Arguties sur un génocide en cours
À longueur de temps d’antenne, des « spécialistes » spéculent : y a-t-il un génocide à Gaza ou non ? À chacun d’apporter sa petite pierre à l’édifice du monceau de cadavres de femmes, d’enfants, de vieillards et d’hommes palestiniens, bombardés sans relâche dans une enclave fermée où s’extirper est impossible. 2,2 millions d’être humains entassés là, encerclés par une clôture et des points de contrôle, et ce, depuis le 8 octobre 2023. Ils subissent des bombardements, des tirs de snipers, une famine organisée, la coupure de l’eau et la destruction des structures médicales. Sur les plateaux TV, ça fulmine et s’égosille. A peine « l’invité » mentionne-t-il le chiffre de 40.000 victimes, qu’une avalanche de protestation lui tombe dessus pour rectifier le tir en arguant « ce sont les chiffres donnés par le Hamas ! », puis le reste du brouhaha se dissout dans des considérations de calcul d’épicier, où, le pauvre invité ne peut plus en placer une… Puis, cet inconscient prononce le mot « génocide » ! Alors, là, une levée de bouclier des animateurs de plateau, accessoirement nommés « journalistes » tapent à bras raccourcis sur cet « adorateur du Hamas » (prononcé Raaaamas), et sous un flot ininterrompu de mots assassins, le pauvre type est renvoyé dans sa niche LFI, extrême gauche antisémite etcétéra. Pour éviter ce genre d’accrochage, les TV show les plus connus, n’invitent QUE des invités qui pensent comme eux, ou pire, comme ça, le ronron ne peut être troublé, la doxa fait son nid et les animateurs, telle la cage des ouistitis piaillent, se grattouillent et s’épouillent de leurs punaises de lit importées par l’immigration selon Pascal Praud.[i] Et pendant ce temps-là, et aux mêmes instants…
…Ça tombe dru sur Gaza : tous les jours les bombes tombent, soit au hasard, soit ciblées. Cependant, la vie « continue ». Après un an de guerre, plus personne ne peut s’offrir une tente neuve. Ces habitations de fortune ont atteint des prix exorbitants depuis que les autorités israéliennes ont imposé de sévères restrictions sur l’entrée d’aide humanitaire dans le territoire : plus de 1 000 euros pour les tentes les plus sophistiquées. Elles sont pourtant le dernier refuge pour 1,7 million de Gazaouis, contraints pour l’immense majorité de quitter leur logement à de nombreuses reprises. En un an, l’ONU estime que plus de 90 % de la population de l’enclave palestinienne a été déplacée.[ii] Pour ne pas dire chassée comme de pauvres animaux acculés durant une chasse à courre. Impossible de fuir par le nord, ni par la mer, ni directement sur le territoire israélien, quant au sud ? L’Égypte refuse le passage, à moins de payer très cher. Et ainsi Tsahal peut rouler des muscles et faire autant de cartons qu’elle veut sur une population civile sans défense, sur des journalistes, des ONG et des secouristes.
Être reporter à Gaza ou le quotidien des journalistes gazaouis de l'AFP sur place. « Nous travaillons 24 heures sur 24, mais il le faut, parce que nous voyons Gaza disparaître sous nos yeux. Les maisons, le patrimoine historique sont détruits, les victimes tombent, tout est en train de partir en fumée sous les frappes israéliennes. Aucun endroit n'est sûr (...) J'ai vu des enfants sortir sous les bombes pour aller fouiller les poubelles dans l'espoir d'y trouver un morceau de pain. Leurs lèvres étaient toutes craquelées, on voyait qu'ils n'avaient pas bu d'eau depuis longtemps... »[iii] Remercions ces héros du quotidien qui ne baissent pas les bras et tentent de garder le contact entre la planète Gaza et le reste du monde. Allo, ici Houston !
Les médias, toute honte bue : il y a soixante-seize ans, des délégués se sont réunis aux Nations unies nouvellement créées pour rédiger la Déclaration universelle des droits de l’homme (DUDH), la nécessité de protéger la liberté d’expression faisait partie des priorités. Ce que nous observons depuis octobre 2023 : les entreprises de médias occidentales font partie du mécanisme de génocide en Palestine, et il existe des précédents historiques qui pourraient permettre de les obliger à répondre de leurs actes. Cette complicité qui répand sciemment la désinformation et la propagande israéliennes justifie les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité, déshumanise les Palestiniens et occulte les informations sur le génocide en Occident. Du point de vue du droit humain international, de telles actions pourraient et devraient faire l’objet de sanctions[iv] que ce soit contre des entités organisées (médias), mais contre aussi des individualités tels les présentateurs TV 100% sionistes en soutient à Nétanyahou, les « spécialistes » qui répandent des fake news, les politiciens complices qui se taisent, et les élus de premier plan qui mentent comme ils respirent. Pour bien faire, il faudrait organiser un super-Nuremberg, où seraient jugés les criminels de la covid et les complices du génocide en cours… Ce qui, pour certains, assurerait leur présence sur les deux tableaux.
Génocide ou pas génocide à Gaza ? L’ONU considère que les méthodes d’Israël correspondent aux caractéristiques d’un génocide. Qu’il y a aussi crime de guerre, car Israël cause intentionnellement la mort, la famine et des blessures graves dans la bande de Gaza.[v] Le pape François évoque pour la première fois les accusations de "génocide" à Gaza visant Israël, dans un livre à paraître et dont des extraits ont été publiés dimanche en Italie. "D'après certains experts, ce qui se passe à Gaza a les caractéristiques d'un génocide", évoque-t-il dans son livre.[vi] Amos Goldberg, historien israélien : « Ce qui se passe à Gaza est un génocide, car Gaza n’existe plus » Face à l’ampleur des massacres et des destructions perpétrés par l’armée israélienne à Gaza, l’historien israélien, spécialiste de la Shoah, estime, dans un entretien au Monde, que son pays « a surréagi de manière criminelle » aux massacres du 7 octobre. » Ce qu’il faut retenir, ce sont les arguties sans fin de la part des médias mainstream qui contre vent et marée défendent la cause israélienne. Tous ces animateurs en service commandé servent la soupe à une entité étrangère colonialiste, pour un parti d’extrême droite, le likoud qui a à sa tête un leader qui considère ses ennemis comme des animaux. Ces travailleurs du média se sont littéralement débridés depuis la crise des Gilets Jaunes, et leurs horreurs prononcées ne vont que crescendo. Où vont-ils s’arrêter ?
La parole est donnée à une survivante de l’Holocauste : Washington. Marione Ingram,[vii] 88 ans, survivante de l'Holocauste, compare les massacres perpétrés par Israël à Gaza aux actions d'Adolf Hitler. Marione Ingram s'est montrée hostile aux carnages perpétrés par Israël à Gaza en se rendant chaque jour devant la Maison-Blanche. « Je sais ce que cela fait de vivre sous les bombes lorsqu'on est enfant. Lorsque je regarde ce qui se passe à Gaza, je pense immédiatement à mon enfance à Hambourg. Ces gens vivent sous occupation depuis 17 ans et ils sont tués presque tous les jours. » Dans un paysage médiatique qui ne jure que par ses « spécialistes », cette brave survivante ne serait-elle pas la plus apte à juger de ce qu’est un « génocide » ou non ? A vous de voir.
Georges ZETER/novembre 2024
Vidéo : GÉNOCIDE À GAZA : LE GRAND REMPLACEMENT ISRAÉLIEN
[i] https://www.radiofrance.fr/franceinter/pascal-praud-fait-un-lien-entre-punaises-de-lit-et-immigration-l-arcom-est-saisie-3842310
[ii] https://www.liberation.fr/international/moyen-orient/un-an-apres-le-7-octobre-pour-les-gazaouis-lhorreur-et-la-peur-comme-quotidien-20241008_4CLVTVZKK5D5FACYYPCBIIHDUU/
[iii] https://www.afp.com/fr/au-fil-de-lafp/making-i-epuisement-mort-et-suspicion-le-quotidien-des-journalistes-de-lafp-gaza
[iv] https://www.france-palestine.org/Les-medias-occidentaux-peuvent-etre-tenus-legalement-responsables-de-leur-role
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