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Après la révolution numérique, la révolution culturelle : nouvelle vague d’un modèle économique durable

L’esprit de l’homme est libre de s’instruire dans les limites d’une vie, pourquoi ne pas en faire la base du saint progrès qui nous motive.

Le monde tourne au rythme des caprices d’un homme aux vices ineptes, n’ayant pas vraiment le sens du temps ou de l’espace, se contentant de vivre au gré de ses désirs éphémères. Il ne prend pas le soin de polir le chemin de son passage afin de laisser clair le terrain de jeu de ses gamins. On pensait en avoir fini avec nos comportements déraisonnables après cette période lumineuse que nos philosophes ont su garnir. Mais voilà que l’égoïsme a retrouvé l’histoire, notre nature propre n’a plus l’avenir que le contrat social lui faisait valoir. Nous avons su imaginer des règles pour protéger nos droits, nous avons su unir nos voix pour ériger des lois et dominer notre nature incurable. Il revient à nous de réfléchir enfin à un modèle durable, qu’on en finisse avec ces remords qui nous tuerons, et entraineront tous les vivants qui nous entourent. Je parle de ce chaos que l’homme inflige à la nature depuis des décennies, cet état de siège impardonnable qui chamboule l’avenir à coup de cycles indémodables.

 Notre système économique défend l’idée incontestable que le chômage structurel n’est pas dû à l’amélioration de la productivité globale, dopée par les machines, mais plutôt à cause d’une mauvaise adaptation de nos autorités compétentes à encaisser les fluctuations du chômage conjoncturel. Cette incompétence multiplierait les chômeurs de longue date, faisant pâlir les « stats » du chômage structurelle par hystérèse. Mais si l’on regarde l’évolution du progrès par rapport aux indicateurs économiques à notre disposition, on se rend compte que le développement du chômage structurel a toujours été aboli par l’appariation d’innovations importantes, boostant la productivité et donc la demande globale. Après la révolution agricole, puis la révolution industrielle avant d’arriver à la révolution du numérique, notre système n’a plus les ressources disponibles pour engager une nouvelle révolution. A chaque cycle, les innovation pulvérisent les chiffres de la croissance et redonnent à une nouvelle tranche de la population le pouvoir de consommer. Mais après que les machines aient remplacé nos mains, les robots ont remplacé nos têtes, alors qu’est-ce que l’homme pourrait bien offrir à ce système productif ?

 Nous sommes entrés dans une période où le développement au sens technique et démographique ne peut plus être une priorité pour créer de la richesse. La révolution à venir, pour faire plier le chômage de masse, ne doit plus venir de nos usines ou nos laboratoires, car ceux-ci ont déjà bien assez puisé les réserves que la nature nous a offertes. Il est venu le temps de donner le pouvoir de consommer des biens et services différents. On nous repeint des biens de l’ancien temps avec du vert, comme les voitures électriques ou les panneaux solaires. Or, l’idée de la jeunesse de demain n’est pas de consommer autrement, mais de consommer autre chose. Le changement de comportement doit être à la hauteur de l’urgence qui nous fait face.

 L’économie crée de la richesse quand l’argent, symbole de valeur universelle, tourne entre les mains de chacun. Toute transaction créée une richesse, c’est ce qu’on appelle le commerce. Alors pourquoi ne pas se contenter de transmettre l’argent sans assommer la nature ? Pourquoi ne pas simplement mettre en place un marché générateur de richesse monétaire bordé par les limites des capacités de l’homme ? Cela peut sembler utopiste compte tenu des préoccupations collectives actuelles, mais la réponse existe.

 Une dernière révolution, qui n’a rien d’un progrès technique, pourrait redonner espoir au dix pour cents de chômeurs que notre génération représente : la révolution culturelle. Certains sortiraient de leurs gongs en dénonçant la commercialisation de la culture et de tous ces arts. Je défendrais cette position en affirmant que la culture peut être, comme l’industrie, un outil de croissance compatible avec nos modèles économiques. La seule et primordiale différence vient du fait qu’elle n’est pas vouée à détruire mais plutôt à construire une base immatérielle que l’on appelle l’intellect. Nos progressistes favoris ne seront plus les premiers fans des ingénieurs mais des artistes, nos rendez-vous shopping ne seront plus les supermarchés de la débauche consumériste mais plutôt les moments de partage de pensées que les bars et salons littéraires savent mettre en scène. Voilà ce que l’homme dans son humanité saurait faire progresser, son imaginaire, son esprit, son intellect. La culture sous toutes ses formes peut être une formidable réserve potentielle de richesse monétaire, au service de l’équilibre que nous sommes sensé atteindre. Qu’elles-en seraient les conséquences ? Une redistribution des richesses, à l’échelle du savoir. Puisque si nous ne naissons pas tous dans un cadre matériel égal, nous disposons tous d’un génome semblable nous donnant la faculté de penser.

 La démocratie, premier défaut de nos idéaux modernes, pourra retrouver un sens à son nom originel. Puisqu’enfin, le peuple saura et gouvernera. Bon nombre de crises, qu’elles soient économiques ou sociales, sont nées d’une incompétence politique. Ou plutôt, d’une maltraitance des règles de la démocratie. Puisqu’à chaque crise, le peuple s’insurge des erreurs de ses politiques. Par le savoir et le développement de la culture, le peuple pourra espérer prendre en main le pouvoir, sous la forme d’une société civile exigeante envers ses représentants étatiques.

 La démocratie, sous sa portée la plus illusionniste, aurait sa place au sein d’un modèle socio-économique durable. La culture temporisera au rythme des débats le sort de l’histoire que le peuple saura dicter selon son opinion, devenu objectif et légitime. En plus de son atout politique, la culture est capable de créer de la richesse ayant l’aspect d’un bonheur que les nouveaux indicateurs espèrent modéliser. On pourrait donc faire vivre un espoir commun d’égalité devant la génétique de la naissance, avec l’envie de faire de notre corps une reconnaissance, à l’image d’un artiste combattant en permanence son style supposé unique au milieu de la diversité. Car nous représentons tous l’unique par son sens biologique et artistique. Comme la diversité fait la beauté, l’unicité fait l’opportunité. Or, on sait que la base d’une économie régulée tient du principe de l’opportunité. Donc la culture peut être la source d’un model nouvellement progressiste à l’espérance durable et artistique, bornée par la joie de l’existence que le temps d’une vie ne peux abuser.


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1 réactions à cet article    


  • jef88 jef88 20 novembre 2013 18:49

    pourquoi ne pas en faire la base du saint progrès qui nous motive.

    Saint progrès (c’est quand sa fête ?) ou sain progrès ?
    une lettre peut changer le sens d’un texte ........

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