Anne Lauvergeon, une candidate idéale pour prendre la tête de la BPI
“Habemus Papam !” Dans quelques heures, peut-être verra-t-on Jean-Marc Ayrault prononcer ces mots sur le perron de Matignon afin d’annoncer qu’après d’intenses discussions, l’ancienne patronne d’Areva a été choisie pour être la nouvelle directrice générale de la future Banque Publique d’Investissement. A 48 heures de la présentation du projet de loi créant ce bras armé de l’Etat pour soutenir les PME en Conseil des ministres, Anne Lauvergeon fait en effet figure de favorite. L’ancienne sherpa de François Mitterrand a-t-elle les qualités requises pour un tel poste ?
L’organigramme de la future Banque Publique d’Investissement se dévoile peu à peu. La semaine dernière, on apprenait que l’actuel directeur de la Caisse des Dépôts et des Consignations (CDC) Jean-Pierre Jouyet devrait vraisemblablement hériter de la présidence de la nouvelle institution. « C’est bien effectivement ce que l’on entend en interne », confirmait au Monde une source élyséenne, selon qui ce scénario est cohérent avec le schéma de gouvernance envisagé pour ce projet phare du quinquennat de François Hollande. En effet, la CDC devrait détenir 50% du capital de la BPI à parité avec l’Etat.
Un nom, et pas des moindres, se détache et semble faire l’unanimité : Anne Lauvergeon. L’ingénieure des Mines fait figure de grandissime favorite pour le poste et sera reçue mardi par Jean-Marc Ayrault, à la veille du Conseil des ministres qui validera le projet de loi de création de la banque. Bien que de nombreux inspecteurs des finances seraient actuellement à la manoeuvre afin d’imposer in extremis l’un des leurs auprès de Bercy, « Atomic Anne » permettrait de donner un vrai poids politique à la BPI nouvellement créée.
Reste à savoir utiliser ces fonds pour orchestrer une véritable politique industrielle et à ce titre une personnalité d’envergure comme Anne Lauvergeon aura forcément plus de poids pour peser auprès des ministères qu’un banquier d’affaires ou un haut fonctionnaire.
La choix d’Anne Lauvergeon représenterait en tout cas une victoire d’Arnaud Montebourg face à Pierre Moscovici. En effet, le ministre de l’Economie souhaitait une organisation très centralisée pour la BPI en y mettant à sa tête un haut fonctionnaire. La nomination d’un tel capitaine d’industrie montrerait que le gouvernement souhaite que l’institution mène une vraie politique volontariste. Pour une fois que le volontarisme l’emporte face aux blocages du Trésor et de l’inspection des finances, on aurait tort de se priver.
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