Anguille sous roche en Libye et la Tunisie nettoie
Le ministre français des affaires étrangères, Laurent Fabius, en remet une couche. « Il n’y aura pas de nouvelle intervention militaire occidentale dans le sud de la Libye » En lisant entre les lignes on suppose donc qu’il y en avait eu une. Justement dans le Sud du pays, c'est-à-dire le Fezzan, donc là où dort toujours des masses de pétrole peu cher, proie toute indiquée pour les majors qui règnent sur le marché. Des occidentaux cela va de soi. Et selon un plan savamment monté comme nous l’avions dévoilé ici même voilà peu. Ce même Laurent Fabius a, en revanche, annoncé « une réunion internationale début mars à Rome pour aider la Libye, en prise avec des regroupements de terroristes dans le sud. » A la demande du Niger. Bien sûr et uniquement du Niger. Ben voyons. Pas un mot sur la présence de troupes d’élite françaises et américaines dans le sud de la Tunisie. Ceux là même qui ont fait disparaitre Abou Yadh le chef terroriste du Groupe Ansar Charia. Une présence importante, au côté des commandos locaux et pas loin de l’armée algérienne.
Dans le même temps, de l’autre côté de l’Atlantique le Chef d’Etat français reçu en très grande pompe par son homologue yankee déclare, d’une même voix avec ce dernier, que la France et l’Amérique sont étroitement liées en Afrique pour lutter pour la paix. Et qu’elles voudraient bien que les autres Etats démocratiques les aident dans cette tâche. Où donc en Afrique ? Mais là où abondent des ressources minières en tous genres. Sud Soudan, Niger, Libye, Centrafrique, Congo etc… mais pas là ou règne la misère. Car cette dernière n’est que l’affaire des africains eux-mêmes et uniquement d’eux mêmes.
Simultanément, la Tunisie dont le pouvoir précédent, dominé par les religieux de la Confrérie des Frères Musulmans (ils se sont effacés soudainement, en toute hâte par souci démocratique ont-ils osé dire…deux couteaux occidentaux sur la gorge) n’avait pas agi contre le terrorisme local qu’il avait lui-même nourri, le nouveau pouvoir, indépendant politiquement, installé pour une durée déterminée, engrange à la vitesse grand V le grand nettoyage avec le démembrement des cellules dormantes installées sur le territoire.
C’est ainsi que l’enquête sur les assassinats l’an dernier des opposants de gauche tunisiens Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi, qui piétinait depuis plusieurs mois, semble avoir connu une brusque accélération ces jours derniers avec l'arrestation de l’un des assassins présumés et la mort d’un second. Le ministère tunisien de l'Intérieur a annoncé l'arrestation dans la nuit du 8 au 9 février de l'un des suspects dans l'assassinat par balles le 25 juillet du député Mohamed Brahmi, quelques jours à peine, après l'annonce de la mort du tueur présumé de l'opposant Chokri Belaïd, assassiné également par balles le 6 février 2013. Dans une banlieue très proche de Tunis, connue pour abriter un foyer islamiste radical important. Selon le porte parole du même Ministère, prés de 420 terroristes en puissance seraient encore présents sur le territoire tunisien.
Lors des deux opérations menées par la Brigade Antiterroriste Tunisienne de la Garde Nationale, tout un lot d’armes – dont une mitrailleuse lourde - un stock (une tonne dit-on) de composants chimiques nécessaires à la confection de bombes, des documents importants ont été saisis ainsi que... plusieurs niqabs. C’est d’ailleurs revêtu de ce vêtement féminin qu’Abou Yadh, leader d’Ansar Charia, avait pu, le 17 septembre 2012, quitter une mosquée de Tunis, encerclée par les forces de l’ordre. Il avait par la suite utilisé ce voile intégral à plusieurs reprises pour se déplacer, rendre visite à ses partisans et assister même au mariage de certains d’entre eux sans être repéré. Le numéro 2, a lui aussi échappé à trois reprises à la police, en étant déguisé sous un niqab. Ils n’ont pas été les seuls. En mars 2013, un homme en niqab avait été intercepté en possession d’une arme à bord d’un bus reliant Bizerte à Tunis et en octobre dernier, un autre homme portant le niqab avait été arrêté à Sidi Ali Bouaoun, près de Sidi Bouzid.
Depuis peu, alors que le pays a repris quelques couleurs d’espoir (la bourse locale ne cesse d’afficher des progrès et le dinar, la monnaie tunisienne, reprend de forces), les contrôles routiers se succèdent un peu partout et dans des villes de moyenne importance commencent pour la première fois à loger pour le long terme des sections de la BAT venues renforçer les services sécuritaires habituels.
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