Annezin 2 : la revanche des « connards », 53,45% pour Marine Le Pen
Voilà ce qui arrive quand on se prétend moraliste dans une région frappée de plein fouet par la mondialisation libérale. Chacun se souvient des propos du maire d'Annezin, commune du Pas-De-Calais, qui avait qualifié de "connards" les électeurs marinistes de sa commune au premier tour de la présidentielle. Or, notre édile de choc, plus courageux face aux mauvais électeurs que face aux bandes de voyous, n'a pas démissionné.
Ses administrés lui ont répondu par leur vote de ce dimanche 7 mai 2017, par un résultat sans appel. 53,46% (1630 connards) pour Marine Le Pen contre 46,54% (1419 moutons blancs). A noter 500 bulletins blanc et nuls, sans doute les plus lucides et les plus sensés, qui ont choisi le ni-ni. Difficile pour quelqu'un doté d'un peu de culture et de bon sens ouvrier de choisir entre un banquier et une concierge...
Monsieur le Maire va devoir serrer les fesses dans les rues de son patelin, où on l'imagine dégoulinant de sueur face à la menace de 1630 citoyens prêts à faire l'étalage de leur "connerie". Au bar local, on se gausse de cette situation en proposant le p'tit rouge "ch'ti connard", tout en essayant de comprendre les gens.
La morale à tirer de cette histoire à boire est assez simple. Le peuple est fatigué des donneurs de leçons qui ne font rien pour améliorer leur ordinaire, au contraire. On ne change pas les gens en les insultant, mais en proposant des solutions efficaces à leurs problèmes quotidiens. Un bon édile doit aussi savoir écouter. Refuser d'entendre parler de délinquance, de trafics et d'incivilités commises par des populations issues de la diversité censées remercier la France pour son hospitalité, c'est effectivement faire le jeu des extrêmistes. Monsieur le Maire d'Annezin est-il capable d'écouter ses semblables, où est-il à l'image des bobos autistes parisiens sur ces questions délicates ?
"Connards" pour les uns, "trou du c..." pour les autres (Kassovitz à l'égard de Dupont-Aignan), menaces dans les cas extrêmes (la casserole Benjamin Biolay !), sans parler du baragouin des rappeurs du système, les 59% d'ouvriers et de prolétaires qui ont voté pour Marine Le Pen ont droit à tous les noms d'oiseaux de la part de ces bourgeois mal éduqués, égoistes et en prime moralistes qui ont contribué par leurs idées à pourrir leur quotidien.
Dix millions et demi de français sont donc entrés en résistance ce dimanche 7 mai 2017, malgré les brimades et les insultes. Peu importe, finalement, les idées de Marine Le Pen. Ils ont voulu faire un pied de nez au système, à défaut de se révolter autrement. Il faudra toutefois que nos "élites" et leurs intendants précisent ce qu'ils cherchent au juste en provoquant les gens ? A déclencher une guerre civile ?
On imagine mal des Kassovitz, Biolay ou Bernard Henri-Lévy s'impliquer dans une guerre d'Espagne. Ils seraient les premiers à se barrer ailleurs. Contrairement au maire d'Annezin, qui serait bien inspiré d'aller au contact de ses administrés et de travailler, plutôt que d'insulter. Il peut également laisser sa place à d'autres, s'il se révèle incapable de la moindre remise en question.
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