Antoine et Simone Veil, nous vous aimons !
« L’admiration est très répandue parmi ceux qui se traitent eux-mêmes d’immortels. Nous nous détestons parfois, mais nous nous admirons presque toujours. Nous passons notre temps à nous asperger d’éloges plus ou moins mérités : nous sommes une société d’admiration mutuelle, que Voltaire déjà dénonçait en son temps. Cette admiration, vous la suscitez, bien sûr, vous-même. Mais, dans votre cas, quelque chose d’autre s’y mêle : du respect, de l’affection, une sorte de fascination. Beaucoup, en France et au-delà, voudraient vous avoir, selon leur âge, pour confidente, pour amie, pour mère, peut-être pour femme de leur vie. Ces rêves d’enfant, les membres de notre Compagnie les partagent à leur tour. Aussi ont-ils choisi de vous prendre à jamais comme consœur. Je baisse la voix, on pourrait nous entendre : comme l’immense majorité des Français, nous vous aimons, Madame. Soyez la bienvenue au fauteuil de Racine, qui parlait si bien de l’amour. » (Jean d’Ormesson à Simone Veil, le 18 mars 2010 sous la Coupole, Paris).
Comme l’immense majorité des Français, nous vous aimons, Madame. Ces mots si forts et émouvants, ils ont été prononcés par Jean d’Ormesson, à l’époque le doyen des immortels, devant trois Présidents de la République, Valéry Giscard d’Estaing (devenu académicien), Jacques Chirac (qui lui a remis son épée d’académicienne le 16 mars 2010 au Sénat) et Nicolas Sarkozy (Président en exercice, et donc protecteur des académiciens). Il accueillait Simone Veil le 18 mars 2010 à l’Académie française. Une réception si importante qu’elle fut (il me semble) retransmise en direct par une chaîne de la télévision publique (on peut télécharger toute la cérémonie ici).
Désormais, les livres d’histoire rajouteront aussi Antoine. On associera le couple, on dira peut-être Antoine et Simone Veil, comme on dit Pierre et Marie Curie. C’est déjà le cas dans une ville de la région parisienne en rebaptisant un lieu public (la "Place Simone et Antoine Veil", ancienne Place Stalingrad, à Puteaux, inaugurée le 8 mars 2018 par Joëlle Ceccaldi-Raynaud et Jean Veil). Les deux ont été transférés au Panthéon le dimanche 1er juillet 2018 dans une cérémonie en grandes pompes.
Je ne suis pas sûr que les deux personnes concernées auraient accepté tous ces honneurs, trop d’honneurs même. Si Simone était partie avant Antoine, il serait même probable qu’il n’y aurait jamais eu cette cérémonie. Antoine Veil l’aurait sans doute refusée, aurait su prévenir, imaginer cette possibilité et l’arrêter à temps. Il y a évidemment beaucoup de vanité à canoniser sous la République. On dit souvent que l’enterrement, cela sert avant tout aux survivants. À faire le deuil. Alors le Panthéon… La vanité, ce ne sont pas les saints qu’on s’est choisis mais ceux qui les canonisent qui la nourrissent. Un besoin d’exemplarité peut-être ? Une démonstration politique, sans doute ?
Presque toute l’élite politique était présente aux côtés de la famille (en particulier, Jean Veil, Pierre-François Veil, aussi Sibyle Veil, présidente de Radio France, etc.) : notamment (je suis loin d’être exhaustif) Édouard Philippe, Nicolas Sarkozy, François Hollande, Manuel Valls, Jean-Marc Ayrault, François de Rugy, Bruno Le Maire, Gérard Darmanin, Nicole Belloubet, Agnès Buzyn (qui fut la belle-fille de Simone Veil et, geste prémonitoire, elle lui avait offert son fauteuil du Ministère de la Santé), Valérie Pécresse, Pierre Moscovici, Anne Hidalgo, Carla Bruni, Julie Gayet… et même Jean-Luc Mélenchon, fier et ému d’être présent. La Chancelière allemande, Angela Merkel, qui avait prévu de venir, a été retenue à Berlin pour dénouer une crise politique très grave avec son Ministre de l’Intérieur prêt à faire quitter la CSU de la fragile coalition gouvernementale.
Vanité, mais aussi, pourquoi cacher son plaisir et son émotion ? Cette cérémonie était amplement mérité. Lorsqu’elle est entrée à l’Académie française, Simone Veil avait modestement prévenu : elle n’était pas une écrivaine, elle ne laisserait rien, aucun écrit mémorable. Mais elle remerciait ses compagnons de lettres de l’avoir si gentiment accueillie. Elle n’y pouvait presque rien. C’étaient François Jacob, Maurice Druon, deux grands résistants, Jean d’Ormesson et dix-neuf autres académiciens qui voulaient absolument la rendre immortelle (elle fut élue le 20 novembre 2008). Selon eux, la présence aurait honoré la noble institution. Elle l’a honorée. Et puis, son fauteuil était depuis peu "réservé" aux responsables politiques. Juste avant elle, Pierre Messmer et Maurice Schumann.
Ce qu’il faut comprendre d’elle, ce n’est pas de la réduire à la simple loi de dépénalisation de l’IVG. Pour elle, c’était surtout l’épreuve du feu politique. Une mauvaise mission donnée par Valéry Giscard d’Estaing. Sans Antoine Veil, elle ne l’aurait sans doute jamais fait passer. Grâce à ses réseaux qui dépassaient les frontières partisanes, Antoine Veil a pu trouver des soutiens au-delà de la majorité giscardienne très étriquée dans la mesure où beaucoup d’UDR refusaient ce projet. Antoine Veil, très influent chez les démocrates-chrétiens (les centristes), avait su conseiller son épouse pour la rédaction de certaines tournures du texte pour qu’il fût adoptable par des députés qui voulaient aussi agir selon leur foi chrétienne.
Dans le débat parlementaire, le 26 novembre 1974, Simone Veil précisa aux députés son état d’esprit : « Je voudrais d’abord vous faire partager une conviction de femme, je m’excuse de le faire devant cette Assemblée presque exclusivement composée d’hommes : aucune femme ne recourt de gaieté de cœur à l’avortement. Il suffit d’écouter les femmes. C’est toujours un drame et cela restera toujours un drame. C’est pourquoi, si le projet qui vous est présenté tient compte de la situation de fait existante, s’il admet la possibilité d’une interruption de grossesse, c’est pour le contrôler et, autant que possible, en dissuader la femme. (…) Je le dis avec toute ma conviction : l’avortement doit rester l’exception, l’ultime recours pour des situations sans issue. Mais comment le tolérer sans qu’il perde ce caractère d’exception, sans que la société paraisse l’encourager ? » (Séance à l’Assemblée Nationale).
Une femme politique, oui, bien sûr qu’elle le fut. Jean d’Ormesson rappelait dans sa réponse à Simone Veil, le 18 mars 2010, qu’elle fut une premier-ministrable dès 1974, avant même d’avoir été connue des Français : « Vous étiez liée avec [la] principale conseillère [de Chirac], magistrat comme vous, Marie-France Garaud. Un magazine féminin publie un article sur un éventuel et imaginaire gouvernement de femmes. Sur ce podium virtuel, à la surprise, il faut le dire, de beaucoup, et d’abord de vous-même, vous étiez propulsée au poste de Premier Ministre. Un soir, à dîner chez des amis, où se fait sentir une certaine ironie à l’égard de l’improbable journalisme féminin et de ses vaticinations, le téléphone sonne. (…) Au bout du fil, Jacques Chirac qui vient d’être désigné comme Premier Ministre par Giscard. Il vous offre d’entrer dans le son gouvernement que le Président Giscard d’Estaing, en novateur, souhaite aussi large que possible. Vous n’hésitez pas longtemps. Vous devenez Ministre de la Santé. Vous êtes la seule femme ministre. ». D’autres femmes furent nommées au gouvernement, à des places moindres, comme Françoise Giroud, Monique Pelletier.
Simone Veil avait voté pour Jacques Chaban-Delmas au premier tour de l’élection présidentielle parce qu’elle le pensait meilleur réformateur. La voici désormais lancée dans la vie politique, sous la houlette de "mentors" avec lesquels elle n’a jamais perdu son libre-arbitre : Valéry Giscard d’Estaing, Jacques Chirac, Édouard Balladur, et Nicolas Sarkozy (qui la faisait beaucoup rire aux conseils des ministres entre 1993 et 1995).
Certes, elle a eu une carrière politique prestigieuse (deux fois ministre, dont une fois numéro deux du gouvernement avec le titre de Ministre d’État, première Présidente du Parlement Européen, trois fois tête de liste nationale aux élections européennes, membre du Conseil Constitutionnel, etc.), mais comme des dizaines d’autres hommes ou femmes politiques sous la Cinquième République.
Ce qui la distinguait, c’était qu’elle a toujours été appréciée des Français, toujours en tête des sondages, et sans doute la seule femme vraiment capable d’être élue Présidente de la République, première Présidente de la République française. Elle n’a jamais imaginé se positionner avec un tel objectif, parce qu’elle n’aimait pas le jeu des manœuvres politiciennes (cela l’agaçait profondément), et parce qu’elle était convaincue qu’il était encore trop tôt pour que l’électorat acceptât une femme à l’Élysée. Elle aurait pu aussi devenir Premier Ministre, cela n’aurait pas choqué. Finalement, la première (et seule) Premier Ministre fut Édith Cresson (en mai 1991) et la première (et seule) candidate à l’élection présidentielle capable de gagner un second tour d’une élection présidentielle fut Ségolène Royal (seule, car pour l’instant, Marine Le Pen est loin de ce potentiel de victoire). En ce sens, Simone Veil était unique dans le paysage politique français.
Mais je crois que ce n’était pas ces deux facettes (auteure de la loi sur l’IVG, femme politique à stature présidentielle) qu’il fallait mettre en avant pour lui rendre hommage et je crois que le Président de la République Emmanuel Macron, seul à parler au Panthéon, a eu raison d’insister plutôt sur son engagement européen. Au contraire de certains responsables politiques, cet engagement européen n’était pas vain, n’était pas de l’hypocrisie, n’était pas une simple posture électorale, politique ou intellectuelle. Il était l’incarnation de tout ce que Simone Veil avait toujours été. Et c’est d’ailleurs à ce sujet que la présence d’Antoine Veil à ses côtés, lui aussi touché de près, a été indispensable à sa vie, à son équilibre : « le haut fonctionnaire doué pour la vie qui apporta à la jeune rescapée l’élégance et l’humour qui lui permirent de revivre » (selon les mots d’Emmanuel Macron, le 1er juillet 2018).
Car il faut hélas rappeler que Simone Veil n’a jamais vécu qu’en sursis. Elle aurait dû mourir le 15 avril 1944 dans un four crématoire lorsqu’elle est arrivée à Auschwitz du camp de Drancy par train à bestiaux. Elle n’avait que 15 ans et c’était le sort destiné aux nouveaux arrivants "non productifs" du camp. Il a fallu une sorte de miracle, qu’un détenu venu d’on ne savait où et reparti aussi vite qui lui conseillât, en français, de dire qu’elle avait au moins 18 ans au moment de la cruelle "sélection". Elle resta en vie et devint le matricule 78651, tatoué sur son bras.
Rescapée, mais meurtrie, endeuillée, en ayant perdu son frère Jean avec qui elle avait noué une grande complicité, son père, sa mère… Si Simone Veil a marqué autant de pudeur, de distance, de gravité, dans son comportement, c’était parce qu’elle avait vécu ce que peu avaient vécu, mais aussi, ce que peu pouvaient comprendre de ce qu’elle avait vécu. Elle était sortie de l’enfer. Elle avait connu l’enfer.
On aurait pu alors imaginer une haine contre les Allemands, une haine contre l’Europe en général qui avait tout fait pour ne pas contenir la "folie" d’Hitler. Et c’est le contraire qui s’est passé. Simone Veil, humaniste incarnée, savait que le nazisme pouvait se développer n’importe où dans le monde. Ce n’était pas une question de géographie, ni de peuple, mais d’humanité. Et le seul moyen d’éviter la guerre, c’est de s’aimer ! Son engagement très tôt en faveur de l’amitié franco-allemande et de la construction européenne pour bâtir une paix durable a montré sa capacité à surmonter ce que son propre corps, son propre cœur et sa propre âme avaient vécu comme calvaire.
C’était cet engagement qu’Emmanuel Macron a voulu célébrer ce 1er juillet 2018 au moment où l’Europe vacille dans une sorte d’élan nationaliste égoïste généralisé. C’était le sens aussi de cette mise en scène avec un tapis d’honneur aux couleurs de l’Europe.
Dans son allocution (disponible ici dans son intégralité), Emmanuel Macron a rappelé l’amour dont avait parlé Jean d’Ormesson : « La France aime Simone Veil. Elle l’aime dans ses combats, toujours juste, toujours nécessaire, toujours animée par le souci des plus fragiles où elle s’engagea avec une force de caractère peu commune. La France l’aime plus encore parce qu’elle a compris d’où lui venait cette force mise au service d’une humanité plus digne. ».
Simone Veil était d’abord une humaniste : « Malgré les malheurs et les deuils, elle conçut la certitude qu’à la fin, l’humanité l’emporte sur la barbarie. Toute sa vie fut l’illustration de cet invincible espoir. Nous avons voulu que Simone Veil entre au Panthéon sans attendre que passent les générations, comme nous en avons pris l’habitude, pour que ses combats, sa dignité, son espérance restent une boussole dans les temps troublés que nous traversons. Parce qu’elle a connu le pire du XXe siècle et s’est pourtant battue pour le rendre meilleur, Simone Veil reposera avec son époux dans le sixième caveau. » (Emmanuel Macron).
Le sixième caveau, où sont inscrits le nom des Justes. Le couple repose donc aux côtés de Jean Moulin, André Malraux, René Cassin et Jean Monnet. Cet honneur est mérité : « Comme eux, Simone Veil s’est battue contre les préjugés, l’isolement, contre les démons de la résignation ou de l’indifférence, sans rien céder, parce qu’elle savait ce qu’était la France. » (Emmanuel Macron).
Esprit de réalité et lucidité : « Elle se fit combattante de la paix, elle se fit combattante de l’Europe. Elle voulut l’Europe par réalisme, non par idéalisme ; par expérience, non par idéologie ; par lucidité, non par naïveté. Elle n’était pas tendre pour les fadeurs iréniques et les complications technocratiques qui, parfois, devenaient le visage de cette Europe, car elle était de cette génération pour laquelle notre Europe n’était ni un héritage ni une contrainte, mais une conquête de chaque jour. (…) Elle ne cessa d’en raviver la flamme originelle et d’en incarner l’esprit fondateur. » (Emmanuel Macron).
Fière de se retrouver immortelle parmi d’autres immortels, Simone Veil avait cité Victor Hugo lors de sa réception le 18 mars 2010 : « Les pères de l’Europe ont voulu construire une réalité à partir du rêve d’un homme dont la voix a retenti nombre de fois sous cette Coupole. J’ai nommé Victor Hugo. En 1841, fraîchement élu à l’Académie, il se consacre à la rédaction d’un texte sur le Rhin, où il ébauche le projet d’une union européenne fondée sur ce qu’il est convenu aujourd’hui de nommer le couple franco-allemand. Il écrit : "La France et l’Allemagne sont essentiellement l’Europe. L’Allemagne est le cœur, la France est la tête. Le sentiment et la pensée, c’est tout l’homme civilisé. Il y a entre les deux peuples connexion intime, consanguinité incontestable. Ils sortent des mêmes sources ; ils ont lutté ensemble contre les Romains ; ils sont frères dans le passé, frères dans le présent, frères dans l’avenir". ».
Européenne mais aussi profondément Française, Emmanuel Macron a insisté sur cette compatibilité : « Elle croyait en ce destin commun qu’on appelle nation, et dans cette aventure exaltante qu’on appelle civilisation, elle savait que chaque jour qui passe est un nouveau combat contre la barbarie. (…) Simone Veil s’est battue pour que la France reste fidèle à elle-même. ».
Emmanuel Macron a rappelé aussi l’humilité dont elle faisait preuve à propos de son épreuve à Auschwitz : « Jamais Simone Veil n’accepta qu’on la décore pour avoir été déportée, et pas davantage, elle n’accepta qu’émerge une rivalité des mémoires. La réalité des chambres à gaz et des fours crématoires des camps d’extermination, instruments du crime contre l’humanité, n’atténue en rien l’héroïsme des résistants torturés, fusillés, déportés. Mais il existe une vérité de l’histoire et la vérité du martyre juif fait aujourd’hui partie intégrante de l’histoire de France, comme en fait partie l’épopée de la Résistance. (…) [Jean Moulin et Simone Veil] sont pour nous deux exemples d’humanité profonde, lui héroïque dans son sacrifice, elle admirable par son courage et par son témoignage. ».
Car c’est bien le témoignage l’essentiel. Simone Veil y consacra sa "retraite" politique pendant les quinze dernières années de sa vie, revisitant même les lieux qui l’ont fait souffrir aux côtés du Président Jacques Chirac. Présidente de la Fondation pour la mémoire de la Shoah de 2001 à 2007, Simone Veil rejetait les expressions trop bien ficelées : « Je n’aime pas l’expression "devoir de mémoire". Le seul "devoir", c’est d’enseigner et de transmettre. ».
C’est cette transmission qui est décisive pour les jeunes génération et dont l’un des promoteurs particuliers vient de s’éteindre ce 5 juillet 2018, à l’âge de 92 ans, Claude Lanzmann, réalisateur de documentaire "Shoah" sorti le 1988. Par son esprit, par sa mémoire, Simone Veil sera ainsi la gardienne du temple, la gardienne vigilante de la sagesse et de la mémoire françaises…
Aussi sur le blog.
Sylvain Rakotoarison (05 juillet 2018)
http://www.rakotoarison.eu
Pour aller plus loin :
Antoine et Simone Veil, nous vous aimons !
Discours du Président Emmanuel Macron au Panthéon le 1er juillet 2018 (texte intégral).
Enregistrement de la réception de Simone Veil à l’Académie française le 18 mars 2010 (à télécharger).
Les époux Veil honorés au Panthéon.
Antoine Veil.
Simone Veil, un destin français.
L’hommage de la République à Simone Veil.
Discours d’Emmanuel Macron en hommage à Simone Veil le 5 juillet 2017 aux Invalides (texte intégral).
Discours de Jean Veil et Pierre-François en hommage à leur mère Simone Veil le 5 juillet 2017 aux Invalides (texte intégral).
Simone Veil, une Européenne inclassable.
Simone Veil académicienne.
Discours de réception de Simone Veil à l’Académie française (18 mars 2010).
Discrimination : rien à changer.
Rapport du Comité Veil du 19 décembre 2008 (à télécharger).
Mort d'Antoine Veil.
Bernard Stasi.
Bernard Stasi et Antoine Veil.
Denise Vernay.
Ne pas confondre avec Simone Weil.
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