Art officiel et Femen, même combat ?
En ce qui concerne la critique des religions, l'art contemporain officiel s'est, pour ainsi dire, borné à subventionner les œuvres titillant, au bas mot, le christianisme : La pièce de théâtre scatologique de Romeo Castelluci, le Piss Christ, La Nona Ora, Le Golgota Picnic, etc. Les Femen, soutenues par les même politiciens qui défendent avec zèle l'art officiel, ont bravé le christianisme et l'islam. Mais curieusement aucun de ces deux mouvements n'a mené d'escouades aussi virulentes contre le judaïsme, religion pas moins archaïque que celles citées ci-dessus. De culture chrétienne, aujourd'hui agnostique, je suis un fervent défenseur de la liberté d'expression, de l'égalité homme femme, du mariage homosexuel, de l’adoption pour tous les couples et donc pas forcément mécontent de voir le christianisme se faire ridiculiser sur ses postures d'un autre âge. Et pourtant, lorsque je constate que ces attaques se font quasiment à sens unique, mes convictions égalitaires et mes racines chrétiennes captent une sorte de frustration douloureuse, un peu comme si, j'imagine, un agnostique de culture juive se voyait agressé unilatéralement comme ce fût le cas de toutes les minorités religieuso-philosophiques un jour ou l'autre de l'histoire.
Je n'ai pas réussi à trouver de réponse censée à ce questionnement qui doit certainement avoir des explications très rationnelles et sans doute justifiées. Mais en attendant, je reste sur ma faim et je crains que mon sentiment soit partagé par des ouailles moins enclines que moi au dialogue et à la paix. Dieudonné, l'homme qui s'est perdu dans une judéophobie malsaine, appelle clairement les chrétiens et les musulmans, dans une Interview qu'il a accordé en Iran (vidéo facilement trouvable sur Youtube), à se lever contre le "sionisme". Ce dernier aurait, selon lui, " tué le Christ". Pas moins. En voyant l'énorme meute qu'il entraine dans son sillon je me dis qu'il est grand temps de faire évoluer cette partialité du traitement des religions par le pouvoir pour éviter une guerre civile. Nos élites ne sont peut-être pas consciente de cet écart de traitement et il serait peut-être bon de le leur rappeler.
C'est en passant beaucoup de temps sur Internet à recouper informations et commentaires que j'ai acquis la douloureuse certitude que cette partialité, malheureusement bien réelle, attise les tensions communautaires. Nos politiques doivent réagir en conséquence, et urgemment, pour éviter d'ajouter à la marmite une sourde frustration qui finirait par faire sauter son couvercle.
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