Alésia, Bavay, Bibracte, Gergovie, Taisey, Vercingétorix, Boduognatos, Dumnorix. Les origines de notre nation gauloise
ALESIA
Après la sévère défaite de l'armée de secours, les assiégés d'Alésia s'étaient rendus à l'évidence : la bataille était perdue. Le visage creusé par le manque de nourriture et par les souffrances d'un siège interminable, ils étaient là, silencieusement assis...
Question : à quel endroit du plateau étaient-ils assis et sur quoi ?
Les ruines de construction mises au jour datent-elles d'avant la bataille ou d'après la bataille ? On nous affirme que les Gaulois de l'indépendance ignoraient l'usage de la pierre taillée et ne construisaient principalement qu'en bois, notamment des "murus gallicus" de poutres et de pierres encastrées. Je suis étonné. Cette description que donne César ne concerne que les murs d'enceinte de Bourges (DBG VII, 23). D'une part, on oublie de dire que le texte latin précise "coagmentis" ce qui implique l'usage d'un mortier. D'autre part, la rampe d'accès que décrit César - jusqu'à 23 mètres de haut - ne s'explique que si elle était dressée contre les deux ou trois hautes tours qui défendaient l'entrée de la ville ; hautes tours dont on a retrouvé la trace, forcément en pierres maçonnées.
Vercingétorix est là, debout face aux Gaulois. Personnage hors du commun qui en impose à tous : "terrifiant par son physique (corpore), par son intelligence (spiritu) et par ses armes (armis)", Florus le présente en outre comme un orateur exceptionnel qui entraînait les foules.
Vercingétorix est blond. Sa chevelure est flamboyante comme les rayons du soleil. Son profil, tel que les médailles le représentent, est celui d'un athlète comme celui d'un Apollon.
Son nom est un mot composé qui évoque les pouvoirs et les symboles représentatifs de la société gauloise : ver comme vergobret, cing comme cingum, ceinture, collier ou torque, rix comme commandant en chef, geto comme toge en lettres inversées (cf Togirix, Orgetorix, Cingetorix).
Vercingétorix est fils de "rix". S’inscrivant dans la lignée des fameux rois Luern et Bituit, il n’a pu être élevé que dans un palais, un palais qui se dressait dans la ville fortifiée de Gergovie que je situe au Crest, près de Clermont-Ferrand.
De même que César semble avoir bénéficié des leçons d’un rhéteur gaulois, Vercingétorix a obligatoirement reçu une éducation guerrière mais aussi littéraire - ses déclarations prouvent qu’il s’exprimait remarquablement bien... à la Démosthène.
Vercingétorix fait face aux vaincus d'Alésia. Une simple phrase suffit.
« Si j’ai fait cette guerre, ce n’est pas par ambition personnelle mais pour la liberté de tous. Puisqu’il faut céder à la fortune, je me livre à vous. Tuez-moi ou livrez-moi vivant aux Romains ! Puissent-ils se satisfaire de mon sacrifice ! » (DBG VII 89, traduction E. Mourey).
Lors du siège de Bourges, il s'était justifié par une autre proclamation : "Je ferai de toute la Gaule un seul conseil (de gouvernement) dont personne au monde ne pourra contester les décisions dès lors qu’elles auront été prises dans une volonté commune" (DBG VII, 29, traduction E. Mourey).
Comme je l'ai expliqué et prouvé dans mes articles, Alise-Sainte-Reine était une station sur les voies de l'étain, d'où son nom d'Alésia, évoquant celui que portait Chypre à cette époque : Alashiya ; une station qui offrait l'hébergement et les bains chauds aux voyageurs qui y faisaient étape...
Question : a-t-on retrouvé ces bains chauds dans les ruines mises au jour ? La réponse est : oui !
BAVAY, BAGACUM NERVIORUM
Dans les fabuleuses ruines mises au jour à Bavay, on ne veut voir que du gallo-romain qui s'est construit sur terrain vierge au temps des empereurs romains. Je suis étonné. Comme je l'explique dans un récent article, la bataille a bien eu lieu sur l'Ecaillon. 60 000 combattants nerviens qui auraient défendu une ville gauloise qui n'existait pas encore ! Difficile à croire ! La cité gauloise est donc forcément dans les vestiges mises au jour. César ne rasait pas les villes vaincues. Avant de quitter la Province, la Gaule étant en paix, il se rendait dans les assemblées, s'informait des problèmes tout en récompensant ceux qui l'avaient soutenu (DBG VIII, 46). Quant à Auguste, son successeur, aucun texte ne dit qu'il ait construit quoi que ce soit en Gaule intérieure. Le malentendu vient du fait que le pays éduen a décidé, à un moment de son histoire, de consacrer sa capitale de Bibracte - Mont-Saint-Vincent - au dieu auguste du ciel, d'où son nouveau nom d'Augustodunum, d'où la confusion que font les historiens. Augustodunum, c'est le Mont-Saint-Vincent, mais c'est aussi sa colonie, Autun, dans le cadre de la cité double. Autun ne doit rien à l'empereur Auguste qui n'est jamais venu jusque-là. Bibracte à Mont-Saint-Vincent, Gergovie au Crest, tout cela était construit en pierres bien avant l'arrivée des Romains. Bref, aucun texte ne dit que les Romains aient colonisé la Gaule comme on le prétend. Tout ce qu'on peut dire est que les Gaulois ont continué à construire leur cité malgré leur défaite, tout en profitant de la "pax romana", tout en fournissant à Rome les importants effectifs militaires pour son extension. Ci-dessous : enceinte antique de Bavay, bien avant l'arrivée des Romains.
Boduognatos : le fils de la Corneille (Encyclopédie de l'Arbre celtique, de Boduo, "corneille", associé à gnatos "fils".). Il court vers une victoire presque certaine à la tête de 60 000 Nerviens (?), 60 000 combattants poussant ensemble le cri aigu de la corneille accompagné du bruit assourdissant des carnyx, tonnerre de Dieu ! Les cris et le chant de la Corneille noire sont très variés, du croassement aux sons métalliques. Mais ils sont surtout désagréables d'un point de vue sonorité. Elle a en plus la fâcheuse tendance à répéter ses cris de très nombreuses fois à la suite. (Wikipédia). Boduognatos est mort un an après avoir failli remporter une victoire qu'il pensait certaine, peut-être des suites de ses blessures. Il s'est envolé dans son ciel de gloire, son âme/tête dans un corps d'alouette.
Gaulois et Gauloise sans péchés s'envolant dans un corps d'alouette vers un autre lieu pour y vivre une seconde vie (cathédrale de Chalon-sur-Saône, troisième temple des Juifs, druidique, IIIème siècle après JC. phoio Bourgogne médiévale).
Question : pourquoi, dans les Actes des Apôtres, Actes 10, le centurion "qui aime notre nation" en garnison à Césarée, s'appelle-t-il Corneille ? On s'attendrait à ce que ce commandant d'unité soit romain, non ! Il est Gaulois ! Nervien peut-être.
BAVAY, BIBRACTE, ET ROME
Les Nerviens se disaient descendants des Troyens, les Eduens également. Pourquoi ne pas les croire. Les deux n'ont-ils pas inscrit leur oppidum dans un ovale semblable à celui de la ville de Troie ?
ci-dessus : enceinte de la ville de Troie.
L'oppidum de Mont-Saint-Vincent ne reproduit-il pas encore plus exactement cette enceinte ?
Quant à la ville de Rome, elle aurait eu, au départ, la forme carrée du mont Palatin. L'histoire du Troyen Enée débarquant sur les côtes italiennes n'est certes pas illogique ; n'est pas illogique, non plus, la conquête de Monte Cavo par son fils Ascagne et la fondation d'Albe la longue ; non plus la dispersion de leurs chromosomes dans les forêts jusqu'au Tibre. En revanche, la belle histoire de la louve allaitant les deux jumeaux montre clairement que l'imagination poétique s'est substituée à l'argumentation scientifique.
TAISEY, CHALON-SUR-SAÔNE. Retour à l'argumentation scientifique :
Etude du terrain d'après la carte de Cassini.
Port important sur la Saône, cité par César, la ville de Chalon apparaît en rouge dans son enceinte du XVII ème siècle, divisée en quartiers, la cathédrale en surimpression. Son implantation qui remonte à l'antique et peut être même au-delà, n'a pas été choisie au hasard. A l'Est et au Sud, le fleuve l'entoure dans un méandre, facilitant ainsi le guet et la défense jusqu'à la butte de Taisey qui la flanque avec sa haute tour de guet. qu'il faut placer vers l'inscription Remy. Au sud, la tour dévoile un large horizon au plus loin ; mais aussi vers l'ouest jusqu'qu'au plateau qui la porte, un plateau que bordent une Orbize et une Thalie souvent en crue. En outre, à supposer que le plateau ait été dégarni d'arbres et soigneusement entretenu sous forme de patûres, ce qui est probable, la dite tour en surveillait les flancs juqu'à la grande plaine du nord.
L'oppidum et le castrum de Chalon, Cabillodunum cité par César.
Conformément à la symbolique du ciel, le conseil de la ville siégeait dans le castrum - actuelle tour de Taisey - projection sur terre de la tour de Dieu qui est dans le ciel, quadrilatère du Petit charriot, alias petite Ourse. Les élus et les "protégés" se trouvaient dans l'oppidum, projection sur terre du grand charriot, alias grande Ourse.
C'est du haut de la tour, alors crénelée, que les guetteurs ont vu arriver les hordes d'Attila lors de la bataille des champs catalauniques (an 451). L'an 600 avant JC est probablement l'époque de gloire de la forteresse. Elle surveillai la voie de l'étain qui montait de Marseille, celle qui bifurquait vers la Loire par le couloir de la Dheune et celle qui montait vers Dijon, avant d'obliquer, voie Sequanas.
Quand Tite-Live évoque la coalition des Celtes qui ont envahi l'Italie jusqu'à prendre la ville de Rome, il cite les Eduens de Bibracte (au Mont-Saint-Vincent), les Aulerques de Brançion, les Ambarres d'Ambérieu, les Blannovices de Blanot... et les Bituriges qu'on ne peut situer alors qu'à Chalon/Taisey. En effet, si l'Éduen Dumnorix a marié sa mère à un Biturige, c'est bien pour sceller une alliance locale et non une alliance avec Bourges (César DBG I,18).
Quand Héraclide du Pont écrit que "la nouvelle arriva du couchant qu'une armée sortie de chez les Hyperboréens avait pris une ville grecque appelée Rome", il s'agit de l'armée des Celtes précités, notamment des Bituriges qu'on ne peut situer qu'à Taisey, là où descendent les vents du Nord (Plutarque), la ville qui permet d'atteindre les sources du Danube en passant par les défilés du Jura (Hérodote) les monts Rhiphés (alias Pirenne) autrement dit : une Nuerax au-delà de Marseille (Hécatée de Millet, VII ème siécle avant JC), successivement nommée Alésia (celle de Diodore de Sicile, métropole de la Celtique) Cabillo oppidum (César, DBG VII, 42), Argentomagus (notitia dignitatum et Actes de saint Marcel), tour de guet (chant de Walther), Tasiacum (Courtépée),Taisey de Thesaurus, le trésor ; bref, une Nuerax au-delà de Marseille, qui ne peut absolument pas se situer sur la côte, ni dans le midi, ni à Lyon, mais au bout du couloir Rhône-Saône, dans le village deTaisey toujours existant.
Quand Platon, mort en 346 avant JC, évoque le pays des Atlantes dans son Atlantide, c'est la Gaule de Gergovie et de Nuerax/Taisey qu'il nous décrit : ... avec toutes ces richesses qu’ils tiraient de la terre, les habitants construisirent des temples, des palais pour les rois, des ports, des chantiers maritimes, et ils embellirent tout le reste du pays dans l’ordre que je vais dire...
Pendant ce temps-là, Rome n'était qu'une ville en bois et ne commença à se couvrir de monuments qu'après avoir conquis la Gaule et... ses richesses.
Question à Mme la Ministre de la Culture : Ne serait-ce pas ici, à Chalon-sur-Saône et à Taisey qu'a commencé à battre le coeur de la France ?
De quel droit César a-i-il attaqué les Helvètes ?
Le Sénat avait décrété, sous le consulat de M. Messala et de M. Piso, que le gouverneur de la Province romaine devait défendre les Eduens et les amis du peuple romain dans la mesure où les intérêts de la République étaient en jeu (DBG I,35).
Ce sénatus-consulte avait probablement été pris à la suite de la visite à Rome de Divitiac pour stopper les ambitions d'Arioviste et non celles des Helvètes.
César, pour justifier son intervention contre les Helvètes, s'est appuyé sur ce texte, très probablement, mais avec une effronterie évidente.
1°) Les intérêts de la République romaine étaient-ils en jeu ?
César prétend (prudemment, de peur d'être contredit) « qu'on lui aurait rapporté que les Helvètes voulaient se rendre dans le pays des Santons, sur les bords de l'Atlantique, près de la Province romaine. Cela aurait été un bien grand risque de laisser s'établir si près d'une si riche province (non loin de Narbonne) un peuple aussi belliqueux. » (DBG I,11)
En vérité, ce “casus belli” est un mensonge de César ; il fera dire par la suite aux Gaulois tout autre chose : « Les Helvètes se seraient fixés en Gaule dans la région qu'ils auraient jugée la plus favorable et la plus fertile. » (DBG I,30)
2°) Les Eduens ou d'autres alliés du peuple romain ont-ils demandé à être défendus ?
Je ne le pense pas. Les représentants légaux d'aucun pays n'ont appelé César à l'aide. L'Eduen Dumnorix, dont la puissance surpassait celle des magistrats (I,17), était l'ami des Helvètes, signataire du plan d'Orgétorix, et par conséquent hostile à toute intervention romaine contre les Helvètes.
Si des Eduens, comme l'affirme César, lui ont demandé d'intervenir, il ne peut s'agir que de quelques paysans éduens du Revermont et de Bresse, victimes malheureuses du passage des Helvètes, mais en aucun cas des Eduens de Bibracte. Certes, Divitiac s'était bien rendu à Rome, mais c'était pour demander une aide contre les Germains d'Arioviste et non contre les Helvètes.
En intervenant ainsi de sa propre initiative, Jules César, manifestement, n'a obéi qu'à sa seule ambition. Son coup de main sur les Helvètes sans déclaration de guerre préalable, sans motif réel (César leur avait seulement interdit de traverser la Province), est un acte contraire au droit des gens et il n'est pas du tout certain que la fronde politique de Rome ait été unanime à l'approuver.
Dumnorix
Chef de la cavalerie éduenne, Dumnorix était-il un messie attendu ? Sur sa médaille en argent de l’ancienne collection Hucher, il est représenté, la chevelure flamboyante marquée au sceau des quatre roues du petit charriot de Dieu, le charriot de David. Au revers, on le voit en entier, apparemment vêtu de cottes de mailles ou d’une légère cuirasse. Il porte casque à paragnathides et épaulières rembourrées. Son bâton de commandement est accroché à sa ceinture. Passant le bras par dessus la constellation du lion qui s’apprête à féconder celle de la Vierge, il tient fermement de la main droite le sanglier qui se trouve dans la Grande Ourse, symbole du courage militaire. De la main gauche, il tient une tête coupée, sa propre tête/âme, pour bien montrer qu’il a fait le sacrifice de sa vie. En arrière-plan, le carnyx gaulois, voix du chef et voix de Dieu, a la même signification que le tambour qui bat la charge.
Le voici, dans les fresques de Gourdon, au pied de Mont-Saint-Vincent/Bibracte. Apparemment vêtu d’une légère cuirasse, portant en bandoulière le carquois d’Apollon et au dos les ailes de l’ange, il descend du ciel dans la constellation d’Hercule, entre celle du lion et celle du bouvier. Sur la banderole, ces mots prophétiques : Ave Maria, je te salue Marie.
César préparait une deuxième expédition en (Grande) Bretagne ; mais il craignait un soulèvement de la Gaule pendant son absence. Il avait donc décidé de ne laisser derrière lui que les “Premiers” dont il était sûr et d'emmener sur ses bateaux les autres, en otages. Parmi eux se trouvait l'Éduen Dumnorix dont César se méfiait particulièrement.
Celui-ci tenta par tous les moyens de rester en Gaule. Il disait qu'il n'avait jamais navigué en mer et qu'il avait peur de l'eau. Il affirmait que son scrupule de ne pas offenser la Divinité lui interdisait une telle traversée. Voyant qu'il se heurtait à un refus catégorique, il se mit à intriguer auprès des chefs gaulois et à les effrayer. S'adressant à chacun d'eux en particulier, il les exhortait à rester sur le continent. « Ce n'est pas sans raison, disait-il, qu'on enlevait à la Gaule toute son élite. César voulait les massacrer, et comme il ne pouvait le faire sous les yeux des Gaulois, il les emmenait en Bretagne pour cela. »
Il donna sa parole et il se fit donner la parole des autres. Le serment était le suivant : « Quand le salut de la Gaule l'exigera, tous ensemble, nous passerons à l'action. » On dénonça le complot à César. Dumnorix, avec les cavaliers éduens, s'enfuit du camp. Toute la cavalerie de César se lança à sa poursuite avec ordre de le ramener mort ou vif.
Sommé de revenir, il résiste, il se défend, il demande aux siens de lui rester fidèles.
IL CRIE QU'IL EST UN HOMME LIBRE ET QU'IL APPARTIENT A UNE NATION LIBRE !
Conformément aux ordres donnés, on l'entoure et on le tue... Les cavaliers éduens revinrent tous auprès de César (extraits de DBG, V- 6 et 7 et de mon Histoire de Bibracte, le bouclier éduen, chapitre 9, publié en 1992.)
Question : Dumnorix était-il un migrant, fils de migrants, ou descendant de migrants ? Des migrants qui, sur la hauteur de Taisey, auraent élevé la forteresse dont il ne reste aujourd'hui que la haute tour ?
Venaient-ils de Sepphoris, l'antique Nazareth, capitale de la Galilée ?.
Emile Mourey, écrit au château de Taisey, le 6 février 2022.
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