Animateur : un scandale qui perdure
Les vacances scolaires sont là. Le bien le plus précieux de tous les parents que sont leurs enfants sera confié à de nombreuses organisations généralement publiques. Du centre aéré à la colonie de vacances, avec ou sans hébergement, les modes de garde des enfants sont d'une grande diversité.
Mais toutes ont un point commun, ils s'appuient sur le dévouement d'animateurs. Un diplôme obligatoire, le Bafa, et en contre parti le droit d’être payé à la fronde.
Voilà que partout, vous allez voir des groupes d'enfants en vadrouille surveillés par deux ou trois jeunes animateurs, dans un musée, à la piscine municipale, dans un champ communal, ...
Tout le monde est conscient de la responsabilité qu'assument ces jeunes animateurs. La première des priorités est la sécurité des enfants. Il suffit d'observer quelques temps un tel groupe pour entrevoir la difficulté de la tache. Comptage et recomptage, surveillance, précautions, consignes répétés, … un stress permanent.
L’organisation des journées, la préparation des activités pédagogiques, l’animation, la mise en place de projets, … la multiplicité des compétences est exigée pour tous ces jeunes animateurs. Un diplôme payant est exigé pour valider ces compétences : le BAFA. Leur dévouement et leur implication, leur sérieux est pourtant bien mal récompensé.
Le temps de travail et la rémunération sont régis par un contrat de type particulier : le CEE. Ce contrat d’engagement éducatif est dérogatoire, le seul objet de cette escroquerie légale est de faire travailler les animateurs au delà de la durée normale et de les payer à la fronde.
Le temps de travail est de 48 maximum. Il suffit de diviser par 5 jours pour s’apercevoir que ce temps est largement en dessous du temps réel. Il faut être là pour l’accueil le matin tôt, les parents travaillent. A midi ? Il faudra être aussi là pour le repas des enfants. Et toute la journée, animer les activités, surveiller, … Le soir ? Ouf, mais non, après le départ des enfants, souvent tard, les parents travaillent, eh bien il faut préparer le lendemain, évaluer la journée, corriger l’organisation … Ne calculez pas, vous allez avoir peur.
Tout ce travail doit donc être rémunéré à hauteur des exigences ? Allons, il ne faut pas non plus exagérer, payer à sa juste valeur un travail aussi peu important que s’occuper des enfants, pfft ! Et en plus sur les deniers publics, allons, nos édiles sont de bons gestionnaires. Et pour les aider dans cette tâche de bon usage de notre argent, voilà donc que l’on autorise à payer une journée de ce travail à … asseyez-vous, 2,2 fois le Smic horaire. Oui, oui, 2,2 fois le Smic horaire. Soit une vingtaine d’euros.
La réforme du chômage actuellement en discussion pose le problème justifié des contrats de travail, le CDD est en ligne de mire, ne cherchez pas le CEE ne sera pas dans le lot. Le silence assourdissant de tous nos représentants s’explique assez bien, c’est l’état et la SS qui sont directement ou indirectement employeur.
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