Allemagne : surtout pas de sanctions contre la Turquie !
Dans la revue de la presse internationale du jour (1er décembre 2020) je suis tombé sur un article de la presse grecque[1] qui me parait très intéressant.
En effet, l’article du site Militaire News, signé de Kyra Adam et intitulé : « Les sanctions européennes contre la Turquie et les ‘‘menaces’’ d'Erdogan d'acheter des sous-marins russes sont à l'ordre du jour ! »
J’ai déjà écrit un papier sur le sujet[2], c’est pourquoi j’y reviens avec de nouvelles informations, mettant notamment l’accent sur l’habileté d’Erdogan de jouer avec les peurs des uns et des autres, bref de la realpolitik dans sa forme la plus cynique.
La journaliste grecque, une plume très sérieuse et toujours bien informée, nous apprend que « Merkel et Erdogan sont sur une ligne directe sur la question des sanctions européennes contre la Turquie, mais aussi sur les relations bilatérales, économiques et de défense. »
Adam cite ensuite des sources diplomatiques parfaitement fiables rapportant qu’Erdogan a contacté la chancelière Merkel, afin de lancer des menaces au cas où des sanctions seraient imposées à la Turquie lors du prochain sommet de l’Union européenne. »
À cet égard, le président turc a menacé Berlin d’une nouvelle vague de migrants qui « doublerait la population allemande ».
Concernant la livraison de sous-marins allemands à la Turquie, Erdogan, considérant que l’Union européenne n’est pas un partenaire fiable, il a exigé « une réponse définitive de la part de l’Allemagne », sinon, il s’est dit prêt à commander des sous-marins à la Russie.
Toujours selon la journaliste, la chancelière Merkel a immédiatement clarifié sa position, mais ne pouvait donner des garanties sur les décisions de l'UE dans son ensemble : « Je n'imposerai pas de sanctions », a-t-elle déclaré. Et elle a assuré à son interlocuteur turc qu'en ce qui concerne les sous-marins allemands, « le contrat sera honoré intégralement, comme tout autre accord d’armement. »
D’autres informations sur le sujet se réfèrent à la tentative de Mme Merkel, d’éviter une prise de position et une décision immédiates de la part de l’UE sur les sanctions contre la Turquie à cause de son comportement à l’égard de la Grèce et de Chypre (invasion quasi permanente de la zone économique exclusive des deux pays membres de l’UE), avançant l’argument que de telles sanctions seraient inappropriées en ce moment précis : elles ne seraient pas indiquées avant le changement d’administration aux États-Unis, c’est-à-dire le 20 janvier prochain, et la concertation avec la nouvelle administration étasunienne.
Pendant ce temps, Erdogan cible toujours Macron
L'agence de presse Ankara Anatolia (1er décembre 2020) a rapporté que s'exprimant à l'issue d'une réunion du Conseil des ministres turc, le président turc Tayyip Erdogan a indirectement accusé tous ceux qui critiquent la Turquie sur les droits de l'homme et la démocratie, leur suggérant de regarder du côté de la France.
Se référant aux manifestations contre l’article 24 de la loi sur la « Sécurité globale », le président turc a déclaré : « C'est ça la France, vous ne pouvez rien voir d'autre, n'attendez rien d'autre. Mais, nous réitérons notre préoccupation pour les droits de l'homme et les libertés en raison de l'attitude anti-démocratique du gouvernement (français) lors de ces événements en France. » Il a ajouté : « Notre gouvernement, notre armée, notre religion, notre industrie de la défense, nos investissements, nos recherches en Méditerranée et en mer Noire ont été attaqués. Ils font ce qu'ils peuvent pour empêcher notre pays d'atteindre ses objectifs. Mais ils ne réussiront pas », a-t-il insisté, ajoutant que la Turquie, en tant que pays et en tant que nation, était prête à tout affronter.
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