Après les printemps arabes, la Turquie et le Brésil ?
Ces pays ont un point commun : un développement progressif des classes moyennes et du niveau de vie qui donne à ces dernières l’envie et les moyens de participer de plus près à la chose publique, et c’est là que se situe le fond du problème.
Dans les pays arabes, les dictatures en place interdisaient toute expression collective. Ce n’est pas le cas au Brésil ou en Turquie qui sont de vraies démocraties, avec des limites certes, mais qui permettent l’expression populaire.
Mais dans ces deux pays, la population exprime aussi un ras le bol croissant de la corruption et du manque d’écoute des citoyens.
Or, ces derniers peuvent désormais déclencher instantanément des révoltes « numériques » et peu organisées grâce aux réseaux sociaux. L’on a pu voir à Istanbul comme à Rio que les partis et syndicats étaient court-circuités par de simples citoyens se donnant rendez-vous pour manifester par le biais des réseaux sociaux : internet et mobiles.
Et effectivement comme dans les pays arabes, où la contestation s’était organisée de cette façon-là, l’on peut voir une montée de la contestation spontanée.
Donc dans les deux cas, aussi bien dans les dictatures arabes que dans les deux démocraties que sont le Brésil et la Turquie, l’on retrouve les mêmes phénomènes : mécontentement de la population vis-à-vis d’une classe politique corrompu ou perçue comme telle et utilisation des réseaux sociaux pour organiser des protestations spontanées.
Il semble aujourd’hui que la situation dans ces deux derniers pays ne basculera pas comme ce fut le cas dans les pays arabes (voir : http://www.christophebugeau.fr/index.php?year=2011&month=12), car les processus démocratiques existants devraient leur permettre de répondre aux demandes de la population, au moins en partie. Dilma Roussef au Brésil parle d’ailleurs d’organiser un référendum pour mettre en place une assemblée constituante.
Mais nos hommes politiques en occident devraient peut-être méditer sur ces exemples proches de nous. Ces pays à revenus intermédiaires et démocratiques connaissent une forte agitation, ne peut-on penser que ce type de phénomène peut se produire aussi chez nous en Europe et en France, face à la montée du chômage, de la pauvreté et des inégalités socociales ?
Ne pas y prendre garde pourrait nous placer devant des situations fort délicates et plus rapidement qu’ils ne le pensent.
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