Arkéa refuse de protéger ses salariés et sociétaires !
Les patrons d’Arkéa, mes patrons, qui veulent obtenir l’indépendance, viennent une fois de plus de prouver qu’ils n’avaient cure de l’avenir de leurs salariés et des sociétaires de la banque !
![](http://www.agoravox.fr/local/cache-vignettes/L620xH349/Arkea_CMB-cdf1e.jpg)
Alors que notre patron Jean-Pierre Denis souhaite toujours faire sécession de la Confédération nationale du Crédit Mutuel (CNCM), cette dernière a adressé, le 19 décembre, un courrier au gouverneur de la Banque de France et à la directrice générale du Trésor, dans lequel elle affirme vouloir « clore ce dossier après quatre années de conflit inutile ».
Il serait plus que temps ! Et ce n’est pas faute, de la part de la CNCM, d’avoir été conciliante. Le 19 juin dernier, le conseil d’administration de la CNCM avait encore une fois affirmé que l’unité du Crédit Mutuel restait « la meilleure solution » et que « rien n’y faisait obstacle », promettant n’entretenir « aucun esprit de revanche ni animosité » envers les sécessionnistes. Mais, conscient de l’entêtement de notre patron, le groupe fixait les conditions à respecter si ce dernier persistait dans son aventurisme.
En voici les principales, frappées du coin du bon sens :
- La conclusion d’un contrat entre les deux entités.
- Le respect d’un processus démocratique au sein des caisses régionales d’Arkéa, les sociétaires devant s’exprimer à bulletin secret — ce qui, nous le savons bien, ne fut jamais le cas jusqu’à présent.
- Le transfert des clients souhaitant rester au Crédit Mutuel.
- La renonciation immédiate aux marques, logos, slogans actuellement utilisés.
- Le règlement d’une indemnité ramenée, dans un souci de compromis, à 1,7 milliard d’euros.
Jean-Pierre Denis et ses acolytes, qui étaient invités à répondre à la CNCM avant le 15 décembre 2018, « n’ont répondu valablement à aucune des propositions ci-dessus », affirme le courrier de la CNCM. Un mutisme coupable, qui ne laisse d’autre choix à la CNCM que d’acter l’impasse du processus. « Dans ces conditions, le conseil d’administration de la Confédération sera amené à prendre acte qu’il n’a pas été saisi d’une demande valable de désaffiliation et qu’il convient de clore ce dossier, le temps n’étant plus aux manœuvres dilatoires ou aux prises de risques inconsidérés », en déduit le courrier.
« Une sortie désordonnée ou ne tenant pas compte des exigences raisonnables formulées par la Confédération créerait une situation préjudiciable aux sociétaires, clients, créanciers et salariés du Crédit Mutuel Arkéa et un précédent systémique pour tout le système mutualiste français et la place financière », rappellent Pascal Durand et Nicolas Théry, directeur général et président de la CNCM.
Il faut immédiatement « cesser de perdre un temps précieux sur un dossier qui ne repose aujourd’hui sur aucune demande sérieuse », concluent-ils. Des mots forts. Des mots que n’importe quel banquier prendrait le temps de peser, tant leurs implications sont lourdes de conséquences pour son propre établissement, ses clients et le système bancaire français tout entier. Notre patron les entendra-t-il enfin ?
On est en droit d’en douter. L’homme, passé des bancs d’HEC et de l’ENA aux cabinets ministériels, avant d’aller pantoufler dans le privé, semble bien plus obnubilé par son destin personnel et la taille de son portefeuille que par notre sort et celui des sociétaires. À la tête de notre modeste banque, qui se spécialise de plus en plus sur des produits financiers numériques risqués, Jean-Pierre Denis s’octroie la bagatelle de 1,6 million d’euros par an, ce qui en fait le sixième patron de banque française le mieux payé.
Le projet d’indépendance d’Arkéa n’est qu’une fuite en avant, une aventure personnelle égotique au seul bénéfice de quelques patrons bouffis d’ambition, et au détriment de tous les autres.
Dans cette histoire, NOUS sommes les autres… !
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