Assemblée nationale ? Non, commedia dell’ arte !
La passe d’arme musclée à l’Assemblée nationale entre Dominique de Villepin et François Hollande prête autant à rire qu’à pleurer. En tous cas, chacun a assumé son rôle avec une rare maîtrise, à la perfection même. Vu le spectacle (déplorable), tout portait à croire que nous étions à la commedia dell’ arte et non pas à l’Assemblée nationale !
François Hollande, secrétaire général du Parti socialiste, a sorti la grosse artillerie contre le premier ministre Dominique de Villepin. Une intervention en forme de réquisitoire. Une charge terrible que le leader du Parti socialiste a retenue contre le premier ministre. Si sur le fond, François Hollande a probablement raison, car certes la situation est particulièrement grave à la tête de l’État, oscillant entre déliquescence de l’autorité et évanescence de la moralité publique, la forme reste beaucoup plus critique.
De son côté, Dominique de Villepin, fidèle à lui-même, s’est défendu comme un beau diable. Il a le sens de la réplique et, surtout, son orgueil. Ce dernier l’amenant parfois à sortir de ses gonds, ou, pour dire autrement, ses propos dépassent parfois sa raison. Hors de question pour Dominique de Villepin de se laisser piétiner, malmener par ce ‘’trublion’’ que représente François Hollande, impopulaire et contesté au sein de son propre camp. Mais au fait, ne sont-ce pas justement les deux points communs partagés par ces deux hommes ?
Chacun, dans cette passe d’arme, a joué et donc tenu à merveille son rôle. Avec ce brio dans l’interprétation des rôles, un moment, qui nous a fait croire que nous étions à la commedia dell’ arte et non à l’Assemblée nationale ! Des interprétations qui méritent nos applaudissements !
François Hollande, tout comme Dominique de Villepin, fait dans l’excès. Des apparences, guère trompeuses pour celui ou celle qui sait prendre du recul et fin observateur des jeux politiciens, habitué aux subtilités de la politique. Un excès, toutefois, nuisible aux responsables politiques. Et qui, étant donné l’air du temps, n’ont pas besoin de donner ce genre de spectacle !
Ainsi, le leader du Parti socialiste, derrière la fanfare bruyante, a joué de la petite musique. Autrement dit, il surfe sur la vague facile des affaires, de la crise de régime, de rejet de l’exécutif... Bref, il tire sur l’ambulance en avançant un fourre-tout populaire, pour ne pas dire populiste. Donc ce n’est pas à son honneur.
D’où la réplique cinglante du premier ministre. A juste titre. Mais qui n’est certainement pas à la hauteur de sa fonction. Ni probablement de ses ambitions élyséennes. En d’autres termes, Dominique de Villepin a perdu son sang-froid. François Hollande a donc, d’une certaine façon, réussi son coup ! Il a touché visiblement là où ça faisait mal !
Plus surprenant, face à la provocation très calculée de François Hollande, Dominique de Villepin, comme un bleu en politique, est tombé dans le piège !
Néanmoins, les socialistes ont joué les vierges effarouchées et ajouté à la pantomime théâtrale en quittant avec fracas l’Assemblée nationale sans même attendre la fin de la réponse du premier ministre. Un bel exemple de respect ! Dont nos responsables ont pourtant plein la bouche !
Par ces temps de Coupe du monde de football, François Hollande et Dominique de Villepin, par une attitude indigne de leur rang et de leur prétention, méritent un carton jaune. Qu’ils fassent attention, car au prochain avertissement, ils seront exclus de la compétition. Mais, au fait, sont-ils au moins qualifiés ?
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