Assassiner ne se justifie pas
Je suis Belge. J'habite en Italie. Mais probablement suis-je européenne avant tout. Ce préambule assuré, je souhaite m'attarder sur une réalité inconcevable : pourquoi poursuit-on "à la baisse" les hommes, souvent proches, qui trucident des femmes, et surtout, quel sens donne-t-on à ce qu'on présente, visiblement, comme des manières de justification ?
Je profite de ce chapeau pour indiquer que mes recherches nombreuses pour trouver l'accent circonflexe sur mon clavier italien restent infructueuses.
Actuellement, la péninsule s'agite devant les paroles "tempete émotive" pour qualifier l'assassinat d0une dame. Le juge se défend d'avoir cherché des faits atténuants. Toutefois, cette étonnante mansuétude ne présente aucune nouveauté. Mais, l'actualité sruchargée et instantanée tombe vite dans l'oubli et je n'y vois aucune innocence.
En 2015, on juge, en Cassation, dans les Abruzzes, un homme qui, en avril 2011, avait assassiné sa femme de 35 coups de couteau. Il se plaignait de s'etre retrouvé dans une situation sans issue entre les pressions exercées par sa maitresse et les incontournables mensonges à son épouse. Aussi a-t-il choisi de se sortir de l'impasse, un jour où il était à l'extérieur avec sa future victime et leur fille de dix-huit mois. Il la frappa, de dos, avec son arme, et la laissa dans un bois, pour ensuite signaler sa disparition. Il fut expliqué qu'il avait agi suivant une pulsion assassine d'une violence effarante. Une pulsion, nous l'avons noté, qui lui a néanmoins permis de suivre un scénario et de simuler l'étonnement. Par ailleurs, la peine de 30 ans fut réduite en appel à 20 parce que ne fut plus retenue la circonstance aggravante de cruauté. S'il se comporte "bien", il obtiendra aussi une réduction de trois mois pour chaque année d'emprisonnement.
Il y a quelques jours, on a retrouvé une femme, assassinée dans son appartement de Naples. On évoque des motifs passionnels.
On a découvert, voici un peu plus d'un mois, le corps calciné d'une femme en Vénétie, Si l'assasin serait une femme, il n'empeche qu'on invoque encore la passion.
Sources : www.ilgiornale.it, www.napolitoday.it
Je rejette l'idée du "tout blanc ou tout noir", Néanmoins, justifier par la passion ou la pulsion me semble relever non seulement d'une faiblesse, mais d'une facilité déconcertante ou, pour employer une expression simple, d'une psychologie à deux balles.
Quoi ? L'absence totale de gestion de sa fougue créerait une circonstance atténuante au meurtrier ? En revanche, les bons esprits condamnent un chien qui a mordu !
Je suis féministe, oui, dans la mesure où je constate avec tristesse que les femmes ont encore largement besoin de combats déterminés pour les défendre.
Rien ne justifie la moindre violence, sur aucun etre. Ni la frénésie amoureuse, ni la jalousie, ni les désaccords, ni la désunion.
Françoise Beck
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