pour faire faire le triste boulot qu’un organe central de banque ne peut pas prendre le risque de faire lui-même... allons-y gaiement ! Et si, ainsi équipé et dissimulé, il faut engager une campagne de dénigrement, à base d’insinuations nauséabondes et plus que diffamatoires, qu’à cela ne tienne !
Derrière l’étendard brandi haut de valeurs se déroule en réalité un sombre combat pour la prise de contrôle d’un groupe bancaire par un autre.
Marylise, mutualiste de paille
Marylise Lebranchu, qui dans ses premières communications, a développé l’idée qu’il s’agissait de « son » association, créée à « son » initiative, apparaît ainsi n’être qu’une présidente de façade. Elle a en réalité été « recrutée » par la Confédération Nationale du Crédit Mutuel afin de crédibiliser l’action de l’association par l’image forte sur le territoire breton de cette ancienne ministre et parlementaire. Ceci, en contrepartie d’une indemnité mensuelle de 2 000 euros qui ne pouvait sûrement que décupler sa passion tardive pour le mutualisme bancaire. Et son rôle s’arrête à peu près là, un rôle de porte-parole, rémunéré, auquel tous ses textes sont soufflés : l’ensemble des communications, propos, écrits, documents, publiés sous la signature de l’ancienne ministre ou par son site internet sont rédigés par des responsables ou communicants de la Confédération Nationale du Crédit Mutuel.
Il reste de tout cela le désagréable sentiment d’une farce dont une ancienne ministre de la République est le principal acteur. Acteur manipulé et exhibé pour quelque appartenance à ces réseaux qui font tant de mal à la démocratie et pour quelques 2 000 malheureux euros par mois. Bien plus que le salaire médian en Bretagne mais quand même... Faust avait une plus haute image de lui-même ! En plus, forcément, cette inélégance n’est pas restée cachée. Même radio Breizh Izel en a causé dans le poste. Forcément, ça a fait un peu de « reuz » dans la tribu de Manau et chez les « penn sardin ». Et des monts de l’Arrée aux landes de Lanvaux, les visages armoricains se sont fermés un peu plus à l’évocation du mot « politique ».
De cette médiocre histoire que doit-on retenir ?
Oui, il reste de tout cela le sentiment désagréable et empreint de tristesse qu’une ancienne représentante de l’Etat, se laisse suborner par une puissance financière de premier plan et se mette au service de celle-ci pour des enjeux financiers qui dépassent la capacité d’imagination des simples citoyens que nous sommes... Elle parle de mutualisme... Las ! elle ne semble pas savoir ce que c’est. Elle devrait défendre la Bretagne ? Elle bat la campagne pour vendre son principal établissement bancaire à la fibre régionale et territoriale à une banque internationale d’origine strasbourgeoise. Lorsque leur temps est révolu, les anciens ministres devraient savoir ne pas cumuler emploi et retraite.
C’est dommage. Ce n’est ni l’affaire Cahuzac, ni l’affaire Guéant, bien sûr. Mais ce n’est pas beau et c’est de cela dont les citoyens ne peuvent plus : l’insincérité et les arrangements entre amis parisiens. La politique ne peut-elle être qu’un théâtre d’ombres où sont seulement animés mensonges et faux-semblants aux services des puissances... ?
En outre, Madame Lebranchu, que vous n’ayez pas plus d’affinités avec Jean-Pierre Denis qu’Emmanuel Macron avec les Gilets jaunes, soit. Mais est-ce une raison pour jeter en pâture médisances et calomnies sur le principal dirigeant du Groupe Arkéa ? Certes, c’est un ancien chiraquien... mais certains de vos propos et plus encore ceux de certaines personnes qui vous entourent, ne vous honorent pas.
On retiendra de tout cela... Que l’une des plus grandes banques françaises qui arrose ses discours et publicités des fleurs miellées du mutualisme, de l’humanisme et de tous ses trompe-l’œil qui s’achèvent en « isme » ne se prive d’aucun moyen pour arriver à sa seule fin : assouvir sa soif de puissance et de pouvoir financiers.
Que femmes et hommes politiques, se mettent aux services des grandes puissances économiques, se font passants des réseaux et coulisses peu éclairées des pouvoirs politiques, administratifs, médiatiques... sans que jamais l’intérêt public y ait quelque part.
Il faudrait pourtant faire bien attention à ce que tout cela ne finisse pas de la pire des façons. Nombreux déjà sont ceux qui ont sonné l’alarme.
Bernard et Jean
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