« Après le printemps arabe, vers un été européen »

Un mouvement de protestations secoue les jeunesses européennes pourtant médias et politiques en ont fait peu d’échos. Il nous semble important, en tant qu’organisation de jeunesse, d’aborder avec grand intérêt les combats et les revendications issus de ce mouvement de jeunesse européenne même si ce dernier est limité et fractionné.

Ces jeunes (et moins jeunes) occupant notamment la place Puerta Del Sol à Madrid ou la Place de la Bastille à Paris se sont nommés les « indignés », nom inspiré du best-seller de Stéphane Hessel. Dans un certain nombre de pays européens tels que l’Espagne, la Grèce, la Grande Bretagne notamment, surgit une forme d’insurrection civique européenne contre les injustices et les inégalités.

Certes, cela souligne un manque de confiance dans les institutions européennes, mais met en lumière la nécessite d’une Europe plus juste et plus proche des aspirations de ses citoyens.

Un parallèle entre révolutions des pays arabes et les mouvements qui surgissent en Europe est faisable. Dans un premier temps l’on peut souligner que les peuples arabes ont démontré, avec force, courage et dignité qu’il est possible de changer des situations qu’on croyait inéluctables. Des dictatures aussi féroces et violentes soient-elle ont été renversées. Cependant il a été noté que le combat de ces peuples pour le droit à la démocratie et à la dignité n’était pas achevé et qu’il aura certainement à suivre un long processus. Il nous semble juste d’appeler à un soutien sans faille de nos démocraties pour garantir à ces peuples arabes le droit à la démocratie. Nous avons estimé que ces révolutions étaient un signal fort et un exemple d’engagement pour notre jeunesse.

Depuis le combat pour mettre fin à la colonisation, on nous assène que notre génération –pauvre génération- n’a plus de grands combats, de grandes aspirations (à la hauteur de celles menées auparavant), et voilà qu’un démenti cinglant nous parvient de l’autre coté de la méditerranée. Certes elles sont peut être moins évidentes mais il se pose surtout la problématique de la représentation politique qui ne répond pas à ces aspiration ; le mouvement de ces jeunes européens en est le parfait exemple.

Ensuite évoquons les causes qui poussent les « indignés » à se révolter et à occuper les places des principales capitales européennes. Il est clair que la protestation se dirige contre les effets issus de la crise financière puis économique. En effet le nombre impressionnant de chômeurs (notamment chez les jeunes), la stagnation des salaires, la diminution du pouvoir d’achat et enfin la mise en place de programme d’austérité dictés par une Europe gouvernée dans sa grande majorité par la droite sous l’influence des marchés financiers, sont autant d’éléments qui poussent ces jeunes à descendre dans la rue.

Il faut souligner l’importance que ces revendications se traduisent en propositions politiques. Il est évident qu’une réforme de la finance mondiale (notamment la réforme des agences de notation et la suppression des paradis fiscaux) doit voir le jour rapidement.

Ces mouvements nous incitent également à penser que la construction d’une Europe politique et institutionnelle est plus que d’actualité. Celle-ci se devra non seulement peser pour une régulation économique mondiale mais également appliquer en son sein une politique sociale et économique plus juste et plus efficace.

Par la même nous estimons que ce mouvement pose des questions sur le fonctionnement de nos démocratie et de ses institutions. Il nous parait important de sans cesse œuvrer à améliorer et faire vivre notre démocratie…

Il serait donc pertinent que la classe politique française, lors des futures échéances, soulève les questions concernant la démocratie (notamment participative), l’engagement mais également la problématique de la représentation politique.

Aloïs Dubois Bantegnie