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Accueil du site > Tribune Libre > Algérie : Les élections législatives de 2021, un tournant historique (...)

Algérie : Les élections législatives de 2021, un tournant historique ?

 

Le Président de la République Algérienne Abdelmadjid Tebboune a convoqué le 11 mars le corps électoral pour des élections législatives anticipées prévues pour le 12 juin 2021. L'assemblée populaire nationale (APN) avait été dissoute officiellement le 21 février 2021. Au-delà des considérations électoralistes sont les enjeux autour de ces élections ?

 

Le contexte politique général

Le mouvement contestataire du "Hirak" qui avait démarré en février 2019 et qui s'était arrêté en mars 2020 en raison de la pandémie du Covid, a repris lors de la date symbolique du 22 février 2021. La différence entre les premières manifestations de février/mars 2019 où le mouvement populaire était à son apogée, c'est tout d'abord le nombre de manifestants qui a largement baissé, mais aussi la teneur des slogans de plus en plus hostiles, par exemple celui de "les généraux à la poubelle !" ou "moukhabarat irhabya" (services de sécurité terroristes).

Le Hirak est traversé principalement par deux courants opposés et inconciliables : D'un côté, le mouvement Rachad, résidus du FIS (front islamique du salut) dissout en 1992 affilié à l'islamisme international. De l'autre côté, les partisans de la "double rupture", c'est-à-dire les laïcistes qui tout en adoptant une position militariste comme les premiers, veulent exclure les islamistes du jeu politique. La revue el-Djeich (journal officiel de l'armée algérienne) avait publié récemment un communiqué dénonçant cette alliance contre-nature qui n'a pour but que de détruire l'armée. 

La situation est aggravée par la crise économique dûe à la baisse vertigineuse des prix des hydrocarbures pendant la crise mondiale du Covid 19, bien que le déséquilibre financier avait commencé avec le contre-choc pétrolier en 2015.

 

Le nouvel ordre politique ou retour de l'ancien système ?

Le slogan du président Tebboune est "L'Algérie Nouvelle", bien qu'il ait été pendant 50 ans partie prenante de l' "Ancienne Algérie", en plus d'être membre du comité central du PFLN (parti du front de libération nationale) au pouvoir depuis 20 ans et d'avoir été ministre et premier ministre dans les gouvernements d'Abdelaziz Bouteflika. Pour édifier un nouvel ordre politique, le président s'était engagé à proposer une nouvelle constitution au référendum populaire. La date symbolique du 1er novembre (déclenchement de la guerre d'indépendance nationale) était choisie, mais la majorité des algériens avait répondu absent au référendum qui n'a finalement réuni que 25% de participation ! 

Pour rattraper le coup, l'assemblée est dissoute mais beaucoup voient que les conditions ne sont pas propices : manifestations du Hirak, pas d'émergence de nouveaux partis politiques et confinement partiel maintenu dans plusieurs départements. Plusieurs gages de crédibilité soient accordées ; organisation des élections par une autorité indépendante de l'administration, suppression de l'élection par liste (pour éviter l'achat des têtes de listes), quota pour les jeunes et les universitaires et soutien financier étatique aux jeunes candidats indépendants pour éliminer "l'influence de l'argent" dans les élections. Toutefois, un fort taux d'abstention est à prévoir pour ces prochaines élections pour les raisons citées précédemment. 

La nature ayant horreur du vide, le parti favori est paradoxalement le PFLN (dont Bouteflika est encore président à titre officiel) car celui-ci avait gardé sa base militante ainsi que ses structures au niveau de tout le territoire national. Derrière le FLN, il y a le RND (rassemblement national démocratique), autre parti de gouvernement. Du côté de l'opposition, les partis islamistes modérés : MSP (mouvement de la société pour la paix), al-Bina (dont le candidat Abdelkader Bengrina est arrivé second à l'élection présidentielle du 12 décembre 2019), al-Islah, FJD (front pour la justice et le développement). Certains pressentent même une victoire des islamistes s'ils arrivent à se coaliser en un front commun ce qui n'est pas à exclure. D'autre part, les partis de la mouvance "démocratique" (laïcs ou centristes) sont divisés entre l'abstention et la participation. 

 

Les périls que menacent le pays...

Le danger à craindre serait une explosion sociale suite à la crise économique, qui serait conjugué à une crise politique. Ajoutons à cela le risque de guerre civile ethnique et régionale à cause des tensions identitaires entre extrémistes arabes et séparatistes kabyles. Cela engendrerait un scénario catastrophe dans le même contexte où les relations se tendent avec le voisin Marocain et où les djihadistes sont présents tout autour des frontières libyenne, malienne et nigérienne. 

 

Yacine Chibane


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2 réactions à cet article    


  • MagicBuster 15 mars 2021 11:06

    Le problème en Algérie est exactement le même qu’en France :

    Une jeunesse non éduquée trop nombreuse.

    C’est le retour au moyen age.


    • Mohammed MADJOUR (Dit Arezki MADJOUR) Mohammed MADJOUR 15 mars 2021 11:58

      Toujours le même bla bla...

      @MagicBuster 15 mars 11:06

      Combien de fois en effet, j’avais dit que le « Régime PARIS/ALGER » était un seul et même régime nuisible et nocif pour les Deux Rives !!!

      Quand aux zzzzauteurs algériens ou français incompétents et malhonnêtes, ils ne font qu’aggraver la situation... 

      Tout l’information utile ici : 

      —     https://twitter.com/MadjourMohammed

            https://www.facebook.com/M.A.Madjour 
       

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