Après le chaos
La turbo-crise est là, pas devant nous, mais dans nos foyers. Nous sommes tous touchés.
La forme de la crise, bien entendu, est surprenante, mais ses résultats eux, sont également prévisibles.
Par le besoin d'échanges constants, continus, sur toute la planète, le système était en survitesse. Explosion des dettes, explosion des échanges et dans le même temps paupérisation généralisée de la population, privatisations à tout va, destruction des systèmes d'éducation, de santé, de justice, de transport, destruction du droit du travail, du droit à la retraite, du droit l'alerte, etc.
La panoplie des destructions anti-sociales était complète.
Dans le même temps, des cadeaux fiscaux, financiers, des générosités gouvernementales renforçaient les droits et les caisses déjà pleines de hyper-riches. Voir les analyse des Pinçont-Charlot.
L'état général de la France, de l'Europe, et du monde occidental, était déjà catastrophique avant la catastrophe.
Est venu le "turbo-virus".
Le virus, qu'il soit ou non créé volontairement par telle ou telle puissance, a été propagé par les conditions mêmes du turbo-capitalisme (1). Les usines du côté de la Chine, les créateurs immatériels (Google, Microsoft, Apple) du côté des USA, le tourisme en Europe où sont conservées, pour encore quelques temps (mais ça change) les vieilles pierres. Il est frappant de voir que les zones touchées sont celles du développement capitaliste même.
Cette division de monde demande beaucoup de flux dans tous les sens, flux qui ont propagé le virus à grande échelle, et que les gouvernements essaient vainement de stopper, tout en voulant continuer les échanges économiques, en confinant les pauvres.
À l'effondrement sanitaire, dû à la destruction systémique et systématique du système de santé, à l'incurie des décideurs politiques, à la chasse au profit comme seul critère à la fois pour les hôpitaux mais surtout pour les entreprises pharmaceutiques, ce qui leur fait refuser l'usage de la chloroquine comme source insuffisante de profits, se mêle désormais l'effondrement économique, le virus étant le vecteur d'une crise majeure déjà latente.
Le modèle hyper libéral, le système turbo-capitaliste est en panne.
Le système va essayer de se refaire, de continuer à réduire l'ensemble des droits des citoyens, des travailleurs, des pauvres. Le droit du travail est déjà attaqué très durement, il sera probablement la cible des hommes de main du système.
Les banques risquent de souffrir, et le droit à la liquidité, le droit à disposer de ses économies risque également d'être remis en cause.
Les raisons évoquées seront le recours à la dramatisation, l'état de guerre, la survie de la nation, et les pauvres seront réquisitionnés pour renflouer les ultra-riches en manque d'argent frais, comme des vampires en manque de sang vont chercher celui des humains.
La classe moyenne risque de disparaître corps et biens.
C'est à la population de réagir, d'abord par la prise de conscience que le libéralisme n'est pas la liberté d'effectuer des achats où l'on veut, et la privatisation la mise au pas de fonctionnaires paresseux, mais qu'il est la main-mise par une caste d'ultra-riches sur l'ensemble des biens de la planète, et que la classe moyenne, qui a vu ses heures de gloire au moment de l'industrialisation et de la montée des technologies sera passée par pertes et profits. Elle n'intéresse plus les ultra-riches qui en avaient besoin lorsque le profit était lié au travail industriel réel.
Cette prise de conscience doit se réaliser maintenant, pendant cette crise majeure, pour déboucher sur un modèle où la richesse de quelques uns ne sera pas le justification éhontée de la misère du plus grand nombre. Nous sommes devant un basculement entre l'ancien régime à la fois féodal et turbo-capitaliste, et une humanité apaisée que nous devrons construire à partir des désastres représentés à la fois par le turbocapitalisme et le soviétisme en phase de dégénérescence qui s'est effondré le premier.
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(1) sur le turbo-capitalisme : voir ici.
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