Antisétimisme : Marine Le Pen veut porter plainte. Agnès Buzyn lui conseille un ménage dans son parti
Le dimanche 17 Février, la Présidente du Rassemblement National Marine Le Pen avait annoncé qu’elle allait porter plainte contre Agnès Buzyn pour des propos tenus sur LCI quelques heures avant. Pas inquiétée, la Ministre de la santé a réagit ce 24 Février lors d'une interview sur Radio J.
Les insultes antisémites qui créent la polémique
Spécialiste d'hématologie, d’immunologie des tumeurs et de transplantation, Agnès Buzyn est juive d’une famille dont le père, l’oncle et les grands parents furent déportés à Auschwitz. C’est peut-être la raison de son acharnement et de ses prises de position, notamment ses récentes sorties et attaques directes contre certaines personnalités politiques.
Alors qu’elle était invitée le Dimanche 18 Février sur LCI, la ministre des solidarités et de la santé a réagi aux insultes antisémites qui ont été proférées contre le philosophe Alain Finkielkraut. L’homme pris à partie avec violence dans les rues de Paris, avait été traité de « sioniste de merde », de « raciste » et de « sale juif » lors d'une manifestation des gilets jaunes le samedi avant, à Paris. Agnès Buzyn avait critiqué la lutte des gilets jaunes qui finalement « dérivait » avec des propos « antisémites régulièrement ». Elle n’a pas manqué de rappeler que les actes antisémites ont augmenté de 74% en 2018 et a condamné le silence de Jean-Luc Mélenchon, leader de la France insoumise face à toutes ces agressions.
« Franchement, je pense que c'est un naufrage Jean-Luc Mélenchon » a affirmé Agnès Buzyn.
Parlant de Marine Le Pen qui, elle, avait condamné l’acte qu’elle avait qualifié de « détestable et choquant », la ministre des solidarités l'a accusée très clairement de jouer un « double-jeu ».
« Elle est contre l'antisémitisme mais elle a plein de néonazis dans son entourage » et « dès qu'elle peut aller en Autriche ou à Bruxelles rejoindre les néo-nazis et mouvements d'extrême droite d'Europe et du monde entier, elle y court », a-t-elle déclaré avant de finir : « elle mange à tous les râteliers. C'est ce que j'ai à dire aujourd'hui ».
Le lundi suivant ses déclarations, Jean Luc Mélenchon a dénoncé selon LCI, une « accusation ignoble » des « macronistes » contre son mouvement et un « dévoiement politicien irresponsable ». Il s’était juste contenté de publier sur son compte twitter : « Conscient de l'instrumentalisation de l'antisémitisme, je crois aussi qu'il ne faut jamais laisser passer le racisme ». Marine Le Pen, elle, ne comptait pas en rester là.
Choquée, la Présidente du Rassemblement National avait répliqué sur Twitter : « Ces propos sont infâmes et Agnès Buzyn en répondra devant la justice. Ce gouvernement est de plus en plus indigne, en plus d'être totalement incompétent ! »
Wallerand de Saint-Just, trésorier et membre du bureau exécutif du Rassemblement National avait expliqué au Parisien, qu’une plainte allait être déposée pour « injure ». « Dire ce qu'a dit Mme Buzyn, c'est juridiquement et intellectuellement une injure publique. On n'est pas dans la diffamation car il n'y a pas d'imputation d'un fait précis », a-t-il indiqué.
« On ne peut pas lutter contre l'antisémitisme de façon cohérente si on ne fait pas le ménage … »
Toujours sereine et assumant ses propos, Agnes Buzyn était invitée ce dimanche 24 février, à une interview sur Radio J. Elle n’a pas exprimé de regret. Elle a d’ailleurs conseillé à Marine Le Pen de faire le ménage de son parti si elle souhaitait être crédible sur la question de l’antisémitisme : « Je pense qu'il y a dans ce parti encore trop de militants qui viennent de mouvances extrêmes avec des discours de haine (…) On ne peut pas lutter contre l’antisémitisme de façon cohérente si on ne fait pas le ménage dans son propre parti. »
Questionnée au sujet de la plainte que Marine Le Pen menaçait de déposer contre elle, Agnès Buzyn s’est exprimée : Elle n'a pas porté plainte et je ne pense pas qu'elle portera plainte."
Elle est revenue sur les propos sur de Jean Luc Mélenchon en campant sur ses positions : « Il n'y a pas d'instrumentalisation, et encore moins de ma part, vraiment, oser dire en ce qui me concerne, avec le passé de ma famille, que je pourrais instrumentaliser l'antisémitisme, je n'en jamais fait un cheval de bataille ».
Rappelons que le climat de tension semble s’intensifier à l’approche de la campagne des élections européennes. La République en Marche et le Rassemblement national rivalisent d'après les récents sondages, pour le scrutin prévu pour le 26 mai.
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