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Accueil du site > Tribune Libre > Après nous, le déluge

Après nous, le déluge

Avec un peu de chance, les gens de ma génération vont échapper à l’effondrement qui vient.

Cette génération qui est entrée dans sa soixantaine, ou va y entrer ou s’apprête à en sortir, est née dans les années cinquante, ou dans leurs environs. Les plus vieux sont nés dans l’immédiate après-guerre, les plus jeunes quand la guerre du Vietnam pointait son nez. C’est la génération qui a grandi dans les univers parallèles de la « guerre froide » et des « trente glorieuses ». C’est pour elle que les journaux français parlèrent abondamment du « conflit des générations ». En 1967, deux Belges, d’une génération un peu plus ancienne qui avait connu la guerre, firent une intervention dans le débat : Raoul Vaneigem publia Le traité de savoir-vivre à l’usage des jeunes générations et Jacques Brel donna une nouvelle version des Bonbons :

« Quand père m'agace moi je lui fais zop la
Je traite ma mère de névropathe
Faut dire que père est vachement bath
Alors que mère est un peu snob
Enfin tout ça c'est le conflit des générations

Je viens rechercher mes bonbons
Et tous les samedis soir que j'peux
Germaine, j'écoute pousser mes ch'veux
Je fais glou glou je fais miam miam
Je défile criant : paix au Vietnam
Parce qu'enfin enfin j'ai des opinions.

https://www.youtube.com/watch?v=UEdzVLcmgOw

 

L’année suivante, ce fut celle du joli mois de mai dont la radio gouvernementale prétend aujourd’hui faire un « sujet .

 

Ma génération, c’est celle du baby boom, du twist, du rock’n roll, du plein emploi, de la société de consommation triomphante. C’est donc aussi celle des « trente glorieuses  ».[i]

Mais l’environnement international est alors celui de « la guerre froide » et « l’équilibre de la terreur ». Les USA et l’URSS s’affrontent idéologiquement dans les pays industriellement développés ; idéologiquement et militairement dans le reste du monde (Corée et Vietnam, mais aussi en Afrique où ils prétendent tirer profit de la décolonisation). C’est dans ce cadre que s’est inscrite la « construction européenne » : contre la guerre et pour la prospérité, n’ayons pas peur des mots. Mais déjà, à la fin des années soixante, considérant une jeunesse désœuvrée et parfois chevelue, on pouvait entendre des cons, « caducs ou débutants », affirmer sans ambages : « Ce qu’il leur faut, c’est une bonne guerre »

De Gaulle survécut moins d’un an à la bourrasque de mai et son successeur fraîchement élu opéra un tournant dans la « construction européenne » en y intégrant le Royaume Uni. Et, aujourd’hui, c’est un royaume désuni qui est en train d’en sortir à reculons.

 

Hélas  ! c’est la fièvre de la jeunesse qui maintient le reste du monde à la température normale.

Bernanos (1938)[ii]

Cinquante ans plus tard, on voit comme l’équilibre de la planète a été bouleversé. Le libre échange est la doctrine de ce globe mondialisé, de ce monde globalisé. Le libre échange contemporain se définit lui-même comme la libre circulation des biens, des services et des capitaux. L’Union Européenne ajoute dans son Acte Unique de 1986 une très théorique libre circulation des personnes. On sait ce que ce principe affiché lui coûte déjà électoralement en traitement des migrants et des travailleurs détachés. Mais ce n’est rien à côté de ce que lui coûtera la libre circulation des nuisances, de la pollution et températures extrêmes. L’« anglosphère », fût-ce avec le mur que prétend construire Donald Trump, ne pourra pas non plus arrêter cette circulation-là. Désormais, c’est la fièvre de la planète qui enflamme le genre humain, et pas seulement sa jeunesse. La consommation frénétique est devenue consumation. Plus beaucoup de détournements d’avions en ce début de millénaire : le kérosène brûle pour porter au bout du monde, avant qu’il ne s’effondre, les activistes du commerce, du tourisme et du terrorisme.

L’un des empires s’est écroulé. Le survivant a dû se trouver un nouvel « axe du mal ». A «  l’équilibre de la terreur » a succédé une « terreur de la perte d’équilibre », une fuite en avant pour ne pas tomber. Ce n’est pas seulement, en « Occident », « la terreur des déséquilibrés » que l’on qualifie généralement de « terrorisme », meurtre de masse spectaculaire inspiré par une idéologie souvent « islamique » aujourd’hui, parfois « suprémaciste ».

C’est aussi et surtout la concurrence des Etats « autoritaires » qui en sont dépourvus pour acquérir les armes de destruction massive, sous la surveillance des Etats « démocratiques » qui en sont déjà munis. Il s’agit ici de la suite logique de la théorie de la « destruction mutuelle assurée », qui d’ailleurs en anglais reconnaissait implicitement son caractère de folie (« Mutually Assured Destruction »).

Enfin, c’est la terreur quotidienne et subie sans fard et sans image qui se répand sur la planète au nom de la « croissance économique » et des « équilibres budgétaires ». Les équilibres sociaux, eux, les avantages acquis, sont mis en cause au nom d’une idéologie de la survie, du rendement et de la rentabilité.

En français, le mot « rente », qui est à l’origine des ces deux derniers mots, y est resté longtemps dans le sens de revenu légitime de la propriété. Innovation sémantique : ce mot prend chez les idéologues libéraux le sens d’« avantage indu de salariés protégés ». Pour ces idéologues, si la dette est publique, le profit doit rester privé. La rationalité économique des « process » (de production, de vente, de réduction des coûts, ...) est censée, pour eux, masquer la pulsion de mort qui est à l’œuvre. En cas d’accident industriel, il déplorent un dommage collatéral justifié cependant par le principe de destruction créatrice. Et aux survivants qui n’ont pas (ou si peu) de capital, ces cuistres rappellent combien leur niveau de vie s’est élevé, combien leur espérance de vie a progressé depuis le capitalisme a triomphé.

 

Le vieux monde et ses séquelles

Nous voulons les balancer

Nous devons être cruels

Chanson du CMDO (1968)

https://www.youtube.com/watch?v=avNSZjlF7dE

La chanson se poursuivait par un regrettable « Mort aux flics et aux curés ». Aujourd’hui, le jeune monarque français, qui n’a pas connu mai 68, pourrait assumer un « ponctionnons » ou un « assommons nos retraités ».

Interpellé à Tours par une retraitée, il lui explique tout simplement que l’augmentation de la CSG sur les retraites même modestes, c’est pour baisser de 3 points les cotisations salariales, ceci afin que les salariés puissent payer la retraite de la petite dame.[iii]

http://www.rtl.fr/actu/politique/video-macron-interpelle-par-des-retraites-vous-nous-avez-vraiment-pompes-7792632544

Tout ceci en faisant des moulinets de ses petits poings, comme il en a l’habitude, et en papouillant la petite dame, comme il aime à le faire pour montrer comme qu’il respecte les personnes âgées.

Reconnaissons que c’est une drôle de façon de traiter le « conflit des générations » et la possible montée des vieux aux extrêmes. S’il était logique, ce pourfendeur du « vieux monde », il pourrait oser une déclaration comme : « l’intégration des jeunes exige la désintégration des vieux ». Mais il s’est fait élire sur une réputation de bienveillance supposée. Se peut-il alors qu’il ait mal compris le poème de Baudelaire que son épouse lui avait fait apprendre quand elle était sa maîtresse : « Assommons les pauvres »[iv]  ?

 

« « Après moi le déluge, » disait Louis XV. Ce fut un déluge de sang. »

Emile Cantrel

Certes, Emmanuel Macron a quelque chose du successeur de Louis XIV qui commença son règne sous la qualificatif de « bien aimé ». Mais son classicisme revendiqué ne l’empêche pas de ressembler furieusement à certain de ses contemporains à qui il prétend, parfois, donner des conseils : Donald Trump, Recep Erdogan et Vladimir Poutine.

Evidemment, l’opinion publique occidentale a une mauvaise image de ces trois présidents « incontrôlables » qui pourraient mener le monde à sa perte. Et elle en aurait une excellente des « dirigeants démocrates » qui mènent à corps perdu la « mondialisation heureuse ».

Mais si les trois présidents cités promettent facilement des « déluges de sang », la « mondialisation heureuse », qui se présente souvent comme technologique et digitale, sera naturellement peu démocratique et résolument inégalitaire. Elle sera moins humaniste que transhumaniste. Les ressources naturelles vont se raréfier et la population mondiale devra suivre le même chemin.

L’oligarchie mondiale aura fait sienne cette réflexion : « La pollution et le prolétariat sont aujourd’hui les deux côtés concrets de l’économie politique »[v]. Elle en tirera les conséquences en organisant un massif traitement des déchets, industriels et humains. Car elle espère bien échapper au déluge qu’elle aura provoqué sous le prétexte de poursuivre une croissance infinie. Un génocide est donc en marche, qui ne dit pas son nom, mais dépassera tous ceux du XXème siècle.

 

Quant à ma génération, si comme beaucoup d’autres, elle n’a pas fait la révolution, elle aura vu défiler des illusions et des impostures. Les Français de ma génération auront vu se succéder des présidents : le premier avait l’âge d’être leur grand père. Ils ont attendu 2007 pour en connaître un de leur génération. Le dernier a l’âge d’être leur fils. Certains en sont fiers et voient dans sa jeunesse une promesse de prospérité. Je ne suis pas de ceux-là.

On me dira peut-être que je suis un esprit chagrin, plein d’aigreurs et de passions tristes ; et que c’est en raison de mon âge que j’imagine venir un effondrement qui me délivrera. Bref, c’est ce serait l’angoisse de mort qui serait à l’œuvre tout simplement.

Mais, très tôt déjà, peu après mes vingt ans, je crois que mes réflexions et mon attitude dans la vie étaient empreintes d’un optimisme du cœur et d’un pessimisme de la raison. Raisons pour laquelle je me reconnaissais si aisément dans une Ephémère Jeunesse Marxiste Pessimiste. La « révolution », nous demandions-nous, ne viendra-t-elle pas trop tard , si elle advient, pour sauver l’humanité ?

C’est la question que pourraient se poser aussi aujourd’hui des jeunes de vingt à trente ans, avec une urgence et une acuité plus grande encore. Ils n’ont pas échappé totalement au décervelage qu’ils subissent depuis leur instruction primaire et qu’ils ont poursuivi, pour certains, dans les écoles de commerce. D’autres ne s’intègrent pas et on les envoie dans des formations. D’autres enfin s’intègrent dans la vie active tout en étant persuadés que la planète est foutue. Il leur reste le temps et le loisir de découvrir un Pablo Servigne qui, à peine plus âgés qu’eux, réfléchit déjà aux solutions possibles, aux comportements à adopter, quand l’effondrement sera advenu.

 

[i] Le baby boom, celui-ci s’est poursuivi en France presque jusqu’au premier choc pétrolier et à l’élection de Valéry Giscard. « Trente glorieuses » de croissance démographique, donc, qui semblent suivre la croissance économique. Il n’est pas question de faire ici une analyse de ces courbes. Dès son élection, Valéry Giscard tient une promesse de campagne que portait aussi son concurrent : en juillet 1974, la majorité civile passe de 21 à 18 ans. A-t-il contribué ainsi à la victoire de Mitterrand en 1981 ? Plus tard, des enfants nés après 1970, défileront en 1986 en criant : « 68, c’est vieux, 86, c’est mieux ».

Depuis les années cinquante, on glosait sur la montée des jeunes et, dans les années nonante, on fera un film sur le péril jeune. Dans les années soixante, les vieux avaient connu deux guerres. Ils avaient fait la première et la deuxième, qui avait été moins meurtrière, ils l’appelaient « la dernière ». Certains avaient été résistants et il leur arrivait d’en parler. D’autres avaient collaboré ou profité de la situation. Ils n’en parlaient pas. Tous parlaient de l’occupation et des privations. La génération suivante, nos parents, née dans les années trente, n’avaient connu de la guerre que l’occupation et des privations. A l’exception des hommes qui furent enrôlés dans les « guerres de pacification » que la France lança en Indochine, puis en Algérie. La IVè République pensa se débarrasser de l’Indochine en la léguant aux Etats-Unis. De Gaulle, lui, revenu aux affaires, crut se débarrasser de l’Algérie. Ayant rétabli la paix, il put régner jusqu’en 68.

[ii] Les grands cimetières sous la lune

[iii] « J’vais vous expliquer ... vous avez travaillé toute votre vie pour quoi... si vous regardez le système français tel qu’on l’a, vous avez travaillé toute votre vie pour payer la retraite de vos aînés. Moi, j’ai beaucoup de respect pour les personnes âgées et pour celles et ceux qui sont à la retraite, mais je suis aussi obligé de remettre en marche l’économie de notre pays et donc la CSG on la pas fait pour vous pomper comme vous dites... Non, on l’a fait pour, j’l’ai expliqué dans la campagne, on a baissé de 3 points les cotisations salariales. Donc tous ceux qui travaillent ... ils gagnent plus par le travail...que ça redémarre plus vite pour que... ils puissent vous payer les retraites. Voilà ! Donc .... ça fait jamais plaisir, mais je l’assume. J’vous demande un petit effort pour m’aider à relancer l’économie et les actifs. ».

[iv] « Ayant ensuite, par un coup de pied lancé dans le dos, assez énergique pour briser les omoplates, terrassé ce sexagénaire affaibli, je me saisis d’une grosse branche d’arbre qui traînait à terre, et je le battis avec l’énergie obstinée des cuisiniers qui veulent attendrir un beefteack.

Tout à coup, - ô miracle ! ô jouissance du philosophe qui vérifie l’excellence de sa théorie ! - je vis cette antique carcasse se retourner, se redresser avec une énergie que je n’aurais jamais soupçonnée dans une machine si singulièrement détraquée, et, avec un regard de haine qui me parut de bon augure, le malandrin décrépit se jeta sur moi, me pocha les deux yeux, me cassa quatre dents, et avec la même branche d’arbre me battit dru comme plâtre. - Par mon énergique médication, je lui avais donc rendu l’orgueil et la vie. »

[v] Guy Debord et Gianfranco Sanguinetti : La véritable scission dans l’internationale (1972)

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Après nous, le déluge Après nous, le déluge

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27 réactions à cet article    


  • Attila Attila 27 mars 2018 19:35

    « Avec un peu de chance, les gens de ma génération vont échapper à l’effondrement qui vient.  »
    Oui, mais nos enfants et nos petits enfants vont tout prendre dans la gueule. Merci papi, merci mamie.
    .

    " Mais son classicisme revendiqué ne l’empêche pas de ressembler furieusement à certain de ses contemporains à qui il prétend, parfois, donner des conseils : Donald Trump, Recep Erdogan et Vladimir Poutine. « 
    Par pitié, ne mettez pas Poutine dans le même panier que les deux autres. Le reste du Monde n’est pas de votre avis : »Réélection de Poutine : une bonne nouvelle pour Alger "

    .


    • HELIOS HELIOS 28 mars 2018 01:41

      @Attila


      ***** Oui, mais nos enfants et nos petits enfants vont tout prendre dans la gueule. Merci papi, merci mamie. *****

      .. vous vous trompez, vous essayez de vous echapper de vos responsabilités.

      Au lieu d’écrire ceci, vous auriez mieux fait d’ecrire la verité, a la fin... ; ecrivez plutot :

      === Merci papa, merci maman ====

      ... car c’est bien vous, par couardise, qui ne descendez pas dans la rue, qui acceptez tout et qui continuent a tout accepter, même le pire.

      Les papis et les mamies, ce sont eux qui signent vos cautions, qui financent souvent creches et vacances et qui rechargent vos fins de mois....

    • Attila Attila 28 mars 2018 10:24

      @HELIOS
      Quel méli-mélo !
      ".. vous vous trompez, vous essayez de vous echapper de vos responsabilités . . . car c’est bien vous, par couardise, qui ne descendez pas dans la rue, qui acceptez tout et qui continuent a tout accepter, même le pire."
      S’il s’agit de la responsabilité des électeurs actuels dans leur ensemble, toutes générations confondues, je suis d’accord et c’est ce que j’ai écrit.
      Visiblement, vous avez réagi a chaud et trop vite. Prenez donc le temps de lire.

      .


    • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 27 mars 2018 21:10

      Le déluge est passé. Maintenant, c’est le « mouvement arc en ciel ».


      • rhea 1481971 27 mars 2018 22:19

        @Mélusine ou la Robe de Saphir.

        •  génocide, il en parle, réflexion faites l’ARS à quoi ça sert ?
        • Il faut regarder ses offres d’emplois, qu’est ce que des ingénieurs
        • viennent faire dans la santé humaine avec un dessinateur en
        • plus, le dessinateur cela doit être pour la pub de l’ARS.

      • Francis, agnotologue JL 28 mars 2018 00:06

        Bonsoir Jules Elysart,
         
        bravo pour votre très bel article. Rien à y redire.


        • Jules Elysard Jules Elysard 29 mars 2018 16:42

          @JL
          Merci pour votre lecture. C’est si rare, ici, de prendre le temps de tout lire avant de « réagir ».


        • rhea 1481971 28 mars 2018 08:07
          • Ce qu’il faut savoir, à l’ ARS il i a un fichier des gens sous certains
          • psychotropes, l’inconvénient c’est un fonctionnaire de catégorie D
          • qui s’en occupe, il n"y connais rien au sujet de ces médicaments.

          • rhea 1481971 28 mars 2018 08:29
            • Pourquoi ficher les gens sous psychotropes ? Les psychotropes
            • provoquent des troubles de la pensée, ils peuvent sortir en pensée
            • de la pensée dominante actuelle. C’est gênant.

            • Étirév 28 mars 2018 09:30

              L’auteur écrit : « La « révolution », nous demandions-nous, ne viendra-t-elle pas trop tard, si elle advient, pour sauver l’humanité ?  »

              Vous êtes trop pessimiste.

              De plus, les mots ayant un sens, celui de « révolution » suppose une lutte, voire un système venant perpétuer et envenimer la guerre. Alors qu’au contraire, ce changement tant attendu doit être une œuvre de paix, de conciliation, de concorde, qui doit exhorte les hommes de bonne volonté, de quelque parti qu’ils soient, à se rapprocher, à renoncer à la violence, à l’injustice, à la mauvaise foi qui envenime les discussions et à se tendre la main, dans un élan de sincérité, sur le terrain nouveau, mais sûr, de la Vérité.

              Car la Vérité est ce qui manque le plus, aujourd’hui, dans notre Société. L’immense crise des besoins humains a pour point de départ le besoin de vérité.

              Avant de pouvoir dire : Voilà ce qu’il faut, il faut pouvoir dire : Voilà ce qui est.

              Cordialement.


              • JBL1960 JBL1960 28 mars 2018 11:33

                Avec un peu de chance, les gens de ma génération vont échapper à l’effondrement qui vient.

                @ L’auteur qui considère que cela sera un chance. Bon c’est sur que si vous attendez qu’advienne la « révolution » en serrant les fesses, tout ce que vous obtiendrez c’est un peu d’huile...

                J’aurais 58 ans le 14/11 prochain (oui je ne sais pourquoi, mon anniv passe à l’as depuis 2015... Mais cela ne me gêne nullement tant je m’en carre) je n’ai pas veauter Macron, je ne vote plus depuis 2012, à cela Hollandouille m’aura au moins servi à m’éveiller, et mieux vaut tard que jamais. Et à force de lire Kropotkine, Bakounine, Landauer, en plus du reste (oui, je suis une invisible, donc j’ai du temps de libre que je ne veux pas perdre à attendre justement ce qui ne viendra jamais tout seul) et les auteurs actuels, comme le mouvement zapatiste et toukeskiatoutautour ; La communalité est l’antithèse du capitalisme et une alternative au néo-colonialisme – 2ème Congrès International sur la communalité j’ai vraiment le sentiment, comme l’affirmait Tosltoï que si nous rêvons de changer l’Humanité, il faut se changer soi-même, parce qu’attendre pour voir n’est vraiment pas le meilleur moyen de changer les choses...

                Pour une société des sociétés hors État et ses institutions, contre le travail et sans argent ; J’espère que les gens de ma génération non seulement n’échapperont pas à l’effondrement qui vient (même en déambulateur et chaise percée) mais au contraire, l’anticiperont. Nous le devons justement à nos enfants, mais également aux générations non nées. Aussi unissons-nous et coordonnons notre réflexion nous le devons aux générations non-nées, nous leur devons, nous leur devons une vie libre et décente que l’oligarchie leur refusera comme elle nous la refuse aujourd’hui comme hier.

                La peur n’évite pas le danger savez-vous ?
                Et qu’est-ce qu’on risque, vont pas nous faire un 2ème trou, si ?
                Non, tout ce qu’on risque c’est de réussir et plutôt qu’espérer ne pas en être, je préfère rêver en être...


                • Clocel Clocel 28 mars 2018 11:37

                  @JBL1960

                  « je préfère rêver en être... » Pareil.


                • Albert123 28 mars 2018 12:44

                  « Avec un peu de chance, les gens de ma génération vont échapper à l’effondrement qui vient. »


                  expression sans fioriture de l’individualisme, de l’égoïsme et de l’inconséquence de la génération 68, qui non contente d’avoir profité de ce que leurs parents leur avait légué, reconnait que son seul objectif n’est pas d’en offrir autant aux générations qui suivent mais de s’assurer qu’elle ne souffrira pas trop de ce dont elle est finalement responsable.

                  A vomir, de la part de personnes partant à la retraite avec avec le niveau de maturité de gosses de 12 ans mais qui trouvent malgré tout l’arrogance de donner des leçons aux générations qui suivent


                  • V_Parlier V_Parlier 28 mars 2018 17:13

                    @Albert123
                    Il fait juste un constat. Au moins c’est honnête et pas emballé dans du déni.


                  • Albert123 28 mars 2018 17:50

                    @V_Parlier


                    que l’auteur fasse un constat n’enlève rien à la réalité du comportement de cette génération et au fait que cette génération sera la 1ere (et espérons la seule) qui n’aura rien à léguer à celle qui lui succède (contrairement aux précédentes).

                    mon com’ ne fait d’ailleurs que valider les propos de l’auteur qui lucidement admet que sa génération espère juste passer entre les mailles du filet qu’elle a mis en place elle même ce qui souligne parfaitement l’égoïsme caractéristique de cette génération.

                    et oui je réitère le fait que l’attitude égoïste de cette génération qui s’est comporté comme une cigale en jouissant d’un contexte socio économique extrêmement favorable est nauséabonde quand elle ose aujourd’hui donner des leçons aux générations qui suivent (et qui ne sont jamais que le fruit de l’arbre empoisonné, un arbre empoisonné en mai 1968).
















                  • Coriosolite 28 mars 2018 18:37

                    @Albert123
                    Bonjour,

                    Les babyboomers nous paraissent avoir été une génération bénie des dieux.

                    Difficile de prétendre le contraire, ils n’ont pas connu le chômage de masse, ni la guerre, les salaires augmentaient régulièrement, ils ont pu s’acheter facilement un logement et l’inflation a réduit à rien le remboursement de leurs emprunts.

                    Faut-il les blâmer d’avoir profité d’une époque de prospérité unique ? Qui à leur place aurait voulu revivre la guerre, les privations, la pauvreté ? Soyons sérieux, tout le monde aurait profité de la société de consommation comme eux l’ont fait.

                    Mes parents ont travaillé dur, et ils pensaient sincèrement que tous les acquis sociaux dont ils bénéficiaient, j’en profiterai aussi. Et ils croyaient même que ce serait encore mieux pour moi.

                    Alors aujourd’hui cette croyance au progrès infini nous parait bien naïve. Mais c’était l’idéologie dominante à l’époque.

                    Peut-on accuser cette génération d’être responsable de la crise financière, des délocalisations, de l’immigration de masse, de la dégradation de l’environnement ? Est-ce que toute une génération est responsable des décisions de quelques uns ?

                    Bien sûr que non. Sinon nous sommes tous responsables de Hollande et Macron.

                    Les vrais responsables de tout ça ont tout organisé pour leur plus grand profit, ne les laissons pas s’exonérer de leur responsabilité sur le dos des autres qui n’y pouvaient rien et qui n’ont finalement profité que des miettes du festin.

                    Ceux à qui j’en veux, ce sont ceux de 68 qui ont bien vite laissé tomber leurs envies de bâtir un monde plus juste pour se couler dans le système et en profiter au maximum.

                    Et les voilà 50 ans après qui vont nous refaire la morale et nous expliquer comment on doit vivre. Ils me dégoutent.


                  • Blé 28 mars 2018 13:24

                    Ce n’est pas parce que l’on est « vieux » que l’on est sage malheureusement.

                    Beaucoup de gens (ouvriers, manœuvres, salariés employé-e-s, petit cadre, commerçants, artisans, petits fonctionnaires et quelques autres) qui ont entre 65-75 ans aujourd’hui n’ont pas compris que la société que la classe possédante mettait en place durant leur jeunesse allait tôt ou tard se retourner contre nos enfants et petits enfants. Les partis politiques ont juste fait ce qu’il fallait pour enfumer les gens depuis 35-40 ans.

                    Que ce soit la droite ou la gauche au pouvoir,rien ni personne n’a empêché les rentiers de prendre le pouvoir.

                    Il ne faut pas en vouloir à toutes ces personnes qui ont été mis de coté par le gouvernement parce qu’elles savaient, elles avaient de l’expérience mais elles coûtaient trop chers.

                    Ceci dit, ce n’est pas à cause des vieux que la société s’effondre, c’est à cause de l’individualisme forcené et la propagande qui chaque jour nous déifie l’individu comme valeur absolu.
                     
                    Sauf, sauf que la solidarité des membres de la classe possédante est sans faille, ce n’est pas l’individu qui est déifié mais la famille, les réseaux, l’argent, les propriétés mobiles et immobilières.

                    Lisez donc les bouquins du Couple Charlot-pinçon, il nous explique comment la classe possédante s’est appropriée le pouvoir et s’est organisée pour le garder.


                    • zygzornifle zygzornifle 28 mars 2018 15:34

                      @Blé


                      Ce n’est pas parce que l’on est « vieux » que l’on est sage malheureusement.

                      il suffit de regarder au sénat ....

                    • Attila Attila 28 mars 2018 13:32

                      C’est vrai que la responsabilité première appartient à la classe politique corrompue. Mais le laisser faire et l’approbation est de notre responsabilité collective. Quand 80% des électeurs refuse de s’informer ailleurs qu’à la télévision, ils prennent la responsabilité de ne pas voter en connaissance de la situation du pays.Lien

                      .


                      • V_Parlier V_Parlier 28 mars 2018 17:18

                        @Attila
                        Quand je l’écris on ne me croit pas. La puissance du mainstream est encore considérable auprès de cette tranche d’âge. Et même pire : Toute source hors TV est systématiquement niée. (C’est parfois un avantage paradoxal : La presse officielle en ligne est presque mise aussi dans le sac de « ceux qui disent des trucs pas sûrs sur internet », ça plombe Libé, Le Monde, l’Obs etc...).


                      • zygzornifle zygzornifle 28 mars 2018 15:33

                        Oui, mais nos enfants et nos petits enfants vont tout prendre dans la gueule. Merci papi, merci mamie...


                        Faut qu’ils se sortent des doigts du cul et laissent tomber leurs smartphones , quand on va manifester in ne sont pas la sauf certains cagoulés qui pètent les vitrines , les autres ne font absolument rien pour leur avenir , le gouvernement les a bien anesthésiés , ils font comme les Africains qui attendent la livraison de la bouffe au lieu de cultiver .....

                        • V_Parlier V_Parlier 28 mars 2018 17:19

                          @zygzornifle
                          Tout le monde devient comme ça. C’est transgénérationnel mais avec des symptômes différents.


                        • magma magma 28 mars 2018 16:42

                          j’en parlais ce matin, plus jeune que vous, je fais l’amer constat que nous avons eu la chance de vivre dans les plus belles années de l’humanité, mais nous ne le savions pas, nous n’avons pas vu le temps passer. La médecine et la technologie nous donnaient un quotidien suffisant, la guerre était loin, la culture explosait de partout, musique théâtre, cinéma, littérature, on réécrivait un monde épris de liberté au dela de la politique giscardienne, le mercantilisme sans scrupule n’en était qu’a ses balbutiements. En en parlant, je disais a ma compagne nous avions un idéal utopiste encré dans nos coeur, quel est l’idéal qu’on a inculqué a nos jeunes dans le monde d’aujourd’hui à force de pragmatisme scolaire, sinon avoir des converses et le dernier hi phone. Je ne me sens vieux en rien, mais je sais que n’aimerais pas être jeune aujourd’hui


                          • Jules Elysard Jules Elysard 29 mars 2018 16:52

                            @magma
                            Déjà, vous avez choisi pour pseudo un nom qui est aussi celui d’un groupe que j’aime beaucoup.

                            Ensuite, vous avez pris le temps de me lire, car il vrai que le goût que j’ai toujours gardé pour la provocation me pousse à des formules qui peuvent faire hurler les bien-pensants. Ainsi mon les premiers mots de mon introduction que je regrettent absolument pas.

                            RIEN N’EST FINI. TOUT COMMENCE.


                          • Mohammed MADJOUR (Dit Arezki MADJOUR) Mohammed MADJOUR 28 mars 2018 17:25

                            @Auteur, 


                            Avant le déluge qui serait une sorte de délivrance, on peut connaitre une guerre totale comme je l’ai expliqué ce matin dans un article que j’ai proposé à la publication. 

                            Mais votre conclusion :

                            «  »La IVè République pensa se débarrasser de l’Indochine en la léguant aux Etats-Unis. De Gaulle, lui, revenu aux affaires, crut se débarrasser de l’Algérie. Ayant rétabli la paix, il put régner jusqu’en 68.«  »

                            Voulez-vous terminer votre phrase : «  » De Gaulle, lui, revenu aux affaires, crut se débarrasser de l’Algérie.«  » Ou vous mettez trois point de suspension, ou vous dites la suite, à qui De Gaulle avait légué l’Algérie. Car c’est cette suite des « Événements historiques » qui ont commencé en 1945, reproduits en 1954 et qui ne semblent pas s’arrêter, qui ont provoqué les plus grands génocides !

                            • izarn izarn 28 mars 2018 18:40

                              Un truc, dans ma jeunesse, l’équilibre de la terreur ne m’a jamais terrorisé...
                              C’est un point essentiel a révèler aux jeunes générations...
                              Terrorisé par l’URSS ?
                              Jamais de la vie !
                              Les missiles de Cuba ?
                               smiley
                              Surtout face un JFK dont le sait désormais, était un drogué, un érotomane, bref DSK est un nain à coté de lui.
                              L’assassinat de Marylin Moroe est peut etre du à JFK, dont la campagne élèctorale avait été financée par la mafia....Giancana et Brother’s...
                              A Cuba, quelques scud dont la CIA a prétendu qu’il s’agissait de missiles nucléaires. Que les soviets transportaint vulgairement bachés sur des cargos style bananiers !
                               smiley
                              Les connards en font encore pipi à la culotte !
                               smiley
                              Vieux cons !


                              • Le421... Refuznik !! Le421 28 mars 2018 19:37

                                Ma génération, c’est celle des jeunes qui sont nés avec des parents dans la dèche totale. Normal, mon père a été résistant communiste, donc, à détruire. Le macchartysme a sévi aussi en France. Pas trop après guerre, certains étaient armés et pas froussards...
                                Plus tard, dans le début des années 60, ma mère se tapait les brouettes de béton et moi je portais les dalles de marbre à mon père.
                                On mangeait ce qu’il y avait sur la table, quand il y avait quelque chose... A quinze ans, je pesais 45Kg et je faisais 1m51 !!
                                Les trente glorieuses, perso, elles m’ont complètement échappées. Coty, De Gaulle, Pompidou, Giscard, Le faux derche Miterrand, Chirac, Sarkozy, Hollande et maintenant Macron.
                                Toujours la droite et les friqués au pouvoir.
                                Ce pays ne changera jamais.

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