Alors, ce Brexit, c’est pour aujourd’hui ou pour demain ?
Décidément, Albion ne tient pas à déroger à sa réputation de perfidie… J’ai entendu hier soir, dans une machine à bruits, que la nouvelle première ministre britannique compte respecter le vote de ses concitoyens, c’est-à-dire quitter l’Union Européenne. Mais pas avant… la fin 2019 ! Non mais de qui elle se fout la Miss May ?
De tout le monde. De ses électeurs d’abord, puis de ses ex-partenaires de l’U.E. ensuite et surtout. Ses électeurs, c’est le peuple, le grand oublié, toujours. Méprisé par les « zélites », ignoré par les me (r) dias, taillable et corvéable à merci, chair à trimer pour les vampires de la City. Et ce peuple a fait mentir toutes les pitoyables Pythies en votant pour la sortie de l’Europe, synonyme – hélas, trois fois hélas – d’austérité, de perte de souveraineté au profit d’une oligarchie cooptée et non élue, d’alignement sur le moins-disant social, de mépris des urgences écologiques et surtout de régression démocratique. Quel gâchis.
Elle invoque, Miss May, le flou politique engendré par les élections, en 2017 tant en France qu’en Allemagne. Elle invoque des difficultés technico-administratives, comme si les milliers de technocrates grassement payés de Bruxelles n’étaient pas capables de résoudre ces problèmes d’intendance. Elle se rend surtout compte que son pays dégringole : recul de la livre sterling, croissance en baisse, marché de l’immobilier qui plonge, baisse de la consommation sans oublier les maquereaux de la City qui toussent. Alors elle prend du temps pour négocier au mieux des intérêts de son pays, c’est-à-dire enfiler aussi profond que possible ses ex-partenaires européens. Dont certains s’y prêtent volontiers, offrant leur oigne en bénitier !
Parmi ceux-ci, on compte, évidemment l’Allemagne, complice ultralibérale de la Grande-Bretagne et vassale docile des États-Unis. Celle-là avait cédé et entraîné ses partenaires, de gré ou plutôt de force, à céder aux demandes les plus inconsidérées de Cameron, avant le référendum, afin de conforter sa position anti Brexit. Pendant ce temps, cette même Allemagne écrasait cyniquement sous ses bottes cloutées la Grèce en lui imposant des purges austéritaires insupportables. On s’écrase devant les banksters de la City et on écrase le peuple grec, poussant son président à capituler et à perdre la face. Et que dire de Hollande, va-t’en guerre en pantoufle, qui s’est écrasé dès sa première rencontre avec Frau Merkel, initiant ainsi une longue série de trahison de ses promesses électorales.
Ce ramdam autour de la sortie de la Grande-Bretagne cache le véritable problème de l’Europe devenue une colonie allemande. Ceci ne l’oublions pas, à cause de la faiblesse et du renoncement politique de la France. Frau Merkel à la baguette mène l’orchestre et la danse européenne, mais avec une musique exclusivement allemande. Avec des effets désastreux pour les nations de l’U.E. sauf… pour l’Allemagne.
Son économie est prospère ? Oui mais elle est basée sur l’exploitation éhontée de la main-d’œuvre des ex-pays de l’Est, sous payée, supportant des conditions de travail « à la chinoise ».
Elle exporte ainsi ses produits industriels avec le label « made in Germany » alors qu’ils sont souvent faits ailleurs, Tchéquie, Hongrie, Roumanie, etc. et seulement assemblés voire juste étiquetés en Allemagne.
Elle fout en l’air l’industrie laitière et l’élevage des autres pays européens, en industrialisant l’agriculture, exploitant là encore la main d’œuvre détachée de ses marches de l’Est.
Ses décisions en matière de politique internationale sont catastrophiques, comme toujours lorsqu’elle se laisse griser par sa puissance.
Ainsi elle a étranglé et humilié la Grèce avec une brutalité et une morgue qu’on croyait rangées aux poubelles de l’Histoire.
Ainsi elle a ouvert toutes grandes, avec une effarante stupidité, les portes de l’Europe à une immigration sans limite… pour ensuite faire marche arrière.
Elle est allée (Frau Merkel) négocier la gestion des immigrés du Moyen-Orient - de sa propre initiative sans mandat ni même concertation de ses partenaires européens - avec le dictateur Turc Erdogan qui s’est fait une joie de lui imposer ses diktats.
Elle négocie avec la Chine ses seuls intérêts, s’implique en Ukraine comme un toutou docile des Yankees, donnant toutes facilités à l’Otan pour provoquer le voisin Russe, elle pousse à la roue pour signer au plus vite l’horreur économique qu’est le traité Tafta.
Mais elle se garde bien de s’impliquer dans les problèmes du Moyen-Orient et de l’Afrique, laissant la France s’épuiser par son effort militaire bien solitaire au profit pourtant de toute l’Europe.
Qui peut faire face à cette Allemagne à volonté hégémonique ? Comme le montre l’Histoire, seule la France est en mesure de le faire. Dès lors, l’avenir de l’Europe dépend en grande part de nous.
Encore faut-il que nous le voulions et donc que nous nous débarrassions de cette caste politique ayant amplement prouvé son incompétence, sa lâcheté, sa cupidité.
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