Albanel, Donnedieu de Vabres, Nègre, Universal & co.
Enième attaque contre les internautes.
Voilà, nous y sommes à nouveau. Encore une nouvelle bouée de secours dorée pour les maisons de disques : le rapport Olivennes présenté au ministre de la Culture Mme Christine Albanel matraque une nouvelle fois les internautes qui téléchargent.
Cela fait maintenant plusieurs années que je suis les annonces et les différentes mesures à l’encontre du téléchargement de musique, souvent qualifié d’illégal, GRAND responsable de la détresse économique de l’industrie du disques. Il semblerait que le seul responsable des déboires de Pascal Nègre & co soit ce fichu internaute qui télécharge sauvagement des titres de musique et, ainsi, plonge nos maisons de disques dans les abîmes. Ainsi, cela reviendrait à dire, que lorsqu’une entreprise à but lucratif perd du C.A., la faute en incombe au client, dans notre cas, le consommateur. Ne serait-ce pas plutôt les maisons de disques qui, face à cette révolution du numérique, n’ont pas su s’adapter à la nouvelle structure du marché.
Il est souvent question de téléchargement illégal. A tort et à travers, chaque internaute qui télécharge de la musique sur un site P2P, est considéré comme un déliquant. Or, tout d’abord, qu’en est-il des internautes qui téléchargent de la musique au format MP3 pour remplacer leur vieille collection d’albums au format K7 ou vinyle ? Ne se sont-ils pas déjà acquittés des droits d’auteurs lors de leur premier achat ? Si, de surcroît, ils ont fait l’acquisition d’un disque dur, d’une clé USB, d’un lecteur MP3, d’un disque CD vierge ou tout autre mode de stockage, n’ont-ils pas déjà été frappés d’une taxe ? Eh non, apparemment, ce n’est pas suffisant. Il convient de remplir les caisses des maisons de disques encore davantage.
Prenons mon cas comme exemple : je suis un inconditionnel de Pink Floyd et Depeche Mode. Depuis mon plus jeune âge, j’ai acheté tous leurs albums. D’abord en K7, puis en CD, et dernièrement en SACD. Et y rajoutant certaines rééditions, j’ai jusqu’à 4 fois les mêmes albums. Est-ce qu’à une seule reprise, une maison de disques se serait proposé de me retrocéder tout ou une partie des droits d’auteurs pour un même album ? Et lorsque je rachetais un album suite à une bande K7 défectueuse, les maisons de disques n’y voyaient aucun inconvénient à toucher une deuxième fois le prix de l’album, non ? Ainsi, si j’étais amené à télécharger l’ensemble de l’œuvre de ces deux groupes, est-ce que je m’exposerais à une possible suspension de ma ligne internet ? Fort probablement.
Il n’est que question de ces horribles internautes qui passent leur temps à copier des albums, grands responsables des chutes des ventes de disques ? Etrange. A l’origine, dans les années 70-80, la K7 était bien utilisée pour copier des albums vinyles. N’avons-nous pas déjà tous copié nos titres préférés sur les stations radios de l’époque sur des cassettes vierges ? Or, n’était-ce pas là l’heure de gloire des maisons disques et des profits pharaoniques ? En effet, là n’est pas le problème.
Le problème se situe autre part, et pour n’en citer qu’une partie : derrière les dépenses de promotions de disques inconsidérées où tout le gotha et ces parasites sont invités en grande pompe dans des palaces à l’autre bout du monde, dans le prix de vente prohibitif des albums CD, qui ne sont qu’une vulgaire galette avec un livret (le dernier album des Eagles How long est vendu à 18,99 euros en prix vert à la Fnac, alors qu’il coûte moins de 10 dollars outre-Atlantique, de même que les anciens albums, comme Hotel California pour rester dans l’exemple, qui est encore vendu 15 euros sur la Fnac, alors qu’il est à moins de 6 euros aux Etats-Unis).
Madames et Messieurs des maisons de disques, n’essayez donc pas de nous prendre pour des abrutis. Tout le monde sait, que la technologie des CD est révolue, dépassée, et suplantée par des nouvelles technologies comme le DVD Audio, le SACD. Voilà pourquoi les ventes baisses ! Le secteur musical et vidéo est en pleine mutation. Il ne suffit plus de presser une galette et d’y ajouter une feuille de papier imprimée pour faire vendre. Dans l’air audiovisuelle où nous nous trouvons, à l’heure où le home-cinéma a fait son entrée dans bien des foyers, il faut allier le son à l’image. Et alors, est-ce que les ventes des DVD Audio, musicaux, ou SACD pour les audiophiles sont en baisse ? Oh que non. Ce qui vous fait rager, c’est qu’à force de rester assis sur vos acquis, vous avez complètement raté, sous-estimé la venue d’un nouveau vecteur musical, internet. Et comme vous avez été dépassés, vous vous en êtes remis au gouvernement, avez pleurniché et supplié les différents ministres de la Culture, qui sont devenus vos laquais, et qui ne manquent pas d’imagination, d’abbérations, et de copinages avec l’industrie du disque.
Ainsi, une fois pour toute, fichez-nous donc la paix, et faites comme tout autre entreprise dans ce pays qui voit son CA baisser. Adaptez-vous, faites preuve d’ingéniosité, réduisez votre train de vie, inovez !
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