Anne Sinclair candidate aux primaires du PS
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Anne Sinclair a déclaré ne pas souhaiter que son directeur de mari au FMI effectue un second mandat, ce qui, selon les usages en vigueur dans cette institution, lui serait accordé sans problème. Anne Sinclair est une dame très sérieuse. Elle a lu dans les journaux que ce second mandat lui serait automatiquement octroyé. Incroyable, son mari lui aurait caché ce fait et elle découvrirait par voie de presse les règles non écrites mais usitées au FMI ? A moins que ce ne soient les journalistes qui ignorent si DSK se présentera aux primaires et qui tentent de lancer un hameçon pour faire parler l’intéressé pas près d’avouer ses intentions de sitôt, enfin, du moins en respectant son propre calendrier de communication à la presse, lequel timing se devant évidemment d’être synchro avec les échéances des primaires telles qu’elles sont été décidées sous la gouverne de Martine Aubry et surtout avec la monté de François Hollande dans les sondages. Parmi les réactions nombreuses, celles des soutiens de DSK ne se sont pas faites attendre. C’est tout émoustillé que Jean-Christophe Cambadélis estime, non sans quelque sensiblerie infantile, que Monsieur FMI, instauré homme providentiel du PS et grand boxeur contre Sarko devant l’éternel, a lancé un petit caillou blanc sur le chemin de l’Elysée. Nous voilà dans un décompte de fée et notre petit poucet du PS que de partir à la recherche des cailloux lancés par DSK, enfin, disons par son épouse. Pierre Moscovici, l’homme au QIS le plus élevé (QIS signifiant quotient d’intelligence socialiste), joue les traducteurs et non sans quelque perspicacité digne d’un docteur Watson, il admet qu’il est impossible que cette phrase n’ait pas été pensée et travaillée. Eh oui, c’est cela l’effet Aubry, le PS s’est remis au travail et se plaît même à travailler une phrase offerte à Madame Sinclair-DSK pour qu’elle signale à notre intention que son mari est dans la course. Alors que côté instances socialistes, on attend notre héros qui, à l’instar du général Mac Arthur, se prépare à revenir livrer une bataille contre la droite mais sans avoir déclaré au préalable la formule magique : « je reviendrai ! » Bref, cela n’est pas forcément très sérieux comme l’a constaté Jean-Marc Ayrault faisant remarquer à juste titre qu’il aurait été plus convenable que l’intéressé s’exprime afin de faire taire les rumeurs et autres supputations sur une possible présence de DSK aux primaires du PS.
Drôle de comédie qui se joue et qui n’intéresse pas les Français mais passionne semble-t-il la presse et les hiérarques du PS un peu décontenancés par ce sentiment d’évaporation de l’avenir à gauche et forcés de donner quelque grain à moudre à un peuple miné par la crise mais qui n’attend plus forcément de salut. Auquel cas, le retour du grand économiste s’impose comme un conte politicien érigé en storytelling de série Z pour journalistes de seconde zone. Mais qui peut être certain du sens à accordé à cet oracle délivré depuis le temple de la finance internationale par Madame Sinclair ? Après tout, on peut très bien imaginer que c’est Madame qui porte la culotte et décide de représenter le PS lors de l’élection présidentielle. Auquel cas, l’annonce prend tout son sens et bien évidemment, si Madame Sinclair est élue à l’Elysée, on peut comprendre qu’elle ne souhaite pas que son mari soit reconduit au FMI, ce qui serait incompatible avec les règles de déontologie les plus élémentaires. Autant jouer avec les phrases et titrer sur une éventuelle candidature de Madame Sinclair aux primaires du PS. Les phrases lancées à la presse sont en effet libres d’être interprétée. Et franchement, ça fait quand même un peu pitié ce suivisme médiatique et cette horde de toutous prêts à ronger le moindre os lancé dans la campagne tel un signal de fumée soufflé par des responsables qui ne savent plus communiquer avec des assertions trempées dans la langue précise de Voltaire. Pris par le jeu, nous pourrions nous demander si DSK pourrait être le premier ministre de Madame Sinclair ou à défaut, locataire de Bercy.
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