Allemagne : un géant ?
Ou un colosse aux pieds d'argile ?
Angela (ou plutôt les intérêts qu'elle représente) fait la leçon.
Comme si elle était die Lehrerin de l'Europe, la grande donneuse de leçon, qui donne aussi des bons points à Manu...
Sans être aussi agressif que Mélenchon (Maul zu, Frau Merkel ! Frankreich ist frei. Occupez-vous de vos pauvres et de vos équipements en ruines !), on peut à juste titre s'étonner de l' ingérence de la première dame dans les affaires intérieures de ses voisins.
Elle pourrait aussi balayer devant la Chancellerie...
Mais que fait Bruxelles, paralysée et frappée de cécité ?
Tout porte à croire que l'Allemagne serait désireuse de sortir d'une union désunion monétaire quelle traîne comme un boulet , du haut de son Mark surévalué et dominant par rapport à ses voisins-partenaires vassalisés. Mais ce serait trop risqué pour ses vitales exportations. Tous se tiennent par la barbichette.
De nombreuses interrogations demeurent sur le modèle allemand.
Des Allemands de premier plan, n'hésitent pas à poser des questions qui fâchent, constatant que la politique économique de leur pays glisse maintenant vers une sorte de consensus de Berlin (après celui de Washington), une sorte de fédéralisme disciplinaire, pire, une hégémonie allemande de fait, comme le redoutent Ulrich Beck (1), Joschka Fisher, Helmut Schmidt. Ferdinand Fichtner a fait aussi entendre une voix discordante au pays d'Angéla, qui se berce un peu d'illusions...
Une Allemagne à contresens ? Une hégémonie que résume ainsi Mme Lagarde, adepte du dumping salarial : " « L’Allemagne a accompli un excellent travail au cours des dix dernières années, en améliorant la compétitivité, en exerçant une forte pression sur ses coûts de main-d’œuvre."
"Au plus tard au début de la prochaine décennie, le nombre de retraités va commencer à augmenter (...) et les retraites devront être payées par des générations beaucoup moins nombreuses".
L' Allemagne ne s'endort-elle pas dangereusement sur son avenir ?..

A droite comme à gauche, les experts veulent que l’Allemagne bouge : le pays vieillit à toute vitesse et, vers 2045, il sera moins peuplé que la France. A l’extérieur aussi, la pression s’amplifie. Même le très libéral The Economist vient d’enjoindre la chancelière "à construire des ponts et des routes". Les Allemands, eux, restent frileux, mais satisfaits. Angela Merkel est toujours leur personne politique préférée : 79% sont satisfaits de son travail. Et le troisième sur le podium est Wolfgang Schäuble. Le père la rigueur.
Que sera demain l'apparente sérénité d'Angela ?
Achtung !
Personne n'a intérêt à voir l'Allemagne régresser.
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