Ces 5 sens qui n’ont plus de sens : Hier je parlais de l’Ouïe à travers les Smartphones ; aujourd’hui, le GOUT ! Et j’peux vous dire qu’il y a à pétrir. Un exemple : pas plus tard que vendredi à Cayenne je déjeunais avec une amie dans un restaurant « italiano ». Elle commande des pâtes à la Carbonara… Dès que je vois son assiette, des petits lardons coupés tous égaux, calibrés, des morceaux de champignons d’une taille égale, comme clonés. J’appelle le serveur et lui demande : « cuisinez vous des produits frais, ou, des surgelés ? » Sa réponse fut digne d’un chef de produit de chez Nestlé « absolument Monsieur, nous avons une chaine de 5 restaurants, et avec les volumes que nous avons, il est plus pratique pour nous de préparer des produits surgelés » Vous remarquerez qu’il a employé : volume, pour clientèle – produits pour aliments, et – préparer pour cuisiner. Si les serveurs, pardon, les « prestataires de services » se mettent à jargonner « cuisine d’assemblage », d’autant que ce brave garçon avait plutôt l’air quelque peu choqué par mes questions hors norme ; cela veut dire que le lavage de cerveau qui précède le lavage d’estomac est très efficace…
A Cayenne, où il serait, rentable, agréable, sain de cuisiner des aliments locaux, et bien certains, (en nombre) des « restaurateurs » préfèrent importer de métropole des produits industriels surgelés, calibrés pour servir à leurs clients une bouffe, fade, moche. Modernité me direz-vous ? Non ! Profits maxi : minimum de personnel et surtout un personnel sans aucune qualification, équipements de « cuisine » à minima. Et c’est les clients, pardon, les consommateurs qui de toute manière paieront la note salée. Le pire dans le genre c’est d’avoir vu sur l’ile de la Réunion des « machines à pâtes »… Ca se présente comme un distributeur de boissons chaudes : d’un coté les « pates » de basses qualités cuisent, de l’autre, 10 sauces au choix près-cuisinées dans un « laboratoire ». J’ai « gouté la « chose »… Pas « infâme » non, mais - « deux fâmes »…. Alors, qu’il suffirait le matin de pré-cuire 3 différentes sortes de pasta, les sauces peuvent se mitonner à l’avance et être faites de légumes, de viandes, de fruits de mer, de poissons issus de la production locale… Soi disant pour des problèmes d’hygiène les sauces ne se conservent pas au réfrigérateur… 1) mon œil ! Comment font-ils en Italie ? 2) re-mon œil ! Le lobby de l’industrie agroalimentaire est si puissant et arrose si bien ceux qui à Bruxelles nous imposent des normes, totalement hors normes en nos contrées… Les directives de l’Europe à la Réunion, en Guyane… Pourquoi pas sur Neptune ?
Comme dirait bœuf Roumanoff : « et je ne vous ai pas tout dit ! »
Ouaip ! Ces poulets de la marque Doux, oui, celui qui licencie en Bretagne, eh ben, ses « poulets » mutants à 8 pattes, 5 gésiers, « poussent » dans des fermes indus au Brésil, avec un personnel payé au lance flamme, non syndiqué, pas congés payés, pas assurance, pas ! Sont congelées les gallinacés ; envoyés en France, puis renvoyés en Guyane… Le Brésil et la Guyane partagent 700 km de frontière… Ca fait le kg entre 5 et 10 euros, mais, dans votre assiette vous avez une bestiole qui au bas mot à voyagée dans les 20.000 km… Toujours avec sa viandasse blanchâtre, ses os pâte à modelée… Paix à ton âme pauvre poulet !
S’il vous prend l’idée d’acheter une pizza et encore comme exemples l’ile de la Réunion et la Guyane, soyez prêt à débourser dans les 10 à 15 euros pour cette chose cylindrique, qui sent bon, mais en bouche ressemble plus à du plâtre qu’à une « symphonie pizzaolique ». Le « pizzaïolo », a devant lui des petits bacs en inox rectangulaires avec les différents « parfums » qu’il utilisera. Des poivrons, verts rouges jaunes, des lardons, des oignons… Des, trucs de toutes les couleurs, livrés en boites, tonneaux de 10kg surgelés. Ya plus ka ! La pâte pizza parfois est faite maison, souvent c’est aussi du congelé. On enfourne, ça sent bon, t’embarque ta merde, tu bouffes. Même les vaches devant la mangeoire ont plus de plaisir à se sustenter que la majorité de mes semblables, mes frères, ce qui reste des humains… Le pire, à St Gilles les bains de la Réunion il y avait un jeunot qui lui, pétrissait sa pate, découpait ses légumes, préparait ses viandes… Il a fermé pour cause de manque de clients. Pourquoi, ? Alors qu’il cuisinait de vraies pizzas ? C’est que le consommateur, depuis maintenant 3 décennies à « cultivé » son palais à cette bouffe industrielle. Ses papilles ne peuvent plus reconnaitre la différence entre un oignon, un poivron, un poireau ; ne parlons pas de « fromages » ; une mozzarella parfaite pour un enduit mural, mais qui colle si bien au palais que vous en avalez votre langue.
Le consommateur, client a été « dressé », je dirais même façonné par cette industrie qui chope nos mômes dès le berceau, avec ces merdouillasses Bledinâ, puis, c’est parti mon Ronald Mc Do, pis, pour causes de non-emploi (le mot chômage est forbiden), les courses à Leader Price, avec ses produits d’appels, de toute manière Jean-Pierre Coffe vous donne sa bénédiction pour que vous consommiez « ces merrrrrrdes ! ». Vers 35, 40 ans, les cancers, le diabète, les problèmes cardios vous tombent sur le râble, ça coûte un bras à la sécu, mais qui s’en fiche ? Vous ? Vous êtes déjà mort avant d’avoir pu vous extasier devant un Camembert au lait cru, du poulet qui a gambadé sur le tas de fumier, des tomates qui ont tellement rougies au soleil, que vous pouvez vous y regarder, tel un miroir déformant des fêtes foraines de jadis… Ouais, j’suis passéiste, et ta sœur, elle bat l’beurre demi-sel ?
Ce qui est prouvé, c’est que nos enfants vivront moins longtemps que nous, et qu’en plus ils vieilliront moins bien… Alors éclatez-vous jeunesse surgelée !
Pour en terminer avec la pasta à la Carbonara de mon amie… Elle est venu chez moi, a avalée 2 Rennie (truc super efficace en cas de brulures d’estomac, de digestion difficile, de gazes qui ballonnent le ventre…) ; fini le temps du déjeuner sur l’herbe du bord de Marne, où, ensuqué sous nos canotier, nous contions fleurette à cette belle et jolie rousse, qui déguste sa mousse au chocolat… Au jour d’aujourd’hui, c’est resto, puis, trousse à pharmacie, puis, les toilettes pour vomir, puis… Le cercle infernal reprend jusqu’à plus soif.
N’oubliez jamais chers lecteurs de mon cœur, lectrices de mes visses, qu’il y a 2 choses primordiales dans la vie – La bouffe et le Cul !
Amen Brothers and Sisters !
Georges Zeter/septembre 2012
Comme en métropole il fait un temps de chien, et bien, téléchargez, je veux dire « piratez » les films de Peter Greenaway, c’est éclectique, beau, esthétique, ça a du sens, c’est So British… D’ailleurs un jour en parlant des Anglais essayez leur fromage le Shelton accompagné d’un petit verre de Porto… Definitely marvellous !
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Vous avez dû en manger, de la merde, pour vous énerver à ce point... Mais j’ai ma récolte de haricots du matin à couper (pas de fils !), je vous laisse à vos élucubrations. Je vous signale quand-même que les « produits » (oh pardon !) de mon potager son tau congélo (oh re-pardon !). Bon remplissage, moi je vais manger.
Merci pour cet article bien agréable à lire malgré le sujet :S Moi aussi j’en ai assez de bouffer de la merde depuis que je suis enfant tout ça pour préparer mon cancer d’ici à 20 ans si je suis optimiste ce qui me fera tout de même 42 ans... « Jeunesse surgelée »...
Sinon très heureux pour vous Emmanuel que vous puissiez vous nourrir comme la Nature l’a prévu mais si vous pensiez à vos concitoyens qui ont peu le choix vous éviteriez peut-être de montrer tant de mépris par rapport à leur malheur. Car oui c’est moins grave que de crever de faim mais s’obliger à ingérer des produits nocifs quand on en est conscient est un malheur.
Je compatis avec ta souffrance, l’auteur. Moi je vis au DK, le pays nordique de la malbouffe ... inutile de préciser que j’essaie tant bien que mal de faire ma tambouille tous les jours avec des aliments le plus frais possible. Il faut TOUJOURS lire les étiquettes, parler avec le marchand, etc. Et essayer de bannir les supermarchés des habitudes ... dur dur ... quant au resto, et ben c’est simple : quasiment jamais sauf assurance de la qualité de la cuisine ... là aussi, c’est galère. Je viens de passer 3 semaines en France, je n’ai plus mes « marques » dans ce pays alors je viens de commencer une cure de « désintoxe » car je me suis gavé de saloperies, il faut le dire ...
C’est vrai que si on ne prend pas garde, il y a moyen de bouffer de sacrées merdes au restos !
Pour la cuisine occidentale, je me débrouille mieux que la majorité des restos ( ceux qui sont meilleurs que MOI je n’y vais pas question de budget sauf si mon copain m’y invite ) et c’est pour ça que je vais surtout dans les restos asiatiques.
Nous aussi, sauf à la campagne, où on peut encore trouver des produits du terroir dans son assiette... Je pense en particulier eau Quercy, et à la Dordogne où on peut se goinffrer de champignons frais et sauvages, servi avec un magret d’oie...
quand on a la chance de vivre en guyane, ou à la réunion, on ne va pas chez l’italien du coin, on va se faire griller une langouste achetée chez le pecheur local. C’est plus classe pour draguer une nana !!
Soleil Vert ou le bon poulet au grain transgénique ! Il y a eu un excellent film qui s’intitulait « Soleil Vert » je l’ai découvert en fouillant dans une vieille filmographie. Un peu curieuse j’ai voulu voir ce que ce titre pouvait cacher. Les premières images se déroulent sur les vestiges d’une grande mégalopole américaine qui semble avoir été détruite par les effets de l’épuisement des ressources naturelles ou d’une guerre. Peu importe, si ce n’était le résultat d’une vision apocalyptique d’une société démente qui aurait conduit l’humanité à sa perte. Quel rapport avec l’article ? . C’est très basique : l’alimentation des survivants (du film). Que voit-on dans cette horreur ? Des hommes et des femmes qui manifestent pour un quignon de pain ou un trognon de pomme peut-on croire de prime à bord . La scène se déroule dans une rue jonchée de carcasses de voitures rouillées et l’on entend enfler une rumeur qui se fait de plus en plus claire pour enfin distinguer deux mots scandés par les manifestants « Soleil vert ». Les émeutiers qui ne peuvent s’échapper sont enfourchés et enfournés dans des bennes blindées qui se dirigent vers une grande bâtisse en béton sur laquelle sont implantées deux cheminées. La fin du film, car c’est encore une fiction, nous délivre le sens de l’expression « Soleil vert ». Retour en travelling sur la bâtisse en béton. Des tapis roulants transportent des linceuls ou l’on devine la forme de corps humains lesquels sont traités par des robots. Nulle trace de présence humaine dans cette usine de fin du monde. A la sortie de la chaîne de retraitement, sur un tapis roulant, le cinéaste nous assène le coup grâce avec un zoom sur des plaquettes vertes lesquelles sont conditionnées dans des boites recyclables sur lesquelles figurent la mention « Soleil Vert ». Bon appétit mes amis nous n’en sommes pas loin.